X-Men : La collection mutante est une collection éditée par Hachette. Retour sur son numéro 63, disponible en kiosque : La chute des mutants 1.
Dans notre chronique précédente, nous revenions sur le soixante-deuxième numéro de la collection Hachette intitulée X-Men la collection mutante : La saga des Brood, par Chris Claremont, Dave Cockrum et Paul Smith.
Aujourd’hui, c’est au tour du numéro 63 de la collection d’être chroniqué, mettant en scène les X-Men et leurs alliés : La chute des mutants 1, par Chris Claremont, Louise Simonson, Marc Silvestri, Kerry Gammil et Bret Blevins. Il est vendu au prix de 14.20€.
Nous vous recommandons une fois de plus de discuter avec votre libraire qui pourra vous mettre votre exemplaire de côté tous les quinze jours, ce qui assure également que la collection sera suivie dans son point de vente.
New Mutants #59 | Louise Simonson / Bret Blevins / Terry Austin | 01/1988 | |
Uncanny X-Men #221 | Chris Claremont / Marc Silvestri / Dan Green | 09/1987 | |
Uncanny X-Men #222 | Chris Claremont / Marc Silvestri / Dan Green | 10/1987 | |
Uncanny X-Men #223 | Chris Claremont / Kerry Gammill / Dan Green | 11/1987 | |
Uncanny X-Men #224 | Chris Claremont / Marc Silvestri / Bob Wiacek | 12/1987 | |
Uncanny X-Men #225 | Chris Claremont / Marc Silvestri / Dan Green | 01/1988 | |
Uncanny X-Men #226 | Chris Claremont / Marc Silvestri / Dan Green | 02/1988 | |
Uncanny X-Men #227 | Chris Claremont / Marc Silvestri / Dan Green | 03/1988 |
Du côté de l’édition, c’est toujours le même type d’album depuis le début de la collection en ce qui concerne le format et le papier. Pas de défaut particulier à signaler dans ce numéro, même si la traduction est assez vraiment pas terrible dans les épisodes d’Uncanny X-Men.
Concernant le numéro sur le dos de l’album, il s’agit du 29.
Comme pour tous les tomes précédents, l’album s’ouvre par une introduction désormais signée par un membre du Studio Makma. Dans ce numéro, il est question de la saga qui débute dans ce numéro.
La chute des mutants… rien que ça ! Avec un titre pareil on se dit que l’heure ne sera pas à la franche rigolade et justement, l’ambiance est particulièrement tragique dans ces épisodes. Comme expliqué dans l’introduction, il y a trois pans pour La chute des mutants : un pour les X-Men, un pour les Nouveaux mutants et un pour Facteur X.
L’essentiel de l’album est consacré aux X-Men, et donc à leur histoire dans le cadre de cette saga. Nous nous situons après Le Massacre mutant, qui comme son nom l’indique n’a pas non plus fait dans la finesse, et donc aux côtés des vétérans l’équipe actuelle est constituée de membres qui l’ont rejointe un peu au gré du hasard au fil des épisodes : Wolverine, Tornade, Malicia, Dazzler, Havok, Psylocke et Longshot. Les autres membres sont quant à eux mis de côté suite à leurs blessures des mains des Maraudeurs, encore que pour l’un d’entre eux… bref !
La structure de ces épisodes montre une narration à deux vitesses : il s’agit d’une suite d’épisodes aux intrigues successives, et en même temps une intrigue en fil rouge autour de Tornade qui finalement prendra le pas dans les derniers épisodes qui culminent avec un destin pour le moins tragique pour les Enfants de l’atome. Cette double construction est astucieuse, car pendant que Chris Claremont agite une diversion sous le nez du lecteur il met en place avec beaucoup de soin les bases de son histoire.
La toile de fond de tout ceci reste encore et toujours la haine anti-mutants, qui ne fait que croitre au sein de la population humaine. Fidèle à ses habitudes, Chris Claremont l’inclut dans un schéma de dénonciation de toutes les intolérances et de la xénophobie et n’hésite pas pour bien souligner son propos à mettre en scène une scène d’une grande dureté dans un des derniers épisodes. C’est toujours aussi pertinent, et c’est tristement toujours d’actualité dans le vrai monde.
Comme exprimé plus haut, il y a en toile de fond la quête de Tornade aux conséquences bien au-delà de ce qu’on pouvait imaginer mais si les épisodes semblent traiter des choses assez différentes (en dehors de la récurrence de la présence des Maraudeurs) on ressent quand même l’usure et la fatigue des membres de l’équipe face à ce qu’ils endurent. Cela pourrait même traduire sur le plan méta une illustration de l’usure du concept des X-Men, qui nécessiterait de repartir dans de nouvelles directions.
Ces épisodes sont un peu déroutants, car il y a du bon et du mauvais. Les concepts sont très forts et très bien trouvés, avec un auteur qui ne craint pas d’aller très loin avec ses personnages et des idées brillantes pour surprendre le lecteur tout autant que les ennemis des X-Men.
Mais… d’un autre côté Chris Claremont se laisse un peu submerger par ses travers : ces épisodes sont particulièrement bavards ! Certes, l’auteur n’a jamais été très concis dans son œuvre mais là cela atteint des sommets et particulièrement quand il utilise l’artifice du reportage dans les derniers épisodes pour en repasser des couches aux déclamations interminables. L’exposition en long, large et travers des états d’âme de certains membres de l’équipe tourne en rond tout autant que l’exploration de leurs relations et cela devient lassant d’autant qu’on a un peu de mal à s’attacher à ce roster de X-Men un peu constitué à l’arrache au fil des épisodes.
Les épisodes restent bien entendu très intéressants et une fois encore le concept est très bien utilisé… les épisodes ne sont pas mauvais du tout, mais ils auraient gagné à lever un peu le pied sur la parlote ! 😉
Pour terminer l’album, nous avons droit au premier épisode du pan de la saga consacré aux Nouveaux mutants. L’entrée en matière est peut être un rien brutale pour le lecteur, car malgré quelques mots au début de l’album pour situer le décor on débarque après le début de l’histoire et c’est un peu ardu de raccrocher les wagons.
Pour cette partie, c’est Louise Simonson qui est aux commandes et là aussi… c’est assez bavard ! L’épisode est tout de même intéressant, avec là aussi une exploration de tout ce que l’intolérance et le rejet de l’autre peuvent engendrer. C’est ici que l’autrice raccroche les wagons avec X-Factor (dont elle signe également le scénario) en mentionnant Cameron Hodge et les Justes dont le nom VO « the Right » est curieusement traduit ici en « La droite », ce qui est correct littéralement parlant mais ça sonne un peu bizarre (ou alors c’est le fait d’avoir été habitué à la traduction précédente).
Il y a pas mal de très bonnes idées ici, avec ce qui sonne comme une relecture de L’ile du docteur Moreau à la sauce mutante. Les jeunes mutants, qui ont pris l’initiative de mener une quête qui leur est propre dans le dos de Magnéto (qui dirige l’école Xavier à l’époque), sont confrontés à des situations bien au-delà de leur zone de confort… et on verra dans le second album que tout ceci aura un prix !
Parlons maintenant de la partie graphique de l’album. La majorité des épisodes d’Uncanny X-Men est signée de Marc Silvestri, qui livre comme à son habitude des planches remarquablement bien dessinées. Son style est parfait pour restituer l’ambiance toute en tension de cette saga, et on lui pardonnera d’avoir suivi la mode vestimentaire de l’époque ! A noter que sur un épisode il est remplacé par Kerry Gamill, dont les planches sont très joliment réalisées également, et sur tous ces épisodes l’encrage assuré par Dan Green est ponctuellement réalisé par Bob Wiacek ce qui se voit tout de suite ! (c’est pas moins bien, c’est juste différent)
Concernant New Mutants, le graphisme est signé Bret Blevins : l’artiste officiait à l’époque sur la série et s’il donne à Sam Guthrie un air perpétuel d’ahuri son style correspond lui aussi très bien à l’ambiance de ces pages.
A noter que les lecteurs des aventures des Nouveaux mutants à l’époque de Titans seront surpris de voir que l’épisode avait été particulièrement charcuté en découvrant ici pas mal de choses en plus !
Côté bonus, nous avons droit à du rédactionnel sur les personnages apparus dans les épisodes de cet album.
On continue cette saga dans le prochain numéro, intitulé La chute des mutants 2. Rendez-vous dans deux semaines !
Retrouvez nos chroniques sur les tomes précédents de X-Men : La collection mutante :
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Des épisodes particulièrement longs… oui, mais au final en terme de lecture, je suis sûr que cet album va me prendre l’équivalent de 4 Dawn/Reign/Destiny of X… soit 14€ versus 64€… c’est très beau les dessins de nos jours mais en termes de scénarios, un épisode correspond à 4 pages de Claremont (l’exemple classique étant Days of Future past qui tient en 2 épisodes… ça serait 8 épisodes aujourd’hui.). Donc moi, j’aime bien en termes de places dans la bibliothèque 🙂
Clairement oui, on est dans l’ère de la décompression. On est passés d’une logique « single » à une logique « tpb » (malgré la publication initiale en single) donc faut bien remplir les albums !