Le lundi c’est librairie !
Aujourd’hui, nous vous proposons la chronique de trois albums édités par Delcourt Comics.
Au programme :
- Not all robots
- Radiant black tome 2
- BRZRKR tome 1 (en avant-première)
Chaque lundi, nous vous proposons dans notre rubrique Le lundi c’est librairie ! la chronique de titres parus en librairie. Il peut tout aussi bien y avoir des titres très récents ou des avant-premières que des albums sortis moins récemment.
Not all robots
Contenu : Not all robots volume 1 / #1 à #5
- Éditeur : Delcourt Comics
- Collection : Contrebande
- Prix : 16.95€
- Date de sortie : 01/02/2023
- Format : Couverture cartonnée, 120 pages
- Auteur(s) : Mark Russel / Mike Deodato Jr
- EAN : 9782413047926
En 2056, la société a beaucoup changé du fait de la grande évolution des rapports entre humains et robots.
Mark Russell nous dresse le portrait d’une humanité devenue dépendante des robots : ce sont en effet ces derniers qui occupent le marché du travail et font vivre les familles avec leur salaire. L’idée ne manque pas d’audace, élargissant le cadre du cliché d’antan où c’était « l’homme qui ramenait l’argent du ménage » à l’image d’une famille entière dépendant du robot prenant le rôle du chef de famille.
L’auteur traite ici plusieurs thématiques : l’humanité sous la coupe de ses créations, le malaise vécu par ceux qui ont perdu leur emploi au profit des machines et au sein même de ces dernières la peur de l’obsolescence accompagnée d’une absence de connexion affective avec les familles qu’elles font vivre. Cela donne une histoire riche, exploitant parfaitement ces différentes thématiques dans une atmosphère très sombre.
Not all robots, c’est un peu la face B de Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? (le roman de Phillip K. Dick qui a inspiré Blade runner) : on y retrouve en effet le même genre d’ambiance marquée par un certain désespoir et des angoisses vécues à la fois par les humains et les machines, mais cette fois ce sont ces dernières qui ont le pouvoir même si leur remplacement est aux mains d’un comité humain.
L’idée de départ est excellente, et elle est traitée avec beaucoup d’efficacité. Il est par ailleurs intéressant de voir les robots développer eux aussi des travers très humains, ce qui montre qu’ils ont bel et bien été conçus à l’image des humains. Not all robots soulève pas mal de questions qui trotteront dans la tête du lecteur une fois la lecture terminée, et ceci est particulièrement intéressant à une époque où pas mal de monde se fait des nœuds au cerveau avec les intelligences artificielles à la mode.
Passionnant d’un bout à l’autre, Not all robots est une très bonne lecture que l’on s’intéresse ou pas à la robotique. Le propos est pertinent, la narration est impeccable et l’album mérite vraiment le détour.
Côté dessin, Mike Deodato Jr signe des planches superbement réalisées. Les visages des personnages humains sont très réussis, et le défi de rendre expressifs des robots est parfaitement relevé.
Un excellent album, qui soulève des questions intéressantes sur un avenir pas si lointain.
Radiant Black tome 2
La première vague de forces cosmiques arrive sur Terre, avec comme seul objectif de récupérer le Radiant. Elles débarquent à Chicago, et seul RADIANT BLACK se dresse sur leur chemin, aidé de quelques nouveaux alliés inattendus. Par ailleurs, la ville de Lockport se remet des attaques récentes - mais si ses habitants ne veulent plus d'un super-héros, est-ce à dire qu'il doive déjà raccrocher son costume?
Contenu : Radiant black Vol.2, #7 à #12
- Éditeur : Delcourt Comics
- Collection : Contrebande
- Prix : 15.95€
- Date de sortie : 15/02/2023
- Format : Couverture cartonnée, 176 pages
- Auteur(s) : Kyle Higgins, Joe Clark / Marcelo Costa, Eduardo Ferigato, French Carlomagno
- EAN : 9782413045830
Après un premier album qui avait été une très bonne surprise, il est temps de se pencher sur la suite de Radiant Black.
Kyle Higgins et Joe Clark (qui prend la relève pour les deux derniers épisodes de l’album) nous en disent davantage sur le cadre de toute cette histoire après une fin pour le moins cryptique dans le tome précédent. Nous découvrons donc ce qu’il en est à propos d’autres porteurs du Radiant, et surtout sur un mystérieux adversaire qui semble vraiment bien remonté.
Ce second tome est riche en action, avec des scènes spectaculaires dues aux étranges pouvoirs des personnages et le cadre de leurs exploits. Il y a toujours cet aspect initiatique avec un personnage principal qui apprend à maîtriser ses étranges pouvoirs, tout en faisant la connaissance d’autres détenteurs de cette puissance insolite.
Il y a également une partie particulièrement bien faite, où il est fortement question de Nathan qui est le détenteur original du Radiant que possède Marshall. L’épisode est à la fois touchant et très impressionnant du fait du cadre complètement hors norme où il se déroule. C’est même d’ailleurs probablement la meilleure partie de l’album !
A noter que comme dans le premier tome, nous avons droit à un flashback pour nous expliquer le passé d’autres personnages détenant les pouvoirs du Radiant. C’est très bien ficelé, tout à fait dans l’air du temps et cela permet d’approfondir quelque peu les personnages qui ont été jetés un peu brutalement dans l’histoire.
Si le premier tome de Radiant Black était un excellent album de bout en bout, c’est moins vrai pour ce second volet qui est un petit cran en-dessous. L’histoire tend en effet à se disperser et au final on ne sait pas trop où tout ceci va nous mener, l’histoire oscillant entre un concept ambitieux et une histoire plus banale de super-héros ayant eu leurs pouvoirs par hasard. Cela reste en tout cas une lecture très agréable, il y a juste ce sentiment un peu frustrant que les promesses du premier tome ne sont pas forcément tenues.
Côté graphisme, on reste sur du haut niveau : les différents artistes à l’œuvre sur ce second tome livrent des planches très joliment réalisées et superbement colorisées, qui restituent à merveille l’ambiance de la série. Le côté très étrange des scènes dans un endroit lointain est par ailleurs très bien représenté.
Côté bonus, une galerie d’illustrations et un lexique du langage qui est employé dans ces pages complètent le sommaire de l’album.
Un très bon album, un petit cran en-dessous du premier mais très plaisant à lire.
BRZRKR tome 1
Contenu : BRZRKR volume 1 / #1-#4
- Éditeur : Delcourt Comics
- Collection : Contrebande
- Prix : 16.95€
- Date de sortie : 15/03/2023
- Format : Couverture cartonnée, 144 pages
- Auteur(s) : Matt Kindt, Keanu Reeves / Ron Garney
- EAN : 9782413045144
Après avoir été annoncé par les Editions Delcourt en 2021, voici donc le premier album de BRZRKR.
En plus d’avoir un titre sans voyelles, BRZRKR est une histoire dont les co-scénaristes sont Keanu Reeves et Matt Kindt. Si Keanu Reeves est l’acteur le plus gentil du monde du cinéma, le personnage principal auquel il prête ses traits ne l’est pas du tout !
Le premier tome de BRZRKR pose les bases de l’univers de la série : B. est un guerrier immortel mi-homme mi-dieu qui accomplit pour l’armée américaine des missions suicide tout en souhaitant en savoir plus sur ses propres origines et trouver un moyen de mettre un terme à sa vie éternelle. L’armée américaine tire bien entendu un certain profit de ce personnage pour le moins insolite.
L’histoire commence assez brutalement, en immergeant directement le lecteur dans une mission où il pourra prendre la mesure de la sauvagerie de B. et son efficacité. Puis au fur et à mesure on en apprend davantage sur lui et ses origines, tout en le voyant accomplir ses missions.
Le concept est bien trouvé, encore que cela puisse faire un peu penser à un personnage de chez Valiant, et est très bien exploité dans ce premier tome. Le terme « berzerk » étant synonyme de folie furieuse, voir B. se déchainer l’illustre très bien. Il y a également une couche de mystère qui se dissipe peu à peu, mais on sent bien qu’il reste des choses à découvrir.
Ce premier tome est une bonne surprise, le duo de co-scénaristes ayant bien travaillé sa copie. On ne s’ennuie pas en lisant cet album, et cela donne envie d’en lire davantage ce qui est plutôt bon signe !
Pour la partie graphique, c’est Ron Garney qui officie et livre une prestation très soignée. Les scènes d’action rendent en effet parfaitement toute la sauvagerie du personnage principal, et on reconnait parfaitement les traits de Keanu Reeves (qui est beaucoup moins gentil ici). Par contre, c’est vraiment très gore : on peut comprendre la nécessité de restituer le climat de violence associé à l’histoire, mais il n’y avait probablement besoin d’être aussi démonstratif dans le crado et ça fait même assez gratuit parfois.
Côté bonus, nous avons droit à un contenu original : le premier épisode de l’album commenté par Keanu Reeves et Matt Kindt. Cela permet pour chaque planche d’avoir la vision des deux co-scénaristes par rapport à ce que nous venons de lire, un peu comme un commentaire audio sur un film, et c’est intéressant.
Un très bon album, où le concept est très bien exploité. Par contre, ça aurait bien de se calmer un peu sur le gore…
C’est tout pour aujourd’hui !
Le lundi c’est librairie ! vous donne rendez-vous lundi prochain pour une nouvelle chronique.
Le sommaire de la prochaine chronique sera consacré à un ou plusieurs albums, rendez-vous lundi prochain !
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