X-Men : La collection mutante est une collection éditée par Hachette. Retour sur son numéro 68, disponible en kiosque : Légion.
Dans notre chronique précédente, nous revenions sur le soixante-septième numéro de la collection Hachette intitulée X-Men la collection mutante : La saga de l’ours démon, par Chris Claremont, Bill Sienkiewicz et Bob McLeod.
Aujourd’hui, c’est au tour du numéro 68 de la collection d’être chroniqué, mettant en scène les Nouveaux Mutants : Légion, par Chris Claremont, Bill Sienkiewicz et Steve Leialoha. Il est vendu au prix de 14.20€.
Nous vous recommandons une fois de plus de discuter avec votre libraire qui pourra vous mettre votre exemplaire de côté tous les quinze jours, ce qui assure également que la collection sera suivie dans son point de vente.
New Mutants #26 | Chris Claremont / Bill Sienkiewicz / Bill Sienkiewicz | 04/1985 | |
New Mutants #27 | Chris Claremont / Bill Sienkiewicz / Bill Sienkiewicz | 05/1985 | |
New Mutants #28 | Chris Claremont / Bill Sienkiewicz / Bill Sienkiewicz | 06/1985 | |
New Mutants #29 | Chris Claremont / Bill Sienkiewicz / Bill Sienkiewicz | 07/1985 | |
New Mutants #30 | Chris Claremont / Bill Sienkiewicz / Bill Sienkiewicz | 08/1985 | |
New Mutants #31 | Chris Claremont / Bill Sienkiewicz / Bill Sienkiewicz | 09/1985 | |
New Mutants #32 | Chris Claremont / Steve Leialoha / Steve Leialoha | 10/1985 | |
New Mutants #33 | Chris Claremont / Steve Leialoha / Steve Leialoha | 11/1985 | |
New Mutants #34 | Chris Claremont / Steve Leialoha / Steve Leialoha | 12/1985 |
Du côté de l’édition, c’est toujours le même type d’album depuis le début de la collection en ce qui concerne le format et le papier. Pour ce numéro, l’impression de ce tome ne présente pas de souci particulier au niveau du rendu.
Concernant le numéro sur le dos de l’album, il s’agit du 18.
Comme pour tous les tomes précédents, l’album s’ouvre par une introduction désormais signée par un membre du Studio Makma. Dans ce numéro, on se consacre à Légion et surtout nous avons droit à un texte intéressant sur les maladies mentales et les confusions terminologiques entre certaines d’entre elles.
Prenant directement la suite des épisodes de l’album de notre chronique précédente, ce nouvel opus est partagé en deux parties, celle qui donne son titre à ce tome n’étant ironiquement pas la plus longue des deux.
Cette première partie est donc comme son nom l’indique consacrée à Légion, nom de code de David Haller. Mais qui est David Haller ? Rien de moins que le fils de Charles Xavier, le Professeur X en personne ! Avant de traiter le mentor des X-Men de vilain cachotier – ce qu’il est par ailleurs sur d’autres sujets – précisons qu’il ne savait pas qu’il avait un fils et de surcroit un fils doté de pouvoirs absolument fantastiques.
Chris Claremont avait posé l’air de rien les bases de ces révélations dans des épisodes précédents des X-Men et des Nouveaux mutants, en racontant le passé de Charles Xavier et sa rencontre avec Gabrielle Haller (la mère de David au cas où vous n’auriez pas suivi) et cette dernière était montrée de temps en temps au détour d’une case. C’est maintenant le moment de passer aux choses sérieuses en livrant tous les secrets, et on ne fait pas les choses à moitié dans ces épisodes.
Si dans les épisodes précédents Chris Claremont flirtait allègrement avec un contexte horrifique, aidé en cela par son compère Bill Sienkiewicz au dessin, là on part dans une autre direction. Au début c’est un peu classique, avec juste une touche d’étrange, puis on bascule dans un registre quasi-onirique tandis que les personnages se retrouvent sur le plan astral pour affronter Légion sur son propre terrain.
Le plan astral, terrain de jeu des télépathes, offre ainsi pas mal de possibilités en s’affranchissant des limitations du monde réel et dans le cadre des épisodes ça va encore plus loin vu qu’il s’agit de se confronter à un mutant non seulement très puissant mais aussi souffrant d’un trouble de l’identité faisant qu’il n’est pas tout seul dans sa tête. C’était particulièrement casse-g*** de s’aventurer sur ce terrain forcément glissant, mais l’auteur exploite parfaitement ce concept peu banal pour offrir un cadre original à son histoire.
Mais cet arc raconte aussi l’histoire d’une famille brisée : Charles Xavier qui se découvre un fils, ce dernier qui est atteint de troubles mentaux à la suite d’un traumatisme (rien de moins qu’une attaque terroriste) et Gabrielle Haller qui a élevée son fils seule avant de devoir se résoudre à faire appel à son père pour l’aider à le guérir. C’est l’occasion de moments touchants, avec des personnages qui se retrouvent embarqués dans une spirale d’émotions, et de voir le Professeur Xavier se livrer comme rarement tandis qu’il expose ainsi au lecteur sa souffrance de faire connaissance avec son fils dans ces conditions difficiles (et sa satisfaction de le voir partager certains de ses rêves).
Cet arc narratif est ainsi particulièrement riche de par les thématiques abordées et l’originalité de l’angle d’approche de ces dernières. Il y a aussi de l’action quand même, et une belle utilisation des Nouveaux Mutants.
Graphiquement, Bill Sienkiewicz est toujours en forme et son trait hors normes sert à merveille cette histoire en donnant ainsi corps à son atmosphère onirique et éthérée. Il y a beaucoup d’inventivité dans la mise en page et la représentation du plan astral, et si les visages des personnages ne sont pas toujours représentés de façon très classique ils sont en tout cas fort expressifs.
A noter que cet arc est le dernier publié par Lug avant une pause qui ne prendra fin qu’avec les aventures Asgardiennes des Nouveaux mutants (troisième album de cette collection). D’ailleurs, l’éditeur n’avait pas renoncé à ses ciseaux censeurs pour ce dernier tour de piste (7 pages avaient sauté entre la VO et les pages de Titans) et c’est ainsi qu’on peut découvrir des pages absentes à l’époque. C’est d’ailleurs amusant de voir les acrobaties de Lug pour continuer à assumer d’avoir totalement zappé Sharon Friedlander et Tom Corsi dans La saga de l’ours démon !
On passe ensuite à la seconde partie de l’album, qui regroupe dans une même intrigue globale plusieurs histoires qui se rejoignent. Nous avons ainsi droit à du tie-in pour Secret Wars II détaillant ainsi une case de la série en question ainsi que les conséquences de la rencontre entre les Nouveaux mutants et le Beyonder.
Il est aussi fortement question de combats de gladiateurs mutants, prenant ainsi la suite de La belle & la bête publié par Lug dans sa collection Un récit complet Marvel. C’est d’ailleurs presque dommage que l’histoire en question reste inédite pour les lecteurs de cette collection Hachette, car certaines allusions sont alors bien obscures s’ils n’ont pas les clefs en main… mais on dira presque parce que c’est vraiment pas terrible comme on vous l’expliquait dans notre rubrique Flashback.
Et justement, le « pas terrible » s’adresse aussi aux Nouveaux mutants car c’est à partir de ces épisodes que le niveau de la série commence à sacrément piquer du nez et pour le coup on pourrait presque admettre que la justification de Lug pour ne pas publier ces épisodes était censée. Au-delà de l’histoire de fond, qui est le socle de toutes ces intrigues, Chris Claremont semble quelque peu se perdre dans ses récits et ça part dans tous les sens.
L’impression de maîtrise qui régnait jusqu’ici, y compris dans des contextes complexes, disparait au fil de la lecture de ces épisodes. C’est pourtant l’occasion d’expliquer ce qui est arrivé à un personnage des Nouveaux mutants suite à une disparition mystérieuse bien des épisodes auparavant, et pour Chris Claremont de ressortir un personnage maléfique avec qui il aime bien s’amuser au fil d’un récit, mais c’est dispersé et surtout ça a du mal à tenir debout.
Parce que bon… le délire des gladiateurs mutants en mode « divertissement honteux » pour les humains non mutants… c’était déjà un peu bancal dans l’histoire citée plus haut, mais là c’est vraiment très peu vraisemblable. On n’est pas dans le registre d’un petit truc underground à la sauvette mais bel et bien d’un spectacle pas vraiment dissimulé et dont on ne cache pas spécialement qu’il s’agit de combats réels, et donc on ne peut que s’étonner que personne n’ait cherché à mettre un terme à tout ça (modulo le deus ex machina toujours pratique des pouvoirs de la personne qui gère tout ça).
C’est vraiment dommage de voir quelques idées plutôt bien trouvées et des thématiques pertinentes (notamment autour de la dépendance à différents niveaux) noyées dans un magma guère alléchant de rebondissements cousus de fil blanc et de facilités scénaristiques semblant destinées à liquider tout ça rapidement. Et c’est d’autant plus dommage que la partie tie-in de Secret Wars II est intéressante !
Sur le plan du dessin, là aussi c’est la dégringolade. Dans les premiers épisodes, Bill Sienkiewicz semble moins inspiré que dans les arcs précédents même si le niveau reste bon. Puis il passe le relai à Steve Leialoha et là on achève le gadin : le début est un peu inégal et la qualité ne fait que baisser d’épisode en épisode.
Côté bonus, nous avons droit à une galerie d’illustrations ainsi qu’à du rédactionnel sur le personnage de Légion. On pourra d’ailleurs remarquer une erreur dans ce rédactionnel, où il est curieusement établi que Gabrielle Haller est une mutante alors qu’à notre connaissance ce n’est pas le cas.
On retrouve les X-Men dans le prochain numéro, intitulé L’enfer en sa fureur. Rendez-vous dans deux semaines !
Retrouvez nos chroniques sur les tomes précédents de X-Men : La collection mutante :
Watchtower Comics a besoin de vous !
Watchtower Comics est un site autofinancé et indépendant, qui vous offre depuis 2006 des contenus quotidiens sans publicité et des services gratuits.
Tout ceci coûte cher et nous avons besoin d'aide pour poursuivre notre activité.
Vous appréciez notre travail et vous voulez nous soutenir ? Faites un don sur notre page Tipeee !
Merci pour cette review. Je sens que je vais avoir du mal à finir cet album!
Bah après c’est pas inintéressant non plus, ne serait-ce que pour avoir des explications sur ce qui s’est passé 🙂