WandaVision : Critique sans spoilers de la mini-série diffusée en 2021 sur Disney+
Avec Elizabeth Olsen, Paul Bettany, Kathryn Hahn, Teyonah Parris, Randall Park, Kat Dennings, …
Wanda Maximoff et Vision, qui mènent une vie des plus normales, commencent à se douter que celle-ci n’est pas aussi parfaite qu’elle en a l’air…
WandaVision : des sitcom… mais pas seulement !
Une des originalités de WandaVision est son hommage marqué à des sitcom emblématique des décennies évoquées. Dans les deux premiers épisodes il s’agit de séries des années 1950 et 1960 (notamment I love Lucy et Bewitched, Ma sorcière bien aimée en VF), puis d’autres séries sont venues s’y ajouter au fur et à mesure de l’avancée dans le temps. A chaque fois, les codes des séries concernées forment le socle narratif des épisodes (comme le côté mockumentary issu de Modern family et The Office), et par ailleurs on pourra saluer la performance des comédiens qui adaptent leur jeu aux différents univers ainsi évoqués avec un naturel épatant.
Mais contrairement à ce qu’on peut penser, balayer ainsi des décennies de sitcom n’est pas le thème principal de WandaVision. Ses thématiques, dissimulées par cet artifice mais pourtant tellement évidentes lorsque l’on cesse de se faire berner, sont beaucoup plus graves et touchantes. Il y a dans cette mini-série une approche pleine d’émotion et de pudeur à la fois d’un sujet sensible, qui donne un cachet particulièrement émouvant à toute cette mini-série. Le délicat équilibre entre pathos dégoulinant et émotion est par ailleurs toujours maintenu, la série ne chargeant pas la barque en mode tire-larme gratuit mais si vous avez une poussière dans l’oeil c’est normal !
WandaVision : Une série bien écrite, bien jouée et bien faite !
WandaVision met la barre très haut pour différentes raisons. Il y a tout d’abord une grande qualité d’écriture, avec de très bons dialogues – dont une phrase toute simple mais lourde de sens, hélas bannie de cette critique car spoilerisante – et une construction intelligente du scénario. D’ailleurs on remarquera que les auteurs se livrent à un vrai jeu du chat et de la souris avec le public, en le roulant dans la farine à de nombreuses reprises avec des fausses pistes qui l’entraineront systématiquement dans la mauvaise direction et des rebondissements de situation. D’ailleurs il est amusant de constater que les téléspectateurs les plus enclins à se faire bananer seront ceux qui sont ceinture noire en MCU et/ou en comics Marvel tandis que les téléspectateurs ayant une approche plus lointaine ne se feront pas avoir de la même façon.
WandaVision bénéficie aussi d’une grande qualité de jeu de la part de ses comédiens, Elizabeth Olsen (Wanda) et Paul Bettany (Vision) en tête. Non seulement les deux comédiens, qui manifestent une belle alchimie à l’écran, semblent beaucoup s’amuser avec le côté sitcom de la mini-série mais sont également parfaits pour livrer des interprétations touchantes pour les scènes qui le nécessitent. Les autres comédiens ne sont pas en reste, et pour ma part j’ai trouvé le personnage de Darcy (Kat Dennings) beaucoup plus agréable que dans Thor et Thor 2 tandis que celui de Jimmy Woo (Randall Park) garde son capital sympathie acquis dans Ant-Man et la Guêpe.
Enfin sur le plan visuel, nous sommes clairement dans le haut du panier des séries tirées de comics mais aussi des séries tout court. Côté décors, réalisation et effets spéciaux, Marvel Studios a mis le paquet et ridiculise complètement la concurrence. Si on se contente des séries « comics », on est dans des standards de qualité équivalents à ceux de séries ambitieuses comme Legion et Watchmen. Par contre, pour ne pas faire de spoilers nous ne pourrons pas joindre de photos des passages spectaculaires de la mini-série et c’est bien dommage !
House of WandaVisionQuest : des influences multiples
Depuis le premier épisode de WandaVision, et même depuis que les premières bande-annonces ont été dévoilées, la question des influences de la mini-série se pose : qu’est ce qui a inspiré ce récit ? Il a beaucoup été question du Vision de Tom King mais en fait sa participation à l’édifice s’avère anecdotique. WandaVision picore allègrement dans différentes périodes de Marvel, formant un tout cohérent avec des histoires qui ont parfois du mal à cohabiter sur le papier. Pas de spoilers, donc nous n’en dirons pas plus en dehors d’un indice subtil un peu plus haut, mais en tout cas il y a une approche très respectueuse et bien documentée du matériau d’origine qui contribue au ressenti d’une écriture maîtrisée et intelligente.
Mais les influences ne s’arrêtent pas au monde pourtant déjà riche des comics Marvel. En dehors des références aux sitcom qui participent à l’identité de l’histoire il y a des références à des classiques de la science-fiction (Philip K. Dick, The twilight zone…) mais aussi à des choses plus surprenantes comme Doctor Who, Blade runner (le film, pas le roman d’origine de Philip K. Dick) et même à une BD franco-belge bien connue que la volonté de ne point spoiler m’interdit de dévoiler ici.
Cependant, WandaVision n’est pas un simple joujou pour amateurs de clins d’oeil : oui, il y a des références, beaucoup même, mais on n’est pas du tout dans une logique de fan service à tout prix. Le téléspectateur aguerri et jedi en continuité Marvel sera bien entendu récompensé, mais comme expliqué précédemment sera plus enclin à se faire duper par des scénaristes rusés. La série se veut tout à fait accessible pour des téléspectateurs qui ne sont pas forcément familiarisés avec cet univers et qui se contrefichent que tel costume est une référence à un titre d’il y a trente ans, et fonctionne très bien en ce sens. En ce sens, WandaVision est une excellente mini-série « tout court », en ne se limitant pas au carcan de son étiquette super-héroïque : ce contexte fait partie de son identité, mais ne la définit pas entièrement en n’étant pas une fin en soi. Et même si WandaVision est solidement ancrée dans le Marvel Cinematic Universe, elle peut tout à fait se savourer toute seule.
En conclusion
WandaVision est une mini-série éblouissante, d’une grande qualité au niveau de l’écriture, de la réalisation et de l’interprétation. Avant d’être une excellente série adaptée de comics, c’est avant tout une excellente série tout court.
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