Le lundi c’est librairie !
Aujourd’hui, nous vous proposons la chronique de trois albums édités par Urban Comics.
Au programme :
- Public Domain tome 1
- Jurassic League
- The Scumbag tome 3
Chaque lundi, nous vous proposons dans notre rubrique Le lundi c’est librairie ! la chronique de titres parus en librairie. Il peut tout aussi bien y avoir des titres très récents ou des avant-premières que des albums sortis moins récemment.
Public Domain tome 1
Contenu : Public Domain vol.1 (#1-5)
- Éditeur : Urban Comics
- Collection : Urban Indies
- Prix : 10.00€
- Date de sortie : 07/04/2023
- Format : Couverture cartonnée, 128 pages
- Auteur(s) : Chip Zdarsky
- EAN : 9791026824008
La rétribution des auteurs de comics est un sujet qui fâche… et le sujet d’une très bonne histoire qui débute avec ce premier album !
Public Domain raconte l’histoire de Syd Dallas, légendaire auteur de comics qui ne touche cependant pas un cent tandis que sa création la plus célèbre rapporte des sommes colossales à son éditeur à travers les comics et adaptations… Ca vous rappelle quelque chose ? C’est normal !
Chip Zdarsky prend en effet à bras le corps un sujet difficile, en tirant à boulets rouges à travers un filtre si fin qu’il en est dérisoire contre les éditeurs qui n’ont pas hésité à ne pas rétribuer leurs auteurs et artistes tout en se faisant des parties génitales en platine sur leur dos. Difficile en effet en lisant Public Domain de ne pas penser à Jack Kirby, Steve Ditko ou encore Bill Finger !
Mais ce n’est pas tout, car nous ne sommes pas vraiment dans une histoire de combat juridique à grands coups d’avocats et de jurisprudence. Public Domain est à la fois une histoire de famille qui s’attache particulièrement à ses personnages à travers les relations complexes entre Syd et ses deux fils mais aussi un récit qui s’adresse tout particulièrement aux amoureux des comics en dehors de toute considération commerciale. Nous n’en dirons pas plus pour le pas griller le twist très surprenant de ce premier album, qui définit parfaitement les intentions de l’auteur, mais en tout cas c’est bien trouvé et on se prend à rêver à un monde où ça se produirait pour de vrai.
Posant les bases de l’histoire, le premier tome de Public Domain est tout simplement passionnant. L’écriture est maîtrisée avec une narration d’une grande efficacité et un grand soin apporté à la caractérisation des personnages. On se prend très vite au jeu et les pages s’enchaînent tandis que le temps disparait le temps de leur lecture. Ce premier tome est un gros coup de cœur, et à ce prix là vraiment ça ne vaut pas le coup de s’en priver !
Graphiquement, nous sommes également gâtés. Chip Zdarsky assure en effet également le dessin de son histoire, et son style très fluide est à la fois très agréable à l’œil et d’une grande efficacité pour raconter l’histoire. Encore une bonne raison de se jeter sur cet album !
Un excellent album, qui offre un très bon moment de lecture et donne furieusement envie d’en lire davantage !
Jurassic League
Contenu : The Jurassic League #1-6
- Éditeur : Urban Comics
- Collection : DC Deluxe
- Prix : 17.00€
- Date de sortie : 05/05/2023
- Format : Couverture cartonnée, 144 pages
- Auteur(s) : Juan Gedeon, Daniel Warren Johnson / Juan Gedeon, Rafa Garres, Jon Mikel
- EAN : 9791026818229
Vous aimez les dinosaures ? Vous aimez les super-héros ? Et si on mélangeait les deux ? Chiche ?
C’est le défi insensé que relèvent Juan Gedeon et Daniel Warren Johnson avec Jurassic League, en mettant en scène des animaux préhistoriques qui sont des versions revisitées des super-héros DC de la Justice League. On retrouve donc Batman, Superman, Wonder Woman, Flash, Green Lantern et Aquaman sous des formes inattendues mais aussi leurs ennemis !
Ce n’est pas forcément original de proposer un récit mettant en scène des animaux anthropomorphes, mais revisiter ainsi des personnages bien connus de DC comics à travers des animaux préhistoriques ça par contre c’est quelque chose qu’on ne lit pas tous les jours… Sur le côté original, on ne peut vraiment pas dire que l’étiquette ne correspond pas au produit !
Mais ce n’est pas parce que le contexte est original que l’histoire n’est pas maîtrisée, au contraire même… Les auteurs ont pris soin de repartir du cœur même du concept de chaque personnage – héros comme vilain – pour ensuite intégrer les concepts en question dans le contexte préhistorique qui est la marque de Jurassic League. Les lecteurs retrouveront donc sans surprise les fondamentaux de chaque personnage, et le fusion entre les deux mondes fonctionne à merveille.
On se retrouve donc gratifiés d’une histoire très bien pensée et riche en rebondissements, qui arrive à mêler l’introduction de chaque personnage et la progression de l’intrigue sans que cela ne fasse bâclé ni artificiel. Les partis pris scénaristiques sont tout à fait censés, et cette histoire très intéressante fonctionne à merveille. L’action est bien présente, avec des combats forcément spectaculaires vu les personnages en présence, mais l’émotion n’est jamais absente et contrebalance ainsi l’action pour que cela ne soit pas trop bourrin (mais ça l’est un peu tout de même, juste ce qu’il faut).
Même si c’est un tant soit peu barré comme concept, Jurassic League fait partie de ces bonnes surprises dont on n’attend pas forcément grand chose mais qui savent récompenser la curiosité de ceux qui tentent l’aventure. Comme c’est un peu spécial on ne peut que recommander un feuilletage pré-achat avant d’inviter cette histoire insolite sur vos étagères, mais en tout cas l’histoire vaut le détour et séduira les lecteurs amateurs de relecture insolite des aventures de leurs héros favoris.
Côté dessin, ce sont Juan Gedeon, Rafa Garres et Jon Mikel qui tiennent les crayons et le résultat est un peu inégal. Si on retrouve ici un graphisme très « indé » et une représentation sommes toutes soignée du contexte de la préhistoire, les dessins ne sont pas forcément au niveau de l’histoire et le niveau est très fluctuant d’une partie à l’autre du récit. C’est dommage que Daniel Warren Johnson n’ait pas signé le dessin !
Un très bon album, qui offre un divertissement tout à fait original et agréable à lire malgré un graphisme qui aurait gagné à être plus soigné.
The Scumbag tome 3
Contenu : The Scumbag #11-14
- Éditeur : Urban Comics
- Collection : Urban Indies
- Prix : 16.00€
- Date de sortie : 05/05/2023
- Format : Couverture cartonnée, 120 pages
- Auteur(s) : Rick Remember / Roland Boschi
- EAN : 9791026828426
Après un premier tome détonnant et un second tome un bon cran en-dessous, voici donc venu le temps de la fin des aventures d’Ernie Ray Valentine.
Rick Remender nous raconte donc la fin de son histoire sur son affreux jojo qui doit cumuler la plupart des tares qu’on peut trouver dans un être humain tout en étant la personne la plus puissante du monde… Une personne éminemment recommandable en somme !
Nous voici donc repartis dans une nouvelle dose d’aventures complètement barrées, où l’auteur semble fort affairé à taper sur tout et tout le monde sans oublier qui ou quoi que ce soit. Et le moins qu’on puisse dire c’est qu’il ne fait pas dans la finesse ! Comme dans le second tome, les curseurs sont tous poussés à fond dans l’outrance, mais si c’était un point de déception dans le tome précédent ce n’est plus aussi gênant dans celui-ci.
Peut être que l’on s’habitue, peut être que l’explication de tout ceci achève de redonner un semblant de cohérence à ce qui semblait être un délire sans queue ni tête… en tout cas quand on referme l’album on peut se dire que finalement il y a du sens dans ce que l’on a lu… En tout cas un peu !
Ce troisième et dernier tome de The Scumbag est donc un nouveau concentré de n’importe quoi graveleux avec une dose plus que généreuse de situations particulièrement scabreuses, Rick Remender donnant l’impression de s’être bien défoulé avec les aventures d’Ernie Ray Valentine. Il y a des passages très drôles, même si on n’est pas non plus dans l’histoire du siècle.
Le niveau du premier tome n’est une fois de plus pas atteint, mais l’album est meilleur que son prédécesseur et termine l’histoire sur une note finalement pas si négative en terme de qualité (pour le reste, ça se discute). C’est vraiment barré et très très spécial, cela ne plaira pas forcément à tout le monde et c’est nettement moins maîtrisé que les délires d’autres auteurs mais c’est une lecture sympa.
Sur le plan graphique, Roland Boschi signe des planches tout aussi décalées que le scénario et donne vie de façon tout à fait convaincante à ce gros délire. Le côté déjanté est en effet parfaitement représenté, et l’artiste ne s’interdit pas grand chose côté outrances.
Un très bon album, qui relève le niveau et termine cette histoire bizarre dans un ultime sursaut de délire insolent.
C’est tout pour aujourd’hui !
Le lundi c’est librairie ! vous donne rendez-vous lundi prochain pour une nouvelle chronique.
Le sommaire de la prochaine chronique sera consacré à un ou plusieurs albums, rendez-vous lundi prochain !
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