Le lundi c’est librairie ! Au programme cette semaine, trois albums édités par Panini Comics :
- Daredevil tome 2
- Fantastic Four tome 4
- Immortal Hulk tome 5
Daredevil : Aucun diable, juste un Dieu Tome 2 | ||
Panini Comics 112 pages – 17€ Chip Zdarsky |
Après le terrible incident du premier volume, Matt Murdock a décidé de tourner le dos à la carrière de super-héros. Mais l’absence de Daredevil donne de l’assurance aux criminels et pourrait mettre ces résolutions à dure épreuve. D’autant que l’inspecteur Cole North n’a pas du tout l’intention d’abandonner son enquête sur le Diable de Hell’s Kitchen. (Contient les épisodes US Daredevil (2019) 6-10, inédits)
Après la mise en place du nouveau status quo de Daredevil, la suite des aventures du gardien de Hell’s Kitchen prend un tour inattendu.
Matt Murdock a en effet décidé de raccrocher son costume de Daredevil, et on le comprend vu l’état dans lequel il s’est retrouvé. Cependant rien ne sera simple, et le justicier de Hell’s Kitchen se retrouve embarqué dans une spirale infernale qu’il a le plus grand mal à gérer. Et comme souvent, Matt ne prend pas forcément les meilleures décisions, même s’il reste dans une certaine logique dictée par son éthique personnelle.
Chip Zdarsky a en tout cas très bien fait ses devoirs, en remettant sur le devant de la scène un travers bien connu de Matt Murdock : son penchant parfois déraisonnable pour les femmes, particulièrement pour celles qui peuvent lui rendre la vie compliquée. C’est encore le cas ici, vu que le fringant justicier aveugle est une nouvelle fois puni par où il a pêché, un comble quand on connait ses principes religieux !
Et puisqu’on parle de religion, là aussi l’auteur n’a pas oublié que c’est une composante importante du personnage et lui donne une importance certaine. Tout comme son métier d’avocat qui retrouve une place importante sans pour autant aller aussi loin dans le côté technique que sous la plume de Charles Soule.
Comme dans l’album précédent, l’auteur apporte un coup de frais salutaire à Daredevil en ne faisant pas retomber le personnage de Matt Murdock dans ses travers Milleriens habituels tout en ne reniant aucune composante du passé du personnage. C’est vraiment passionnant, avec une parfaite exploitation d’un personnage qui est un véritable paradoxe ambulant.
Les scènes d’action sont quant à elles très bien dosées, et les intrigues autour du personnage de Cole North sont intéressantes. Dans le premier tome, je redoutais de ne voir qu’une version réchauffée d’autres flics ayant croisé le chemin de Daredevil par le passé, mais la confrontation entre le policier et le justicier urbain sont vraiment intéressantes.
Contrairement au premier album, le graphisme est assuré par Lalit Kumar Sharma et Jorge Fornés. Le style et la narration sont donc très différents, mais c’est en tout cas une nouvelle réussite.
En se détachant du côté très urbain et sombre du premier tome, les artistes illustrent l’histoire d’une façon qui n’est pas moins efficace et colle parfaitement à l’ambiance générale de la série. La représentation des étonnants sens de Matt Murdock est également très réussie, donnant une bonne idée de sa façon de percevoir le monde.
Un excellent album, qui exploite très bien cette nouvelle période de la vie de Daredevil.
Ben Grimm et Alicia tentent de profiter de leur lune de miel sur une île paradisiaque… Mais c’est forcément trop demander ! Vous êtes prêts pour le combat du siècle entre Hulk et la Chose ? En plus, deux histoires complètes se déroulant sur Yancy Street… et dans la Zone Négative. (Contient les épisodes US Fantastic Four (2018) 12-13, Fantastic Four: 4 Yancy Street, Fantastic Four: Negative Zone, inédits)
Ben Grimm et Alicia se sont mariés dans le tome 2, et partent enfin en lune de miel… mais rien ne se passera comme prévu !
Depuis les années 60, un débat qui agite particulièrement les fans tourne autour de cette question : qui est le plus fort, l’hippopotame ou l’éléph… heu pardon, Hulk ou la Chose ? Des bastons ont eu lieu à maintes reprises entre eux mais la question fait encore l’objet de débats animés. Dan Slott met donc en scène un combat épique et tout en démesure entre les deux costauds, avec toutefois un élément nouveau dans cette énième bagarre.
En effet, c’est le Hulk de Immortal Hulk qui combat Ben Grimm : immortel, beaucoup plus méchant (voire vicieux), beaucoup plus fort. Ca complique carrément les choses, et le combat est de loin le plus sauvage qui ait eu lieu entre les deux personnages. On a en effet rarement pu ressentir à ce point la puissance qui se dégage de leurs combats, et surtout une telle bestialité dans les coups échangés entre eux.
Les deux épisodes qui sont consacrés à cette lune de miel placée sous le signe de la bagarre sont vraiment passionnants, et tout en vous gardant la surprise de qui a « gagné », je dirai en tout cas que la conclusion de l’histoire est tout aussi méchante que le combat en lui-même, dans la lignée de ce qu’on peut lire dans Immortal Hulk !
Outre ces deux épisodes de la série régulière, il y a trois épisodes « one shot » signés par d’autres auteurs. Chaque épisode a son thème et son ambiance, et chacun est réussi à sa manière. Celui sur Yancy Street, qui fait penser à un lointain épisode d’un certain John Byrne sur le sujet, est d’ailleurs particulièrement poignant et évoque même une sorte de constat d’échec de la société américaine vu que l’épisode en question, qui date d’il y a plus de trente ans, est toujours d’actualité.
Les deux autres épisodes ne déméritent pas, avec une très bonne utilisation du côté explorateurs des Fantastiques pour l’un d’eux et une bonne mise en avant des Fantastix dans l’autre. Au moins, avec toutes ces ambiances (la baston sauvage, le social, l’exploration et le super-héros plus classique), on touche du doigt toutes les thématiques qui ont fait à un moment ou à un autre la richesse de l’univers des Quatre Fantastiques.
Côté graphisme, nous sommes tout autant gâté dans les différentes parties de l’album. Les styles des artistes à l’oeuvre sont très différents mais tous nous livrent des planches très réussies. Concernant les deux épisodes où Hulk affronte la Chose, je dois avouer que ça fait drôle de voir sur ce dernier les stigmates du combat sauvage qu’il livre contre un adversaire très puissant.
Un excellent album, qui ravira les fans de la célèbre équipe.
Immortal Hulk Tome 5 | ||
Panini Comics 144 pages – 18€ Al Ewing |
L’affrontement entre Hulk, la Harpie et l’Abomination s’est achevé, mais le Général Fortean ne compte pas en rester là. Il est temps pour l’Immortel Hulk et ses monstrueux acolytes de faire équipe, et les conséquences seront terribles ! (Contient les épisodes US Immortal Hulk 21-25, inédits)
Après un album mettant en scène une version inédite de l’Abomination, voici la suite des aventures horrifiques de Hulk l’immortel.
Toujours sous la plume décidément très inspirée de Al Ewing, Hulk et ses compagnons d’infortune sont confrontés aux conséquences des événements précédents, et le moins qu’on puisse dire, c’est que l’auteur ne s’est pas calmé ! Si vous pensiez avoir tout vu en terme de sauvagerie, d’affrontements dantesque et d’horreur, dites-vous bien que vous êtes loin du compte tant que vous n’avez pas lu cet album.
Al Ewing va en effet encore plus loin dans cette nouvelle partie des aventures de Hulk, en montrant un Hulk plus terrifiant qu’il ne l’a jamais été. Immortal Hulk, c’est un peu comme le Terminator du premier film du même nom : une force impossible à arrêter, terrifiante par sa détermination et son invincibilité.
Fort heureusement, l’auteur ne se contente pas d’aligner les scènes de sauvagerie et de brutalité. L’histoire est en effet bien construite, avec en prime un retour sur le général Fortean et ses motivations. Les personnages sont gratifiés d’une caractérisation soignée, et chaque scène brutale a sa justification. Le contexte reste bien entendu résolument horrifique, on le sait depuis le premier tome : Immortal Hulk n’est pas fait pour les estomacs fragiles.
La dernière partie de l’album est par contre assez surprenante, en changeant complètement de registre. On retrouve là le Al Ewing versé dans la science-fiction (mâtinée d’horreur, on ne se refait pas) avec un récit vraiment très bien fait et plutôt reposant après la débauche de sauvagerie des épisodes précédents. C’est surprenant, mais captivant une fois de plus.
Petit bonus pour les amateurs de clins d’oeil à la pop culture : comme à son habitude, l’équipe créative a glissé un sacré clin d’oeil et cette fois c’est Robocop 2 qui est convoqué dans l’aventure. C’est fait de façon intelligente, sans pénaliser les lecteurs n’ayant pas vu le film tout en amusant ceux qui le connaissent.
Du côté du dessin, comme à son habitude Joe Bennett signe des planches impeccablement réalisées. Lui aussi va très loin dans sa représentation des scènes d’horreur, avec notamment une partie qui va vraiment très loin ! (tout comme mon estomac qui a fait quelques loopings).
Ryan Bodenheim et German Garcia ne sont pas en reste, et nous livrent également des planches très bien dessinées. Le graphisme de la dernière partie de l’album est d’ailleurs tout aussi surprenant que son scénario, et s’avère très efficace.
Un excellent album, passionnant et captivant d’un bout à l’autre. Mais vraiment réservé à un public averti !
C’est tout pour aujourd’hui !
Le lundi c’est librairie ! vous donne rendez-vous lundi prochain pour une nouvelle chronique.
Vu le contexte, le programme de la semaine prochaine n’est pas encore calé, donc ce sera la surprise lundi prochain !
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