X-Men : La collection mutante est une collection éditée par Hachette. Retour sur son numéro 87, disponible en kiosque : Les péchés du père.
Dans notre chronique précédente, nous revenions sur le quatre-vingt sixième numéro de la collection Hachette intitulée X-Men la collection mutante : Point de rupture, par Kieron Gillen, Carlos Pacheco, Terry Dodson et Ibrahim Robertson
Aujourd’hui, c’est au tour du numéro 87 de la collection d’être chroniqué, mettant en scène les X-Men : Les péchés du père, par Mike Carey, Stan Lee, Roger Stern, Michael Higgins, John Romita Jr, Scot Eaton, Ken Lashley, Marco Checchetto, Phil Briones, Dave Cockrum, Ron Lim, Ben Oliver, Ron Frenz, Klaus Janson, Sean Chen, Leinil Francis Yu, Pasqual Ferry et Howard Chaykin. Il est vendu au prix de 14.20€.
Nous vous recommandons une fois de plus de discuter avec votre libraire qui pourra vous mettre votre exemplaire de côté tous les quinze jours, ce qui assure également que la collection sera suivie dans son point de vente.
X-Men Legacy #213 | Mike Carey / Scot Eaton / Andrew Hennessy | 08/2008 | |
X-Men Legacy #214 | Mike Carey / Scot Eaton, Ken Lashley / Andrew Hennessy, Paul Neary | 09/2008 | |
X-Men Legacy #215 | Mike Carey / Scot Eaton, Marco Checchetto / Andrew Hennessy, Marco Checchetto | 10/2008 | |
X-Men Legacy #216 | Mike Carey / Philippe Briones / Scott Hanna | 11/2008 | |
X-Men: Odd Men Out #1 | Roger Stern / Dave Cockrum / Josef Rubinstein | 07/2008 | |
X-Men: The Unlikely Saga of Xavier, Magneto and Stan | Stan Lee / Ron Lim, Ben Oliver, Ron Frenz, Sean Chen, John Romita Jr, Pasqual Ferry, Leinil Francis Yu, Howard Chaykin, Klaus Janson / Mostafa Moussa, Ben Oliver, Tom Palmer, Sandu Florea, Scott Hanna, Pasqual Ferry, Leinil Francis Yu, Howard Chaykin, Klaus Janson | 09/2006 |
Du côté de l’édition, c’est toujours le même type d’album depuis le début de la collection en ce qui concerne le format et le papier. Pour ce numéro, l’impression de ce tome ne présente pas de souci particulier au niveau du rendu.
Concernant le numéro sur le dos de l’album, il s’agit du 89.
Comme pour tous les tomes précédents, l’album s’ouvre par une introduction signée par un membre du Studio Makma. Dans ce numéro, nous avons droit à un retour sur l’histoire de la série X-Men Legacy, à une présentation du contenu de l’album (avec une belle faute dans le nom d’un personnage) et à un hommage au regretté Dave Cockrum.
Les péchés du père, titre de cet album, est le nom de l’arc narratif qui compose la plus grand partie de son sommaire. Quand on connait un tant soit peu les X-Men et qu’on additionne deux et deux en voyant la couverture choisie on se doute bien de l’identité du père en question : le Professeur Charles Xavier, de facto le père spirituel des X-Men.
L’expression « Les péchés du père » prend tout son sens également lorsqu’on connait un peu le personnage et son évolution : initialement mentor presque parfait lors des lointaines années 1960, l’image de Charles Xavier s’est progressivement écornée tandis que des ajustements de continuité ont établi successivement que notre vaillant télépathe à roulettes était tout sauf parfait et avait commis des choses vraiment très discutables.
La première partie de l’arc est plutôt particulière : Charles Xavier est en effet prisonnier (et c’est un duo pour le moins insolite qui vient à sa rescousse) mais il est aussi sous la coupe du redoutable Mr Sinistre qui a trouvé une façon plutôt radicale de tromper la mort à travers sa connaissance pointue de la biologie (idée qui reviendra dans un crossover lors de l’ère Krakoane d’ailleurs). Tandis que le Professeur Xavier subit des attaques de son sinistre ennemi sur le plan mental, c’est l’occasion de revisiter justement des épisodes de son passé.
Mike Carey en profite d’ailleurs pour revisiter quelque peu le passé de ses personnages en glissant des connexions non pas entre eux mais entre leurs parents. L’idée est bonne et a le bon goût de bien fonctionner.
On passe ensuite à la seconde partie de l’arc, toujours axée sur les torts du Professeur Xavier mais cette fois dans le cadre d’une rencontre avec le premier X-Man : Cyclope. Dire que la relation entre Charles Xavier et Scott Summers est complexe serait un bel euphémisme, tant elle aura été marquée de hauts et de bas au fil des ans (et suivant les auteurs). Le fondateur des X-Men est en effet tout autant capable d’être dithyrambique au sujet de son tout premier élève que d’aligner les pires vacheries à son sujet, ce qui rend leur relation pour le moins complexe même s’il ne fait aucun doute que Scott sera toujours pour Charles un fils de cœur si ce n’est de sang (et le X-Man a l’œil de braise a l’avantage d’être vachement moins nombreux dans sa tête que le fils biologique du Professeur, même s’il n’est pas forcément hyper sain non plus).
Cette partie de l’arc est intéressante, montrant ainsi les deux personnages discuter à cœur – ou à esprit – ouvert. Scott Summers a toujours ce souci de « tuer le père » en s’émancipant de son mentor, ce qu’il a fait à plusieurs reprises en se dressant contre lui et principalement à chaque fois qu’un vilain secret du cachottier télépathe lui sautait à la figure (il faut dire aussi que lui cacher l’existence de son frère par exemple ce n’était pas d’une élégance folle).
Le graphisme de cet arc est également très soigné, les artistes à l’œuvre ont bien capturé l’essence des récits pour en restituer l’ambiance. Le graphisme du premier épisode est par ailleurs plus sombre, plus proche d’une histoire quasi horrifique.
On passe ensuite à une partie de cet album que l’on pourrait qualifier de commémorative : à travers une rencontre entre Fred Duncan et Charles Xavier – accompagné de sa garde rapprochée – on revient sur le passé des enfants de l’atome. Cela permet de rendre un bel hommage à Dave Cockrum, le talentueux artiste qui a signé de si jolies planches des aventures des X-Men avec des costumes toujours très flamboyants (les bottes avec les revers c’est trop la classe).
Fred Duncan, pour les deux lecteurs du fond qui ont cliqué sur le lien de cet article par erreur, c’est un des plus anciens alliés des X-Men. Agent du FBI, il a aidé Charles Xavier à ne pas être trop inquiété par le gouvernement lors des aventures des premiers X-Men. Cette discussion sous forme de flashback fonctionne très bien, permettant de raccrocher les wagons avec l’histoire des X-Menr. On notera d’ailleurs que cette partie de l’album est située dans les années 1990, comme en attestent les costumes des X-Men et la composition de l’équipe.
Le graphisme de cette partie est tout à fait soigné, avec une ambiance très sympa et douce amère comme lorsqu’on rediscute du bon vieux temps avec un vieil ami perdu de vue.
Pour terminer l’album, nous avons droit à une rencontre entre le Professeur Xavier, Magnéto et… Stan Lee ! Oui vous avez bien lu, les deux personnages rencontrent notre papy zinzin préféré dans une histoire tout à fait improbable. On est tout à fait dans la lignée des histoires délirantes où Stan Lee pouvait se mettre en scène avec Jack Kirby ou d’autres membres du Marvel Bullpen pour illustrer des coulisses totalement fantasmées d’un univers où les héros Marvel pouvaient croiser leurs créateurs.
On se retrouve donc passagers d’un improbable voyage au cœur de l’histoire des X-Men, avec une approche décalée sans en faire de trop : c’est certes une histoire farfelue où Stan se retrouve face à ses deux personnages mais on n’est pas non plus dans une histoire de Deadpool ! En tout cas l’histoire est très sympa à lire et permet de refermer l’album avec le sourire, ce qui est toujours bon à prendre !
Graphiquement, les différents styles fonctionnent bien et servent bien cet épisode un peu particulier.
Côté bonus, nous avons droit à des notes de Mike Carey sur les références de ses récits, une galerie d’illustrations (création de couvertures, recherches de personnages) et à du rédactionnel sur les personnages apparaissant dans l’album.
Il est question de division dans le prochain numéro justement intitulé La division (1). Rendez-vous dans notre prochaine chronique !
Retrouvez nos chroniques sur les tomes précédents de X-Men : La collection mutante :
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J’avoue, j’ai préféré lire la division que celui ci pour suivre un peu plus le chronologique de la frise que le chronologique des réceptions… Je n’ai pas encore lu ni l’ere x ni point de rupture…
Je peine à rattraper mon retard de mon côté…
Je viens de lire la 1ere partie qui est plutôt sympa en effet. Les 2 X-Men legacy manquants (210 et 211) ne semblent pas ultra génants à la compréhension… je viens de lire le 210 : on reprend les points manquants sur les « peres » de Xavier… on voit que Sinistre bossait aussi avec Irène Adler… bon là globalement le retcon en aurait encore pris un coup mais bon déja qu’on a un rappel de la scène de la mort de Moira… sans reboot 🙂
Globalement c’est pas mal car Xavier se fait bien amocher comme toujours…alors que bon, c’est pas de sa faute s’il peut modifier la mémoire de tout le monde! 🙂 J’aime bien Emma Frost car son évolution est assez progressive. Se dire que, selon le point de vue, elle est plus clean que Xavier, faut quand même y aller fort.
Mais c’est là tout l’interet des comics qui savent être très nuancés selon les auteurs.
Effectivement il y a des trucs qui sont amusants quand on a en tête l’ère krakoane 🙂
Emma Frost est une vraie bonne surprise au fil des ans, de la simple garce briseuse de ménage elle est devenue un personnage tout en complexité et très intéressant.