Après avoir amorcé un virage du côté des albums X-Men la semaine dernière, nous allons parler du numéro suivant de la série.
Adieu Tornade a été édité en septembre 1987 par Lug et contient des histoires complètes signées Chris Claremont, Barry Windsor-Smith et John Romita Jr.
Septembre 1987…en voici un album que je n’ai pas aimé à l’époque ! Je n’aimais pas du tout le style de Barry Windsor-Smith (sauf pour Machine Man), la romance entre Forge et Tornade m’intéressait peu et la partie avec les Spectres m’avait laissé plus que perplexe (pour moi un Spectre c’était un chamallow blanc sur pattes, pas une grosse bestiole rouge suceuse de cerveaux). Bref, même si je reconnais avec le temps que mon jugement de l’époque était sévère, je me souviens avoir été déçu par cet album, mon intérêt pour les X-Men allant en décroissant à cette période. Il m’a fallu plusieurs relectures bien des années plus tard pour apprendre à apprécier ce récit, et avoir au passage une furieuse envie d’aller enguirlander mon moi plus jeune pour son manque de discernement… 😉
Adieu Tornade – première partie : Mort vivante (Claremont / Windsor-Smith)
Dans un épisode précédent des X-Men (publié dans Spécial Strange), Chris Claremont avait fait perdre ses pouvoirs à Tornade au moyen d’un appareil inventé par le mystérieux Forge. Dans ce récit très intéressant, l’auteur nous montre comment la perte de ses pouvoirs a gravement affecté celle qui fut si souvent vue comme une déesse élémentale. C’est avec beaucoup de justesse que Chris Claremont nous dépeint une Ororo brisée mais dont la volonté est toujours présente. C’est également l’occasion de connaitre un peu mieux le personnage de Forge, même s’il reste des zones d’ombres sur son passé qui seront éclaircies (tragiquement) bien plus tard.
Du côté du graphisme, le style inimitable de Barry Windsor-Smith tranche avec ce qu’on a l’habitude de voir pour illustrer les X-Men mais cela colle parfaitement à l’ambiance du récit et les planches sont très réussies. Son style a un petit cachet intemporel qui permet à ses dessins de vieillir bien mieux que d’autres qui suivent scrupuleusement la mode de leur époque (et il faut reconnaitre que les coiffures et vêtements des années 80 font plutôt sourire de nos jours).
Adieu Tornade – seconde partie : Alerte aux Spectres (Claremont / Romita Jr)
Cette seconde partie de l’album est plus conventionnelle, laissant de côté la reconstruction psychique de Tornade pour s’orienter vers de l’action. Chris Claremont met ici en scène les ennemis de Rom, à savoir les Spectres noirs. Il s’agit ici de femelles, n’utilisant pas leur forme transitoire bien connue des lecteurs de Strange mais se présentant sous leur vrai jour (berrrrk). Forge ayant inventé un moyen de les détecter, il est logique de les retrouver face aux X-Men mais je dois avouer que ce mélange est un peu bizarre, même si c’est moins violent que lorsque l’auteur introduit aux forceps son casting de personnages secondaires de l’univers mutants dans son run sur les Fantastiques (mais je m’égare). Cette partie est plutôt intéressante, montrant une nouvelle Tornade qui reste redoutable même sans ses pouvoirs, fidèle à l’image de femme forte que l’auteur lui a donnée et dans la lignée du parcours initié depuis la fin du cycle des Broods vers une identité moins emprunte de sérénité constante comme à ses débuts (il faut reconnaitre qu’à ses débuts Tornade n’était pas un personnage bien intéressant).
Du côté du graphisme, on retrouve John Romita Jr qui assure là une prestation tout à fait convaincante comme à son habitude.
Une pensée sur “Adieu Tornade”