Cette semaine, Le lundi c’est librairie ! sera partagé entre l’actualité et des titres plus anciens (mais lus récemment), ayant manqué de temps pour lire suffisamment de titres parus mercredi dernier.

Je vous propose de nous intéresser à Tom Strong t4, Tom Strong – Terra Obscura, The Boys t11 et Luke Cage Noir.

Tom Strong t4 : Un bon final pour l’édition Française

Tout les bonnes choses ont une fin, et c’est avec cet album que se concluent les aventures de Tom Strong en version Française (il reste encore cependant pas mal d’épisodes inédits en VF). Après un début sommes toutes assez drôle, mettant Tom Strong dans une situation assez pénible pour lui en tant que père (cohabitation avec le petit-ami de sa fille), on retrouve ensuite notre héros rétro dans une grande aventure où il doit repousser une menace de grande ampleur. Sauf qu’il n’y va pas seul, mais en compagnie de puissants individus rencontrés dans les albums précédents (dont le Temple Aztèque) et des Strongmen of America (les gamins inscrits à son fan club). Cet arc est particulièrement intéressant à lire, aussi bien au niveau des préparatifs que de l’affrontement lui-même. On termine ensuite avec quelques petits récits, dont un qui est particulièrement bien fichu où Tom Strong se retrouve piégé dans un comic book. Du point de vue du scénario, on retrouve la qualité d’écriture qui était la marque de fabrique des autres albums de Tom Strong. On a même du mal à penser que c’est Alan Moore qui a écrit la série, tant elle est légère face à d’autres œuvres plus sombres de l’auteur (dans V pour Vendetta ou Watchmen on ne peut pas dire qu’on rigole beaucoup !). Du côté du dessin, Chris Sprouse est en grande forme et livre de bien jolis dessins. C’est à regret que j’ai fermé cet ultime album (mais je me suis consolé avec Terra Obscura), ayant bien apprécié ce voyage dans l’univers d’un héros comme on n’en fait plus.

Tom Strong Terra Obscura : Un spin-off qui se lit très bien

Terra Obscura n’est pas une histoire de Tom Strong à proprement parler, mais un spin-off mettant en scène Tom Strange et son équipe, apparus dans le troisième album de la série. Dans cette histoire, les héros délivrés par Tom Strong et Tom Strange tentent de trouver une place dans un monde qui a évolué sans eux, et doivent résoudre un mystère qui pourrait avoir de lourdes conséquences. Je l’avais brièvement évoqué la semaine dernière, mais c’est encore plus flagrant ici : avec ce genre de récit, Alan Moore et Peter Hogan ridiculisent le Project Superpowers d’Alex Ross. On retrouve en effet des vieux héros qui sont les mêmes dans les deux séries (et dans les deux cas ils sont de retour après une longue absence), mais alors que Project Superpowers part dans tous les sens et joue la surenchère sur le nombre de vieux héros revenus, Terra Obscura se concentre sur une histoire avec un nombre plus réduit de personnages et le récit tient parfaitement la route. Du côté du dessin, c’est cette fois Yannick Paquette qui tient les crayons et le graphisme est plutôt réussi (même si j’ai une préférence personnelle pour celui de Chris Sprouse dans les autres albums). Un bon spin-off qui n’est pas indispensable mais qui se lit vraiment très bien.

The Boys t11 : Un des meilleurs albums de la série

Bien que d’une qualité toujours globalement élevée, l’insolente série de Garth Ennis et Darrick Robertson a connu des hauts et des bas, certains albums étant plus réussis que d’autres. Avec cet album, c’est dans le haut que l’on se situe, car il s’agit à mon avis d’un des meilleurs de la série. Déjà parce que Butcher apprend enfin que Hughie sort avec un membre des Sept, mais aussi parce que le récit est particulièrement bien fichu. On retrouve toujours les passages un peu outranciers d’Ennis sur la série (parodie de héros bien pipi caca, fond de commerce de la série) mais d’autres points se détachent du lot et montrent que The Boys n’est pas uniquement un prétexte pour « casser du super », qu’il y a une vraie histoire derrière. La relation entre Hughie et  Annie, qui a évolue tranquillement au cours de la série, est parfaitement décrite et au risque de passer pour une midinette je dirais que je les trouve très mignons tous les deux. Le personnage de Butcher prend également de l’ampleur, perdant de sa superbe (il réalise qu’il ne sait pas tout sur tout le monde), et passant par plusieurs états émotionnels (dont la douleur d’avoir été visiblement trahi par une personne qu’il aime beaucoup) avant de réaliser que non seulement il est très attaché à Hughie (« Tu sais j’ai toujours voulu avoir un petit frère ») mais qu’en plus tous les supers ne sont pas des cibles potentielles ou des dangers publics à éradiquer (le passage où Hughie se sacrifie pour ces gamins un peu attardés est émouvant). La suite de la sous-intrigue sur les relations entre Le Français et La Fille est également bien écrite, Le Français lâchant un peu son rôle de barge pour montrer une réelle affection pour La Fille pour qui il est prêt à faire beaucoup de choses. J’ai tendance à penser qu’avec cet album la série a mûri en même temps que Butcher, qui connait là aussi une vraie crise vis-à-vis du loyal La Crème.. Du côté du dessin, c’est pas mal du tout, il y a quelques passages un peu en dessous du reste mais c’est très bon. Un album à ne pas manquer si vous avez suivi The Boys jusque là.

Luke Cage Noir : Un des meilleurs albums Noir de Marvel

Dans cet ultime album de la série Noir de Marvel, nous retrouvons une déclinaison avant-guerre de Luke Cage. Appelé Power Man et ayant la réputation de résister aux balles, Cage sort de prison et se retrouve embarqué dans une sombre histoire dès qu’il rejoint son ancien quartier. Comme dans la plupart des titres Noir, le scénario de Mike Benson et Adam Glass reprend les fondamentaux du personnage de Luke Cage et les transpose dans un contexte de polar noir pour en tirer une histoire qui se démarque de son modèle. Il est juste dommage que l’identité du « grand méchant » de ce récit soit si prévisible, sinon cet album se lit très bien. L’ambiguïté entretenue sur la légende de l’invulnérabilité de Luke Cage est plutôt bien venue, et la fin est très réussie. Il y a quelques rebondissements assez inattendus (comme le pourquoi du comment de toute l’histoire) et sommes toutes assez bien fichus. Du côté du dessin, c’est très réussi, le graphisme de Shawn Martinbrought rendant parfaitement l’ambiance sombre de l’histoire.  A mon avis il s’agit d’un des meilleurs albums Noir de Marvel et c’est en tout cas une bonne lecture pendant laquelle on ne voit pas le temps passer.

Et voilà, c’est tout pour cette semaine.

La semaine prochaine, Le lundi c’est librairie ! sera cette fois intégralement consacré aux sorties récentes en VF.