Le lundi c’est librairie !
Aujourd’hui, nous vous proposons la chronique de 2 albums édités par Urban Comics.
Au programme :
- Joker Infinite Intégrale
- Danger Street
Chaque lundi, nous vous proposons dans notre rubrique Le lundi c’est librairie ! la chronique de titres parus en librairie. Il peut tout aussi bien y avoir des titres très récents ou des avant-premières que des albums sortis moins récemment.
Joker Infinite Intégrale
Contenu : THE JOKER #1-15 + THE JOKER ANNUAL #1
- Éditeur : Urban Comics
- Collection : DC Infinite
- Prix : 40.00€
- Date de sortie : 19/08/2024
- Format : Couverture cartonnée, 448 pages
- Auteur(s) : James Tynion IV, Matthew Rosenberg / Guillem March, Fancesco Francavilla, Giuseppe Camuncoli, Stefano Raffaele
- EAN : 9791026828211
Les crimes du Joker sont allés trop loin, au point que pas mal de gens veulent sa tête… donc James Gordon.
Sous la plume de James Tynion IV et Matthew Rosenberg, nous avons droit à la suite des événements de Joker War. Le dangereux criminel à la chevelure verte s’est retiré tranquille, mais ce n’est pas pour autant qu’il a été oublié. Certaines personnes veulent lui présenter l’addition pour tout ce qu’il a fait, et la note s’annonce salée !
Contrairement à ce qu’on pourrait croire, la série Joker Infinite n’a pas le Joker comme personnage principal mais James Gordon. Ce qui est aussi bien, car il ne faut pas oublier que le Joker est avant tout un dangereux criminel et non un anti-héros comme certains lecteurs ont tendance à le croire. Le choix de faire de James Gordon le principal protagoniste de cette histoire est très judicieux, car celui qui fut l’incarnation de la justice policière à Gotham a payé le prix fort lors des exactions du Joker.
L’ombre de Killing Joke plane très fortement sur les épisodes de cet album, justifiant ainsi la colère de James Gordon et constituant de même un chemin vers un choix difficile : doit-il arrêter le Joker, ou bien lui régler son compte ? A travers ce choix, c’est la distinction entre justice et vengeance qui est ainsi examinée devant le lecteur.
Même si le Joker n’est pas la « vedette » de la série, il tient tout de même une place importante face à James Gordon et d’autres personnages qui ont tous de bonnes raisons de vouloir finir les clowneries de façon définitive. On pourra remarquer que les auteurs ont quand même réussi à trouver des personnages encore plus ignobles que le Joker, faisant basculer le récit dans l’horreur (toutefois plus suggérée que montrée, encore que c’est peut être pire de laisser le lecteur se faire son petit cinéma dans sa tête).
L’histoire est très intéressante, avec une très bonne utilisation du concept et des personnages. On suit avec beaucoup d’attention la quête de justice de l’ex-commissaire Gordon, en se demandant jusqu’où tout ceci va aller. En outre, il y a quelques surprises tout à fait bienvenues même si l’une d’entre elles se devine un peu en amont.
Côté dessin, là aussi c’est soigné grâce au travail des différents artistes qui signent des planches très réussies. Comme expliqué plus haut, on ne peut que se réjouir que certains passages ne sont pas aussi graphiques qu’ils auraient pu l’être.
Un excellent album, où le lecteur profite d’une histoire captivante sur le thème de l’opposition entre justice et vengeance.
Danger Street
Contenu : Danger Street #1-12
- Éditeur : Urban Comics
- Collection : DC Black Label
- Prix : 36.00€
- Date de sortie : 30/08/2024
- Format : Couverture cartonnée, 376 pages
- Auteur(s) : Tom King / Jorge Fornés
- EAN : 9791026825692
Il arrive parfois que les actions de quelques personnages aient des répercussions pour le moins inattendues… et d’une portée dramatique !
Dans Danger street, tout démarre d’une action menée par Starman, Metamorpho et Warlord. Ces personnages, qu’on pourrait qualifier de seconds couteaux face aux « poids lourds » de l’univers super-héroïque de DC Comics, cherchent à redorer leur blason en impressionnant leurs collègues pour intégrer la Ligue de justice. Et comme souvent, quitte à avoir une idée douteuse, autant y aller à fond : le trio veut s’en prendre à Darkseid qui lui par contre n’a rien d’un second couteau.
Sous la forme d’un conte narré par le casque du Dr Fate – ça fait bizarre au début mais on s’y fait – Tom King raconte donc comment l’idée contestable de trois héros en quête de reconnaissance débouche sur une catastrophe d’amplitude cosmique… sans exagérer ! Parce que bien entendu tout va aller de travers, et avoir de très lourdes conséquences.
Tom King se livre à un exercice de style plutôt périlleux dans Danger street : baser son histoire essentiellement sur des personnages secondaires – à différents degrés – plutôt que sur les personnages vedettes de l’univers DC. Ce n’est pas forcément une nouveauté – on se souvient de La justice à tout prix qui cependant misait sur des personnages plus connus – mais l’idée est intéressante.
Le fait que les personnages ne soient pas forcément les plus connus peut rendre le récit un peu opaque par moments, car on a un peu de mal à saisir certaines motivations quand on n’a pas le passif. Mais le récit reste accessible, y compris pour les lecteurs qui ne sont pas des érudits en comics DC.
L’idée de départ est intéressante, et les rebondissements sont très nombreux dans cette histoire dont la forme de conte est originale. Le fait aussi qu’on s’intéresse aux conséquences des action du trio évoqué plus haut aussi bien au niveau global qu’à un niveau local est une bonne chose, montrant qu’on ne doit pas uniquement s’intéresser au niveau cosmique pour les tragédies.
Tout n’est cependant pas parfait dans cette histoire : outre le fait que Tom King semble quelque peu prisonnier de ses thématiques récurrentes, on a aussi parfois quelques difficultés à voir où il veut en venir. Ca reste tout de même intéressant, mais on a connu sa plume plus inspirée et sa narration plus claire.
La partie graphique de Jorge Fornes est quant à elle tout à fait réussie, avec des planches particulièrement agréables à regarder. Les différentes ambiances sont très bien représentées, ainsi que les personnages qui ont droit à un graphisme soigné.
Un très bon album, où Tom King relève très bien le défi d’un exercice de style périlleux mais avec toutefois quelques défauts.
C’est tout pour aujourd’hui !
Le lundi c’est librairie ! vous donne rendez-vous lundi prochain pour une nouvelle chronique.
Le sommaire de la prochaine chronique sera consacré à un ou plusieurs albums, rendez-vous la semaine prochaine !
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