Le lundi c’est librairie !
Aujourd’hui, nous vous proposons la chronique de 6 albums édités par Panini Comics, Urban Comics et Vestron.
Au programme :
- Loki : Le menteur
- Deadpool tome 2 : A cœurs ouverts
- Dawn of Green Arrow & Black Canary tome 1
- Fluff Fairyland ! tome 1 : Le retour de Boucles gores (en avant-première)
- G.I. JOE, a real American Hero : Maximum Action tome 2 : Ninja Force
- Godzilla : Gangsters & Goliaths
Chaque lundi, nous vous proposons dans notre rubrique Le lundi c’est librairie ! la chronique de titres parus en librairie. Il peut tout aussi bien y avoir des titres très récents ou des avant-premières que des albums sortis moins récemment.
Loki : Le menteur
Contenu : Loki (2023) 1-4, inédits
- Éditeur : Panini Comics
- Collection : 100% Marvel
- Prix : 16.00€
- Date de sortie : 10/04/2024
- Format : Couverture cartonnée, 104 pages
- Auteur(s) : Dan Watters / German Peralta
- EAN : 9791039124041
Loki est un personnage complexe, du moins depuis qu’il a évolué de simple méchant des premières aventures de Thor vers une stature bien plus intéressante et ambivalente. A ce titre, il n’est pas forcément facile de l’employer à bon escient, à moins d’avoir justement saisi toute la complexité qui le définit
Ca tombe bien, Dan Watters semble justement avoir tout compris au personnage ! Plutôt que de montrer un Loki se contentant de faire ses petites combines dans son coin, l’auteur marche dans les pas de ceux qui l’ont précédé pour montrer un Loki rattrapé par ses actions passées et confronté à ses propres contradictions. Le dieu des histoires est aussi insaisissable au niveau de sa personnalité que de son apparence, toujours très fluide, et bien malin celui ou celle qui aura trouvé le fin mot de l’histoire avant qu’il ne nous soit dévoilé à la toute dernière page de l’album.
L’histoire de Loki : le menteur reposant sur la quête de trois morceaux du navire qu’il avait construit, on devine assez aisément comment sera structuré le récit. Mais ce n’est pas parce qu’on connait la couverture d’un livre qu’on en connait le contenu, car les surprises sont nombreuses et comme exprimé plus haut il en reste une de taille pour la toute fin de l’histoire !
On pourra noter avec intérêt que Dan Watters a bâti son récit autour d’un morceau de la mythologie nordique, le navire Naglfar n’ayant pas été inventé pour l’occasion. Et sa nature même a son importance, pas uniquement le fait qu’il s’agisse d’une création de Loki en prévision du Ragnarok.
Cet album est tout simplement passionnant, avec une très bonne utilisation de Loki et de son univers. Il y a quelques traits d’humour particulièrement drôles, ne serait-ce que pour le point de départ de cette épopée, et on ne s’ennuie pas une seule seconde en lisant ce récit particulièrement intéressant.
Côté dessin, German Peralta est tout aussi inspiré que son collègue scénariste et livre un graphisme tout à fait réussi. Les différentes ambiances du récit sont très bien restituées, et les planches sont très agréables à regarder.
Un excellent album, qui met Loki en vedette dans une histoire tout à fait passionnante.
Deadpool tome 2 : A cœurs ouverts
Contenu : Deadpool (2022) 6-10, inédits
- Éditeur : Panini Comics
- Collection : 100% Marvel
- Prix : 19.00€
- Date de sortie : 15/05/2024
- Format : Couverture cartonnée, 144 pages
- Auteur(s) : Alyssa Wong / Luigi Zagaria, Javier Pina
- EAN : 9791039124416
Enfin quand on dit fin, on ne parle que de la série d’Alyssa Wong, il n’est pas question de se débarrasser de Deadpool rassurez-vous ! Mais nous soulignons cette fin pour vous signaler que l’histoire est complète en deux tomes et n’est pas une série au long cours.
Ce point étant éclairci, intéressons-nous à ce que recèle cet album ! Deadpool vit le parfait amour avec Valentine Vuong, dont il a fait la rencontre dans le premier tome, et a même un drôle d’animal de compagnie affublé du nom de Princesse… et on peut dire que la nature de Princesse est pour le moins insolite, vu qu’il s’agit d’un symbiote !
Alyssa Wong orchestre la suite des aventures loufoques de Deadpool, sous l’angle d’une comédie romantique tout aussi barrée que peut l’être Deadpool. En outre, on n’oublie pas que dans le premier tome il était question de tuer le mercenaire à la grande g*** (c’est même comme ça que nos deux tourtereaux se sont rencontrés) et cette intrigue tient sa place dans ce second tome.
Comme dans le premier tome, l’atmosphère est résolument décalée mais sans en faire de trop non plus. La nature même de Deadpool induit forcément des situations tout à fait improbables et des dialogues insolites, mais Alyssa Wong veille à ne pas franchir la ligne qui ferait basculer son récit dans le grand n’importe quoi. On est donc dans un ton léger, avec un humour certain et qui fait mouche, mais tout est maîtrisé.
Ce second tome est tout aussi intéressant que le premier, on s’amuse beaucoup de voir Wade Wilson roucouler ainsi tout en étant un personnage résolument à part. L’action tient une belle place dans cette histoire, servie par une galerie de personnages hauts en couleurs et assez insolites.
Il y a aussi des passages touchants, qui nuancent l’aspect comédie de ce récit pour en faire une histoire qui n’est pas juste une accumulation de bastons et de moments improbables (même s’il y en a beaucoup). L’histoire étant très sympa et tenant en deux tomes, il n’y a pas vraiment de raisons valables de faire l’impasse dessus.
Côté dessin, les planches sont signées de Javier Pina (1 épisode) et Luigi Zagaria (le reste de l’album). Les deux artistes livrent un travail tout à fait soigné, qui restituent bien l’ambiance toute particulière de ce récit.
Un excellent album, qui conclut en beauté la série en cours.
Dawn of Green Arrow & Black Canary tome 1 : Une affaire de famille
Contenu : Green Arrow #1-6 + Birds of Prey #1-6
- Éditeur : Urban Comics
- Collection : DC Infinite
- Prix : 24.00€
- Date de sortie : 29/03/2024
- Format : Couverture cartonnée, 288 pages
- Auteur(s) : Joshua Williamson , Kelly Thompson / Sean Izaakse, Phil Hester, Ande Parks, Trevor Hairsine, Leonardo Romero, Arist Deyn
- EAN : 9791026825265
Deux séries sont au sommaire de cet album, liées par leurs protagonistes principaux : Green Arrow et Birds of Prey.
Green Arrow est en effet généralement un héros assez terre à terre, en tout cas nettement moins cosmique que son complice Green Lantern. Donc le voir embarqué dans une situation qui semble tout à fait hors de sa zone de confort, ça surprend…
Outre l’aventure de Green Arrow, Joshua Williamson traite un autre sujet qui recoupe d’ailleurs pas mal l’aventure en question : la famille. A l’instar de Batman, dont le personnage de Green Arrow est très inspiré, il y a une famille autour de l’archer vert et ses différents membres sont à la fois intéressés par une recherche d’Olliver Queen et par la compréhension d’un phénomène bizarre qui leur arrive.
Cette salve d’épisodes, qui sont plutôt abordables – même s’il manque quelques pièces si on n’a pas lu Dark Crisis on Infinite Earths sans que cela soit bloquant – et intéressants, se lisent vraiment très bien. La narration est fluide, on se laisse bananer par tous les stratagèmes de l’auteur pour nous faire hausser les sourcils tandis qu’il décoche les rebondissements avec la même habileté que Green Arrow en fait de même avec ses flèches.
Côté graphisme, les différents styles à l’œuvre – y compris certains qui convoquent les aventures passées du héros à l’arc vert – sont complémentaires et permettent de profiter d’une prestation de qualité. C’est vraiment soigné, et l’action est très lisible.
Le contexte est donc particulièrement tendue, ne serait-ce que parce que mener une opération de sauvetage dans ces conditions n’est pas une mince affaire. Et aussi, il faut dire que monter une équipe où figurent notamment Big Barda et Harley Quinn ce n’est pas forcément très simple vu qu’elles n’ont pas l’habitude de faire dans la dentelle.
Cette série d’épisodes se lit très bien, Kelly Thompson a déjà prouvé par le passé sa maîtrise des récits choraux mettant en scène une équipe aux membres turbulents et montre une nouvelle fois un savoir faire certain dans ce registre. Il y a des touches d’humour, souvent du fait de Harley Quinn, qui aident à désamorcer la tension ambiante, et une très bonne utilisation du contexte dont le côté explosif n’est pas une simple vue de l’esprit !
Cette seconde partie est donc tout aussi intéressante que la première, et l’ensemble forme donc une lecture particulièrement agréable. On ne voit pas le temps passer tandis que se tournent les pages, et on passe vraiment un très bon moment de lecture.
Le dessin est quant à lui très réussi, avec un style très différent de celui de la série Green Arrow mais ce n’est pas pour autant que c’est moins bien ! L’ambiance est très bien rendue et les moments spectaculaires sont représentés avec justesse.
Un excellent album, où on passe un excellent moment de lecture dans les deux séries qui en composent le sommaire.
Fluff Fairyland ! tome 1 : Le retour de Boucles gores
Contenu : I Hate Fairyland vol.5 #1-5
- Éditeur : Urban Comics
- Collection : Urban Indies
- Prix : 16.00€
- Date de sortie : 07/06/2024
- Format : Couverture cartonnée, 128 pages
- Auteur(s) : Skottie Young / Brett Bean
- EAN : 9791026825982
L’héroïne déjantée du non moins déjanté I hate Fairyland ! revient, toujours sous la plume de Skottie Young qui délaisse par contre le rôle de dessinateur. Mais comment est-ce possible, vu que notre héroïne avait finalement trouvé le moyen de retourner chez elle ? On le découvre assez vite, au cours d’un enchainement d’événements pour le moins improbables.
Nous commençons par découvrir le quotidien compliqué d’une femme que son séjour de trente ans à Fairyland a rendu pour le moins siphonnée, encore plus compliqué que ne le laissait entrevoir la fin de ses aventures. Puis assez vite, on découvre qu’elle pourrait très bien retourner dans ce royaume « enchanté » dont elle a mis si longtemps à s’échapper afin de sauver un enfant qui s’y est retrouvé perdu lui aussi…
… sauf que rien ne sera facile, y compris l’arrivée de Gertrude en compagnie d’un nouveau partenaire tout à fait improbable. Les rebondissements s’enchainent, tous plus farfelus les uns que les autres, et le vocabulaire de notre anti-héroïne zinzin reste tout à fait étrange (alors que rien ne l’y contraint, c’est dire si elle a un sacré pet au casque). Et bien entendu, vu que la tornade aux cheveux verts ne s’est absolument pas calmée, la violence est omniprésente dans chacun de ses actes ainsi que le mauvais goût !
I hate Fairyland ! avait créé l’événement de par son ton particulièrement acide et le soin maniaque apporté à démonter bien comme il faut les contes de fées en mettant en scène une héroïne loufoque et ultra violente prompte à massacrer tout le monde pour rentrer chez elle. Fluff Fairyland ! reprend de son côté la folie de la série pour plonger Gertrude dans un nouveau déferlement d’aventures complètement barrées mais…
… c’est tout de même un cran en-dessous de la série originale. Un petit cran, mais un cran quand même. Pourtant on rit beaucoup devant les aventures complètement délirantes de Gertrude qui ne s’est absolument pas calmée et les situations sont toutes plus improbables les unes que les autres mais il manque un petit quelque chose indéfinissable qui rendait la série originale tout à fait géniale.
Ca reste toutefois très bon, et encore une fois on rit beaucoup, et si vous avez aimé I hate Fairyland ! vous pouvez donner sa chance à cette suite tout aussi improbable car c’est tout de même très loin d’être mauvais.
Comme précisé plus haut, ce n’est pas Skottie Young qui assure le graphisme mais Brett Bean. Ce dernier a tout à fait capturé la folie de l’histoire pour livrer un graphisme à la hauteur des délires du scénariste et avec une ultra-violence très gore qui est atténuée par son style cartoony. C’est très soigné, mais là aussi c’est un cran en-dessous de la série originale.
Un très bon album, dont l’histoire délirante est très drôle tout en n’égalant pas la série originale.
G.I. JOE, a real American Hero : Maximum Action tome 2 : Ninja Force
- Éditeur : Vestron
- Prix : 17.95€
- Date de sortie : 23/02/2024
- Format : Couverture souple, 112 pages
- Auteur(s) : Lamy Hama / Andrew Wildman, Rurik Tyler
- EAN : 9782383730477
Car qui dit Ninja Force dit Snake Eyes et Storm Shadow, deux personnages particulièrement emblématiques de l’univers des GI Joe. On se réjouit donc de trouver le duo de choc, bien entendu en compagnie d’autres personnages vu que la Ninja Force n’est pas qu’un duo et le tout dans une aventure où Larry Hama met en scène une situation qui tient du cauchemar pour les fans des héros sans frontières.
En effet, voilà qu’à la suite de la prise de contrôle de nos Ninja préférés par un de leurs ennemis, ce dernier a obtenu l’emplacement de la base secrète de GI Joe – Le PIT – et l’a donnée à Cobra qui orchestre dans la foulée une opération de grande ampleur pour l’envahir. Dans le même temps, Firefly – car c’est lui – compte là dessus pour prendre le contrôle du QG de Cobra.
Comme dans le premier tome de GI Joe Maximum action, l’étiquette correspond au produit : il y a en effet une dose phénoménale d’action dans ces pages, ça pète de partout et ça se bagarre à chaque coin de case. L’action est séparée en deux pôles, du moins au début : d’un côté la défense du PIT, de l’autre la bataille contre Firefly menée par des personnages qui ne sont pas aussi dociles que prévu.
La chose qui est sûre, c’est qu’on ne s’ennuie pas ! Ca bouge beaucoup, avec une tonne de personnages et tout l’attirail qui va avec. Même sans connaitre par cœur tout l’univers des GI Joe, on arrive à s’y retrouver et en plus nous avons droit à une introduction de l’éditeur qui nous donne des billes pour que notre lecture se passe au mieux.
Ce second tome est intéressant, ce n’est pas forcément l’histoire de l’année – même à l’époque – mais la promesse de divertissement un rien bourrin est tenue. Nous avons droit à une profusion de scènes d’action mettant en scène une tripotée de personnages, ça tire et ça castagne de partout… Bref du GI Joe classique mais toujours efficace.
Que vous soyez fan nostalgique des GI Joe ou simplement à la recherche d’une histoire divertissante, ce second tome de GI Joe Maximum action risque bien de vous faire passer un bon moment en compagnie des héros sans frontière.
Côté dessin, le style est assez daté mais sans être vieillot et a en plus une patine d’époque qui n’est pas vilaine. L’action est lisible en plus d’être omniprésente, et les planches se lisent avec plaisir.
Un très bon album, qui remplit très bien son office de divertissement.
Godzilla : Gangsters & Goliaths
- Éditeur : Vestron
- Prix : 17.95€
- Date de sortie : 26/01/2024
- Format : Couverture souple, 128 pages
- Auteur(s) : John Layman / Alberto Ponticelli
- EAN : 9782383730699
John Layman répond à cette question, en nous racontant l’histoire du policier japonais Makoto Sato, à qui le syndicat du crime avait offert un aller simple pour l’Ile aux monstres. D’une histoire qui pourrait être banale de policier intègre luttant contre le crime organisé et la corruption qu’il installe au sein de la police, l’auteur a au contraire bâti une histoire où le surnaturel occupe une place prépondérante.
Nous resterons évasifs sur ce qui se passe précisément, mais il s’avère que Makoto Sato trouve des alliés pour le moins surprenants pour mener sa lutte contre le crime et se venger des agissements du parrain mafieux qu’il essaie de faire tomber. Sauf que bien entendu, l’enfer étant comme chacun sait pavé des meilleures intentions tout ceci finit par méchamment capoter l’histoire prend un tour à la fois inattendu et finalement un peu prévisible.
Ce qui caractérise particulièrement cette histoire, c’est le mélange des ambiances : c’est à la fois une histoire d’un policier intègre face au crime et à la corruption, mais aussi une histoire de monstres. Et le terme « goliaths » du titre n’est pas du tout usurpé vu que les monstres en questions ont un gabarit tout à fait respectable.
Et Godzilla dans tout ceci ? Et bien en fait le plus connu des monstres occupe à la fois une place importante dans le récit sans pour autant en être l’élément central. Une place paradoxale, mais qui trouve une justification tout à fait logique dans l’enchaînement des événements de ce récit.
Cet album est très intéressant, avec un rythme bien dosé ménageant une montée en puissance des enjeux au fur et à mesure de l’avancée du récit. Le concept est solide et fonctionne bien, et la fin est tout à fait satisfaisante. Il est à noté que les codes de la société japonaise sont tout à fait respectés, avec une place non négligeable accordée à l’honneur.
Même si vous n’êtes pas un super fan des histoires de gros monstres qui se mettent des grosses peignées le dosage des différentes composantes de l’histoire est suffisamment équilibré pour vous intéresser. Cet album est une bonne histoire d’action, et sa lecture est agréable.
Le graphisme est de son côté signé par Alberto Ponticelli qui signe des planches particulièrement réussies. L’artiste est tout aussi à l’aise dans le gigantisme qu’à l’échelle des humains, et livre donc des scènes spectaculaires tout aussi réussies que les scènes reposant plus simplement sur les codes des histoires policières.
Un excellent album, dont l’idée de départ est originale et très bien exploitée.
C’est tout pour aujourd’hui !
Le lundi c’est librairie ! vous donne rendez-vous lundi prochain pour une nouvelle chronique.
Le sommaire de la prochaine chronique sera consacré à un ou plusieurs albums, rendez-vous la semaine prochaine !
Consulter nos autres chroniques de la rubrique Le lundi c’est librairie !
Watchtower Comics est un site autofinancé et indépendant, qui vous offre depuis 2006 des contenus quotidiens sans publicité et des services gratuits.
Tout ceci coûte cher et nous avons besoin d'aide pour poursuivre notre activité.
Vous appréciez notre travail et vous voulez nous soutenir ? Faites un don sur notre page Tipeee !
Derniers commentaires