X-Men : La collection mutante est une collection éditée par Hachette. Retour sur son numéro 73, disponible en kiosque : Mort apparente 2.
Dans notre chronique précédente, nous revenions sur le soixante douzième numéro de la collection Hachette intitulée X-Men la collection mutante : Face à Bishop 2, par Jim Lee, Whilce Portacio, Scott Lobdell, John Byrne, Andy Kubert et Tom Raney
Aujourd’hui, c’est au tour du numéro 73 de la collection d’être chroniqué, mettant en scène les X-Men : Mort apparente 2, par Chris Claremont, John Romita Jr et Barry Windsor-Smith. Il est vendu au prix de 14.20€.
Nous vous recommandons une fois de plus de discuter avec votre libraire qui pourra vous mettre votre exemplaire de côté tous les quinze jours, ce qui assure également que la collection sera suivie dans son point de vente.
Uncanny X-Men #193 | Chris Claremont / John Romita Jr. / Dan Green | 05/1985 | |
Uncanny X-Men #194 | Chris Claremont / John Romita Jr. / Dan Green, Steve Leialoha | 06/1985 | |
Uncanny X-Men #195 | Chris Claremont / John Romita Jr. / Dan Green | 07/1985 | |
Uncanny X-Men #196 | Chris Claremont / John Romita Jr. / Dan Green | 08/1985 | |
Uncanny X-Men #197 | Chris Claremont / John Romita Jr. / Dan Green | 09/1985 | |
Uncanny X-Men #198 | Chris Claremont / Barry Windsor-Smith / Barry Windsor-Smith | 10/1985 |
Du côté de l’édition, c’est toujours le même type d’album depuis le début de la collection en ce qui concerne le format et le papier. Pour ce numéro, l’impression de ce tome ne présente pas de souci particulier au niveau du rendu. Par contre, la traduction n’est pas forcément terrible…
A noter que la collection va marquer une petite pause estivale, comme précisé dans la note ajoutée par Hachette dans ce volume (ce qui explique qu’il soit vendu sous plastique). Le prochain numéro ne sera donc pas disponible dans quinze jours mais dans un mois, nous avons déjà mis à jour notre planning prévisionnel des titres restants pour en tenir compte.
Concernant le numéro sur le dos de l’album, il s’agit du 19.
Comme pour tous les tomes précédents, l’album s’ouvre par une introduction désormais signée par un membre du Studio Makma. Dans ce numéro, il est question de l’évolution des personnages (Jean Grey, Tornade…) ainsi que du duo artistique John Romita Jr / Dan Green.
Il n’y a pas vraiment d’arc dans les épisodes de cet album, même si plusieurs fils rouges se dégagent dont les conséquences de l’agression du Professeur Xavier, la quête de Tornade qui cherche à se reconstruire après la perte de ses pouvoirs et la présence de plus en plus marquée d’un certain Nemrod… le tout bien entendu sous la plume de Chris Claremont.
Le premier épisode montre donc que Charles Xavier est sorti bien mal en point de l’agression dont il a été victime et malgré le toujours bien pratique guérisseur Morlock il reste en danger de mort s’il ne se ménage pas… mais notre vaillant télépathe sans roulettes n’est pas homme à écouter les conseils et va au contraire mettre les bouchées doubles ! On prépare ici le terrain pour une mise en retrait progressive du personnage au profit d’une autre télépathe (Rachel) et de son futur successeur (faisons semblant 2 minutes de ne pas savoir qui c’est).
L’épisode a une saveur particulière, car il explore la volonté de revanche du frère d’Epervier (Thunderbird), ce dernier étant mort lors d’une des premières missions des nouveaux X-Men. James Proudstar, qui a repris le nom de code de son frère, est donc en compagnie de deux de ses acolytes Hellions (la version Club des damnés des Nouveaux mutants) qui n’hésitent pas à embarquer la jeune Firestar dans l’aventure en la manipulant éhontément… d’un autre côté, vu ce qu’elle subit côté manipulation avec Emma Frost (voir le Récit Complet Marvel Firestar) on va dire que ça ne la change pas beaucoup !
L’épisode est bien fichu, avec certes l’exploration de la thématique de la revanche mais aussi une belle démonstration des talents d’orateur du Professeur Xavier qui peut se rabattre sur son bagout pour compenser la neutralisation de ses pouvoirs. Sa grande force morale est également mise en avant, notamment lorsqu’il n’en profite pas pour « piquer » des étudiants à l’institution rivale. L’infiltration du NORAD par les X-Men est par ailleurs un joli moment de bravoure de la part des Enfants de l’atome.
Graphiquement, John Romita Jr est en forme et signe des planches fort agréables à regarder même si le rendu du nouveau masque de Kitty est assez variable.
On change ensuite d’ambiance avec le retour en ville d’un vieil ennemi des X-Men : le Fléau. Le malabar blindé que rien n’arrête est de retour en ville, forcément les X-Men sont prêt à venir jouer à la bagarre avec lui mais voici que surgit face au vent non pas Bob Morane mais bel et bien Nemrod ! La super sentinelle high tech venue du futur est donc prête à en découdre avec les X-Men, qui l’affrontent successivement jusqu’à l’utilisation d’une méthode très originale pour remporter le combat.
L’épisode est plaisant, les intrigues secondaires avancent et apportent un peu d’épaisseur pour renforcer l’intrigue principale où on arrive assez rapidement à de la baston… mais c’est bien la baston, ça défoule !
Côté dessin, nous avons toujours droit à une excellente prestation de John Romita Jr qui restitue avec efficacité la puissance des antagonistes.
Retour ensuite sous terre avec une nouvelle histoire liée aux Morlocks… mais qui commence avec des guest-stars : Alex, Julie, Jack et Katie Power alias Power Pack (Puissance 4). Le quatuor de jeunes super-héros se retrouve bien démuni dans une situation pour le moins compliquée, et cela ne va pas aller en s’arrangeant avec l’implication des Morlocks qui vont provoquer une situation vraiment dure jusqu’à ce que les X-Men arrivent à la rescousse.
Si la mécanique de l’épisode est assez simple, Chris Claremont par contre use des bons leviers pour susciter l’émotion à travers des passages poignants. En plus de la détresse des jeunes Power qui se retrouvent ainsi à la rue (le passage est bref mais intense), le désespoir d’Annalee suite à l’assassinat de ses enfants qu’elle n’arrive pas à surmonter (qui le pourrait ?) permet au lecteur de ne pas forcément lui en vouloir complètement, c’est tout le talent de l’auteur que de faire compatir face à la détresse du « méchant » de l’histoire.
En ce qui concerne le dessin, John Romita Jr livre une fois encore de bien jolies planches mais cet épisode montre son point faible : les enfants. Sa représentation des enfants Power est en effet très hasardeuse, on sent que contrairement à June Brigman (artiste co-créatrice de Power Pack qui a une longue expérience de portraitiste d’enfants) l’artiste n’est pas à l’aise pour les représenter. Il y a quelques exceptions, principalement sur le personnage de Katie, mais globalement c’est pas son truc…
Nouveau changement de registre avec une nouvelle fois une conséquence de l’agression du Professeur Xavier à nouveau visé par une tentative de meurtre et pour ne rien changer voilà que le Beyonder s’en mêle !
Nous sommes en effet dans un tie-in de Secret Wars II, où l’entité surpuissante venue étudier l’humanité en est aux premiers stades de son évolution. C’est d’ailleurs l’occasion pour Diablo d’exprimer violemment ses doutes sur sa foi, l’existence même du Beyonder étant pour lui incompatible avec celle de Dieu.
Deux personnages sont au coeur de cet épisode : Rachel et Magnéto. Ces deux personnages sont bien plus semblables qu’on ne pourrait le supposer, l’un se reflétant dans l’autre à travers leur souffrance commune d’avoir assisté impuissants à l’extermination des leurs qui sont morts juste parce qu’ils étaient ce qu’ils étaient (Rachel ayant même été instrumentalisée pour traquer les mutants, ce qui la marque d’une culpabilité inextinguible). Les deux personnages ne peuvent que hurler à travers leurs tripes « plus jamais ça », et la tentative d’agression contre le Professeur Xavier déchaine Rachel et permet à Magnéto… de lui expliquer qu’il ne faut pas répondre à la violence par la violence.
Magnéto, qui a commis bon nombre d’atrocités au nom de l’extermination des siens, est engagé sur une voie de rédemption sous la plume de Chris Claremont qui en fait à la fois un personnage plus profond et le porte parole des victimes de l’Holocauste. Avec des dialogues efficaces, l’auteur le montre tendant la main plutôt que le poing et l’entraine un peu plus loin sur la route qui le rapproche de celui qui fut son ami tout en faisant de lui un modèle pour une Rachel consumée par son besoin de vengeance et son désir d’expier ainsi ce qu’elle a été contrainte de faire.
Graphiquement parlant, John Romita Jr ne démérite pas et signe encore une fois des planches fort soignées. C’est lassant à force, il pourrait varier et baisser le niveau pour qu’on ne se répète pas ! 😉
Et maintenant, quelque chose de complètement différent et surtout d’inédit pour les lecteurs des aventures des X-Men chez Lug (mais pas pour les lecteurs des Intégrales). Il s’agit en effet d’un épisode qui avait été sauté sans raison particulière si ce n’est une envie probable de rattraper l’écart VO/VF qui était considérable et source de décalage entre les différents titres mutants… mais qui du coup était source d’incompréhensions pour les lecteurs à qui il manquait des billes pour les épisodes suivants !
Il s’agit d’un épisode particulier, centré sur Colossus et Shadowcat dont la relation a explosé en vol lorsque ce grand nigaud russe n’a rien trouvé de mieux que de s’amouracher d’une certaine Zsaji lors de Secret Wars. Depuis, leurs rapports étaient pour le moins tendus alors qu’il ne semblait même pas possible pour nos ex-amoureux d’être simplement amis.
L’épisode est pour le moins fantasque, ce qui est assez normal lorsqu’un certain Arcade est de la partie. Ca part donc dans tous les sens, avec des rebondissements et des surprises en tous genre et surtout une exploration de la relation Kitty/Peter mise à mal par les agissements de ce dernier. C’est donc un épisode très agréable à lire avec un bon traitement du sujet et des moments suffisamment décalés pour passer un bon moment de lecture.
A noter au cours de cet épisode un moment touchant entre Madelyne Pryor et Scott Summers, la première rappelant au second que les concessions pour faire marcher un couple ça se fait à deux ! De quoi rendre encore moins sympathique le premier X-Man lorsqu’il se comporte en parfait égoïste avec ses responsabilités comme alibi…
Graphiquement parlant, sans surprise John Romita Jr signe de beaux dessins ! 🙂
Pour terminer l’album, voici un épisode qui fait culminer la quête de Tornade, que l’on a suivie en fil rouge dans les épisodes précédents. Depuis qu’elle a perdu ses pouvoirs, Ororo cherche à se reconnecter avec sa nature profonde et est partie sur les traces de ses parents et de ses ancêtres en retournant en Afrique et principalement au Kenya.
C’est un récit à deux vitesses que nous propose un Chris Claremont en transe devant son propre sujet : il est question de Tornade et de sa nature même qui fait d’elle une protectrice même sans ses pouvoirs avec la majesté qui la caractérise, mais à travers elle du ressenti du peuple africain face à ce qu’il a connu des mains des colonisateurs. D’ailleurs cet épisode prend la suite des péripéties rencontrées par Ororo face à des chasseurs qui l’ont laissée pour morte, chasseurs bien entendu racistes.
Il se dégage beaucoup de poésie de l’écriture de cet épisode qui détonne par rapport aux autres récits de cet album, avec une atmosphère lancinante qui capture le lecteur et l’entraine dans cet histoire inhabituelle. C’est vraiment de la belle ouvrage, et comme souvent quelque chose à montrer aux esprits étroits pour qui les comics c’est juste des enfantillages sur des mecs en slip qui s’envoient des turboclaques.
Au dessin, John Romita Jr a cédé la place à Barry Windsor-Smith dont le style tout particulier convient parfaitement à l’ambiance quasi onirique de cet épisode. La poésie qui se dégage de l’intrigue est ainsi sublimée par son trait hors norme, transportant le lecteur aux côtés de Tornade dans cette conclusion de la recherche de sa propre identité.
Côté bonus, nous avons droit à une galerie de couvertures et planches originales ainsi qu’à du rédactionnel sur les personnages apparaissant dans l’album.
On va s’intéresser à un certain Gambit avec le prochain numéro, justement intitulé Gambit. Rendez-vous dans un mois !
Retrouvez nos chroniques sur les tomes précédents de X-Men : La collection mutante :
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Là, je suis hypé… parce que j’étais un peu perdu et je me disais bien en lisant « NM: Légion » que je n’étais pas au point sur les Tie-in Secret wars 2 coté X-men… Là, on en arrive aux derniers trous manquants : ça fait 2 ans au moins qu’on a laissé Xavier agressé par terre, je suis en plein suspense! (attention spoiler pour fin de collection… il paraît qu’il connait Onslaught ;)).
Pause de 2 semaines… mouais, ça sent que la prolongation a pris un peu de retard aussi non? 🙂
Peut être 🙂
En tout cas ce qui est toujours épatant, c’est que les tie-in de Secret Wars II sont bien meilleurs que la mini elle même qui partait d’une très bonne idée mais était laborieuse sur le plan du scénario et très moyenne graphiquement.