Le lundi c’est librairie !
Au programme de cette chronique, trois albums :
- Middlewest tome 1 (Urban Comics / Urban Link)
- Mercy tome 3 (Glénat, en avant-première)
- Transformers vs Terminator (Vestron)
Comme promis ce matin, voici une nouvelle chronique avec d’autres albums dont nous vous parlons sans spoiler !
Middlewest – Anger tome 1 | ||
Urban Comics 176 pages – 14.50€ Skottie Young |
Depuis le départ de sa mère, Abel est élevé d’une main de fer par un père rongé par le chagrin. Un mot, un geste, un affrontement de trop, qui laissera dans le coeur d’Abel des séquelles profondes et, sur son torse, une marque indélébile. Accompagné de son ami le plus fidèle, un « Jiminy Cricket » aux allures de renard, le jeune garçon choisira de fuir pour mieux se reconstruire loin de la violence paternelle. Un périple à travers un pays fantastique marqué par des rencontres toujours plus extraordinaires, au cours duquel Abel devra se poser les bonnes questions s’il veut surmonter ses erreurs passées et se réconcilier avec son histoire de famille.
Avec ce premier tome d’une série de trois, Skottie Young nous fait faire la connaissance d’un jeune garçon qui fuit son père… classique me direz-vous ? Oui… et non.
Oui, car malheureusement les thématiques qu’aborde Skottie Young ne sont que trop réelles en mettant en scène la douleur d’un enfant aux prises avec un père qui ne peut s’exprimer avec lui que par la violence. Mais non, car en fait cette histoire est mise en scène dans un contexte de fantastique très surprenant.
Tornades étranges, animaux qui parlent, transformations mystérieuses… l’ambiance de Middlewest est vraiment particulière et entraîne le lecteur dans un univers pour le moins étonnant. Mais il faut garder en tête que pas mal de choses y sont aussi l’allégorie de thèmes très concrets et ce n’est pas pour rien que la marque sur le torse d’Abel peut tout à fait faire penser au coeur brisé de ce petit garçon.
Ce premier tome est une lecture vraiment passionnante, on se sent tout de suite entraînés à la suite d’Abel dans ses aventures qui sortent vraiment de l’ordinaire. Sa quête émaillée de nombreux rebondissements le fera rencontrer des personnages hors norme tandis qu’il tente d’apprendre à se reconstruire.
Skottie Young a vraiment signé une histoire bouleversante, offrant des moments très touchants au lecteur. Ce premier tome se lit avec avidité tandis que s’enchaînent les pages, et donne envie d’en lire davantage.
C’est Jorge Corona qui s’occupe de la partie graphique de Middlewest, et dès la première planche on se dit que le style de l’artiste est véritablement parfait pour accompagner le scénario de Skottie Young. Son style a en effet quelques similitudes avec celui de son collègue, mais apporte également une touche plus grave que l’on n’y trouve pas généralement.
Certes, si Skottie Young avait illustré son scénario – comme pour I hate Fairyland par exemple – le résultat aurait été joli mais je pense qu’il aurait manqué cette tonalité plus sombre qu’apporte le trait de Jorge Corona même si on reste dans un style dynamique et cartoony. En tout cas c’est vraiment très joliment illustré, avec une mise en page très réussie et une belle représentation de l’univers de la série.
Le sommaire de l’album est plutôt complet en ce qui concerne bonus : une galerie de couvertures et des croquis sont en effet proposés, ainsi que les crayonnés de plusieurs pages.
Un excellent album, qui aborde avec beaucoup de pudeur un sujet sensible.
Mercy Tome 3 | ||
Glénat Comics 64 pages – 14.95€ Mirka Andolfo |
L’heure du dénouement. Alors que la communauté de Woodsburgh livre ses derniers secrets, Lady Hellaine parvient enfin à ses fins. Ce plan machiavélique qu’elle a préparé soigneusement depuis toutes ces années arrive à son dénouement et nous découvrons enfin ses véritables intentions. Mais un grain de sable vient semer le trouble dans l’esprit de la mystérieuse jeune femme : quels sont donc ces sentiments nouveaux qu’elle ressent ? Serait-elle véritablement capable d’aimer ? Il y a fort à parier que le final explosif de la trilogie Mercy saura en surprendre plus d’un…
Après un premier et un second tome qui sont sortis à des dates rapprochées, le temps nous a paru long pour enfin pouvoir lire la troisième et dernière partie de cette saga.
Après avoir fait monter la pression tout au long des deux premiers opus, Mirka Andolfo nous livre un final éblouissant, comme un bouquet final où ses intrigues trouvent leur dénouement. L’autrice n’a pas fait les choses à moitié, et livre une conclusion très réussie à cette saga captivante.
Le tome 3 de Mercy est donc tout aussi passionnant que les deux précédents, avec un concept riche en possibilités et parfaitement exploité. Certes, il y a des petites choses qui étaient assez évidentes, mais l’autrice a su garder une part de mystère suffisante pour toujours surprendre le lecteur.
Il y a pas mal de rebondissements dans cet ultime volet, ainsi que de réponses aux questions en suspens depuis le tout début de l’histoire. Mais surtout il y a une fin joliment trouvée, comme je le mentionnais plus haut. C’est en effet difficile de conclure une histoire de ce genre, mais l’autrice a relevé le défi haut la main.
Comme dans les tomes précédents, Mirka Andolfo capture le lecteur dès la première page de l’album et le conserve prisonnier de sa narration efficace jusqu’à la toute dernière page. La série est intelligemment écrite, et la caractérisation des personnages est soignée. L’ambiance garde ce côté particulier qui fait partie de son identité depuis le tout début, avec un subtil parfum d’horreur parfois très graphique mais jamais gratuite.
Côté graphisme, Mirka Andolfo nous régale une fois de plus de superbes planches qui restituent à merveille le côté hors norme de sa saga. Il est clair qu’une fois encore il y a des dessins qui ne sont pas pour tous les yeux avec des scènes très graphiques, mais le lecteur averti pourra profiter de très jolies planches.
Avec la montée en puissance de Mercy au fil des albums, on pouvait s’attendre à un final éblouissant et on n’est vraiment pas déçu car question graphisme Mirka Andolfo a tout autant mis le paquet que du côté du scénario. L’ambiance très particulière de la série ressort particulièrement grâce à son style, qui donne vie avec brio à ces personnages insolites.
Un excellent album, qui termine en beauté une saga envoûtante.
Transformers vs Terminator | ||
Vestron 112 pages – 17.95€ David Mariotte / Tom Waltz / John Barber |
Premier mash-up de La Série Dérivée Transformers !
« Le futur n’est pas ce que Skynet avait prévu… Des robots appelés Decepticons ont pris le contrôle et balayé l’Homme de la surface du globe à sa place ! Les Terminators forment l’ultime rempart contre la suprématie de Mégatron. En dernier recours, Skynet parvient à envoyer un cyborg dans le passé pour tenter de renverser le cours de l’Histoire… »
D’un côté, nous avons Terminator et ses cyborgs qui débarquent d’un futur où les machines ont pris le pouvoir. De l’autre, nous avons Transformers et ses robots venus du fin fond de l’espace. Et si nous mélangions les deux ?
David Mariotte, Tom Waltz et John Barber relèvent ce défi insensé et font donc cohabiter les deux univers dans un crossover très surprenant mais surtout très bien pensé. En fait, le concept de Terminator est déjà à la base si flexible qu’il permet de facilement enrichir son univers, comme cela s’est vu avec plus ou moins de bonheur au travers des films récents.
Après Robocop, c’est donc au tour de Transformers de se voir ainsi mêlé avec le récit désespéré qu’est Terminator. Les deux univers sont ainsi imbriqués, rendant l’un responsable de l’existence de l’autre et inversement, dans une boucle temporelle qui a tout du serpent qui se dévore lui-même. On retrouve donc bien le concept de chaque univers, chacun étant solidement imbriqué dans l’autre… et le pire, c’est que ça fonctionne très bien ! Les afficionados de Terminator et Transformers seront donc en terrain connu avec les fondamentaux de leur univers de prédilection au service d’une histoire originale et très bien ficelée.
Cet album est très intéressant et agréable à lire, avec une histoire qui tient très bien la route et une utilisation bien pensée des deux univers. J’étais assez sceptique au départ, mais je dois avouer que j’ai vraiment été épaté de voir le résultat de cette rencontre ! Outre une solide dose d’action, le lecteur sera séduit par la logique de cette histoire où chaque personnage est parfaitement employé.
L’autre atout de cet album est son côté accessible : bien sûr les connaisseurs en Terminator et/ou en Transformers seront récompensés en retrouvant des éléments de ces deux univers et des clins d’oeil ici et là, mais le lecteur lambda qui sait vaguement ce qu’est un robot transformable ou un cyborg tueur venu du futur ne sera pas laissé sur le bord de la route car l’histoire est suffisamment explicite pour contenter tout le monde.
Côté dessin, l’album est également très réussi. Qu’il s’agisse de l’univers de Terminator ou de celui de Transformers, Alex Milne connait son affaire et le lecteur reconnaîtra facilement des têtes connues. Le gigantisme des Transformers se marie très bien aux scènes d’action bourrine à base de cyborgs surarmés et tout ceci est vraiment très joliment illustré.
A noter un détail assez curieux concernant le graphisme associé à Terminator : autant on reconnait bien un personnage féminin qui ressemble fortement à son modèle cinématographique qu’en même temps il n’y a semble-t-il aucune volonté de faire ressembler le cyborg venu du futur à un certain culturiste autrichien. Pourtant c’est le même modèle et il y a une vanne sur son accent allemand au détour d’un dialogue. Etrange…
Côté bonus, le sommaire de l’album est complété par une galerie d’illustrations et un cahier de croquis.
Un très bon album, qui marie avec efficacité les univers des deux franchises
C’est tout pour aujourd’hui !
Le lundi c’est librairie ! vous donne rendez-vous lundi prochain pour une nouvelle chronique.
Le programme de lundi prochain sera consacré à plusieurs albums, à la semaine prochaine ! 🙂
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Toi aussi tu as kiffé ce crossover…. bon, il va vraiment falloir que je me penche dessus ^^
J’avoue que j’y prend goût à ces crossovers 🙂