
Le lundi c’est librairie !
Aujourd’hui, nous vous proposons la chronique de deux albums :
- Eve of extinction (Panini Comics)
- Space bastards (Les humanoïdes associés)
Tous les lundi, nous vous proposons la chronique de titres parus en librairie. Il peut tout aussi bien y avoir des titres très récents ou des avant-premières que des albums sortis moins récemment.
Eve of extinction | ||
![]() | Panini Comics - Collection TKO 160 pages - 19.95€ Sal Simeone / Steve Simeone |
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On ignore de quoi était composée cette pluie mais elle a tout changé, en transformant les hommes en créatures inhumaines. Pour secourir leur fille, deux mères doivent braver la tempête et se confronter aux horreurs qui les entourent. Ce couple séparé réussira-t-il à s’entendre pour sauver leur enfant unique ?
Contenu : Eve of Extinction 1-6, inédits
Et si la menace ne venait pas forcément d’où on l’attend ? Après les zombies, voici les gens transformés en monstres à cause de … la pluie !
Sal et Steve Simeone nous racontent en effet une histoire où les hommes qui reçoivent la pluie se retrouvent transformés en montres terrifiants et très dangereux. Une histoire angoissante où le lecteur sent que tout peut arriver, dans une ambiance très sombre prompte à le faire sursauter au moment où il s’y attend le moins.
On pourra remarquer que les auteurs restent très évasifs sur le pourquoi du comment de cette épidémie hors norme… et justement ce n’est pas le propos principal de l’histoire. Il n’est en effet pas forcément important de se pencher sur les raisons de cette étrange épidémie car les auteurs sont davantage intéressés par ses conséquences. En effet, s’il est question des monstres et de leurs attaques l’histoire tourne davantage autour des survivants eux mêmes. Eve of extinction est en outre un récit particulièrement centré sur une jeune fille et ses deux mères, et outre les problématiques de survie dans une atmosphère de cauchemar il est fortement question de réparer des relations de famille particulièrement tendues.
Eve of extinction fait un peu penser à la rencontre entre Y le dernier homme et Walking dead, avec une épidémie qui ne frappe que les hommes et des monstres en pagaille qu’il faut réussir à éviter dans une ambiance qui fait également penser à Brume. Les auteurs ne se sont cependant pas contentés de piocher ici et là des éléments pour construire leur intrigue, car ils ont digéré ces influences probables pour mettre au point une histoire très bien pensée et au concept qui tient parfaitement la route. L’album est plaisant à lire, avec une belle exploitation des personnages et de leurs relations dans un contexte horrifique tout à fait au point.
La partie graphique de l’album est signée Nik Virella – qui signe les quatre premiers chapitres – et Isacc Goodheart. Le travail des deux artistes est très soigné et leurs styles sont complémentaires, ce qui donne une unité graphique à l’histoire dans son ensemble. J’ai pour ma part une préférence pour la première partie, mais les deux derniers épisodes sont tout de même joliment illustrés.
Les artistes restituent à merveille l’ambiance horrifique de l’histoire, avec une représentation tout à fait réussie des monstres qui y figurent. Le dessin est dynamique, avec une bonne représentation des scènes d’action mais aussi des passages plus portés sur les dialogues entre personnages.
Un très bon album, avec une ambiance horrifique parfaitement maitrisée.
Space Bastards | ||
![]() | Les Humanoïdes Associés 256 pages - 24.95€ Joe Aubrey / Eric Peterson |
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Dans un futur où le chômage atteint des sommets, le Service Postal Intergalactique capitalise sur des livreurs qui n’ont plus rien à perdre. Grâce à une prime qui augmente à mesure que les colis changent de mains, cette poste sans scrupule attire à son service les mercenaires les plus violents de la galaxie. Mais avec l’arrivée d’une société concurrente, ces coursiers intergalactiques pourraient bien devenir obsolètes plus tôt qu’ils ne le croient…
Chaque chapitre de ce récit complet s’attache à un personnage différent, brossant un portrait déjanté de ce Service Postal unique en son genre.
Vous vous plaignez parfois de la poste ou des services de livraisons ? Finalement, ne vous plaignez peut être pas tant que ça, car ça pourrait être largement pire !
Sous la plume d’Eric Peterson et Joe Aubrey, nous pouvons assister à un avenir possible des services postaux… un avenir où tous les excès deviennent la norme, via le service postal intergalactique dirigé par un curieux personnage au passé pour le moins agité. Une seule règle : le colis doit arriver, et sur son trajet les livreurs ont tout à fait le droit de se massacrer entre eux dans une ambiance de folie furieuse où tous les coups sont permis.
Dans ce qui ressemble au départ à une gigantesque histoire de Bip bip & le coyote sous acide (surtout avec les agissements d’un personnage particulièrement acharné), les auteurs livrent une peinture au vitriol de l’évolution des services postaux et des services de livraison en général. Certes, nous sommes dans une ambiance de science-fiction, mais le fond de l’histoire est curieusement très actuel… même si on n’en est pas au même degré que dans Space bastards avec des bastons dantesques entre livreurs à coups de flingues et d’explosifs !
Tout au long de l’histoire, les auteurs mettent en scène une galerie de personnages tous plus bizarres les uns que les autres dans une ambiance totalement survoltée. Il se passe beaucoup de chose dans Space bastards, qu’il s’agisse de scènes d’action survitaminées ou de rebondissements en cascade, et le moins qu’on puisse dire c’est qu’on ne s’ennuie pas une seule seconde.
Totalement outrancier et particulièrement décalé, Space Bastards est une histoire passionnante où se retrouve dès le départ embarqué dans une sorte de grand huit où tout peut arriver. Le fond est aussi intéressant que la forme, le concept étant original et bien exploité. L’ambiance de folie furieuse fonctionne parfaitement bien, avec des passages particulièrement décapants et une impayable galerie d’affreux jojos.
Du côté du dessin, nous retrouvons le talentueux Darick Robertson dont le style est parfaitement adapté à ce genre d’ambiance outrancière. Comme à son habitude, l’artiste ne fait pas dans la dentelle et livre des planches joyeusement incorrectes qui collent parfaitement au côté décalé de l’intrigue.
Les dessins sont comme d’habitude particulièrement réussis, avec en prime une mise en page soignée. Bref, du Darick Robertson en grande forme pour le plus grand plaisir des lecteurs !
En ce qui concerne les bonus, le sommaire de l’album est complété par des recherches graphiques, des crayonnés, des couvertures à différentes étapes et une démonstration du processus créatif en partant du script pour arriver aux planches.
Un excellent album, au concept original et parfaitement exploité
C’est tout pour aujourd’hui !
Le lundi c’est librairie ! vous donne rendez-vous lundi prochain pour une nouvelle chronique.
Le sommaire de la prochaine chronique sera articulé autour de la chronique de plusieurs albums. Rendez-vous lundi prochain !

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