Le lundi c’est librairie !
Au programme de cette chronique, quatre albums édités par Panini Comics :
- Marvels X : Le dernier humain
- Hawkeye : Chute libre
- Daredevil tome 3
- Immortal Hulk tome 6
Marvels X : le dernier humain | ||
Panini Comics 168 pages – 22€ Alex Ross / Jim Krueger |
Nouvelle aventure dans l’univers d’Earth X, le chef-d’œuvre d’Alex Ross, avec une saga précédant la célèbre trilogie. Le jeune David est spécial : c’est le seul être humain à ne pas avoir muté suite au mystérieux incident qui a transformé tous les habitants de la Terre en mutants. Quel est son secret ? David va devoir aller jusqu’à New York, royaume des super-héros, pour le découvrir. (Contient les épisodes US Marvels X 1-6, inédits)
Earth X a eu les honneurs d’une nouvelle édition en omnibus il y a quelques mois, et voici que nous allons nous pencher sur ce qui s’est passé avant le début de l’histoire, mais comme dans Marvels.
En effet, Alex Ross et Jim Krueger ont une nouvelle fois donné la parole à une personne ordinaire : David, jeune homme qui n’est pas touché par la vague de mutations connue par le reste du monde. En outre, David est un grand admirateur des super-héros et il peut ainsi se retrouver aux côtés de ceux qu’il idolâtre en vivant leur combat avec son point de vue de personne comme les autres.
L’idée de mélanger les deux concepts – la mutation des humains et l’aventure vue à travers les yeux d’une personne extérieure au monde des super-héros – est tout à fait pertinente et a le bon goût de parfaitement fonctionner. Il en résulte un bel hommage aux super-héros Marvel, qui aura en plus le bon goût de particulièrement parler aux lecteurs de mon âge vu qu’il s’agit des versions de la grande époque de Lug qui sont à l’œuvre dans ces pages.
L’album est passionnant, et tout à fait accessible si on n’a pas lu Earth X : il y a sûrement quelques références qui passent à la trappe – j’en ai repéré une avec Aaron Stack – mais rien de bloquant. Avec Marvels X, Alex Ross et Jim Krueger nous livrent un formidable moment de super-héroïsme à travers le combat des plus emblématiques d’entre eux.
Côté dessin, c’est Well-Bee qui tient les crayons et le résultat est pour le moins splendide. Certes, on n’est pas forcément dans le registre graphique de Earth X ni de Marvels, mais l’artiste alterne les styles pour dépeindre l’aventure elle-même et la partie imaginée par le personnage principal dans un style retro 70/80s du plus bel effet.
Les personnages, qui ont tous une patine « classique » (qu’il s’agisse des X-Men ou de l’armure rouge et or d’Iron Man), sont très joliment représentés et on retrouve ce côté un peu mythologique de leur représentation à travers un humain normal qui faisait la force de Marvels.
Côté bonus, nous sommes gâtés avec des croquis commentés d’Alex Ross qui détaillent ses instructions pour le rendu graphique des personnages. Il y a aussi des dessins de Well-Be, mais l’essentiel des bonus est occupé par ceux d’Alex Ross qui s’intercalent entre chaque épisode et apportent une sacrée valeur ajoutée à l’album.
Un excellent album, qui rend un vibrant hommage aux super-héros de Marvel
Hawkeye : Chute libre | ||
Panini Comics 136 pages – 18€ Rosenberg |
Lorsqu’un nouveau Ronin impitoyable fait son apparition, tout le monde soupçonne celui qui a un temps officié sous ce costume : Hawkeye. Mais Clint Barton a d’autres soucis, engagé dans une lutte sans merci contre l’un des pires criminels de New York: Hood
(Contient les épisodes US Hawkeye: Freefall 1-6, inédits)
Ronin a longtemps été un personnage mystérieux, avant que l’on ne sache qu’une des personnes sous le masque n’était autre que Clint Barton alias Hawkeye. Mais quand Ronin et Hawkeye se montrent en même temps, c’est mystérieux !
Matthew Rosenberg nous a concocté un one-shot centré sur Hawkeye, qui est toujours dans le style un peu décalé qui le caractérise depuis quelques temps. On le retrouve donc face à Hood, qui est par ailleurs particulièrement bien utilisé après avoir été mis de côté un bon moment. Le face à face est forcément explosif, vu le tempérament des deux personnages !
L’idée de base est très bonne, avec en prime quelques retournements de situation bien sentis et prompts à surprendre le lecteur. Il y a également de l’humour bien dosé, histoire de donner un côté frais à l’histoire sans pour autant en faire de trop. le récit est riche en action, avec une bonne utilisation du personnage de Hawkeye et de son entourage. L’auteur a pris soin de glisser suffisamment de pistes pour ne pas perdre en route le lecteur qui ne connaisse pas le CV du personnage par coeur, ce qui est appréciable.
Cette histoire, qui est un one-shot mais dont le final laisse entendre qu’elle aura des conséquences, est passionnante et agréable à lire. On suit avec plaisir Hawkeye dans cette aventure insolite, montrant un côté roublard de sa personnalité rarement exploité. La composante urbaine de l’univers Marvel est parfaitement mise en scène, loin des aventures cosmiques des autres personnages.
La partie graphique de l’album est quant à elle assurée par Otto Smidt, dont le style correspond parfaitement au ton un peu décalé de l’histoire. Les personnages sont en effet représentés avec un trait un peu caricatural, qui colle très bien à l’ambiance qui s’en retrouve par ailleurs un peu allégée.
Les séquences d’action sont par ailleurs dynamiques, et la mise en page est soignée, ce qui ne gâche rien. Il y a également beaucoup de soin apporté à la colorisation, qui contribue largement à rendre le graphisme agréable à regarder.
Un excellent album, riche en rebondissements et exploitant parfaitement un Hawkeye toujours un rien décalé
Daredevil tome 3 | ||
Panini Comics 112 pages – 18€ Zdarsky |
Matt Murdock n’est plus Daredevil… mais un nouvel Homme Sans Peur rôde à Hell’s Kitchen. Qui est-il ? Et qu’en pense Cole North, le flic qui traque les justiciers de New York, à commencer par Daredevil… et Spider-Man !
(Contient les épisodes US Daredevil (2019) 11-15, inédits)
Dans ce troisième tome, Chip Zdarsky continue sur sa lancée pour renouveler le personnage de Matt Murdock.
Depuis le tome 1, l’auteur a en effet entrepris toute une entreprise de déconstruction de son personnage en le séparant de sa composante de Daredevil et en revenant sur chacun des points forts et points faibles du protecteur de Hell’s Kitchen. On pourrait même dire que Chip Zdarsky confronte Matt Murdock à ses propres contradictions en prenant le lecteur à témoin.
Tout ceci s’inscrit dans une logique de renouvellement du personnage, présenté sous un jour qui s’affranchit de l’héritage des auteurs qui ont œuvré auparavant. Cette façon de caractériser Matt Murdock fonctionne très bien, et ce troisième album s’avère tout à fait passionnant. On ne sait pas du tout jusqu’où l’auteur va aller, mais quelle que soit la destination le voyage est captivant.
Chip Zdarsky n’oublie pas au passage de s’occuper d’autres personnages clefs de sa série, et c’est ainsi que Wilson Fisk et Cole North se retrouvent encore parfaitement employés dans une ambiance de thriller teinté de super-héroïsme.
Au dessin, Marco Chechetto est de retour et c’est peu de dire que son style colle parfaitement à l’ambiance. Certes, le tome précédent qui n’était pas illustré par lui n’était pas vilain non plus, mais l’artiste est vraiment en symbiose avec Chip Zdarsky pour illustrer la série et le démontre une fois encore.
Les planches sont très joliment illustrées, avec le renfort de Francesco Mobili, et le côté âpre de cette série urbaine est parfaitement rendu. C’est juste un peu étonnant qu’il y ait un parti pris de représenter Matt Murdock sous son identité masquée avec des mèches rousses qui dépassent : ses interlocuteurs qui ne font pas le rapprochement ne doivent pas être bien finauds !
Un excellent album, qui offre une belle période de déconstruction du personnage de Daredevil pour mieux le reconstruire
Immortal Hulk tome 6 | ||
Panini Comics 136 pages – 18€ Ewing |
Il y a un nouveau Hulk en ville… et il veut sauver le monde ! Est-ce que ça doit nous rassurer ou nous inquiéter ? La conclusion du volume précédent ne nous laisse présager rien de bon… d’autant que le Leader est de retour !
Contient les épisodes US Immortal Hulk 31-35, inédits)
Tome après tome, Hulk continue sur sa lancée horrifique pour le plus grand plaisir des lecteurs.
Al Ewing emmène une nouvelle fois dans une direction qui fait sortir le lecteur de sa zone de confort, avec toujours une très bonne utilisation du concept de Hulk en mode immortel. Mais pour autant l’auteur n’en oublie pas les fondamentaux du personnage et le travail de ses prédécesseurs.
Ce nouvel album confronte Hulk à un ennemi redoutable, qui fait que le colosse vert doit lutter à deux niveaux : à la fois avec ses poings (toujours aussi efficaces d’ailleurs) mais aussi sur un plan stratégique car son adversaire est particulièrement rusé et retors. Donc une fois encore, on a du bourrin mais pas que et c’est tout ce qui fait le succès de la recette de Immortal Hulk qui fonctionne toujours bien au bout de six tomes.
Une fois encore, la magie de Al Ewing opère pour un tome passionnant de bout en bout. L’auteur continue de visiter les classiques de la pop culture en convoquant d’autres influences, qui fonctionnent tout aussi bien que les précédentes. Le personnage de Banner/Hulk est particulièrement insaisissable, et il n’en est que plus effrayant car on ne sait pas trop quelle idée infernale va bien lui venir en tête !
Le graphisme est quant à lui signé de plusieurs artistes : Joe Bennett – artiste habituel de la série – accompagné de Tom Reilly et Matias Bergara. Le niveau global est très bon une fois de plus, avec comme d’habitude un côté horrifique très prononcé mais avec des dessins un peu moins durs que dans les tomes précédents (ou alors on s’habitue).
Les personnages qui apparaissent dans ce tome donnent en outre aux artistes l’occasion de faire du très spectaculaire avec des grosses bébêtes, ce qui plaira aux amateurs de gros monstres.
Un excellent tome une fois de plus, avec un final saisissant qui rend particulièrement impatient d’en lire la suite.
C’est tout pour aujourd’hui !
Le lundi c’est librairie ! vous donne rendez-vous lundi prochain pour une nouvelle chronique.
Le programme de lundi prochain sera consacré à plusieurs albums, à la semaine prochaine ! 🙂
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