Le lundi c’est librairie !
Aujourd’hui, nous vous proposons la chronique de trois albums édités par Black River :
- Magic : The Gathering tome 1
- Assassin’s creed Valhalla – Le chant de gloire
- Une étude en émeraude
Toutes les semaines, nous vous proposons la chronique de titres parus en librairie. Il peut tout aussi bien y avoir des titres très récents ou des avant-premières que des albums sortis moins récemment.
Pour cette chronique, c’est une spéciale Black River que nous vous proposons pour revenir sur les trois premiers albums publiés par le nouveau venu dans le monde des comics en VF. Côté édition les trois albums proposent du vernis sélectif sur leur couverture, ce qui fait toujours son petit effet.
Magic : The gathering tome 1
À travers le vaste multivers, certains peuvent puiser dans la puissance brute de la magie et voyager à travers les réalités : ce sont des Planeswalkers.
Lorsque des tentatives d'assassinats coordonnées contre trois maîtres de guilde ébranlent la ville de Ravnica et que la vie d'un quatrième est en jeu, une menace s'abat non seulement sur ces trois guildes, mais toute la dimension. Le trio doit désormais former une alliance pour découvrir pourquoi les cibles des assassins sont toutes des Planeswalkers... ce qui les mènera à l'un des personnages les plus énigmatiques de l'histoire de Magic !
- Éditeur : Black River
- Collection : Imaginaire
- Prix : 16.90€
- Date de sortie : 12/05/2022
- Format : Couverture cartonnée, 152 pages
- Auteur(s) : Jed Mackay / Ig Guara
- EAN : 9782384260027
Vous ne le savez peut être pas, mais Magic l’Assemblée n’est pas juste un jeu de cartes à collectionner : il y a toute une mythologie associée aux cartes, qui se matérialise à travers les textes d’ambiances des cartes ainsi que dans des romans et des comics.
Sous la plume de Jed MacKay, nous suivons les aventures de trois personnages de cette mythologie : Kaya, Ral Zarek et Vraska, arpenteurs et maîtres de guildes. Subissant tous les trois une attaque, ils décident de s’allier pour tenter de comprendre ce qui se passe.
Dès les premières pages de l’album, l’immersion est immédiate avec une présentation succincte du cadre de l’histoire. Il est certain que les lecteurs jouant (ou ayant joué) au jeu de cartes et connaissant son univers auront une plus-value par rapport aux néophytes complets, mais ces derniers ne seront pas pour autant abandonnés car l’histoire est suffisamment bien faite pour être accessible sans avoir jamais tapé le carton.
L’histoire en question s’avère particulièrement intéressante : tout en suivant l’alliance improbable de trois personnages très différents – les guildes manipulent des magies différentes et donc ont des méthodes et mentalités différentes – nous assistons à une succession de rebondissements qui remettent en question ce que nous pensons avoir compris de l’intrigue.
L’atmosphère de l’album est fort logiquement fortement empreinte de magie, cette dernière étant la clef de voûte de ce monde étrange que nous visitons. L’ambiance est très soignée, donnant un cadre tout particulier à cette histoire en enrobant de magie une trame classique d’alliance entre trois personnages qui n’ont que peu en commun.
Ce premier tome est une très bonne entrée en matière, posant les bases de l’histoire avec efficacité et concision. On a envie d’en découvrir davantage, d’autant que quelques noms mentionnés l’air de rien au détour des dialogues et la progression de l’intrigue laissent penser que l’auteur a encore pas mal de tour dans sa musette.
La partie graphique de l’album est pour sa part signée par Ig Guara, et s’avère particulièrement réussie. Le dépaysement est complet, avec une jolie représentation de l’univers de Magic l’Assemblée qui est cohérente avec les illustrations des cartes. En outre la représentation de la magie est très bien faite, permettant de visualiser ce qui correspond aux actions dans le jeu de cartes.
Côté bonus, une galerie de couvertures complète le sommaire de l’album.
Un excellent album, qui plonge le lecteur dans l’univers passionnant de Magic l’Assemblée.
Assassin's creed Valhalla - Le chant de gloire
Norvège. Milieu du neuvième siècle après Jésus-Christ. Après avoir sauvé les habitants d’un village pillé par un royaume voisin, la guerrière viking Eivor revendique le butin au nom de son père, le sage roi Styrbjorn. Elle ramène également une prisonnière abandonnée par ses rivaux et qui déclare posséder les secrets de la légendaire Asgard. Mais sa victoire sera-t-elle une bénédiction pour son clan ou une terrible malédiction ?
Pendant ce temps, dans les terres de l'Est, son frère Sigurd traque un autre genre de légende, celui d'une épée en acier au creuset qui changera son destin à tout jamais.
- Éditeur : Black River
- Prix : 14.90€
- Date de sortie : 02/06/2022
- Format : Couverture cartonnée, 80 pages
- Auteur(s) : Cavan Scott / Martin Tunica
- EAN : 9782384260072
Quand on connait un peu les jeux Assassin’s creed, on sait que l’histoire ne repose pas uniquement sur les personnages d’un lointain passé. Cependant, l’album ne s’intéresse qu’à eux sans aucune mention d’une époque plus contemporaine .
Cavan Scott nous raconte donc ce qui se passe avant le jeu vidéo, en suivant de part et d’autres les aventures de Sigurd et Eivor. Concernant cette dernière, il a été choisi de faire figurer dans l’histoire la version féminine du personnage (le jeu propose de choisir un héros ou une héroïne), à l’image de ce qui avait été fait dans L’Odyssée de Fenyx.
Nous sommes donc à l’époque des vikings, peuple de redoutables guerriers qui ne faisaient pas dans la dentelle. Tandis que Sigurd mène ses aventures de son côté (et raccroche les wagons avec l’univers du jeu), Eivor doit affronter les conséquences de ses actes qui ont de lourdes répercussion sur son peuple.
L’histoire est intéressante, exploitant pleinement son cadre viking ainsi que la mythologie nordique avec de multiples mentions de divinités dont les noms seront familiers aux lecteurs Marvel et/ou aux connaisseurs en dieux vikings. Il y a une bonne dose d’action, avec des combats féroces menés par de redoutables guerriers qui ne reculent devant rien pour accomplir leur mission.
En ce qui concerne le côté féroce, on ne fait vraiment pas les choses à moitié ! Ca tranche, ça coupe, ça mutile et ça plante à tout va, on voit assez vite que les vikings ne faisaient pas les choses à moitié (et encore on nous épargne des supplices bien gore). On peut aussi voir que les situations sont plus complexes que simplement rentrer dans le lard de son adversaire en massacrant tout ce qui bouge, il faut réfléchir un minimum aux implications de ses actes !
L’album est en tout cas tout à fait accessible au lecteur parfaitement néophyte en jeu vidéo Assassin’s creed, et peut tout à fait contenter un lecteur qui cherche une histoire se déroulant du temps des vikings.
Le dessin est quant à lui réalisé par Martin Tunica, qui livre des planches très réussies et très dépaysantes. Par contre, c’est aussi très graphique sur les différentes mutilations infligées entre vikings et donc certaines cases sont vraiment bien crado.
Un très bon album, qui exploite parfaitement son cadre sans nécessiter de connaître l’univers du jeu vidéo.
Une étude en émeraude
Face à un étrange assassinat d'horreur cosmique, un détective de génie et son partenaire sont appelés à l'aide. Dans un monde où Sherlock Holmes et Chtulhu cohabitent, ce mystère surnaturel conduira les deux enquêteurs de Baker Street jusqu'au Palais de la Reine afin de résoudre un meurtre transcendant le genre humain.
- Éditeur : Black River
- Collection : Imaginaire
- Prix : 14.90€
- Date de sortie : 02/06/2022
- Format : Couverture cartonnée, 88 pages
- Auteur(s) : Neil Gaiman, Rafael Albuquerque / Rafael Scavone
- EAN : 9782384260010
Un tel défi ne pouvait être relevé que par Neil Gaiman, qui met son immense talent au service de cette rencontre. Certes, il y a des exemples célèbres de joutes entre Sherlock Holmes et le diabolique éventreur de Whitechapel, mais pas dans un cadre de ce type où l’ombre de la mythologie de Lovecraft plane en permanence.
Dès le début de l’histoire, Neil Gaiman s’amuse à reprendre des éléments de Une étude en rouge, premier récit des aventures de Sherlock Holmes où ce dernier rencontre le Dr Watson. On retrouve ces éléments de façons suffisamment claire pour que les références sautent aux yeux, mais avec des différences subtiles qu’on ne remarque pas forcément tout de suite mais deviennent de plus en plus flagrantes. Il y a par ailleurs d’autres détails plus subtils qui proviennent d’aventures ultérieures de Sherlock Holmes, donnant un léger avantage aux lecteurs des œuvres de Sir Arthur Conan Doyle.
L’ambiance de ce récit baigne fortement dans le surnaturel, avec une forte implication de la mythologie Lovecraftienne. C’est plutôt évasif au début, puis de plus en plus marqué et cela donne ainsi lieu à une société différente de la société victorienne que nous connaissons. Et puis bien sûr il est question d’un éventreur, avec une explication toute différente dans le cadre de l’histoire.
L’auteur s’amuse en tout cas beaucoup aux dépends du lecteur, en employant habilement de nombreux faux semblants : l’histoire ne repose pas que sur ce qui est dit, mais également sur les non-dits, les petits trous dans la narration qui permettent dans un ultime retournement de situation de comprendre ce qu’il en est vraiment. Il serait tout à fait criminel de vous en dire plus à ce sujet, donc nous resterons évasifs bien qu’il serait tout à fait passionnant de discuter des heures des détails des ruses de Neil Gaiman.
Dès la première page, la magie narrative de l’auteur opère et le lecteur est captif de ce récit passionnant dont il ne peut que tourner les pages dans un état de transe. L’histoire est passionnante, avec comme à l’accoutumée de très bonnes idées savamment employées et une intrigue générale d’une grande intelligence. Le mélange qu’on pensait insolite fonctionne à merveille, et même si l’ambiance filtre allègrement avec un registre horrifique on reste toutefois mesurés dans ce domaine.
Même si les habitués des différentes mythologies savoureront davantage cet album à travers les allusions qui s’y trouvent, il est tout à fait abordable pour tout lecteur souhaitant lire une histoire de qualité se situant à l’époque victorienne.
En ce qui concerne le dessin, nous avons droit à une superbe prestation de Rafael Albuquerque. Déjà rompu aux ambiance surnaturelles avec American Vampire, l’artiste se surpasse pour livrer des planches restituant à merveille l’ambiance victorienne matinée de fantastique du récit. A noter que le détective a parfois une ressemblance avec Skinner Sweet…
En ce qui concerne les bonus, un sketchbook contenant des esquisses et des recherches graphiques complète le sommaire de l’album. A noter également que nous avons droit à des fausses publicités, mettant toutes en scène des figures bien connues des écrits fantastiques de l’époque.
Un excellent album, où Neil Gaiman joue habilement avec les codes des univers qu’il fait se rencontrer pour construire une histoire passionnante.
C’est tout pour aujourd’hui !
Le lundi c’est librairie ! vous donne rendez-vous lundi prochain pour une nouvelle chronique.
Le sommaire de la prochaine chronique sera consacré à un ou plusieurs albums, rendez-vous lundi prochain !
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