X-Men : La collection mutante est une collection éditée par Hachette. Retour sur son numéro 76, disponible en kiosque : Prélude à la destruction.
Dans notre chronique précédente, nous revenions sur le soixante quinzième numéro de la collection Hachette intitulée X-Men la collection mutante : Murderworld, par Chris Claremont, Dave Cockrum, Brent Anderson et Michael Golden.
Aujourd’hui, c’est au tour du numéro 76 de la collection d’être chroniqué, mettant en scène les X-Men : Prélude à la destruction, par Scott Lobdell, Salvador Larroca, Tom Rainey et Leinil Francis Yu. Il est vendu au prix de 14.20€.
Nous vous recommandons une fois de plus de discuter avec votre libraire qui pourra vous mettre votre exemplaire de côté tous les quinze jours, ce qui assure également que la collection sera suivie dans son point de vente.
Uncanny X-Men #391 | Scott Lobdell / Salvador Larroca / Tim Townsend, Lary Stucker | 04/2001 | |
Uncanny X-Men #392 | Scott Lobdell / Salvador Larroca / Scott Hanna, Tim Townsend | 05/2001 | |
Uncanny X-Men #393 | Scott Lobdell / Tom Raney / Scott Hanna | 06/2001 | |
X-Men #111 | Scott Lobdell / Leinil Francis Yu / Mark Morales | 04/2001 | |
X-Men #112 | Scott Lobdell / Leinil Francis Yu / Dexter Vines | 05/2001 | |
X-Men #113 | Scott Lobdell / Leinil Francis Yu / Gerry Alanguilan, Edgar Tadeo, Dexter Vines | 06/2001 |
Du côté de l’édition, c’est toujours le même type d’album depuis le début de la collection en ce qui concerne le format et le papier. Pour ce numéro, l’impression de ce tome ne présente pas de souci particulier au niveau du rendu. Par contre, la traduction du dernier épisode de l’album est particulièrement mauvaise !
Concernant le numéro sur le dos de l’album, il s’agit du 68.
Comme pour tous les tomes précédents, l’album s’ouvre par une introduction désormais signée par un membre du Studio Makma. Dans ce numéro, le contexte conclusif de ces épisodes est expliqué, accompagné d’un focus sur l’équipe créative qui a œuvré dessus.
Le côté conclusif de ces épisodes n’est en effet pas anodin, car s’il s’agit de conclure les intrigues comme par exemple celle du Virus Legacy c’est aussi la dernière ligne droite avant le gigantesque coup dans la fourmilière mutante qu’exercera Grant Morrison, qui partagera les titres X-Men avec Joe Casey. On pourrait presque se dire qu‘avec ces épisodes c’est un peu la fin d’une époque et d‘une façon de raconter des histoires sur les mutants, l’auteur écossais ayant sacrément changé les codes pendant son run avant un retour ultérieur à une approche plus classique sous la plume de Joss Whedon.
L’album commence par un épisode de transition, centré autour de Cyclope et de son père Corsair. Cyclope a connu des moments assez pénibles juste avant : présumé mort suite à son sacrifice à l’issue de la saga Les douze, il s’est avéré par la suite qu’il avait fusionné avec Apocalypse et a été sauvé à l’issue d’une quête menée par Jean Grey et Cable. Mais on ressort forcément changé d’une telle épreuve.
L’épisode montre donc un Scott Summers qui se cherche un peu suite à son retour, conscient d’avoir changé suite à cette expérience traumatisante… et pas seulement, car Marvel en a profité pour faire quelques altérations de son personnage pour le rendre plus proche de son avatar cinématographique incarné par James Marsden : on le découvre donc motard et quelque peu rajeuni physiquement.
L’épisode est touchant, car il met en scène un père et son fils qui n’arrivent pas à construire un lien. Certes, le fait que Corsair ait été séparé de ses fils lorsque les Shi’Ar ont attaqué l’avion familial ne facilite rien mais son absence de tentatives de se rapprocher de ses fils est mise en avant par Cyclope… même si ce dernier a visiblement la mémoire aussi courte que Scott Lobdell (ça doit être un truc de Scotts..) car sous la plume de Chris Claremont, juste avant que Cyclope n’épouse Madelyne Pryor, Corsair avait proposé à son fils de renouer des liens en partant dans l’espace avec lui… et il a refusé ! De même, c’est bien Christopher Summers qui a permis à son fils de renouer avec sa famille dont il ignorait l’existence !
Si on met de côté ce petit impair, l’épisode est tout de même poignant en montrant la détresse d’un père désespéré d’avoir échoué dans son rôle aux yeux de son fils et la douleur de se dernier de ne pas se sentir aimé comme il le souhaiterait. Les dialogues sonnent juste, et sont tout à fait crédibles vis à vis de ce qui peut se produire lorsqu’un père et son fils souffrent chacun de ne pas pouvoir communiquer et ne pas se comprendre mais n’arrivent pas pour autant à le faire.
Après cet épisode de transition, on entre dans le vif du sujet avec Prélude à la destruction ! On commence par faire un topo sur la nation de Genosha d’un côté et le virus Legacy de l’autre. Le lien entre les deux est le fait que la population de Genosha est constituée de mutants (donc vulnérables au virus), avec un héritage de la période ségrégationniste de l’île. Depuis, c’est Magnéto qui s’est vu offrir l’ile par la communauté internationale pour le faire renoncer à sa croisade.
Mais ce n’est pas pour autant que le maître du magnétisme a renoncé à son objectif ! Depuis son ile, le voilà qui semble bien parti pour recommencer à imposer son idéal de suprématie mutante et forcément cela a de quoi inquiéter les X-Men… Cerise sur le gâteau, Magnéto enlève le Professeur Xavier !
Les X-Men sont alors dans une situation pour le moins critique : leurs rangs se sont en effet vidés, avec le départ de plusieurs membres et la mort de Colossus qui s’est sacrifié pour détruire le virus Legacy. Il leur faut donc trouver des candidats pour monter une équipe d’intervention à l’arrache, afin de combattre une nouvelle fois leur ennemi récurrent.
Si Scott Lobdell a fait le choix d’introduire de nouveaux personnages pour constituer cette équipe aux côtés d’autres personnages déjà connus il a eu aussi la très bonne idée d’y faire figurer Jean-Paul Beaubier alias Véga, transfuge de la Division Alpha. L’auteur avait orchestré le coming-out du personnage dans les années 90, et illustre ici le combat qu’il mène contre l’homophobie : il est tout d’abord victime d’une agression lors d’une séance de dédicace (faut pas être bien malin pour attaquer un mutant qui se déplace à des vitesses foudroyantes) puis est constamment opposé à un membre du petit commando mutant qui s’avère être homophobe. L’ADN du concept des X-Men étant le combat contre toutes les intolérances, il est intéressant de voir figurer ici un personnage qui est la cible d’actes intolérants à plusieurs niveaux.
Prélude à la destruction est une nouvelle fois l’occasion d’assister à une opposition entre le point de vue de Magnéto, partisan d’une action musclée pour protéger les siens, et celui de Charles Xavier qui est nettement plus modéré… encore qu’il y a une petite pique pour rappeler que quand le télépathe à roulettes se fâche, il ne fait pas semblant !
Tout en continuant à explorer les conséquences de la possession de Cyclope par Apocalypse à travers des dialogues avec Wolverine, l’auteur livre une histoire avec des scènes d’action soignées et l’illustration d’un conflit sans fin entre les X-Men et le maître du magnétisme. Sans fin, car il est clair qu’il ne renoncera jamais à son objectif tout autant que les enfants de l’atome se dresseront toujours sur son chemin. Une seule fin semble possible, mais ira-t-on jusque là ? Lisez l’album et vous le saurez ! 😉
S‘il ne s’agit pas forcément des meilleurs épisodes des X-Men, encore qu’ils soient significativement meilleurs que le retour aux affaires de Chris Claremont avec la fameuse « Révolution » qui avait eu lieu juste avant, on est tout de même face à une conclusion satisfaisante des intrigues en cours. Si le virus Legacy avait vu sa course se terminer par la mort de Colossus, c’est davantage ici qu’on peut exploiter les conséquences de la disparition du fléau mutant. De même, comme exprimé plus haut on est vraiment dans un contexte de « fin d’une époque » avant d’aborder une façon différente de raconter l’histoire des X-Men et on boucle même la boucle vu que pour cet arc les X-Men affrontent celui qui fut leur tout premier ennemi.
Passons maintenant à la partie graphique de cet album, où nous retrouvons trois artistes : Salvador Larroca, Leinil Francis Yu et Tom Raney. Leur travail est de très bonne qualité, encore que Leinil Francis Yu sera encore meilleur dans ses travaux ultérieurs. On pourra apprécier que Salvador Larroca ne soit pas encore dans sa phase « je recopie la tête d’acteurs connus » et il livre des planches joliment réalisées, de même que Tom Raney qui signe lui aussi un très bon travail.
Côté bonus, nous avons droit à deux planches non colorisées ainsi qu’à du rédactionnel sur les personnages apparaissant dans l’album.
Départ de la dernière ligne droite de la collection avec le prochain numéro, intitulé Onslaught (1). Rendez-vous dans quinze jours !
Retrouvez nos chroniques sur les tomes précédents de X-Men : La collection mutante :
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En tout cas, à lire, ça sent la belle cohérence de la collection entre les morceaux choisis sur les 12 et le virus legacy… C’était la partie la plus trouée mais qui colle pas mal au final! Je me souviens de cette belle couverture de Onslaught… peu d’espoir qu’on ait les numéros avec le suspens précédent la révélation. De mémoire hormis le début et la fin, Onslaught est assez vide, ça va être l’occasion de relire.
Oui finalement ça retombe sur ses pieds ouf ! Onslaught est assez caractéristique de ces crossovers dantesques des années 90, avec des bouts de partout et une volonté cachée de partir vers un soft reboot d’un univers partagé qui tombait en miettes.
Merci pour ce résumé toujours aussi agréable à lire.
Je suis d’accord avec vous concernant la traduction CATASTROPHIQUE des numéros de cet album…
Magneto qui s’exprime à la limité du « wesh-cousin », des contractions aussi hasardeuses que incongrues (probablement une tentative de faire ressortir les diverses accents des personnages), des dialogues en opposition avec les personnages…
On se croirait revenu au pathétique moment où un traducteur avec traduit « The Rights » (les Justes) par « La Droite »… Aberrant !
Merci 🙂
C’est assez dommage qu’il n’y ait pas eu un effort pour retraduire ces épisodes dont les traductions étaient notoirement mauvaises, alors que d’autres l’ont été en ajoutant des fautes supplémentaires !