Pour les fiches de lecture, je sépare en deux parties : un petit résumé de ce que je pense du livre, sans aucune révélation. Pour l’article plus détaillé, donc susceptible de contenir des révélations sur l’épisode, il faudra cliquer sur le lien en bas de ce résumé.
Quand on voit un album signé Garth Ennis (est-il utile de préciser que c’est l’auteur de Preacher ?), on peut s’attendre à un album à déconseiller aux lecteurs non-avertis. Et c’est effectivement le cas de cet album, qui est drôle, bête et méchant. Pour peu que l’on adhère à l’humour spécial d’Ennis (qui n’aime pas les super héros et le montre tout au long de ce livre) et que l’on ne se choque pas facilement (c’est pas encore aussi trash que Preacher mais c’est pas mal quand même), il y a un bon moment de lecture en perspective avec les premières aventures de cette équipe pas comme les autres. Le dessin de Darick Roberston est également très bon, et la lecture de cet album se ponctue par une exclamation de la part du lecteur : Encore ! 🙂
Une œuvre de Garth Ennis est toujours controversée, The Boys en est une nouvelle fois la preuve ! Violente, ironique et caustique, cette série est en plus dérangeante ! Elle vient en effet noircir l’image des super-héros si bien ancrée dans l’imaginaire collectif ! Il insinue qu’ils ne sont pas tous bien intentionnés et décide de les soumettre au contrôle de cinq agents de la CIA aux méthodes peu orthodoxes !
Quand j’ai lu cette accroche dans la checklist de Panini il y a quelques semaines, je me suis dit que cet album risquait fortement d’être intéressant. J’avais déjà pu voir l’auteur à l’oeuvre dans Preacher, Pilgrim (qui d’ailleurs est la preuve que Ennis sait faire des très bonnes histoires sans une once d’humour), Fury ou certains Punisher que j’avais empruntés à mon frère. Je m’attendais donc à une histoire bien trash et bien bourrine, et je n’ai pas été déçu.
The Boys reprend un peu certaines idées qui ont servi à la trame de fond de Civil War. On y considère que les super-héros ne se préoccupent pas du tout des dommages collatéraux qu’ils occasionnent et se croient au dessus de tout parce qu’ils ont des super pouvoirs. Mais bon, Ennis part de ce postulat et va beaucoup plus loin que Millar en nous montrant la face cachée des super-héros. On y voit des parodies à peine masquées de super héros connus qui se livrent à pas mal de débordements, se situant d’ailleurs en dessous de la ceinture. Si vous connaissez le sketch des Nuls où sont parodiés Deux flics à Miami, vous comprendrez alors à quoi je fais allusion 😉
Pour remettre ces personnages dans le droit chemin, une équipe dépendant de la CIA est montée. Cette équipe est dirigée par un personnage qui me fait penser à une version trash de Pete Wisdom (qui pourtant n’est déjà pas un ange) et on y trouve des individus totalement barrés. On assiste d’ailleurs en parallèle à la découverte de cette équipe par son dernier membre (le petit ami d’une victime d’un super héros) et à celle des réalités du monde des super héros par une jeune recrue innoncente qui est confrontée bien vite à la face cachée de ses idoles. Ces histoires parallèles, qui d’ailleurs semblent vouées à se rejoindre (les deux personnages se croisent sans savoir qu’ils sont en fait ennemis), ajoutent un peu de profondeur à ce qui serait sans cela un pur délire de Garth Ennis comme l’est le Wanted de Millar.
Si on aime le sens de l’humour de Garth Ennis (très particulier quand même), cet album est vraiment très drôle. Certains passages m’ont autant fait rire que Nextwave, ce qui n’est pas rien. Les dialogues sont vraiment bons, même si on ne peut pas dire que ça vole très haut (mais ??a reste dans le ton du récit) et les situations sont vraiment dans une ambiance de parodie. D’ailleurs, j’ai lu que cette série avait tellement choqué DC Comics (qui a publié les premiers épisodes) que c’est chez Dynamite qu’Ennis a dû continuer son délire.
Quant au dessin, il est excellent. J’ai l’habitude de voir Steve Dillon travailler avec Garth Ennis, et le duo est généralement très efficace pour des récits très trash comme Preacher (où il y a quand même des passages très gores). Le style de Darick Robertson, radicalement différent, passe mieux pour un récit où le comique et le graveleux dominent, et rendent la lecture très agréable (j’adore la bouille du chien de Butcher).
Si vous voulez passer un bon moment avec une série drôle, bête et méchante, je vous conseille d’aller faire un tour du côté des Boys d’Ennis. Mais je vous la déconseille si vous êtes hermétique à ce style d’albums.
Bon, encore un truc à regarder lors de mon prochain passage chez mon dealer.
En effet, jettes-y un coup d’oeil mais je pense que ça va te plaire 😉
Je vais garder mes sous pour octobre mais je l’ai feuilleté hier et c’est…. comme dire….vraiment trash !!!
Et dire que Preacher est pire 🙂
Je suis tombé sur le passage de la partouze, c’est quand même pas mal dans le genre…si Preacher est pire, j’imagine même pas…
Ah oui c’est quand même trash ce passage 😉 (mais y’a une situation similaire dans Preacher qui est environ 10 fois pire)
J’avais prévenu que c’est pour pour tout le monde ce genre de lecture (chez moi les Ennis sont rangés en hauteur)
Sage décision, je comprends mieux pourquoi 🙂