X-Men : La collection mutante est une collection éditée par Hachette. Retour sur son numéro 100, disponible en kiosque : Du premier au dernier.
Dans notre chronique précédente, nous revenions sur le quatre-vingt dix neuvième numéro de la collection Hachette intitulée X-Men la collection mutante : La guerre du messie, par Craig Kyle, Christopher Yost, Duane Swierczynski, Jess Harrold, Dugan Trodglen, Mike Choi, Ariel Olivetti et Clayton Crain.
Aujourd’hui, c’est au tour du numéro 100 de la collection d’être chroniqué, mettant en scène les X-Men : Du premier au dernier, par Christopher Yost, Paco Medina et Dalibor Talajic. Il est vendu au prix de 14.20€.
Nous vous recommandons une fois de plus de discuter avec votre libraire qui pourra vous mettre votre exemplaire de côté tous les quinze jours, ce qui assure également que la collection sera suivie dans son point de vente.
X-Men (2) #12 | Chris Yost / Paco Medina, Dalibor Talajic / Juan Vlasco, Dalibor Talajic | 08/2011 | |
X-Men (2) #13 | Chris Yost / Paco Medina, Dalibor Talajic / Juan Vlasco, Dalibor Talajic | 08/2011 | |
X-Men (2) #14 | Chris Yost / Paco Medina, Dalibor Talajic / Juan Vlasco, Dalibor Talajic | 09/2011 | |
X-Men (2) #15 | Chris Yost / Paco Medina, Dalibor Talajic / Juan Vlasco, Dalibor Talajic | 09/2011 | |
X-Men Giant Size #1 | Chris Yost / Paco Medina, Dalibor Talajic / Juan Vlasco, Dalibor Talajic | 07/2011 |
Du côté de l’édition, c’est toujours le même type d’album depuis le début de la collection en ce qui concerne le format et le papier. Pour ce numéro, l’impression de ce tome ne présente pas de souci particulier au niveau du rendu. On pourra cependant regretter que les bulles avec écriture bleue foncée sur fond noir peuvent être un peu difficiles à lire s’il ne fait pas très clair dans la pièce.
Concernant le numéro sur le dos de l’album, il s’agit du 116.
Et de 100 ! Avec ce tome nous franchissons le cap symbolique des cent numéros de la collection consacrée aux X-Men éditée par Hachette, qui à l’origine ne devait avoir que 80 numéros. On pourra être un peu étonnés que le choix ne se soit pas porté sur une saga plus marquante pour ce tome même si finalement l’histoire retenue revient sur une partie importante du concept des X-Men : des super-héros qui se battent pour sauver une humanité qui les déteste.
En tout cas, nous vous rappelons qu’il reste encore 20 numéros pour cette collection (donc 10 mois), et que nous avons obtenu les titres des albums en question auprès de Hachette pour vous les communiquer dans un article. A moins d’une nouvelle prolongation, mais à ce jour nous n’avons pas d’informations en ce sens.
Comme pour tous les tomes précédents, l’album s’ouvre par une introduction signée par un membre du Studio Makma. Dans ce numéro, nous avons droit à une présentation de l’arc constitué par les épisodes de cet album ainsi qu’à son positionnement par rapport aux séries X-Men.
L’arc en question s’ouvre d’une façon assez mystérieuse : on découvre une scène se passant dans un (très) lointain passé, mais qui doit être liée aux X-Men vu que Cyclope en rêve… avant que finalement on enchaine sur une scène de combat… et une curieuse réaction du leader des enfants de l’atome.
On remarquera au passage que Chris Yost ressort de la naphtaline les mutants du Néo, idée pas forcément convaincante de Chris Claremont lors de son retour aux affaires au début des années 2000. Mais dans le contexte de cette histoire, ces mutants « supérieurs » jouent un rôle pertinent et donc ce n’est pas forcément une mauvaise chose de les impliquer. On pourra donc se réjouir de retrouver ces personnages dans une histoire nettement plus intéressante que celles de la fameuse « révolution » mutante.
L’originalité de cette histoire, c’est qu’elle se déroule sur deux temporalités : le présent et le passé, à l’époque de l’équipe originale des X-Men. L’idée est qu’un événement du passé revienne hanter les enfants de l’atome… qui en ont tout oublié. Ce n’est pas forcément la seule histoire de ce type, mais il y a quelques éléments qui lui donnent une certaine originalité dont l’implication d’un certain groupe de surhumains (on va rester évasifs au cas où vous n’auriez pas lu ces épisodes) bien avant un futur conflit avec les X-Men.
Qui dit « deux temporalités » dit « continuité rétroactive » (ou retcon), vu qu’il s’agit de raconter des éléments du passé qui n’ont jamais été raconté jusqu’ici. Chris Yost se livre donc au périlleux exercice de glisser dans l’histoire des X-Men des éléments nouveaux, afin de relier les deux périodes à travers une intrigue commune. L’exercice est périlleux en effet, car il est toujours possible de se prendre les pieds dans le tapis sur un point de détail et justement il y a ici un point où l’auteur commet une erreur : les pouvoirs télépathiques de Jean Grey alias Marvel Girl étaient encore en sommeil à cette époque. C’est dommage de s’être trompé là dessus, car comme les pouvoirs en question jouent un rôle important dans l’intrigue cela donne l’impression que l’auteur a joué la carte de la facilité pour ne pas plomber son histoire. De même, l’implication d’Emma Frost est quelque peu bancale par rapport à la sacro-sainte continuité Marvel.
En dehors de ceci, on pourra apprécier de retrouver une des thématiques clefs des X-Men au cœur de l’intrigue. Si les enfants de l’atome sont depuis toujours un vibrant plaidoyer pour la tolérance, il s’agit aussi de montrer des mutants qui risquent leurs vies pour sauver une humanité qui les hait. Ce dernier point est un élément central de l’histoire, montrant toute la détermination de Cyclope à respecter ses valeurs. Ce dernier a souvent été esquinté par les auteurs qui sont passés sur les séries mutantes depuis les années 2000, mais on retrouve ici un Scott Summers comme on l’aime.
Sans être une histoire inoubliable – la preuve, l’auteur de ces lignes l’avait tout simplement oubliée tout en l’ayant déjà lue à l’époque – cet arc se laisse lire avec plaisir et apportera une bonne dose d’action mutante avec pas mal de rebondissements et un concept qui tient très bien la route. C’est un petit peu frustrant par moments que l’auteur prenne son temps pour révéler les secrets, mais d’un autre côté il faut bien tenir le lecteur en haleine sans griller toutes ses cartouches d’un coup ! En tout cas tout ceci fait sens, et même s’il y a des petits accrocs de continuité cela reste une histoire plaisante à lire.
La partie graphique, signée Paco Medina et Dalibor Talajic qui se partagent les époques, est de son côté tout à fait réussie. Le contraste entre les deux époques est très bien marqué, ne serait-ce qu’à travers le costume de Magnéto qui était bien moins ajusté dans le passé ! Sans aller jusqu’à reconstituer le graphisme des sixties, pour des raisons évidentes de chronologie élastique à la sauce Marvel, nous avons une certaine cohérence avec des relectures des aventures des premiers X-Men comme dans X-Men : First Class (les comics, pas le film).
Côté bonus, nous avons droit à une galerie d’illustrations, une interview de Chris Yost sur l’arc de cet album et du rédactionnel sur les personnages présents dans ce dernier.
Bagarre en perspective pour le prochain numéro intitulé Pêché originel. Rendez-vous dans notre prochaine chronique !
Retrouvez nos chroniques sur les tomes précédents de X-Men : La collection mutante :
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On ignorera probablement toujours les plans qu’avait Claremont, en créant les Néo. Certainement du long terme, le connaissant !
Mais une chose est clair, suite à son (à nouveau) débarquement des séries X (une énième « restructuration artistique » chez la Maison des Idées), il ne les a pas partatagé…
Et ne sachant qu’en faire, je pense que les têtes de Marvel ont demandé à Yost de profiter de son arc, pour s’en débarrasser…
Et on ne peut pas dire qu’il ait fait dans le subtil, de ce côté là ! ??
Je ne sais pas si c’est une exigence éditoriale ou une idée originale de Yost mais en tout cas ça fait sens 🙂