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X-Men : Retour sur le numéro 65 de la collection Hachette

X-Men : La collection mutante

 

X-Men : La collection mutante est une collection éditée par Hachette. Retour sur son numéro 65, disponible en kiosque : Dieu crée, l’homme détruit.

 

Dans notre chronique précédente, nous revenions sur le soixante-quatrième numéro de la collection Hachette intitulée X-Men la collection mutante : La chute des mutants 2, par Louise Simonson, Chris Claremont, Louise Simonson, Walt Simonson, Bret Blevins et Rick Leonardi.

Aujourd’hui, c’est au tour du numéro 65 de la collection d’être chroniqué, mettant en scène les X-Men : Dieu crée, l’homme détruit, par Chris Claremont, Brent Anderson, Paul Smith et Bill Sienkiewicz. Il est vendu au prix de 14.20€.

 

Nous vous recommandons une fois de plus de discuter avec votre libraire qui pourra vous mettre votre exemplaire de côté tous les quinze jours, ce qui assure également que la collection sera suivie dans son point de vente.

 

X-Men la collection mutante : Dieu crée, l'homme détruit

X-Men la collection mutante : Dieu crée, l'homme détruit

 

 Marvel Graphic Novel #5  Chris Claremont / Brent Anderson / Brent Anderson1982 
 Uncanny X-Men #168  Chris Claremont / Paul Smith / Bob Wiacek04/1983 
 Uncanny X-Men Annual #6  Chris Claremont / Bill Sienkiewicz / Bob Wiacek1982 

 

Du côté de l’édition, c’est toujours le même type d’album depuis le début de la collection en ce qui concerne le format et le papier. Si l’impression de ce tome ne présente pas de souci particulier au niveau du rendu, il y a tout de même quelque chose de curieux sur une case de l’annual :

 

X-Men la collection mutante : X-Men Annual X-Men la collection mutante : X-Men Annual

 

La case de gauche représente la version de cet album, tandis que celle de droite provient de l’album Conflit cosmique édité par Lug. L’effet n’est donc pas d’origine, et semblerait davantage évoquer un décalage d’une composante de l’image que quelque chose de voulu mais c’est curieux que toute la page ne soit pas impactée. C’est d’ailleurs l’occasion de remarquer un recadrage entre les deux versions, ce qui explique que les deux images n’ont pas la même hauteur !

MAJ : renseignement pris, c’est en fait un effet présent en VO et non une anomalie.

 

Concernant le numéro sur le dos de l’album, il s’agit du 12.

 

X-Men la collection mutante : Dieu crée, l'homme détruit



Comme pour tous les tomes précédents, l’album s’ouvre par une introduction désormais signée par un membre du Studio Makma. Dans ce numéro, il est question du concept même des X-Men et de l’histoire qui donne son nom à l’album : Dieu crée, l’homme détruit.

L’album s’ouvre en effet sur ce récit emblématique, quelque peu déconnecté de toute continuité de par son appartenance à la collection Graphic Novel de Marvel.. encore que par la suite il y aura des références à cette histoire mais cela viendra bien plus tard et ce n’est pas non plus l’idée du siècle.

 

X-Men la collection mutante : Dieu crée, l'homme détruit

 

Le récit commence par un passage d’une grande brutalité, montrant deux jeunes enfants tués parce qu’ils sont mutants, ce qui déclenche une certaine colère chez Magnéto qui a déjà connu ce genre de haine par le passé. La dénonciation de l’intolérance a toujours fait partie de l’ADN éditorial des X-Men, ces derniers permettant d’exprimer sur un plan métaphorique via leur statut de mutants aux super pouvoirs tout ce qui est « différent » : le racisme, l’homophobie, la xénophobie ou même le « simple » rejet de personnes qui ne rentrent pas dans le moule de la « normalité » sont autant de choses qui peuvent être vues à travers le prisme des enfants de l’atome.

Si cette thématique n’est pas nouvelle chez les X-Men, un nouveau cap est franchi avec Dieu crée, l’homme détruit : au lieu de louvoyer autour du sujet, Chris Claremont attaque frontalement le problème et montre la haine de l’autre dans toute son horreur. On peut d’ailleurs se dire que cette histoire servira de point de départ à sa mise en parallèle ultérieure entre la haine des mutants et les atrocités nazies de la seconde guerre mondiale.

Les X-Men sont confrontés ici à un ennemi particulièrement difficile à combattre : s’il dispose de troupes permettant aux protégés de Charles Xavier de se livrer à de la baston bien comme il faut, le révérend Stryker est avant tout une personnalité publique qui a su amadouer les gens à travers ses idées sur fond de religion. En plus de dénoncer l’intolérance, Chris Claremont en profite en effet pour livrer une charge particulièrement forte contre les dérives de l’exploitation de la religion à des fins plus que discutables. C’était en 1982,  quarante et un ans plus tard on peut faire le (triste) constat qu’il y a encore du boulot dans le domaine.

Dieu crée, l’homme détruit est souvent considéré comme le chef d’œuvre de Chris Claremont et si le terme est parfois employé à tort et à travers il se trouve qu’ici ce n’est pas le cas. L’auteur est particulièrement inspiré par un sujet qui lui tient à coeur, et livre une histoire d’une immense qualité en n’étant pas contraint de modérer son propos par le carcan du Comic Code Authority (le graphic novel n’y est pas soumis). Il n’est pas forcément inédit de voir des auteurs aborder ainsi frontalement des questions sociétales fortes tout en pointant du doigt les failles de la société américaine – on pense par exemple à la magistrale prestation de Dennis O’Neil et Neal Adams sur Green Arrow & Green Lantern – mais dans ce cas précis, on y va vraiment à fond. Ce récit fait partie de ceux qui font basculer les comics dans le monde adulte, et est en tout cas un titre à glisser entre les mains de ceux qui les déprécient en les qualifiant de divertissements pour gamins.

Dans une atmosphère très sombre, Chris Claremont raconte une histoire dure avec des passages qui marquent les lecteurs. C’est aussi l’occasion pour lui de mettre en avant l’opposition entre les méthodes de Xavier et Magnéto : s’il est acquis que les deux hommes ont vu naitre leurs croisades respectives dans le même terreau, l’un a choisi la main tendue et l’autre le poing dressé. Le traitement de cette dualité est très pertinent, et traité avec beaucoup de justesse.

 

X-Men la collection mutante : Dieu crée, l'homme détruit

 

On appréciera également que pour ce récit l’auteur ait mis de côté ses habitudes bavardes où chaque personnage profite de la moindre case pour rabâcher ses préoccupations des épisodes précédents. Le format du graphic novel ne s’y prêtant pas, on va donc droit à l’essentiel avec juste ce qu’il faut pour saisir l’essence de chaque personnage : qu’il s’agisse de la brutalité de Wolverine ou de l’innocence de Kitty (qui est malmenée ici), on n’a que ce que l’on a besoin de lire sur chacun. Quant à Cyclope, il est ici montré en mettant en avant toute la noblesse d’âme dont il peut faire preuve… et est même la petite lueur d’espoir au sein de ces ténèbres teintées de désespoir constituées par ce récit au ton tragique. Il est par contre un peu dommage que la foi de Diablo, qui est exploitée dans d’autres épisodes, ne serve pas de contre-poids au fanatisme de Ryker : Chris Claremont ne dénonçant pas ici la religion en tant que telle mais davantage les dérives qui en découlent (le titre original God loves, man kills étant d’ailleurs très parlant à ce sujet), une telle mise en opposition aurait été pertinente.

La partie graphique est quant à elle signée Brent Anderson, qui signe un travail tout à fait prodigieux. S’éloignant des standards des X-Men beaucoup plus « lisses », l’artiste signe des planches avec un style qui rend parfaitement le côté âpre de l’histoire. Sa mise en page est d’ailleurs très soignée, avec des effets qui donnent une efficacité redoutable à la narration.

A noter que par rapport à l’édition Lug de l’époque il y a assez peu de changements, les plus importants ayant lieu dans le flashback sur le passé du révérend Stryker : non seulement ce n’est pas vraiment à coup de poing (ou avec une pierre) qu’il met fin à une existence (du coup on se demande si le remplacement de l’arme par un poing ne rend pas finalement l’acte encore plus sauvage) et surtout l’explication du destin de sa femme est différente, rendant le personnage de Stryker encore plus ignoble. Avec le recul, c’est d’ailleurs assez curieux que cette histoire ait pu paraitre quasiment inchangée chez un éditeur très prompt à faire sauter le moindre croc « effrayant » alors qu’il ne s’agit pas vraiment d’une lecture tout public… mais on peut aussi rétrospectivement le remercier de l’avoir fait vu l’importance de ce récit dans un monde où il n’est hélas jamais vain de montrer toute l’horreur de l’intolérance sous toutes ses formes.

 

X-Men la collection mutante : Dieu crée, l'homme détruit

 

Difficile de passer à autre chose après cela, aussi bien côté lecture que côté rédaction de cette chronique (vous aurez compris que c’est quelque chose qui tient particulièrement à cœur à l’auteur de ces lignes), mais le spectacle continue ! Nous sommes donc maintenant dans un épisode au ton plus léger, faisant suite à la conclusion de la saga des Brood : Kitty Pryde doit être rétrogradée chez les Nouveaux mutants.

Chris Claremont montre ici à quel point la jeune fille est blessée de ce quelle perçoit comme une trahison de la part de son mentor, qui ne semble pas prendre en compte qu’elle n’est pas aussi inexpérimentée que les nouvelles recrues de l’école. L’épisode permet d’en faire la démonstration, tout en traitant quelques intrigues secondaires au passage. L’épisode n’est pas inintéressant, il est même bien sympa mais il souffre de la comparaison avec le récit qui le précède dans l’album.

Côté dessin, on retrouve Paul Smith qui signe des planches tout à fait réussies avec un bon rendu de l’action.

 

X-Men la collection mutante : Dieu crée, l'homme détruit

 

Pour terminer l’album, place à un annual : les X-Men face à Dracula. Le vampire vient donc à nouveau tourmenter Tornade, et à travers elle les X-Men. On est dans un changement total d’atmosphère, l’histoire flirtant allègrement avec un contexte gothique horrifique qui montre une fois encore le côté très polymorphe de l’écriture de Chris Claremont.

L’histoire est passionnante, avec une bonne utilisation du folklore des vampires à la sauce Marvel dans l’univers des X-Men.

En ce qui concerne le graphisme, nous avons droit à des planches joliment dessinées par Bill Sienkiewicz : l’artiste a un style plus proche de son travail sur Moon Knight que de celui sur New Mutants, mais en tout cas il a parfaitement rendu l’ambiance de l’épisode… même si on se prend à rêver à ce que ça donnerait avec un graphisme dans le genre de la saga de l’Ours démon !

A noter que question censure Lug n’avait pas fait semblant avec cette histoire : pas moins de 8 planches avaient sauté, avec même des petits aménagements de dialogues pour en tenir compte et changer ainsi singulièrement quelques détails de l’intrigue. Au moins en redécouvrant ce récit sous sa forme intégrale on peut s’apercevoir que l’histoire n’est pas aussi décousue qu’elle le paraissait du fait de ses transitions abruptes.

 

 

Côté bonus, outre du rédactionnel sur le contexte associé à Dieu crée, l’homme détruit nous avons droit aux planches réalisées par Neal Adams pour la première version de ce dernier. Si l’intention est louable, l’exécution l’est moins car la mise en page ne permet pas vraiment d’en profiter. Si vous souhaitez découvrir ces planches, allez plutôt lire l’article de Comics Oddities sur le sujet !

 

On fait un bond dans le temps avec le prochain numéro, intitulé La croisade de Magnéto. Rendez-vous dans deux semaines !

 

X-Men la collection mutante : La croisade de Magnéto

 

Retrouvez nos chroniques sur les tomes précédents de X-Men : La collection mutante :

 

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Franck – Fondateur et rédacteur en chef de Watchtower Comics. Tombé dans la marmite des comics quand il était petit, et n’a aucune intention d’en sortir. Lecteur éclectique : Marvel, DC, indé… Kryptonite : Les figurines de Baby Groot

2 pensées sur “X-Men : Retour sur le numéro 65 de la collection Hachette

  1. Merci pour gette nouvelle chronique.
    Donc c’est la version « classique » et non la récente version longue de GLMK qui publiée ici… un peu dommage, même si ces pages supplémentaires n’ajoutent pas grand chose au récit.

    1. On reste en effet sur la version d’origine, ce qui n’est guère surprenant pour reprendre ce qui avait déjà été proposé 😉

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