
Le lundi c’est librairie !
Aujourd’hui, nous vous proposons la chronique d’un album édité par Panini Comics.
Au programme : Rom tome 1.
Chaque lundi, nous vous proposons dans notre rubrique Le lundi c’est librairie ! la chronique de titres parus en librairie. Il peut tout aussi bien y avoir des titres très récents ou des avant-premières que des albums sortis moins récemment.
Rom tome 1

Un étrange météore atterrit dans les environs de Clairton, aux États-Unis. Il s’agit en réalité d’un cyborg appelé Rom. Sa mission : traquer et annihiler les Spectres Noirs qui se font passer pour des humains. Pour le Chevalier de l’Espace, c’est une épopée en terre inconnue qui commence…
Contenu : Rom (1979) 1-29 et Power Man and Iron Fist (1978) 73, précédemment publiés dans Strange 133-159 et inédits
- Éditeur : Panini Comics
- Collection : Marvel Omnibus
- Prix : 70.00€
- Date de sortie : 05/02/2025
- Format : Couverture cartonnée, 704 pages
- Auteur(s) : Bill Mantlo / Sal Buscema, Greg LaRocque
- EAN : 9791039125789
Un robot débarque de l’espace, et semble désintégrer tout ce qui bouge. Du moins, en apparence.
En effet, la série écrite par Bill Mantlo raconte l’arrivée sur Terre de Rom le chevalier de l’espace, venu de la planète Galador. En dépit des apparences, Rom n’est pas un robot mais un cyborg : la « moitié de son humanité » a en effet été greffée à une redoutable armure de combat. Et puisqu’on en est aux apparences, précisons que Rom ne désintègre personne mais en fait bannit dans les Limbes de sournois métamorphes appelés les Spectres noirs, laissant ainsi de trompeurs tas de cendres.
Si vous nous lisez régulièrement, le concept ne doit pas vous être inconnu vu que nous avons déjà parlé du remake de la série paru chez IDW et faisant partie du Hasbroverse. Mais ici il ne s’agit pas d’une autre réinterprétation, il s’agit bel et bien de la série originale parue en France dans les pages de la revue Strange après bien des années d’attente dues à un imbroglio juridique qui n’a été démêlé que relativement récemment.
Cette première partie, où figurent trente épisodes, pose les bases de l’univers de la série. Outre ce que nous raconte Rom à travers de nombreux flashbacks, il y a aussi une mini-série intitulée La saga des chevaliers de l’espace qui raconte justement ce qui s’est passé avant le départ de Rom de Galador.
L’ambiance de cette première partie est résolument paranoïaque : au fur et à mesure que les épisodes avancent, les Spectres noirs semblent être infiltrés partout et bien entendu les gens qui croient à l’histoire de Rom ne sont pas bien nombreux. A un moment – la rencontre avec l’Hybride – la série bascule un peu dans l’horrifique et ça fonctionne très bien aussi. Cette bascule sera bien plus visible par la suite, on reste dans le parano façon Les Envahisseurs avec un peu de super-héros et même du cosmique pour ce premier tome.
En tout cas, malgré son âge fort respectable la série a très bien vieilli. Certes, c’est assez bavard par rapport aux standards de maintenant et les bulles de pensées introspectives sont très nombreuses, mais la lecture reste tout de même très fluide. Il y a une bonne dose d’action, avec une utilisation tout à fait pertinente du concept du « sauveur vu comme un ennemi » (ce qui rend la rencontre avec les X-Men assez ironique si on y réfléchit deux minutes).
Ce premier tome est passionnant, avec des tonnes de bonnes idées. Bill Mantlo avait fort peu d’éléments pour construire sa mythologie à partir du jouet de Parker Brothers, mais cela ne l’a pas empêché d’accoucher de tout un univers très cohérent et basé sur un concept à la fois simple et efficace. Même si inévitablement la nostalgie joue son petit effet dans la redécouverte de ces épisodes, de façon objective nous avons ici une série de haut niveau qui se lit très bien.
La partie graphique de cet album est majoritairement assurée par Sal Buscema, dont le trait se bonifie d’épisode en épisode. Si on reconnait dès le départ son trait toujours très caractéristiques, c’est sa façon de représenter Rom qui évolue au fil des épisodes avec une armure qui devient plus imposante et plus « lisse ». En tout cas il est clair que l’aura de Rom doit autant à son graphisme inspiré qu’au scénario non moins inspiré de Bill Mantlo.
Deux épisodes sont quant à eux dessinés par Greg LaRocque : la rencontre entre Rom et les Héros à louer Power Man & Iron Fist, ainsi qu’un one-shot qui était paru à l’époque dans la revue Spidey. Le style n’est pas le même, mais c’est pas forcément vilain non plus, quoique l’épisode avec les Héros à louer soit un bon cran en dessous.
Maintenant, la réponse à une question clef : est ce que cet achat vaut le coup pour les fans de l’époque qui ont religieusement conservé leurs Strange (et Spidey) ? Et bien la réponse est un bon gros OUI ! Déjà, la qualité d’impression est bien meilleure que sur le papier de l’époque, même si les livres ont été très bien conservés.
Ensuite il y a le délicat sujet de la censure : Lug a pas mal charcuté la série, et nous retrouvons ici sa version d’origine avec les dessins d’origine, les planches manquantes et les inédits. Par exemple, il faut savoir que si la rencontre avec l’Hybride (et donc les X-Men) tient en un épisode en version Lug, il y a en fait deux épisodes. Ca donne une idée du degré de charcutage effectué à l’époque, au moins la version présentée dans cet album est la vraie version intégralement intégrale.
Enfin il y a la question de la traduction : Rom a été intégralement retraduite, et de surcroit par Jérémy Manesse qui est un des poids lourds du secteur. Nous avons donc droit à une traduction qui colle davantage à la version originale, et montre notamment un contresens concernant Terminator à l’époque de Lug. Par contre le choix a été fait de traduire les noms des chevaliers de l’espace : c’est pas non plus très grave (ça passe même assez bien), mais c’est un choix curieux vu que c’est un public de nostalgiques qui est attendu pour cette série réclamée à cor et à cri depuis des années (et qui visiblement était au rendez-vous vu la vitesse à laquelle le premier tirage s’est vendu) et ça fait bizarre de prime abord quand on connait la série par cœur.
Côté bonus, outre les couvertures des différents épisodes nous avons droit à des planches originales, des couvertures alternatives et des publicités. Il y a également le courrier des lecteurs de l’époque, que Panini Comics a choisi de ne pas traduire et qui figure donc en anglais dans ces pages.
Un excellent album, qui permet enfin de profiter des aventures du plus grand des chevaliers de l’espace. Vivement la suite !
C’est tout pour aujourd’hui !
Le lundi c’est librairie ! vous donne rendez-vous lundi prochain pour une nouvelle chronique.
Le sommaire de la prochaine chronique sera consacré à un ou plusieurs albums, rendez-vous la semaine prochaine !
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