X-Men : La collection mutante est une collection éditée par Hachette. Retour sur son numéro 69, disponible en kiosque : L’enfer en sa fureur.
Dans notre chronique précédente, nous revenions sur le soixante-huitième numéro de la collection Hachette intitulée X-Men la collection mutante : Légion, par Chris Claremont, Bill Sienkiewicz et Steve Leialoha.
Aujourd’hui, c’est au tour du numéro 69 de la collection d’être chroniqué, mettant en scène les X-Men : L’enfer en sa fureur, par Chris Claremont, John Romita Jr, Paul Smith, Dave Cockrum et David Ross. Il est vendu au prix de 14.20€.
Nous vous recommandons une fois de plus de discuter avec votre libraire qui pourra vous mettre votre exemplaire de côté tous les quinze jours, ce qui assure également que la collection sera suivie dans son point de vente.
Marvel Fanfare #24 | Chris Claremont / David Ross / Bob Wiacek | 01/1986 | |
Special Edition X-Men #1 | Chris Claremont / Dave Cockrum / Hilary Barta | 02/1983 | |
Uncanny X-Men #174 | Chris Claremont / Paul Smith / Bob Wiacek | 10/1983 | |
Uncanny X-Men #175 | Chris Claremont / Paul Smith, John Romita Jr. / Bob Wiacek | 11/1983 | |
Uncanny X-Men #176 | Chris Claremont / John Romita Jr. / Bob Wiacek | 12/1983 | |
Uncanny X-Men #177 | Chris Claremont / John Romita Jr. / John Romita Sr. | 01/1984 | |
Uncanny X-Men #178 | Chris Claremont / John Romita Jr. / Bob Wiacek, Brett Breeding | 02/1984 | |
Uncanny X-Men #179 | Chris Claremont / John Romita Jr. / Dan Green | 03/1984 |
Du côté de l’édition, c’est toujours le même type d’album depuis le début de la collection en ce qui concerne le format et le papier. Pour ce numéro, l’impression de ce tome ne présente pas de souci particulier au niveau du rendu.
Concernant le numéro sur le dos de l’album, il s’agit du 14.
Comme pour tous les tomes précédents, l’album s’ouvre par une introduction désormais signée par un membre du Studio Makma. Dans ce numéro, on se consacre à Chris Claremont puis on parle des Morlocks.
L’album s’ouvre par un court épisode (paru à l’époque en complément d’une réédition de Giant Size X-Men #1), où Kitty Pryde fait une visite guidée du manoir des X-Men à son amie Illyana Raspoutine. C’est un procédé plutôt classique qui permet de présenter l’univers des X-Men au lecteur, histoire de lui permettre de raccrocher les wagons s’il a pris le train en marche ou de lui rafraichir la mémoire.
L’épisode est très sympa, sa conclusion ne l’est pas moins et c’est toujours agréable de voir la belle complicité entre Kitty et Illyana. Côté dessin, Dave Cockrum signe des planches très joliment dessinées, l’encrage de Hilary Barta changeant quelque peu le rendu par rapport à ce qu’on a l’habitude de voir.
On poursuit avec un épisode de Marvel Fanfare consacré au personnage de Carol Danvers alias Binaire (du moins à cette époque). Chris Claremont la confronte à des personnages qu’elle avait déjà croisés avant que Malicia ne lui fasse perdre ses souvenirs, ce qui est l’occasion de montrer une fois encore que si elle a retrouvé les souvenirs en question par la suite elle a par contre perdu toute la composante émotionnelle qui va avec. Cela se voit particulièrement lorsqu’elle s’aperçoit du décès d’un vieil ami…
Chris Claremont s’est vraiment approprié le personnage, quelque peu malmené sous la plume d’autres auteurs notamment lors la très discutable histoire avec Marcus, le fils d’Immortus. C’est non seulement lui qui avait orchestré la perte de son identité des mains de Malicia mais qui avait surtout établi qu’elle avait été la victime d’un viol lors de cette histoire avec Marcus, ce qui changeait considérablement la donne par rapport à la façon dont l’histoire avait été racontée. Par la suite il a mis en scène sa reconstruction face aux traumatismes vécus, puis sa transformation en super-héroïne cosmique… bref on ne peut que reconnaître que l’auteur a particulièrement pris le personnage sous son aile pour ensuite lui donner une nouvelle trajectoire indépendamment de son lien avec Captain Marvel.
Graphiquement, les planches sont soignées grâce à David Ross qui restitue bien l’ambiance de l’histoire.
Après ce tour de chauffe, on passe au vif du sujet avec un arc articulé autour d’une simple question : Pourquoi est ce que Madelyne Pryor ressemble tant à Jean Grey ? Chris Claremont continue de jouer avec les nerfs du lecteur sur ce sujet, et tout en offrant les clefs du bonheur à Scott Summers il met aussi en avant ses névroses : le personnage est tellement obsédé par son amour défunt qu’il n’est véritablement pas possible pour lui d’admettre que son nouvel amour n’en est qu’un simple sosie par un hasard de la nature (bon par la suite ça changera mais c’est une autre histoire). Cela, associé au fait qu’un vieil ennemi des X-Men tire les ficelles de tous les récents déboires rencontrés par les enfants de l’atome, donne lieu à une situation pour le moins malsaine qui dégénère très rapidement et pas seulement parce que Cyclope se prend un gnon largement mérité !
Ce point d’orgue des intrigues en cours fonctionne redoutablement bien, avec un Chris Claremont en grande forme qui s’amuse aux dépends du lecteur en lui mentant constamment au point qu’on ne sait plus trop ce qu’on doit penser de tout ça jusqu’à ce qu’on se rende compte de ce qui est en train de se produire. Et en plus… on a un happy end !
Graphiquement, Paul Smith assure une prestation tout à fait remarquable avec son trait toujours élégant. La fin du second épisode est quant à elle signée par John Romita Jr, qui ne démérite pas le moins du monde face à son collègue.
S’ensuit un épisode de transition, principalement centré autour de la lune de miel de Scott et Madelyne mais traitant aussi de différents fils rouges narratifs. C’est l’occasion pour Cyclope de prendre certaines décisions, tandis que sont semées les graines des arcs à venir. L’épisode est un peu guimauve par moments, mais ça fait tellement plaisir de voir l’habituellement réservé Scott Summers en mode jeune marié euphorique qu’il ne faut pas bouder notre plaisir en lisant cet épisode !
Graphiquement, c’est toujours John Romita Jr qui tient les crayons pour le plus grand plaisir du lecteur.
On termine ensuite avec le dernier arc de cet album, qui est particulièrement sombre. Il s’agit ici de traiter les conséquences d’une promesse non tenu par Kitty Pryde à Caliban le Morlock, ce qui est un prétexte pour Calisto souhaitant toujours se venger d’avoir perdu sa place de leader face à Tornade. L’épisode commence pourtant tranquillement, mais Chris Claremont n’épargnera aucune mauvaise surprise au lecteur en enchainera les cliffhanger saisissants ! (tellement saisissant que l’un d’entre eux était tombé sous les ciseaux censeurs de Lug).
L’arc est tout en tension, partant d’une simple bagarre de super-héros pour enchainer sur une enquête et une véritable tragédie dans une ambiance quasi horrifique par moments. C’est vraiment passionnant, l’auteur utilisant à merveille les Morlocks comme contre-pied des X-Men : après tout, il s’agit de mutants comme eux mais comme ils ne peuvent pas vraiment passer pour des gens « normaux » ce sont des paria qui vivent dans la crasse et la misère dans les égouts… de quoi se dire que malgré les coups du sort les X-Men ne sont pas vraiment les plus à plaindre en disposant d’un beau manoir, d’un super jet et d’une Rolls !
Le personnage de Kitty gagne encore en maturité avec cet arc, car elle est confrontée à des choix difficiles et doit prendre des décisions radicales. On s’éloigne d’une simple ado pour être plus proche d’une figure tragique qui ne recule devant aucun sacrifice. Cela en fait le personnage le plus intéressant de ces épisodes, grâce à une caractérisation particulièrement soignée de la part de Chris Claremont.
Sur le plan graphique, c’est toujours John Romita Jr qui office avec une nuance qui a son importance : sur le premier épisode de l’arc, il est encré par son père (John Romita donc, pour les deux du fond qui n’ont pas suivi) tandis qu’il est encré par Bob Wiacek puis Dan Green sur les épisodes suivants. Cela donne un cachet particulier à cette première partie, qui est graphiquement plus classique et plus « cadrée » que par la suite. En tout cas, tout l’arc est très joliment illustré !
Côté bonus, nous avons droit à une galerie d’illustrations ainsi qu’à du rédactionnel sur les personnages apparaissant dans cet album.
On met un petit coup d’accélérateur vers l’avenir avec le prochain numéro, intitulé Tornade à l’horizon. Rendez-vous dans deux semaines !
Retrouvez nos chroniques sur les tomes précédents de X-Men : La collection mutante :
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Je viens de lire « Dieu crée, l’homme détruit » (n°12), on est vraiment sur la même époque et oui, le perso de Kitty est très bien écrit. C’est d’un côté old school avec les pensées mais c’est quand même beaucoup mieux que beaucoup de choses qui arrivent par la suite. On est sur de la BD ado, jeune ado mais c’est très très bien.
Oui clairement, mais il y a parfois plusieurs niveaux de lecture dans l »écriture de Claremont qui arrive à glisser des choses très adultes l’air de rien !