X-Men : La collection mutante est une collection éditée par Hachette. Retour sur son numéro 86, disponible en kiosque : Point de rupture.

 

Dans notre chronique précédente, nous revenions sur le quatre-vingt quatrième numéro de la collection Hachette intitulée X-Men la collection mutante : Effets spéciaux, par Matt Fraction, Ed Brubaker, Jason Aaron, Mike Carey, CB Cebulski, Skottie Young, Chris Yost, Marc Guggenheim, Kieron Gillen, James Asmus, Frank Tieri, Greg Land, Stephen Segovia, Paco Diaz, Terry Dodson, David Yardin, Daniel Panosian, Yannick Paquette, Humberto Ramos, Andre Coelho, Sara Pichelli, Michael Ryan, Takeshi Miyazawa et Ben Oliver.

Aujourd’hui, c’est au tour du numéro 86 de la collection d’être chroniqué, mettant en scène les X-Men : Point de rupture, par Kieron Gillen, Carlos Pacheco, Terry Dodson et Ibrahim Robertson. Il est vendu au prix de 14.20€.

 

Nous vous recommandons une fois de plus de discuter avec votre libraire qui pourra vous mettre votre exemplaire de côté tous les quinze jours, ce qui assure également que la collection sera suivie dans son point de vente.

 

 

 

 

Du côté de l’édition, c’est toujours le même type d’album depuis le début de la collection en ce qui concerne le format et le papier. Pour ce numéro, l’impression de ce tome ne présente pas de souci particulier au niveau du rendu. Par contre, depuis la prolongation de la collection les albums ont l’air de craquer davantage…

 

Concernant le numéro sur le dos de l’album, il s’agit du 110.

 

Comme pour tous les tomes précédents, l’album s’ouvre par une introduction signée par un membre du Studio Makma. Dans ce numéro, il est question de la portée de Point de rupture dans les arcs à venir et de la carrière du scénariste Kieron Gillen. Sans oublier un hommage au regretté Dan Green…

Dans le tome précédent, tout avait l’air d’aller pour le mieux pour les X-Men : établis à San Francisco, ils avaient le soutien de la maire de la ville et pouvaient tranquillement mettre en place une structure destinée à soutenir tous les enfants de l’atome. C’était en 2008.

 

 

Ce tome contient des épisodes parus en 2011, et dans cet intervalle de temps il s’en est passé des choses ! On n’en donnera pas le détail, vu que les épisodes concernés seront vraisemblablement publiés dans cette collection, mais entre temps la situation des X-Men s’est à nouveau dégradée et les a contraint à s’isoler sur leur propre territoire : Utopia. D’ailleurs on peut voir cette dernière comme une ébauche du futur concept de Krakoa, mais c’est une autre histoire.

Parmi tout ce qui s’est passé pendant ces années, il y a l’arrivée de Magnéto au sein des X-Men et le retour de Kitty Pryde. La dernière fois que nous l’avions vue, elle était prisonnière d’une balle géante tirée depuis le Breakworld pour détruire la Terre. La jeune super-héroïne nous avait gratifiée d’un superbe sacrifice tout à fait dans la tradition super-héroïque, ayant utilisé ses pouvoirs jusqu’à leurs limites pour phaser la balle et étant désormais partie vers l’espace profond. Il est dommage que l’ordre de parution des tomes de la collection montre cet arc avant le retour de Kitty, car cela amoindrira quelque peu la portée de ce retour le moment venu.

 

 

L’album s’ouvre sur un épisode bien ficelé, montrant les X-Men face à un groupe de terroristes menaçant de faire survenir des catastrophes. C’est l’occasion de voir l’équipe face à une menace d’ampleur, permettant au lecteur d’appréhender la dynamique du groupe. C’est aussi un épisode sur Magnéto, dont la réputation a quelque peu souffert de ses actes passés. Pas que les siens d’ailleurs, vu qu’il est rappelé qu’il est accusé de l’attaque de New York menée par un imposteur sous la plume de Grant Morrison. Kieron Gillen en profite donc pour rappeler ce point, un peu lourdement d’ailleurs, on a envie de lui dire qu’on est parfaitement au courant du retcon qui a eu lieu !

Puis on passe à l’arc qui a donné son nom à l’album : Point de rupture. Il est donc fortement question de Kitty Pryde, comme évoqué plus haut, et de quelque chose qui est liée à ses mésaventures : le Breakworld. Les X-Men sont en effet convoqués par Abigail Brand – du SWORD – car les habitants du Breakworld se manifestent à nouveau, sauf qu’en fait ils ne viennent pas envahir la Terre ou claquer le museau des X-Men mais demander l’asile !

 

 

Kieron Gillen joue habilement ses cartes en employant l’essence du concept des X-Men sur la tolérance avec cet arc où justement il faut faire preuve de tolérance envers une population exilée venue demander de l’aide. On ne peut pas ne pas penser qu’il s’agit d’une métaphore des conflits au sein desquels les populations ne sont que des dommages collatéraux et finissent déracinées, avec même la pensée que finalement l’oppresseur renversé n’était pas si mal !

L’auteur confronte aussi les X-Men aux conséquences de leurs actes : Colossus a en effet vaincu l’adversité et les enfants de l’atome ont gagné la bataille en repartant dans le soleil couchant (bon dans ce cas c’est dans l’espace mais vous avez saisi l’idée) sauf que personne ne s’est préoccupé de la m*** qu’ils ont laissée derrière eux et voilà qu’elle leur rejaillit en plein visage avec cet arc.

Il n’est cependant pas question uniquement de repentance au sein de cette histoire, il y a un revirement de situation qui est paradoxalement aussi inattendu que prévisible. Et l’action n’est pas absente, loin de là même ! Les X-Men se retrouvent face à une menace qui n’a rien d’anodin, et les rebondissements seront nombreux jusqu’à la fin du récit.

 

 

Point de rupture, c’est un peu une façon d’ancrer à nouveau les X-Men dans le réel après un – excellent – run de Joss Whedon qui jouait avec les codes classiques des histoires de super-héros. Ca fait un peu étrange de revenir sur ce run en montrant les conséquences de son ultime arc, mais ça fonctionne plutôt bien et comme il n’est pas systématique de voir les super-héros face aux conséquences de leurs combats c’est toujours bienvenu.

Le seul reproche que l’on pourrait faire à cet arc, c’est d’être un peu long. Kieron Gillen donne un peu l’impression de jouer la montre, et c’est dommage, mais quoiqu’il en soit cela reste agréable à lire et le concept fonctionne très bien.

Pour terminer, nous avons droit à un épisode sur Hope. Celle qui était présentée comme le messie des X-Men – on y reviendra le moment venu – est revenue dans le présent plus âgée qu’à son départ vers le futur avec Cable, et elle doit s’adapter à cette époque nouvelle pour elle. Elle doit aussi composer avec le fait que son statut particulier la met à l’écart des autres, et attire les convoitises !

L’épisode est intéressant, avec un développement inattendu d’un personnage déjà vu sous la plume de Chris Claremont.

 

Passons maintenant à la partie graphique de l’album, qui rime avec un simple mot : réussite. Les trois artistes à l’oeuvre – Carlos Pacheco, Terry Dodson et Ibrahim Robertson – livrent des planches très joliment dessinées avec des styles très différents. Le graphisme sert particulièrement bien les intrigues, et le côté spectaculaire de certaines scènes est très bien rendu.

 

Côté bonus, nous avons droit à une galerie d’illustrations et à du rédactionnel sur les personnages apparaissant dans l’album.

 

Affrontement en vue entre Cyclope et le Professeur X pour le prochain numéro intitulé Les péchés du père. Rendez-vous dans quinze jours !

 

 

Retrouvez nos chroniques sur les tomes précédents de X-Men : La collection mutante :

 

 

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