X-Men : La collection mutante est une collection éditée par Hachette. Retour sur son numéro 64, disponible en kiosque : La chute des mutants 2.
Dans notre chronique précédente, nous revenions sur le soixante-troisième numéro de la collection Hachette intitulée X-Men la collection mutante : La chute des mutants 1, par Chris Claremont, Louise Simonson, Marc Silvestri, Kerry Gammil et Bret Blevins.
Aujourd’hui, c’est au tour du numéro 64 de la collection d’être chroniqué, mettant en scène les X-Men et leurs alliés : La chute des mutants 2, par Louise Simonson, Chris Claremont, Louise Simonson, Walt Simonson, Bret Blevins et Rick Leonardi. Il est vendu au prix de 14.20€.
Nous vous recommandons une fois de plus de discuter avec votre libraire qui pourra vous mettre votre exemplaire de côté tous les quinze jours, ce qui assure également que la collection sera suivie dans son point de vente.
| New Mutants #60 | Louise Simonson / Bret Blevins / Terry Austin | 02/1988 | |
| New Mutants #61 | Louise Simonson / Bret Blevins / Terry Austin | 03/1988 | |
| Uncanny X-Men #228 | Chris Claremont / Rick Leonardi / Terry Austin | 04/1988 | |
| X-Factor #24 | Louise Simonson / Walt Simonson / Bob Wiacek | 01/1988 | |
| X-Factor #25 | Louise Simonson / Walt Simonson / Bob Wiacek | 02/1988 | |
| X-Factor #26 | Louise Simonson / Walt Simonson / Bob Wiacek | 03/1988 |
Du côté de l’édition, c’est toujours le même type d’album depuis le début de la collection en ce qui concerne le format et le papier. Pas de défaut particulier à signaler dans ce numéro, même si la traduction est assez inégale.
Concernant le numéro sur le dos de l’album, il s’agit du 30.
Comme pour tous les tomes précédents, l’album s’ouvre par une introduction désormais signée par un membre du Studio Makma. Dans ce numéro, il est question de l’équipe créative de X-Factor et de toutes les séries impactées par la saga.
La chute des mutants, acte deuxième ! Voici donc la suite de cette saga où les différentes équipes mutantes ont été soumises à de très rudes épreuves et où les cartes ont été rebattues. A noter que s’il semble y avoir peu d’épisodes dans l’album c’est parce que les paginations de certains sont plus importantes (40 pages au lieu d’une vingtaine habituellement).
L’album commence donc par deux épisodes de New Mutants, qui terminent l’histoire entamée dans l’album précédent : les Nouveaux mutants ont accompagné leur ami Bird brain (Tête de piaf en VF) sur l’île dont il est originaire et se retrouvent prisonniers de son créateur.
C’était déjà flagrant dans l’épisode précédent mais cela se voit encore plus dans ceux-ci : nous sommes en plein contexte horrifique. Louise Simonson revisite L’Ile du docteur Moreau (avec même quelques allusions), et le cadre de cette histoire est particulièrement tendu avec des scènes très dures. Pas étonnant que cela ait déchainé les ciseaux de Semic, l’éditeur ayant considérablement charcuté les épisodes pour les faire paraitre dans Titans ! (sur les trois épisodes concernés c’est pas moins de 22 pages qui ont sauté)
Les Nouveaux mutants sont donc confrontés à un adversaire particulièrement ignoble, adepte de pratiques douteuses sur les êtres vivants, mais se retrouvent aussi en face de son commanditaire : Cameron Hodge en personne, le chef des Justes (ou « la Droite » dans cette traduction). L’histoire bascule donc dans un cadre de violence très marquée, où un membre de l’équipe perdra la vie. Puis il y a une sorte d’épilogue où les Nouveaux mutants doivent faire leur deuil de leur camarade ayant péri au combat.
Au final, cette histoire des Nouveaux mutants aura été captivante même si Louise Simonson a un style bien bavard. Les thématiques abordées sont fortes, illustrant une étape supplémentaire de la perte de l’innocence du groupe de jeunes héros.
Graphiquement parlant, les planches de Bret Blevins sont un cran au-dessus de celles de l’épisode précédent. L’artiste illustre parfaitement le contexte effrayant de cette histoire et met parfaitement en images la violence de certaines scènes. On peut aussi saluer la grande expressivité des visages, le ressenti des personnages étant très bien représenté.
On passe ensuite à l’histoire qui illustre cet album : La chute des mutants, du côté de X-Factor. L’équipe de faux chasseurs de mutants se retrouve donc confrontée au redoutable Apocalypse et à ses quatre cavaliers dont le membre le plus récent est un personnage bien familier que Louise Simonson a particulièrement malmené !
Les épisodes qui forment cette histoire ont des conséquences qui dépassent le cadre de la série, puisque la bataille qui fait rage impacte la ville de New York et donc implique d’autres personnages dans leurs séries respectives (cela est détaillé dans l’introduction). Le terme « Chute des mutants » peut donc désigner plusieurs choses, mais particulièrement le destin de celui qui est devenu Mort, quatrième cavalier d’Apocalypse. On va faire semblant de considérer que vous ne savez pas de qui il s’agit (alors que même à l’époque c’était cousu de fil blanc) et donc rester volontairement dans le flou, mais on voit bel et bien un personnage avoir touché le fond et troqué le camp du bien contre celui du mal, affrontant ainsi ses anciens camarades tout en montrant une nouvelle apparence tout à fait effrayante (quoiqu’un peu kitsch tout de même, même à l’époque c’était visuellement violent sur le plan des couleurs).
Cette histoire s’avère particulièrement intéressante, notamment en ce qui concerne Cyclope qui se dégage petit à petit du carcan de folie qui le caractérisait depuis quelques épisodes. Le chef historique des X-Men retrouve ses marques (ainsi que… vous verrez bien !) et est plus fidèle à ce qu’il était auparavant. Mais tout n’est pas parfait malheureusement.
En effet, c’est vraiment bavard. Très. Trop. Louise Simonson fait s’épancher longuement ses personnages, radotant inlassablement les mêmes choses au fil de longues déclamations qui semblent par ailleurs assez peu compatibles avec le contexte. C’est un travers récurrent de la série, c’était déjà le cas dans les précédents épisodes et si on peut y déceler parfois une volonté de permettre au lecteur de ne pas perdre le fil d’un numéro à l’autre c’est tout de même un peu poussé.
L’autre chose concerne plutôt la parution de ces épisodes sous cette forme dans cette collection. Pour en arriver à cette histoire et aux « révélations » qu’elle contient (encore une fois ça se grillait très vite dans les épisodes précédents), il y avait toute une montée en puissance pour amener cette histoire. Là on est directement dans le vif du sujet, et il manque une connexion émotionnelle qui amoindrit l’effet produit sur le lecteur. Ce n’est ni grave ni rédhibitoire, mais pour avoir lu l’histoire originale dans son contexte il est clair que le lecteur qui arrive brutalement ainsi ne perdra pas le fil mais passera à côté d’une composante émotionnelle que Louise Simonson – toute bavarde qu’elle soit – avait construite avec soin.
En ce qui concerne le graphisme, Walt Simonson apporte toute son énergie artistique pour signer des planches d’un grand dynamisme. Son style permet tout aussi bien de restituer l’intensité des combats à travers un découpage bien pensé des scènes d’action que le côté spectaculaire des conséquences de cette bataille acharnée. Si on est un peu tatillon, on pourra juste observer que sur quelques cases l’anatomie de Mort est quelque peu curieuse lorsqu’il est en vol.
Pour terminer l’album, nous avons droit à un épisode d’Uncanny X-Men, qui fait plus ou moins office d’épilogue à la partie de La chute des mutants consacrée aux X-Men. On retrouve donc Wolverine et Dazzler en duo lors d’un flashback, Chris Claremont profitant de l’artifice de la lettre pour revenir un peu dans le passé.
Pour parler tout à fait franchement, l’épisode est très dispensable : outre le fait que sa traduction rend sa lecture pénible, c’est un flashback anecdotique doublé d’un hommage qui se veut émouvant mais finalement sonne assez creux. Quitte à proposer un épisode supplémentaire, il aurait pu être judicieux de proposer un épisode de plus de X-Factor voire même de proposer un des récits annexes évoqués dans l’introduction (l’épisode de Power Pack par exemple). Là, on est plus dans le registre du complétisme vis-à-vis de Uncanny X-Men, et c’est un peu dommage.
Côté graphisme, là aussi c’est pas forcément la fête : le graphisme de Rick Leonardi n’est pas forcément mis en valeur par l’encrage de Terry Austin, alors que d’habitude ils ne sont pas vraiment manchots !
Côté bonus, nous avons droit à une galerie d’illustrations, au matériel promotionnel d’époque de La chute des mutants et à du rédactionnel sur les personnages apparus dans les épisodes de cet album.
Chef d’œuvre en approche dans le prochain numéro, intitulé Dieu crée, l’homme détruit. Rendez-vous dans deux semaines !
Retrouvez nos chroniques sur les tomes précédents de X-Men : La collection mutante :
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Merci pour cette rapide réaction, toujours aussi pertinent !
Certaines erreurs de traduction, de cette collection, frisent l’incompétence crasse ou le foutage de gueule orienté.
Mais il faut faire avec et se dire que c’est le prix à payer pour avoir ce genre de collections « semi [sans « C »] définitives »…
Concernant les épisodes de X–Factor, l’album 28 contenait les épisodes 17 à 23, si je me souviens bien. Donc on arrive pas non-plus sans contexte. Mais, du fait du système de parution, il est vrai qu’il faut parfois revenir en arrière sur des numéros parfois paru depuis longtemps…
Impatient de voir qu’elle version de DCHD ils vont publier, dans 15 jours. Car si c’est uniquement le Graphic Novel, ça va nous faire un numéro particulièrement fin… croisons les doigts pour un Annual ou une série limitée (le fameux Kitty Pride & Wolverine ? Le crossover, non canon mais tellement bon, X-Men/Teen Titans ?…).
Concernant le numéro sur X-Factor, je parlais du 28 SUR LA TRANCHE, mais 21 en numéro de parution : Les Quatres Cavaliers…
Mes confuses pour… la confusion !
Merci !
Effectivement, j’avais oublié qu’il y avait un bout de l’histoire. Ceci dit il manque le début avec l’opération d’Angel qui à mon avis joue un rôle important dans la construction de cette épopée.
Je suis moi aussi curieux de voir ce qui va compléter cet épisode. X-Men/Teen titans me parait peu probable, il me semble qu’il est dans un no-mans-land juridique hélas 🙁
D’accord avec toi concernant Angel.
Oui, tous les crossovers inter-studios sont des casse-têtes juridiques malheureusement. J’aimerais tant des rééditions de Amalgam et autres JLA vs Avengers…