Critique sans spoilers du film The Marvels, réalisé par Nia DaCosta et sorti en 2023 au cinéma.

Avec Brie Larson, Teyonah Parris, Iman Vellani, Zawe Ashton, Samuel L. Jackson, Zenobia Shroff, Mohan Kapur, Saagar Shaikh…

 

Alors qu’elle enquête sur un phénomène dans l’espace, Monica Rambeau voit ses pouvoirs liés à ceux de Kamala Khan et Carol Danvers. Face à une menace venue de l’espace, les trois héroïnes vont devoir travailler ensemble et comprendre ce qui les lie.

 

The Marvels : trois héroïnes sinon rien

Comme nous avions pu le voir avec les bande-annonces, The Marvels réunit trois super-héroïnes : Captain Marvel (Brie Larson), Monica Rambeau (Teyonah Parris) et Ms Marvel (Iman Vellani). L’idée est donc de réunir ces trois personnages en connectant leurs pouvoirs, et donc de les voir forger une alliance contre la menace qui se dessine dans l’histoire.

 

 

Si Teyonah Parris confirme tout le bien qu’on a pensé d’elle dans WandaVision en livrant une prestation impeccable et en donnant même l’impression de porter le film à plusieurs reprises, Brie Larson n’est guère convaincante lorsqu’elle sort de son attitude « grumpy ». Quant à Iman Vellani, elle en fait des caisses dans le registre de la jeune fan survoltée et ça devient assez rapidement pénible.

Une nouvelle vilaine et des personnages qui reviennent dans The Marvels

La menace de The Marvels est caractérisée par Dar-Benn, interprétée par Zawe Ashton. D’origine Kree comme son nom le laisse supposer, Dar-Benn poursuit une lignée de vilains finalement un peu anecdotiques dans le Marvel Cinematic Universe.

 

 

Du côté des revenants, on retrouve bien entendu Samuel L. Jackson dans le rôle de Nick Fury. Si vous n’avez pas été convaincus par sa prestation dans Secret Invasion (c’est notre cas d’ailleurs), il livre ici la même interprétation pantouflarde et donne même l’impression de s’ennuyer ferme en attendant son chèque. A ses côtés, la famille de Kamala (Zenobia Shroff, Mohan Kapur et Saagar Shaikh) livre la même interprétation que dans Ms Marvel.

 

La suite de Ms Marvel avec une touche de cosmique

Comme on pouvait s’en douter, The Marvels prend avant tout la suite de Ms Marvel vu que la scène post générique de la mini-série servait justement de point de jonction. Cependant le film reste tout à fait accessible sans avoir vu la série, encore que pour avoir davantage de contexte autour de la famille de Kamala ça pourrait être intéressant de l’avoir vue.

 

 

Il y a aussi une bonne dose de cosmique héritée de Captain Marvel, convoquant ainsi tout le contexte lié aux Kree (mais pas qu’eux) et reprenant des éléments introduits dans le film. Là aussi il n’est pas forcément nécessaire d’avoir vu le film pour voir The Marvels (d’autant que les événements antérieurs nécessaires à l’histoire n’y figuraient pas) vu qu’on nous donne des billes pour comprendre et façon moins évasive que concernant Monica Rambeau.

 

The Marvels : Ce qui marche…

Un autre point fort de The Marvels est qu’il se pose en annonciateur de ce qui va suivre : la conclusion du film amène une évolution attendue de longue date (bien qu’un peu plombée par une surinterprétation qui transforme ce qui aurait dû être un clin d’œil amusant en un moment de gênance) et surtout une scène post-générique qui l’air de rien pave la route vers ce qui va se passer par la suite avec des pistes sur une autre évolution qu’on attendait. Nous n’en dirons pas plus (pas de spoilers !!) mais là franchement ça donne envie ! Ne ratez pas cette scène !

 

 

En dehors de cela, il y a de bonnes idées dans cette histoire et des passages touchants lorsque les personnages parlent à cœur ouvert. Sur le plan visuel, les effets spéciaux semblent corrects (par contre certains maquillages ne sont vraiment pas top) et la visite d’une planète lointaine rend plutôt joliment.

 

… et ce qui ne marche pas

Outre les réserves sur la prestation de deux des trois comédiennes formant le trio vedette du film, on peut aussi faire le constat que le trio en question ne fonctionne pas vraiment ou en tout cas dans sa globalité. La relation Carol/Kamala, basée sur la fan-attitude de cette dernière fonctionne bien, ainsi que la relation Carol/Monica avec la composante émotionnelle liée à la mère de la seconde qui était la meilleure amie de la première, mais le trio en tant que tel ne marche pas bien et fait même un peu artificiel malgré la présence de Carol Danvers comme point de jonction et donc centre du trio.

 

 

En dehors du fait qu’on trouve le temps long pendant un film paradoxalement parmi les plus courts du MCU, il y a aussi au moins deux scènes qui ne marchent pas (pour la deuxième ça sort même le spectateur du film car en plus d’être hyper prévisible elle est bien trop longue) et la première scène d’action commune entre les trois héroïnes est livrée avec un rythme qui évoque les films de Michael Bay (et c’est pas un compliment). Pour faire du cosmico-farfelu, n’est pas James Gunn qui veut comme on avait déjà pu le voir lorsque Taika Waititi s’était risqué à l’exercice…

La chute de la maison MCU ?

Jusqu’ici, nous ne nous étions pas joints à la meute hurlant sur le MCU en pardonnant beaucoup aux films et séries. On a passé l’éponge sur Thor en émule de Jean-Claude Van Damme gérant les caprices de ses armes et Zeus lissant sa jupette dans Blood & thunder, on a laissé passer MODOK (qui n’est pas un c*nnard dixit lui-même) et la présence minimaliste de la Guêpe dans Ant-Man & la Guêpe – Quantumania… mais là coup sur coup on est déçus par Secret Invasion et par The Marvels.

 

 

Ce dernier aurait pu davantage passer si justement il n’y avait pas déjà eu un déclin visible de la recette magique de Kevin Feige, mais là c’est un peu comme quand on mélange toutes les sauces en mangeant une fondue bourguignonne : au début ça va, puis ça va de moins en moins et à la fin ça va plus du tout ! Si The Marvels était sorti plus tôt, il aurait été davantage apprécié, là il apporte surtout de l’eau au moulin des détracteurs du MCU…

Côté comics

Tout en restant dans la continuité de ce qui a déjà été établi dans le MCU, The Marvels puise tout de même dans le vivier des histoires des comics Marvel pour la construction de son histoire. De façon particulièrement visible, on retrouve par exemple une certaine station spatiale même si l’organisation qui s’en sert n’est pas la même.

 

 

De façon peu surprenante, le concept des trois héroïnes qui permutent de place fait penser à ce qu’a écrit Peter David sur le lien symbiotique entre Genis-Vell (fils de Mar-Vell) et Rick Jones, qui était traité sur un ton plus léger que lors de la symbiose entre Mar-Vell et Rick Jones. De façon plus surprenante par contre, l’histoire semble convoquer une vieille histoire autour du Valet de cœur, publiée en Récit Complet Marvel il y a plusieurs décennies de ça.

 

En conclusion

The Marvels a comme principal défaut de sortir après d’autres films et séries montrant un déclin de la recette du MCU, et donc ses défauts qui auraient pu passer il y a deux ans en sont d’autant plus visibles. Articulé autour d’un trio qui ne marche pas vraiment, ce n’est pas un mauvais film pour autant mais il n’est guère passionnant et on arrive même à trouver le temps long malgré sa brièveté.

 

Concernant les scènes post-générique, il y en a une qui vaut le détour (mais genre vraiment, on en a parlé plus haut !). La toute fin du générique est davantage une blague, qui tombe à plat.

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