X-Men : La collection mutante, est une collection éditée par Hachette. Retour sur son numéro 48, disponible en kiosque : Planète X.
Il y a deux semaines, nous retrouvions en kiosque le quarante septième numéro de la collection Hachette intitulée X-Men la collection mutante : La fin d’un rêve, par Chris Claremont, Robert Weinberg, Scott Lobdell, Salvador Larroca, Michael Ryan, Tom Derenick, Brett Booth et Leinil Francis Yu.
Cette semaine, c’est au tour du numéro 48 de la collection d’être disponible, mettant en scène les X-Men : Planète X, par Grant Morrison, Phil Jimenez et Chris Bachalo. Il est vendu au prix de 12.99€.
Nous vous recommandons une fois de plus de discuter avec votre libraire qui pourra vous mettre votre exemplaire de côté tous les quinze jours, ce qui assure également que la collection sera suivie dans son point de vente.
New X-Men #142 | Grant Morrison / Chris Bachalo / Tim Townsend | 08/2003 | |
New X-Men #143 | Grant Morrison / Chris Bachalo / Tim Townsend | 08/2003 | |
New X-Men #144 | Grant Morrison / Chris Bachalo / Tim Townsend, Al Vey, Aaron Sowd | 09/2003 | |
New X-Men #145 | Grant Morrison / Chris Bachalo / Tim Townsend, Al Vey, Aaron Sowd | 10/2003 | |
New X-Men #146 | Grant Morrison / Phil Jimenez / Andy Lanning | 11/2003 | |
New X-Men #147 | Grant Morrison / Phil Jimenez / Andy Lanning | 11/2003 | |
New X-Men #148 | Grant Morrison / Phil Jimenez / Andy Lanning | 12/2003 | |
New X-Men #149 | Grant Morrison / Phil Jimenez / Andy Lanning | 01/2004 | |
New X-Men #150 | Grant Morrison / Phil Jimenez / Andy Lanning, Simon Coleby | 02/2004 |
Du côté de l’édition, c’est toujours le même type d’album depuis le début de la collection en ce qui concerne le format et le papier. Il n’y a aucun souci d’impression dans ce tome, ni de rendu des planches.
Concernant le numéro sur le dos de l’album, il s’agit du 73.
Comme pour tous les tomes précédents, nous commençons la lecture de l’album par une introduction signée par le community manager de Panini Comics. Dans ce numéro, il nous résume ce qui nous attend dans ce tome et évoque l’influence de ce run sur les futures aventures des X-Men.
Nous voici donc à nouveau dans le run de Grant Morrison, où il s’est passé pas mal de choses dernièrement : le couple idéal Jean / Scott a volé en éclats lorsque ce dernier s’est encanaillé avec Emma Frost, et elle aussi a justement volé en éclats suite à une tentative d’assassinat. Le tout accompagné d’une montée en puissance du mystérieux Xorn, de la découverte d’une nouvelle drogue et du retour du Phénix, rien que ça !
Ce tome est constitué de deux arcs complémentaires : A l’assaut de l’Arme Plus et Planète X. Ces deux arcs concluent la plupart des intrigues du run, mais la véritable conclusion de cette prestation spectaculaire de Grant Morrison a lieu dans un ultime arc illustré par Marc Silvestri qui est absent de l’album. Ce n’est pas une surprise car les noms de l’équipe créative sur la couverture l’indiquaient déjà, ainsi que la pagination qui n’aurait pas permis l’ajout de quatre épisodes supplémentaires. Pour le moment nous ne savons pas si ces épisodes seront proposés dans cette collection car les titres à venir déjà connus ne semblent pas l’indiquer.
Mais revenons à nos moutons et à ces épisodes pour le moins mémorables. Tout commence par une mission menée par Fantomex, Wolverine et Cyclope pour mener un assaut sur le mystérieux projet Arme Plus. Grant Morrison va très loin dans son run, en imaginant un concept ambitieux qui englobe plusieurs « armes » (Wolverine bien sûr mais aussi Captain America, Nuke et bien sûr Fantomex) dans une ambiance résolument portée vers la science-fiction. C’est aussi l’occasion pour l’auteur de jouer avec le lecteur en lui agitant sous le nez les vilains petits secrets de Wolverine qui était encore très mystérieux à l’époque.
Cependant Grant Morrison va plus loin, beaucoup plus loin même, en faisant converger les différentes intrigues vers un arc époustouflant : Planète X. C’est l’occasion pour les X-Men de se voir confrontés au redoutable Magneto, dont le retour est particulièrement bien pensé. Le maître du magnétisme est dans ces pages bien loin de sa version « adoucie » qui l’avait amené à travailler avec les X-Men, on retrouve ici l’ennemi mortel et terrifiant des protégés de Charles Xavier prêt à tout pour mener à bien sa croisade anti-humains… au point que cela sera soumis très rapidement à un retcon pour annuler ce que Grant Morrison avait mis en place, mais c’est une autre histoire.
Que ce soit dans A l’assaut de l’Arme Plus ou dans Planète X, il y a une véritable montée en puissance dans ces épisodes, avec une tension de plus en plus perceptible. L’auteur pousse l’univers mutant dans ses derniers retranchements, en dévoilant ainsi toute la mécanique impeccable de son run dont tous les éléments ont une importance dévoilée ici. On est certes dans un registre moins classiquement super-héroïque que les épisodes à venir de Joss Whedon, mais cette approche est très pertinente et d’une grande efficacité. La caractérisation des personnages est quant à elle très soignée, et même si on peut ne pas y adhérer – cette version de Cyclope est loin de faire l’unanimité par exemple – il y a une grande cohérence dans la vision de Grant Morrison sur l’univers mutant en général et les X-Men en particulier.
Ce « presque dénouement » est passionnant, pièce maîtresse d’un run ambitieux qui a eu le mérite de bousculer un univers mutant léthargique qui se réveillait par à-coups avec les électrochocs de quelques événements. Comme dans les autres oeuvres de Grant Morrison, cela fourmille de très bonnes idées qui ont le bon goût de très bien fonctionner en bousculant les certitudes du lecteur qui va de surprise en surprise tout au long de ces épisodes.
Côté graphisme, le premier arc est signé Chris Bachalo et personnellement je ne raffole pas trop de son travail sur ces épisodes. Certes, c’est dynamique à souhaits et l’ambiance de science-fiction accompagnant la découverte du Monde très bien rendue, mais sa façon de dépeindre les personnages d’une façon sommes toutes assez caricaturale ne me semble pas forcément bien aller avec l’atmosphère sérieuse du récit (où surnagent quelques toutes petites piques de l’humour très caractéristique de l’auteur ceci dit).
Par contre, rien à redire sur la prestation de Phil Jimenez qui signe des planches fabuleuses pour le second arc. Les visages sont très joliment dessinés, les passages spectaculaires ne le sont pas à moitié et là aussi il y a un excellent travail sur l’ambiance.
Côté bonus, nous avons droit au manifeste de Grant Morrison.
On retourne dans les années 1990 avec le prochain numéro : Le chant du bourreau 1ère partie. Rendez-vous dans quinze jours !
Retrouvez nos chroniques sur les tomes précédents de X-Men : La collection mutante :
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Merci pour cette chronique estivale. Le run de Morrison est très bien même s’il est malsain dans l’ambiance (les dessins y sont pour beaucoup): Xorn, Emma Frost, Cassandra Nova, Omega Kid… par contre, c’est clair que ça aura fait avancer les personnages! Pour ce qui est de Magnéto, c’est vrai que la collection permet de voir une vraie oscillation selon les scénaristes qui oublie un peu le passé. ça gâche un peu mais on se rend bien compte que les années 90, ça a été un sacré problème hélas (chose que je ne voyais pas à l’époque).
Je pense que le côté malsain vient du fait que Morrison a fait autant que possible du Vertigo déguisé en comics « standard ». On retrouve bien des choses qu’on voit dans ses autres oeuvres où il pouvait davantage se lâcher. Fun fact : quand j’ai lu son run à l’époque j’ai détesté, c’est plus tard en élargissant mes horizons que la lecture de ses autres travaux (notamment Doom Patrol) m’ont permis de redécouvrir son run sous un oeil neuf et de l’apprécier.
Concernant Magneto, c’est surtout qu’il est allé trop loin pour Marvel qui s’est senti obligée de rétropédaler (il me semble, sans certitude, avoir lu quelque part que Chris Claremont avait râlé vu qu’il y avait son Excalibur en approche). Pourtant je ne trouve pas ça déconnant comme approche, je trouve même pertinent de montrer à quel point l’ancienne victime finit par basculer en reproduisant les atrocités de ses bourreaux (sans oublier la petite subtilité qui lui faisait perdre la boule).