Le lundi c’est librairie !

Aujourd’hui, nous vous proposons la chronique de trois albums édités par Urban Comics.

Au programme :

• Batman Chronicles tome 2 : 1987
• Crossover tome 2
• Saga tome 10

Toutes les semaines, nous vous proposons dans notre rubrique Le lundi c’est librairie ! la chronique de titres parus en librairie. Il peut tout aussi bien y avoir des titres très récents ou des avant-premières que des albums sortis moins récemment.

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Batman Chronicles tome 2 : 1987

Pendant que Batman et Jason Todd, le nouveau Robin, prennent leurs marques en tant que nouvelle version du Dynamique Duo, leur chemin croise celui de Selina Kyle, qui continue, depuis quelques temps, d'apporter son aide au Protecteur de Gotham. Bien qu'elle préfèrerait apporter plus que son aide, elle voit Bruce décliner ses avances une nouvelle fois, et le Joker, toujours à l'affut d'un mauvais coup, y voit une occasion inespérée. Avec l'aide du Dr Moon, un savant tortionnaire, il décide de jouer sur le passé et les amnésies à répétition de la criminelle repentie pour la faire basculer à nouveau du mauvais côté...

Contenu : Detective Comics 569-581

• Éditeur : Urban Comics
• Collection : DC Chronicles
• Prix : 35.00€
• Date de sortie : 02/09/2022
• Format : Couverture souple, 360 pages
• Auteur(s) : Mike W. Barr / Collectif
• EAN : 9791026826972

     

 

Après un premier tome consacré à la série Batman, Batman Chronicles poursuit son exploration de l’année 1987 avec des épisodes de la série Detective Comics.

C’est Mike W. Barr qui est au scénario de ces épisodes qui adoptent une autre approche que la série Batman. Il est en effet question de faire appel à des éléments du Silver age, tout en remettant un peu les pendules à l’heure concernant certains personnages qui sont ainsi modifiés pour retourner à un état antérieur.

La succession d’épisodes est véritablement passionnante, notamment l’arc narratif qui rend hommage aux détectives (1987 marque l’anniversaire de la revue Detective Comics) avec des invités de marque dont un très surprenant. Cette partie est très intéressante, et resonne comme un vibrant hommage – voir une déclaration d’amour – à tout ce que représente un détective qu’il soit muni d’un déguisement de chauve-souris ou non.

Puis après tout cette séries d’épisodes nous avons droit à Année deux, qui comme son nom l’indique fait écho au Année Un de Frank Miller et David Mazzuchelli. Nous explorons une fois encore les débuts de Batman, remontant cette fois aux racines même de ce qui lui a donné naissance au travers d’une visite de ses origines et d’une alliance pour le moins insolite.

Pour être honnête, Année deux n’atteint pas le même niveau que Année un, mais cela ne l’empêche pas d’être une excellente histoire exploitant à merveille la mythologie de Batman et proposant des rebondissements prompts à faire sursauter le lecteur et des moments très poignants. En tout cas c’est vraiment passionnant, surprenant et très plaisant à lire.

Puis on termine avec une autre série d’épisodes qui sont très intéressants à lire eux aussi, montrant une fois encore que l’année 1987 aura été une année de qualité pour les aventures du protecteur de Gotham City.

Côté graphisme, une bonne partie de l’album est dessinée par Alan Davis qui signe comme à son habitude des planches remarquablement bien dessinées avec un style inimitable et reconnaissable à la seconde (voire la milliseconde) où l’œil se pose sur les dessins. C’est même tellement bon que ça rend triste que l’artiste n’ait pas poursuivi son œuvre sur les autres épisodes, mais voyons le verre à moitié plein en songeant que s’il était resté chez DC nous n’aurions pas eu Excalibur chez Marvel !

Il est ensuite remplacé au pied levé par un Todd McFarlane débutant, et franchement c’est pas si mal. On ne décèle pas encore le style très caractéristique que l’artiste développera en illustrant Spider-Man puis bien entendu Spawn, encore qu’au détour d’un dessin ou deux on distingue quelques-uns de ses tics stylistiques, mais en tout cas pour une première prestation d’importance avec en prime la pression de passer derrière Alan Davis l’artiste signe vraiment un boulot pas vilain du tout même si certains effets de cape sont un peu trop géométriques.

Par la suite c’est Norm Breyfogles qui prend le relai pour la série régulière et dans un style différent mais non moins séduisant il livre une prestation tout à fait remarquable et ses planches sont très agréable à regarder.

Comme dans le premier tome, il y a pas mal de rédactionnel pour accompagner les épisodes. Nous avons droit à un texte de Jean-Marc Lainé sur Double Face mais aussi à des textes de l’auteur Mike Barr et à des textes signés Bob Greenberger qui fut éditeur chez DC Comics pendant pas mal de temps et justement pendant la période couverte par cet album. Ces textes sont passionnants, avec notamment beaucoup d’informations sur le contexte éditorial de l’époque et les circonstances du départ d’Alan Davis.

Attention toutefois, nous vous conseillons de ne pas lire ces textes au fur et à mesure de votre lecture de l’album, car cela peut vous faire un méchant spoiler bien gras sur l’histoire en cours ! (notamment pour Année Deux)

Un excellent album, passionnant à lire à la fois pour les épisodes qui y figurent mais aussi pour le rédactionnel qui les accompagne

Crossover tome 2

Plusieurs années après le crossover qui a mêlé fiction et réalité, les personnages de comics, les fameux fakes, sont toujours aussi recherchés... autant que leurs auteurs ! Après la mort de Brian K. Vaughan et d'autres célébrités du genre, les artistes sont en effet bien loin d'être en sécurité. C'est notamment le cas de Chip Zdarsky, qui s'est reconverti en chef cuisinier. On raconte qu'un tueur en série serait à sa recherche, aussi vit-il dans la peur... à raison ! Entre-temps, l'équipe menée par Ellie poursuit son dangereux périple au coeur du dôme et s'apprête à faire des rencontres insolites !

Contenu : Crossover #7-13

• Éditeur : Urban Comics
• Collection : Urban Indies
• Prix : 19.00€
• Date de sortie : 02/09/2022
• Format : Couverture cartonnée, 184 pages
• Auteur(s) : Donny Cates / Geoff Shaw
• EAN : 9791026823100

     

 

Le premier tome de Crossover était une grosse claque… et ce n’est rien comparé à ce que nous réserve ce second opus !

Donny Cates continue de raconter son histoire où la notion de réel est diablement relative, mais se contente pas de raconter la suite d’aventures de personnages fictifs qui arrivent dans le vrai monde et va beaucoup plus loin.

En convoquant des auteurs de comics bien connus des lecteurs (qui viennent d’ailleurs écrire des parties de l’album), l’auteur se livre à un véritable exercice de dissection de ce que représente la notion même d’auteur et de personnage fictionnel. C’est l’occasion pour lui de mettre en scène ses collègues en exploitant leurs manies et tics, mais aussi leurs fêlures et des aspects parfois inattendus de leur personnalité.

Ce second tome de Crossover est donc particulièrement meta, voire même est le mètre étalon du récit méta ! Tout ceci est mené avec une grande maîtrise et écrit avec beaucoup d’intelligence. On ne peut que saluer la puissance narrative de l’auteur qui arrive à capturer ainsi l’attention du lecteur dans un récit sommes toutes particulièrement barré !

Mais ce n’est pas parce qu’on parle d’autre chose que des personnages fictionnels mélangés au réel qu’il n’y en a pas, bien au contraire même ! Outre la suite de l’intrigue en cours avec les personnages découverts dans le premier album, Donny Cates convoque des créations de ses collègues et sans vous gâcher la surprise – ce sera dommage de vous priver du sourire qui accompagnera l’arrivée de ces personnages – disons que ça fait sacrément plaisir de les retrouver !

Nous avons donc droit à une succession de moments introspectifs avec pas mal de réflexion et de scènes d’action bien senties. Le rythme est bien dosé et on ne s’ennuie absolument pas au cours de la lecture de ce second volet de Crossover.

Donc nous avons droit à un second tome passionnant, et n’ayons pas peur des mots une de mes lectures préférées de l’année (voire la préférée). C’est un second tome meta, exploitant parfaitement son concept insolite avec une écriture maîtrisée et un grand sens du rebondissement. Et le pire, c’est qu’avec le cliffhanger de ce second tome on se dit que Donny Cates en a encore sous le pied pour la suite !

Côté dessin, Geoff Shaw (en compagnie de Phil Hester et Michael Avon Oeming) livre des planches de toute beauté avec une parfaite représentation de cette atmosphère pour le moins étrange qui caractérise Crossover.

Un excellent album, non seulement passionnant mais véritablement fascinant de par les thématiques abordées.

Saga tome 10

Alors qu'elle célèbre ses dix ans, Hazel et sa mère Alana parcourent toujours la galaxie clandestinement et parviennent, parfois, à trouver un semblant d'apaisement. Installée dans un havre de paix en forêt, la petite famille tente de maintenir une stabilité, malgré la crise d'adolescence prématurée d'Hazel. Mais une menace bien plus grande que les velléités de résistance liées au jeune âge plane sur la famille. Une fois de plus, la guerre fratricide que se livrent les peuples de l'Univers menace tout équilibre.

Contenu : Saga #55-60

• Éditeur : Urban Comics
• Collection : Urban Indies
• Prix : 19.00€
• Date de sortie : 07/10/2022
• Format : Couverture cartonnée, 176 pages
• Auteur(s) : Brian K. Vaughan / Fiona Staples
• EAN : 9791026815372

     

 

Après une longue, très longue attente depuis son tome 9, Saga est de retour pour un dixième opus !

Brian K. Vaughan raconte donc la suite de son histoire familiale intersidérale, qui a pris un tournant pour le moins inattendu avec la mort de Marko. Alana poursuit seule son voyage avec sa fille Hazel – toujours narratrice de Saga – et d’autres compagnons de voyages parfois éphémères.

Cela fait donc longtemps que nous n’avions pas pu lire de Saga, mais la magie est toujours intacte et opère de nouveau dès les premières pages de ce nouvel album. On retrouve donc cette ambiance de space fantasy qui agit toujours comme un prisme fictionnel pour traiter des sujets sociétaux qui sont tout à fait réels. Il est ici fort logiquement question de deuil, d’une famille devenue monoparentale suite au décès de Marko et de tous les efforts livrés par Alanna pour survivre et protéger sa cellule familiale.

Ce qui caractérise Saga depuis son premier tome, outre son univers pour le moins étrange, c’est l’intelligence de son écriture pour traiter des sujets très sérieux sans pour autant oublier de titiller l’imaginaire du lecteur en l’emmenant dans l’ambiance de space fantasy mentionnée plus haut qui procure une bonne dose d’évasion. La recette Saga, reposant sur des personnages très bien caractérisés et attachants, fonctionne toujours à merveille et ce long hiatus n’a en rien entamé la pertinence de la série.

Aussi riche en rebondissement que ces prédécesseurs, ce dixième tome de la série est passionnant et se dévore avec fébrilité tandis que l’on retrouve cet univers remarquablement bien construit. L’histoire est captivante, et il est même assez compliqué de rester évasif pour ne rien en dévoiler car il y a pas mal de surprises qu’il serait malvenu de gâcher en en disant trop.

Si vous avez aimé les tomes précédents de Saga, ce dixième opus vous plaira et vous emmènera une fois encore dans un voyage très bien fait aux côtés d’Alanna, Hazel et leurs compagnons. Et une fois encore, on se demande bien ce qui nous attend pour la suite !

Côté dessin, là aussi on est en terrain connu avec des superbes dessins de Fiona Stapples. L’artiste n’a pas son pareil pour croquer à merveille cet univers de space fantasy peuplé de personnages et de lieux tous plus insolites les uns que les autres, tout en donnant une grande expressivités aux visages.

Un excellent album, où on retrouve avec plaisir une histoire toujours aussi passionnante à suivre 

C’est tout pour aujourd’hui !

Le lundi c’est librairie ! vous donne rendez-vous lundi prochain pour une nouvelle chronique.

Le sommaire de la prochaine chronique sera consacré à un ou plusieurs albums, rendez-vous lundi prochain !