Critique de la saison 1 de Batwoman, diffusée en 2019 – 2020, garantie sans spoilers.
Avec Ruby Rose, Rachel Skarsten, Meagan Tandy, Camrus Johnson, Nicole Kang et Dougray Scott
Bruce Wayne, alias Batman, a disparu depuis trois ans. Kate Kane, sa cousine, revient à Gotham City et devient la justicière masquée appelée Batwoman. Elle va se retrouver face à la mystérieuse Alice, mais aussi à ses propres démons.
Batwoman entre en piste !
Après avoir fait son apparition dans l’Arrowverse au cours du crossover Elseworlds, il est temps pour Kate Kane (interprétée par Ruby Rose) de débuter ses aventures pour de bon avec sa propre série. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, la série ne prend pas la suite des événements de Elseworlds mais commence un peu avant.
Nous assistons en effet au retour de Kate à Gotham City, et à la construction de son identité de Batwoman. Le télespectateur peut donc se poser des questions au départ en voyant une héroïne avec un costume un peu différent, mais tout trouve vite une explication. La partie « origin story » de la saison est plutôt bien faite, et c’est toujours intéressant de voir un personnage construire son univers devant nos yeux plutôt qu’il ne nous soit livré « clefs en mains ». Mais la série parle avant tout d’une héroïne LGBT déterminée à être fidèle à elle-même, quitte à ne pas être en accord avec son entourage et particulièrement son père interprété par Dougray Scott.
Pleins feux sur le Bat-Universe
Avec Batwoman, c’est le Bat-Universe qui entre de plein pied dans l’Arrowverse avec notamment un « name dropping » très marqué. On retrouve aussi des personnages qui en font partie, et même plus liés à Batman qu’à sa cousine (l’un d’entre eux, qui apparait en fin de saison, est d’ailleurs très réussi). Cela rentre dans la logique de la série qui prend tout de même pas mal de libertés avec les comics d’origine !
On remarquera cependant que certains membres bien connus de cet univers manquent à l’appel (voire ne risquent pas de se montrer vu ce qui leur arrive), ce qui peut surprendre. Il est cependant assez logique que la série cherche sa propre identité, à l’instar de Supergirl où l’arrivée de Superman a été assez tardive, et puisqu’on parle de Kara on pourra remarquer que Kate puise moins qu’elle dans le catalogue de son cousin !
Batwoman et la Crise
Comme le reste des séries de l’Arrowverse, Batwoman se retrouve prise de plein fouet dans le crossover de l’hiver : Crisis on Infinite Earths. C’est l’occasion pour Kate de retrouver Kara / Supergirl, et vu que le duo fonctionne très bien c’est une bonne chose de les voir réunies. Le crossover, qui de façon assez surprenante – voire un peu artificielle – met Batwoman particulièrement en avant alors que l’héroïne est tout de même la dernière arrivée dans la bande, est aussi l’occasion de se retrouver avec une vision du Bat-Universe qui rappellera des souvenirs aux lecteurs de versions alternatives de comics DC.
Quant aux conséquences de la Crise, elles sont très marquées juste après le crossover puis après cela s’estompe. Rien ne semble indiquer que le nouveau status quo de l’Arrowverse sera davantage exploité par la suite, mais en tout cas la connexion entre Batwoman et les autres séries redevient rapidement assez vague.
Batwoman, une bonne surprise pour l’Arrowverse…
Avec Batwoman, l’Arrowverse retrouve une ambiance plus sombre – voire plus glauque – que les autres séries qui le composent, et la comparaison avec les deux premières saisons de Arrow vient assez naturellement à l’esprit et pas uniquement parce que cette dernière s’est terminée l’hiver dernier. On se retrouve en effet dans le même genre de série au rythme nerveux et violent même si Kate ne va pas aussi loin qu’Oliver à ses débuts.
Cette première saison de Batwoman a de quoi surprendre le téléspectateur des séries DC de CW, car sa tonalité est nettement moins adolescente que dans ces dernières. On est plus proches de Titans, avec des thématiques abordées sous un angle plus mature et donc avec des scènes qui ne conviendront pas à un public aussi jeune. Mais toute surprenant qu’elle soit, cette saison est une bonne surprise car on retrouve les points forts qui faisaient l’intérêt de Arrow dans ses deux premières saisons, y compris au niveau de l’antagoniste de Batwoman.
… mais tout n’est pas parfait
Cependant, tout n’est pas rose au pays de la justicière qui protège Gotham. Tout en ayant un charisme certain et en correspondant très bien à l’idée qu’on pouvait se faire d’une version « live » de Batwoman, il faut quand même reconnaître que Ruby Rose a un jeu assez limité. Elle est d’autant plus à la peine lorsqu’elle est confrontée à Rachel Skarsten (Alice) qui livre quant à elle une interprétation hallucinante (et hallucinée) à chacune de ses apparitions.
Arrowverse oblige, on retrouve aussi les travers de cet univers dans cette première saison de Batwoman même si elle est d’un niveau supérieur aux autres séries. Donc les interminables conversations à coeur ouvert sont de la partie, ainsi que les inévitables incohérences scénaristiques et facilités d’écriture qui permettent aux scénaristes de faire ce qu’ils veulent au détriment des personnages, voire de la vraisemblance. A ce titre, il faudrait qu’on m’explique par exemple comment Batwoman devient d’un coup si difficile à tuer alors qu’elle a tout de même le bas du visage à découvert, ce n’est pas Robocop non plus ! Enfin il faudrait aussi arrêter de constituer des « teams » extensibles à outrance et se rappeler que le concept d’identité secrète n’est pas uniquement pour faire joli !
Péripéties en coulisses
Pour sa première saison, Batwoman n’est guère épargnée par ce qui se passe en coulisses. Tout d’abord la saison a été abrégée suite au confinement découlant de l’épidémie de coronavirus covid-19. Du coup, même si la fin de saison est satisfaisante on sent quand même qu’on est plus au niveau du choc devant être résolu la semaine suivant qu’à celui d’un cliffhanger devant tenir tout l’été. Et en plus, vu que la série doit reprendre plus tard que d’habitude, ça va faire long avec ça sous le coude !
Mais l’autre problème rencontré par la série est tout simplement le départ de son interprète principale : Ruby Rose a en effet officialisé cette semaine qu’elle quitte la série et la production est à la recherche d’une nouvelle interprète pour reprendre son rôle. A noter – même sans spoiler – que rien dans la série ne laissait présager ce départ ! Pour le moment, c’est le plus grand mystère à propos de la stratégie adoptée pour le remplacement de Kate, mais il est clair que ça ne facilite pas les choses pour la série.
En conclusion
Malgré quelques couacs récurrents dans les séries de l’Arrowverse, Batwoman est une très bonne surprise qui fait penser aux meilleures périodes de cet univers. Il reste maintenant à voir ce que la série va devenir suite au départ de son interprète principal !
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