X-Men : La collection mutante est une collection éditée par Hachette. Retour sur son numéro 60, disponible en kiosque : Le procès de Magnéto.
Dans notre chronique précédente, nous revenions sur le cinquante neuvième numéro de la collection Hachette intitulée X-Men la collection mutante : Le gambit des Damnés, par Chris Claremont, Brent Anderson, Bob McLeod et Dave Cockrum.
Aujourd’hui, c’est au tour du numéro 60 de la collection d’être chroniqué, mettant en scène les X-Men : Le procès de Magnéto, par Chris Claremont, John Romita Jr, Rick Leonardi et June Brigman. Il est vendu au prix de 12.99€ (curieusement la hausse de prix n’a pas été appliquée).
Nous vous recommandons une fois de plus de discuter avec votre libraire qui pourra vous mettre votre exemplaire de côté tous les quinze jours, ce qui assure également que la collection sera suivie dans son point de vente.
Marvel Fanfare #33 | Chris Claremont / June Brigman / Terry Austin | 07/1987 | |
Uncanny X-Men #199 | Chris Claremont / John Romita Jr. / Dan Green | 11/1985 | |
Uncanny X-Men #200 | Chris Claremont / John Romita Jr. / Dan Green | 12/1985 | |
Uncanny X-Men #201 | Chris Claremont / Rick Leonardi / Whilce Portacio | 01/1986 | |
Uncanny X-Men #202 | Chris Claremont / John Romita Jr. / Al Williamson | 02/1986 | |
Uncanny X-Men #203 | Chris Claremont / John Romita Jr. / Al Williamson | 03/1986 |
Du côté de l’édition, c’est toujours le même type d’album depuis le début de la collection en ce qui concerne le format et le papier. Pas de défaut particulier d’impression à signaler dans ce numéro, hormis un joli accident de copier/coller vu que la couverture montrée pour le prochain tome est celle de ce numéro !
Concernant le numéro sur le dos de l’album, il s’agit du 20.
Comme le précédent numéro, ce tome est accompagné d’une version corrigée d’un tome défectueux. Ici, il s’agit de La fin d’un rêve.
Comme pour tous les tomes précédents, l’album s’ouvre par une introduction désormais signée par un membre du Studio Makma. Dans ce numéro, nous avons droit à un exposé sur la dualité Charles Xavier / Magnéto ainsi qu’à un topo sur John Romita Jr.
Cette fameuse dualité est au cœur du premier arc de l’album : le procès de Magnéto. Mais s’il est question des actes de violence dont Magnéto doit répondre devant la justice, Chris Claremont s’intéresse fortement à la relation entre le maître du magnétisme et le mentor des X-Men. Ce dernier étant mourant, il faut chercher un successeur pour encadrer les élèves de l’école pour jeunes surdoués et donc les deux hommes doivent mettre leurs différences à plat pour constater que s’ils ont divergé par bien des points ils partagent avant tout la volonté de protéger les mutants de ceux qui ont peur d’eux.
Sur ce premier arc, Chris Claremont peut donner l’impression d’être parti dans tous les sens : le destin de Charles Xavier, le procès de Magnéto, le parallèle avec les camps de la mort, les préoccupations de Rachel, les mystérieux adversaires des X-Men, l’ironie de voir le maître du magnétisme capturé par les membres « repentis » d’un groupe empruntant le nom de celui qu’il avait formé… mais il n’en est rien car lors de ces épisodes l’auteur dissèque le cœur même des titres X-Men : le refus de l’intolérance et de la xénophobie, la main tendue plutôt que le poing dressé. A ce titre, Charles Xavier et Magnéto font tout autant un pas l’un vers l’autre en acceptant leurs différences.
Sur le plan graphique, John Romita Jr est inspiré et livre une très bonne prestation comme à son habitude. Par contre le costume de Magnéto n’est pas forcément le plus réussi de son dressing !
A noter que Le procès de Magnéto est un cap pour les enfants de l’atome sur le plan éditorial : il s’agit du 200e épisode de la série Uncanny X-Men, et à cette occasion l’équipe créative sévissant sur le titre était venue en France faire du repérage et avait été l’objet d’un reportage de la part de Lug.
On enchaine sur un épisode de transition, où il y a un léger souci à régler : Cyclope et Tornade sont tous les deux décidés à occuper le rôle de leader des X-Men, ce qui peut poser quelques soucis et il faut donc résoudre ce différend. En outre, nous faisons la connaissance du fils de Madelyne et Scott, né pendant que ce dernier était à Paris avec les autres X-Men.
Avec un duel au sommet entre Tornade et Cyclope qui ne se finit pas en faveur de ce dernier, l’épisode se voulait conclusif : Chris Claremont voulait ainsi offrir au leader emblématique des X-Men une belle sortie avec une vie de famille lui offrant le bonheur qui semblait lui avoir été toujours refusé. On sait bien que ce ne fut pas le cas, vu qu’il a suffi d’une résurrection pour que Scott Summers abandonne femme et enfant pour remettre ses collants et tourner autour de son premier amour dans les pages de Facteur-X. C’est une autre histoire, encore que…
…en relisant cet épisode, il y a quelque chose de frappant : Chris Claremont avait exprimé en interview son regret que Marvel ait tiré Cyclope de son happy end familial dans ces conditions, ce qui en faisait un homme peu fréquentable… sauf que si on regarde bien dans cet épisode, on se rend assez vite compte que la moralité du personnage était déjà fort discutable sous la plume claremontienne : Cyclope considère en effet que son maintien en tant que leader des X-Men ne pose pas de souci vu que Madelyne va tout plaquer pour s’occuper du bébé (pas de bol, elle n’est pas d’accord et elle a bien raison d’ailleurs) et surtout son départ avec sa femme et son fils n’est finalement qu’un choix par dépit vu qu’il n’a pas pu conserver son titre… Même si cela n’excuse pas sa conduite ultérieure, c’est quand même pas bien glorieux !
Côté dessin, John Romita Jr laisse la place le temps de l’épisode à un Rick Leonardi inspiré qui signe des planches soignées avec son style très reconnaissable.
L’autre arc de cet album concerne le tout-puissant Beyonder dans des tie-in de Secret Wars II. Rachel assume l’identité de Phénix héritée de sa mère (Jean Grey d’une ligne temporelle alternative), et reçoit même un gros boost de pouvoir avec lequel elle veut claquer le museau du Beyonder… oui on parle bien du même Beyonder qui peut bousculer Galactus aussi facilement qu’on ferait descendre le chat du clavier, rien que ça !
Les épisodes de cet arc sont intéressants, comme d’ailleurs tous les tie-in de Secret Wars II qui sont plus intéressants que cette dernière. Il est beaucoup question de pouvoir et de la difficulté de l’utiliser à bon escient sans pour autant fouler aux pieds des petites choses vaguement importantes comme le libre arbitre. C’est un peu bavard, Chris Claremont n’hésitant pas à offrir de longs moments introspectifs à ses personnages, mais le propos est pertinent.
A noter que ces épisodes font écho à un autre tie-in, où le Beyonder a littéralement effacé les Nouveaux mutants de l’existence : il les a massacrés, puis effacés de la mémoire de tout le monde… enfin presque tout le monde comme on peut le constater dans ces pages.
Côté dessin, John Romita Jr est toujours en forme y compris pour dépeindre des scènes dans un contexte très peu terrien. On pourra observer que son soin à rester en accord avec la mode vestimentaire et capillaire donne un côté quelque peu daté à certains dessins, mais c’est pas vilain pour autant.
L’album se termine sur un épisode un peu particulier, tiré de la revue Marvel Fanfare. Il s’agit en effet d’une histoire faisant suite à un projet transmédia entre Marvel et Adventure International, donnant ainsi naissance à trois jeux vidéo intitulés Questprobe et autant de comics tie-ins. Adventure International ayant coulé, Marvel a publié la quatrième histoire dans Marvel Fanfare. A noter que seule cette dernière avait été publiée en France dans l’ultime album X-Men de Lug avant le début de l’aventure Semic.
On est donc un peu pris au dépourvu en débarquant dans cette histoire sans avoir lu ce qui précédait, même si le talent de feuilletoniste de Chris Claremont permet d’en saisir des bribes. Le récit permet de voir une fois encore que Magnéto a changé et s’est considérablement adouci par rapport à ses anciennes habitudes. L’histoire se lit sans déplaisir, mais est sommes toutes assez anecdotique même si c’est intéressant d’avoir quelques pistes sur la nature de cette mystérieuse île dont il est parfois questions dans les aventures des X-Men. Côté dessin, June Brigman livre quant à elle une bonne prestation.
Côté bonus, comme à l’accoutumée nous avons droit à du rédactionnel pour terminer le sommaire de l’album. Nous avons droit ici à un topo explicatif sur des petites choses pouvant être un peu obscures pour des lecteurs qui ne sont pas forcément hyper à l’aise avec les lieux, concepts et intervenants de ces épisodes. Nous avons également droit à une galerie d’illustrations avec des planches de Rick Leonardi.
On s’intéresse à une entité cosmique proche des enfants de l’atome dans le prochain numéro (dont nous n’avons pas la couverture) : L’envol du Phénix. Rendez-vous très bientôt !
Retrouvez nos chroniques sur les tomes précédents de X-Men : La collection mutante :
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Encore des erreurs d’impression, notamment la la couverture du prochain numéro, franchement il est temps que cette serie soit terminée.
On est plus dans le domaine de l’erreur de maquette que d’impression je pense 🙂 Après effectivement ça fait une bourde de plus, mais je trouve que sur 60 numéros c’est plutôt correct et ces quelques pétouilles ne m’empêchent pas de savourer la collection dans son ensemble 🙂