X-Men : La collection mutante est une collection éditée par Hachette. Retour sur son numéro 97, disponible en kiosque : Schisme.
Dans notre chronique précédente, nous revenions sur le quatre-vingt seizième numéro de la collection Hachette intitulée X-Men la collection mutante : Collision, par Mike Carey, David Von Allmen, Clay Mann, Tom Raney, Mico Suayan.
Aujourd’hui, c’est au tour du numéro 97 de la collection d’être chroniqué, mettant en scène les X-Men : Schisme, par Jason Aaron, Kieron Gillen, Carlos Pacheco, Frank Cho, Daniel Acuna, Alan Davis, Adam Kubert et Billy Tan. Il est vendu au prix de 14.20€.
Nous vous recommandons une fois de plus de discuter avec votre libraire qui pourra vous mettre votre exemplaire de côté tous les quinze jours, ce qui assure également que la collection sera suivie dans son point de vente.
X-Men : Regenesis | Kieron Gillen / Billy Tan / Billy Tan | 12/2011 | |
X-Men : Schism #1 | Jason Aaron / Carlos Pacheco / Cam Smith | 09/2011 | |
X-Men : Schism #2 | Jason Aaron / Frank Cho / Frank Cho | 09/2011 | |
X-Men : Schism #3 | Jason Aaron / Daniel Acuña / Daniel Acuña | 10/2011 | |
X-Men : Schism #4 | Jason Aaron / Alan Davis / Mark Farmer | 11/2011 | |
X-Men : Schism #5 | Jason Aaron / Adam Kubert / Mark Roslan | 12/2011 |
Du côté de l’édition, c’est toujours le même type d’album depuis le début de la collection en ce qui concerne le format et le papier. Pour ce numéro, l’impression de ce tome ne présente pas de souci particulier au niveau du rendu.
Concernant le numéro sur le dos de l’album, il s’agit du 114.
Comme pour tous les tomes précédents, l’album s’ouvre par une introduction signée par un membre du Studio Makma. Dans ce numéro, on nous explique comment on en est venus à cette déchirure qui se produit dans le récit Schisme.
Car en effet, comme son nom l’indique Schisme décrit une véritable implosion au sein de la communauté mutante qui se retrouve divisée en deux camps suivant les approches quelque peu différentes des deux leaders de chaque faction. Mais ça, on y reviendra après.
La tension est déjà palpable dès le début de cette histoire écrite par Jason Aaron, où on sent grandir une hostilité certaine entre Cyclope et Wolverine. Il faut dire aussi qu’avant ces épisodes il y a tout un contexte où le premier a largement utilisé le second dans un contexte « black ops » avec la mise en place de l’équipe X-Force qui a pour mission de mener des missions souvent extrêmes en toute discrétion.
Tandis que les X-Men sont toujours attentifs à leur survie sur leur île d’Utopia, le climat anti-mutants ne fait que croitre. On assiste ainsi à la révélation que des Sentinelles – les fameux robots anti-mutants – existent dans différents modèles et surtout au sein de différents pays (on ne s’attardera pas d’ailleurs sur un cliché un peu limite avec des Sentinelles qui marchent mal dans certains pays). Les X-Men ayant toujours été une illustration du combat contre toutes les formes d’intolérance, difficile de ne pas lire en sous-texte une critique de la montée d’un racisme décomplexé (et pourtant ces épisodes ont treize ans) !
Il y a aussi la montée en puissance d’une nouvelle incarnation du Club des damnés à travers un petit groupe insolite mais néanmoins très dangereux. Les Damnés sont des ennemis de longue date des enfants de l’atome, même s’il y a eu une brève alliance lorsque Magneto – alors à la tête de l’Ecole Xavier – avait rejoint le cercle intérieur de cette organisation, et cette nouvelle version de cette dernière avec une approche résolument anti-mutants n’est pas de bonne augure.
Tout ceci montre la montée d’une tension certaine au fil des rebondissements, avec des combats de plus en plus marqués par une certaine forme de gigantisme, jusqu’au franchissement du point de non-retour : la rupture entre les deux visions de l’avenir des mutants portées par Cyclope et Wolverine. On notera d’ailleurs que le point qui met le feu au poudre tape quelque peu en dessous de la ceinture, mais de toutes façons les profondes racines de ce conflit étaient là.
C’est assez ironique quand on a un peu l’habitude de lire des histoires sur les X-Men de voir que dans Schisme Cyclope est le partisan d’un entrainement proactif des jeunes mutants tandis que Wolverine est de son côté la voix d’une attitude plus portée vers l’éducation de ces jeunes. Mais est-ce bien si ironique que ça, ou au contraire est ce que cela ne serait pas finalement très logique ?
Cyclope, héritier naturel de Charles Xavier (celui des bons jours précisons), a pu graduellement constater un durcissement des attaques contre la communauté mutante et constater que les méthodes de son mentor ne suffisent plus et ce constat l’avait de toutes façons déjà poussé à mettre en place X-Force. Wolverine quant à lui est un personnage féroce qui en plus a trempé dans plusieurs guerres et de surcroit a été le bras armé de X-Force sous les ordres de Cyclope. Il est alors assez logique de se dire qu’il ne veut pas que les jeunes générations de mutants finissent par devenir comme lui ! Finalement chacun des deux personnages a été confronté à l’échec de sa méthode, donc bascule dans l’opposé et surtout aucun des deux ne veut céder face à l’autre.
Schisme est une histoire très bien pensée par Jason Aaron, qui orchestre parfaitement la montée en tension jusqu’au point de rupture avec en outre des bagarres de plus en plus grosses et une menace tout à fait sérieuse. La saga se bonifie avec le temps, et sa relecture montre qu’elle n’a rien perdu de sa force et on pourrait même se dire qu’il s’agit d’un récit se situant dans la fourchette haute des histoires mutantes post-House of M et pré-Krakoa.
Côté dessin, là aussi on se régale avec toute une salve d’artistes (dont le légendaire Alan Davis) qui signent des planches de toute beauté. Les scènes d’action bénéficient d’une mise en image tout à fait réussie, y compris LE combat Cyclope vs Wolverine. Forcément, si on met en face le plus féroce des X-Men et un personnage qui peut littéralement aplatir une montagne juste en la regardant, ça donne un affrontement titanesque !
L’album se termine par Regenesis, qui fait à la fois office d’épilogue à ce qu’on vient de lire et de point de départ à ce qui va suivre (la série Wolverine & the X-Men, qui d’ailleurs est vraiment excellente). Un peu comme dans une rupture amoureuse où on se partage les meubles et les amis, les deux factions se construisent avec tel ou tel personnage qui rejoint un des deux camps. C’est plus calme que Schisme, mais c’est tout de même triste d’assister à la fin d’une époque. En tout cas c’est là aussi très intéressant.
Côté dessin, c’est tout aussi joliment illustré et le graphisme sert bien l’histoire.
Côté bonus, nous avons droit à une galerie d’illustrations et à du rédactionnel sur les personnages apparaissant dans l’album.
Magneto et ses collègues prennent la pose sur la couverture du prochain numéro intitulé Contrecoup. Rendez-vous dans notre prochaine chronique !
Retrouvez nos chroniques sur les tomes précédents de X-Men : La collection mutante :
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