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Le lundi c’est librairie ! #415

Le lundi c'est librairie !


Le lundi c’est librairie ! Au programme aujourd’hui : Alpha Flight Omnibus (Marvel Comics / VO).

Alpha Flight Omnibus
Alpha Flight Omnibus - Février 2017

Marvel Comics

1248 pages – 80 à 100€
Février 2017 – Cartonné

John Byrne / Collectif

Le légendaire auteur et artiste John Byrne propulse une de ses plus grandes créations vers la gloire ! Après avoir pris son essor dans les pages de X-Men, l’équipe de super-héros du Canada Alpha Flight prend de l’ampleur au sein de l’univers Marvel avant d’avoir sa propre série signée John Byrne ! Guardian, Shaman, Snowbird (Harfang), Sasquatch, Aurora, Northstar (Vega), Puck et Marrina (Marina) combattent pour protéger le Canada de l’injustice et des forces du mal – le Maître du monde, l’alchimiste dément Diablo et les terrifiantes Bêtes ! Mais ils connaîtront leur plus grande défaite face à Omega Flight. Un Alphan périra… mais l’équipe peut-elle se relever et combattre à nouveau ? Contenu : X-MEN (1963) 109, 120-121, 139-140; INCREDIBLE HULK ANNUAL 8; MACHINE MAN (1978) 18; MARVEL TWO-IN-ONE (1974) 83-84; INCREDIBLE HULK (1968) 272, 313; ALPHA FLIGHT (1983) 1-29; X-MEN AND ALPHA FLIGHT (1985) 1-2; X-MEN/ALPHA FLIGHT (1998) 1-2; EXTRAITS DE MARVEL TEAM-UP ANNUAL 7

Après une première réédition sous forme de TPB, Alpha Flight (La Division Alpha en VF) a été publiée sous forme d’un imposant omnibus qui regroupe non seulement les épisodes de la série de John Byrne mais aussi tout ce qui a été publié sur les super-héros canadiens jusqu’au passage de relai avec Bill Mantlo.

L’omnibus montre donc les épisodes de la série X-Men où la super-équipe fait  son apparition, puis d’autres épisodes où les personnages se retrouvent face à des personnages de l’univers Marvel comme la Chose ou encore Machine Man. Il est particulièrement intéressant de voir rassemblés au même endroit tous ces épisodes, auxquels il est fait allusion dans la série Alpha Flight.

Puis c’est au tour de la série régulière signée John Byrne de se voir déclinée dans cet omnibus, avec juste un intermède sous forme d’annual et la fameuse rencontre entre les X-Men et Alpha flight face à Loki. On retrouve donc tous les épisodes, ainsi que les compléments racontant les origines de chaque membre du super groupe canadien. Cette relecture permet de voir d’emblée les forces et faiblesses de la série Alpha Flight. Certes, il y a des très bonnes idées et des choses originales dans ces récits qui flirtent avec la science-fiction et l’horreur suivant les épisodes, mais on se rend compte assez vite que les personnages n’ont que peu d’épaisseur.

De l’aveu même de John Byrne, le groupe Alpha Flight n’était à l’origine qu’une collection de personnages qui devaient « survivre à un combat avec les X-Men ». Donc passé leur côté super-héroïque, les Alphans étaient comme un groupe de silhouettes en carton derrière lesquels se cachait un certain vide. L’auteur, déjà pas forcément emballé à l’idée de faire une série avec ces personnages dont il ne savait pas quoi faire, essaie tant bien que mal d’y remédier et y réussit dans une certaine mesure. Mais il est clair qu’on ne lit pas Alpha Flight comme les autres séries Marvel mettant en avant le personnage derrière le masque vu que dans ce cas…il n’y avait pas grand chose. En plus, l’équipe est le plus souvent dispersée et on lit plutôt les aventures de tel ou tel membre d’Alpha flight.

On pourra tout de même apprécier des scènes d’action particulièrement efficaces, un univers sommes toutes original, des sujets renouvelés d’un épisode à l’autre et des thématiques fortes comme tout ce qui a trait au travail de deuil. Cela contribue à faire d’Alpha flight version John Byrne une série qui fonctionne malgré ses défauts.

Une surprise de taille dans ces épisodes attend en tout cas les lecteurs de l’époque de Strange : la censure exercée par l’éditeur ne s’était en effet pas cantonnée aux dessins. Un épisode a en effet été complètement charcuté par l’éditeur français, sa plus grande partie étant de fait inédite tandis que d’autres morceaux ont été ventilés de façon à reconstituer un épisode avec plus ou moins de bonheur. Sur certains épisodes il y a aussi des cases, voire des pages qui ont sauté : il y a des moments où c’est compréhensible, d’autres nettement moins. Si vous avez trouvé que certains épisodes étaient curieusement écrits ou faisaient référence à des choses non racontées (comme le passé de Vega), tout s’explique une fois qu’on a toute l’histoire !

Après les épisodes de John Byrne, nous avons droit à des épisodes de Hulk qui expliquent davantage ce qui s’est passé lors du passage de relai avec Bill Mantlo (pour mémoire : Byrne et Mantlo avaient échangé leurs séries). C’est très intéressant, car cela donne vraiment toutes les cartes pour comprendre ce qui s’est passé. En outre, l’épisode « charnière » de Bill Mantlo est également présent, et lui aussi a été totalement charcuté par Lug pour des raisons vraiment obscures. Moi qui trouvait à l’époque que ça n’avait ni queue ni tête, je comprends mieux maintenant la situation vu qu’il en manquait les trois quarts !

Enfin pour conclure, un épisode de 1998 raconte une rencontre entre les X-Men et Alpha flight sous forme de retcon qui est plutôt intéressante et fait office d’une bonne conclusion pour cette collection d’épisodes.

La question qui se pose maintenant est la suivante : en dehors de son côté madeleine de Proust pour les lecteurs des années Lug, est ce que cet imposant album vaut le coup ? J’ai envie de répondre par l’affirmative. Certes, il a une valeur ajoutée encore plus marquée pour les lecteurs de Strange vu qu’il permet non seulement de répondre à des questions non élucidées à l’époque à cause de la censure omniprésente mais aussi de profiter des épisodes originaux, de surcroît avec un texte qui n’est pas affadi par des traductions parfois discutables (même s’il est amusant de constater que les personnages censés parler français le font d’une façon montrant que les auteurs – sauf Chris Claremont – n’ont aucune idée de comment le faire correctement).

Mais cet omnibus est aussi intéressant en mettant en scène des personnages qui sortent du moule des autres héros Marvel, malgré leur manque d’épaisseur. C’est du super-héros efficace, avec des intrigues qui tiennent la route et pas mal d’action. Si vous aimez les super-héros des années 1980 et le travail de John Byrne – un cran en dessous de Fantastic Four mais toutefois très bon – il est clair que cette lecture vous plaira. En outre on peut y trouver un exercice de style particulièrement malin lors de l’épisode où John Byrne parvient à se payer la tête de Jim Shooter avec une absence quasi totale de dessins ! (je vous recommande d’ailleurs un très bon article de Comics Oddities sur le sujet).

Du côté du dessin, la qualité est au rendez-vous également. Les différents artistes à l’oeuvre sur les titres annexes livrent un très joli travail, même si certains dessins sont un peu en dessous dans un ou deux épisodes. Quant à la partie signée John Byrne, elle est très réussie : on retrouve certes une partie des tics et astuces habituels de l’artiste, mais on est vraiment dans une période où sa créativité est à un très haut niveau. Le design des adversaires des Alphans est souvent très réussi, l’artiste ne se contentant pas de faire des personnages génériques pour les confronter à sa super-équipe.

En témoignent des représentations graphiques très efficaces, comme dans l’épisode dans le monde des Bêtes, mais aussi des paysages soignés et des visages très bien dessinés : nous ne sommes pas encore à une période de sa carrière où les visages de ses personnages ont tendance à ressembler à un nombre limités d’archétypes. Les ambiances de ces récits flirtent allègrement avec l’horreur suivant les épisodes, avec des passages qui surprennent pour du mainstream de cette époque. Les lecteurs de La Division Alpha dans Strange pourront ainsi apprécier de découvrir des dessins non censurés, constatant ainsi que Lug n’y a pas été de main morte sur la gomme !

Côté bonus, c’est plus spartiate avec principalement une longue interview d’époque de John Byrne où il présente son super-groupe. D’ailleurs une grande partie de cette interview avait été publiée par Lug pour lancer la série.

Un excellent album, qui offre au lecteur une bonne collection de récits intéressants


C’est tout pour aujourd’hui !

mdata

Franck – Fondateur et rédacteur en chef de Watchtower Comics. Tombé dans la marmite des comics quand il était petit, et n’a aucune intention d’en sortir. Lecteur éclectique : Marvel, DC, indé… Kryptonite : Les figurines de Baby Groot

2 pensées sur “Le lundi c’est librairie ! #415

  1. awwww Merci pour la référence, chez ami.
    Et quelles que soient les faiblesses ou le manque de motivation de Byrne, ces points font aussi tout le sel, le ton unique de la série.

    1. Mais je t’en prie, c’est normal 🙂

      C’est clair que tout ceci donne à la série une ambiance qui détonnait par rapport aux autres ! En plus je trouve que c’était largement plus sombre/sérieux/mature que la majorité de ce qui sortait chez Marvel à l’époque (hors DD bien sûr), dans Strange ça se sentait bien !

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