Le lundi c’est librairie !
Aujourd’hui, nous vous proposons la chronique de trois albums édités par Delcourt Comics.
Au programme :
- Gone
- Edenwood tome 1
- Si vous lisez ça, je suis déjà morte…
Chaque lundi, nous vous proposons dans notre rubrique Le lundi c’est librairie ! la chronique de titres parus en librairie. Il peut tout aussi bien y avoir des titres très récents ou des avant-premières que des albums sortis moins récemment.
Gone
C'est exactement là que Abi, 13 ans, veut aller ! Mais la vie dans le cosmos est loin d'être ce dont elle avait rêvé. Défis et trahisons l'attendent au tournant, dans un voyage imprévisible qui va l'entrainer loin, très loin de chez elle...
- Éditeur : Delcourt Comics
- Collection : Contrebande
- Prix : 21.50€
- Date de sortie : 22/01/2025
- Format : Couverture cartonnée, 168 pages
- Auteur(s) : Jock
- EAN : 9782413088295
Jeune fille rêvant à des lendemains meilleurs, Abi se retrouve embarquée dans une aventure qui la mènera bien au-delà de ce qu’elle aurait pu imaginer.
Gone nous montre des travailleurs pauvres sur une planète lointaine où il est parfois possible de s’introduire dans les vaisseaux de voyageurs aisés pour aller y dérober de quoi améliorer un quotidien particulièrement sinistre… c’est ce que fait Abi, sauf que contre toute attente le vaisseau où elle a réussi à entrer redécolle et l’entraine dans un voyage au but inconnu en compagnie d’autres passagers clandestins.
Jock nous montre donc l’histoire de ces passagers clandestins, qui ont tous des buts différents : si Abi souhaite avant tout survivre et retourner chez elle (où l’attend sa mère), il y a aussi des personnages qui ont des intentions bien plus sinistres.
Gone est une histoire qui souffre d’un défaut assez embêtant : on ne comprend pas vraiment ce que Jock veut nous raconter. Certes, on comprend très bien la mise en oppositions des pauvres dépouillant les riches dans le seul but de survivre, mais la plupart des personnages – en dehors d’Abi – ont des motivations qui semblent particulièrement obscures.
C’est dommage, car l’ambiance est soignée et donne à ce récit de science-fiction un certain cachet paranoïde tandis qu’on redoute à chaque case qu’Abi ne connaisse un sort tragique, mais l’histoire aurait gagné à être plus lisible en exposant clairement ses enjeux. Par contre la fin est touchante, ce qui permet de refermer le livre sur une note pas trop négative.
Côté graphisme, là aussi Jock est dans le « peut mieux faire » : les décors sont très soignés, mais les personnages masculins se ressemblent tous et donc il est un peu compliqué de comprendre qui fait quoi.
Côté bonus, le sommaire de l’album est complété par une galerie d’illustrations.
Un bon album, où on trouve de bonnes idées mais qui est un peu trop confus pour que le lecteur puisse s’immerger pleinement dans le récit.
Edenwood tome 1
- Éditeur : Delcourt Comics
- Collection : Contrebande
- Prix : 16.95€
- Date de sortie : 12/02/2025
- Format : Couverture cartonnée, 128 pages
- Auteur(s) : Tony Daniel
- EAN : 9782413085867
Alors qu’un groupe de jeunes s’approche de la frontière d’une autre dimension, la guerre qui s’y déroule va les impacter directement.
Le début de l’album est quelque peu nébuleux, car on ne sait pas trop de quoi il est vraiment question : on voit en effet un groupe d’adolescents proches d’une dimension appelée Edenwood, dont on ne sait absolument rien. Mais très vite, les événements s’enchaînent au rythme de péripéties toujours plus nombreuses.
Tony S. Daniel nous fait suivre un de ces personnages dans ses aventures au sein d’Edenwood, où se déroule une guerre sans merci où trouve aussi bien des démons que leurs ennemis. Parti à la recherche de sa petite amie, Rion va devoir devenir un guerrier farouche pour survivre et mener à bien sa quête, qui est loin d’être simple.
Le moins qu’on puisse dire, c’est que l’auteur ne manque pas d’imagination pour construire son univers ! Nous nous retrouvons en effet plongés dans un monde particulièrement étrange, avec des créatures qui ne le sont pas moins. C’est l’occasion de mettre en scène des combats qui peuvent être même être épiques, et il y a pas mal de faux semblants histoire de faire tourner le lecteur en bourrique.
Le seul défaut de ce premier tome d’Edenwood, c’est qu’on ne comprend pas trop comment tout ceci commence. En effet, il est acquis que le royaume en question déborde sur la Terre, mais on n’en sait pas plus et on a même l’impression de prendre l’histoire en cours de route. C’est un peu dommage, car du coup le lancement de l’histoire manque quelque peu de clarté et il est un peu compliqué de rentrer dans le récit.
A part cela, ce premier tome est tout de même intéressant et il y a pas mal de très bonnes idées qui fonctionnent très bien. Si de prime abord on pouvait croire à une resucée du dessin animé Le sourire du dragon (dont on vous a parlé il y a quelques mois), il s’avère qu’il n’en est rien et l’enchainement de rebondissement a tout pour couper le souffle du lecteur.
Le graphisme, également signé Tony S. Daniel, n’est pas en reste et s’avère être particulièrement soigné. L’artiste donne vie à ce royaume étrange d’une bien belle manière, mais glisse aussi ici et là des cases bien dégueu donc attention si vous êtes un peu sensible…
Un très bon album, à l’entrée en matière un rien brutale mais qui est tout à fait intéressant à lire.
Si vous lisez ça, je suis déjà morte...
- Éditeur : Delcourt Comics
- Collection : Contrebande
- Prix : 17.95€
- Date de sortie : 26/02/2025
- Format : Couverture cartonnée, 96 pages
- Auteur(s) : Matt Kindt / Dan Mcdaid
- EAN : 9782413088776
Avec un titre pareil, on ne peut que se douter d’une ambiance pas franchement très gaie… et le fait est que justement c’est exactement le cas.
Matt Kindt nous raconte l’histoire d’un futur proche où les terriens ont découvert un passage vers un autre monde, qu’ils sont bien entendu aller explorer avec des expéditions militaires. Forcément, maintenant qu’on a bien pourri notre planète autant aller en bousiller une autre !
Sauf que bien entendu rien ne se passe comme espéré, et les différentes expéditions sont particulièrement dangereuses (ce qui justifie l’envoi de troupes militaires). Robin, le personnage principal de l’histoire, est grand reporter et a déjà couvert des zones de conflit. Assez rapidement, la voici qui devient la seule survivante de toute cette équipe et doit trouver comment survivre sur un monde dont elle ignore tout.
Il y a plusieurs choses qui sautent aux yeux lorsqu’on commence à lire cet album : tout d’abord quelques ressemblances avec le film Aliens de James Cameron (le commando qui se fait massacrer et la civile qui survit), mais aussi une sorte d’allégorie des zones de conflit tout à fait réelles où sont envoyés des soldats et des reporters finissant par se faire tuer. Le prisme de la science-fiction est souvent un filtre bien commode pour décrire notre société sous une fine couche d’imaginaire, et c’est le cas ici.
Malheureusement, tout n’est pas parfait dans cette histoire. Même si Matt Kindt commence bien son récit avec un concept très efficace, le souci est que la dernière partie part dans tous les sens. Alors qu’on se concentrait jusque là sur l’adaptation de Robin à ce milieu hostile, une fois que l’auteur nous donne le fin mot de l’histoire la dernière partie part dans une direction complètement différente et donne l’impression qu’il ne savait pas trop comment boucler son histoire en restant sur la trajectoire originale. C’est dommage, parce que sinon le concept était efficace.
Côté dessin, c’est un sans-faute de la part de Dan McDaid qui signe des planches très réussies. A noter des passages bien goûtus, estomacs sensibles s’abstenir !
Côté bonus, le sommaire de l’album est complété par une galerie d’illustrations bien fournie.
Un bon album, dont le concept est efficace mais dont la dernière partie part un peu trop dans tous les sens. Dommage !
C’est tout pour aujourd’hui !
Le lundi c’est librairie ! vous donne rendez-vous lundi prochain pour une nouvelle chronique.
Le sommaire de la prochaine chronique sera consacré à un ou plusieurs albums, rendez-vous la semaine prochaine !
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