Critique de la saison 1 de Stargirl diffusée en 2020, garantie sans spoilers.
Avec Brec Bassinger, Amy Smart, Luke Wilson, Trae Romano, Yvette Monreal, Anjelika Washington, Cameron Gellman , Christopher James Baker et Neil Jackson.
Courtney Whitmore, une jeune lycéenne qui vient d’emménager dans une nouvelle ville avec sa famille, découvre dans les affaires de son beau-père un mystérieux objet doté de pouvoirs fabuleux. Son beau-père n’est d’ailleurs pas celui qu’elle pensait être, et la petite ville de Blue Valley n’est pas aussi tranquille qu’elle le parait.
Une nouvelle héroïne attachante
Après un premier épisode très réussi, on pouvait se demander si la suite de la saison serait à la hauteur de cette mise en bouche spectaculaire. Force est de constater que c’est le cas, notamment grâce à son interprète principale. Brec Bassinger (aucun lien même si elle n’est pas fille unique) campe en effet une jeune héroïne attachante, avec un grand capital sympathie. Très convaincante pour les scènes physiques – Stargirl a un style de combat assez acrobatique – elle l’est tout autant pour des scènes reposant plus sur l’émotion. Nous voyons en effet le quotidien d’une jeune fille idéaliste qui apprend la dureté des réalités de la vie, à la fois comme lycéenne, comme membre d’une famille recomposée et comme super-héroïne.
Sa complicité avec Luke Wilson – qui interprète le rôle de son beau-père Pat Dugan avec beaucoup de justesse – est particulièrement visible à l’écran et le duo nous offre de très belles scènes qui ne pourront pas laisser de marbre les téléspectateurs qui se sont un jour retrouvés confronté au délicat équilibre des familles recomposées, ainsi que quelques passages plus légers. A noter que finalement les craintes de voir Pat Dugan en ressort comique de la série avec le running gag autour du « sidekick » n’étaient pas fondées, ce qui est appréciable.
Stargirl et le concept d’héritage dans la tradition de DC Comics
La notion d’héritage est une thématique qui fait intégralement partie de l’ADN de DC Comics depuis bien longtemps. En effet, le rôle costumé du héros prime sur celui ou celle qui se cache derrière le masque, contrairement à Marvel qui a souvent la démarche inverse. C’est ainsi qu’il y a eu plusieurs personnages différents dans le rôle de Flash, Green Lantern ou même Starman sans que cela ne soit un problème. Encore que cela soit devenu un peu moins vrai lorsque Geoff Johns a fait revenir les héros du Silver age…
Cette notion d’héritage est au coeur de la saison 1 de Stargirl et en est même la raison d’être puisque c’est la découverte de l’héritage de Starman par la jeune Courtney qui va tout déclencher. Il est donc question de faire endosser le manteau de la défunte Justice Society of America (JSA) par une nouvelle génération de héros, mais du côté des super-vilains là aussi le concept est mis à l’épreuve avec plus ou moins de bonheur.
Une galerie de méchants très soignée
On le sait depuis longtemps, pour qu’un film ou une série soit réussi(e) il faut soigner le(s) méchant(s). Stargirl ne fait pas exception à la règle et nous offre une belle galerie de méchants pour faire face à nos apprentis super-héros. A l’exception d’un rictus superflu de temps en temps, les super-vilains de Stargirl ne versent pas dans la caricature, et c’est quelque chose de très agréable.
On pourra apprécier que les vilains de cette saison aient en effet une caractérisation soignée, et des motivations qui vont au-delà de la traditionnelle domination du monde pour le simple plaisir d’être le plus fort ou de l’attaque de la banque pour récupérer des sacs de billets. En fait, plus la saison avance et plus les motivations des personnages rendent parfois floue la ligne entre le bien et le mal même si bien entendu on peut tout de même constater qu’ils ne sont vraiment pas des enfants de choeur et ont des méthodes inacceptables.
Une saison soignée à tous points de vue
Produite pour la plateforme de streaming DC Universe, Stargirl marque sa différence par rapport aux productions de l’Arrowverse de la chaîne CW à plus d’un titre. Les comédiens, très bien choisis, sont très convaincants et sont particulièrement à l’aise aussi bien en civil qu’en costume (les costumes sont d’ailleurs très réussis), et la mise en scène est soignée dans des décors qui respirent un budget conséquent. On n’est pas non plus dans le même ordre de grandeur qu’un blockbuster calibré pour le cinéma, mais on est très largement au-dessus des séries CW et de leurs artifices souvent grossiers pour masquer les restrictions budgétaires.
Côté effets spéciaux, là aussi il y a du budget et ça se sent ! Tout le petit monde de la série virevolte dans tous les sens et utilise des pouvoirs souvent spectaculaires, même si les scènes de vol de STRIPE sont parfois un petit peu en dessous du reste. Enfin, côté écriture la qualité est aussi au rendez-vous avec des dialogues et des caractérisations soignés dans une histoire qui tient très bien la route du début à la fin et paradoxalement la série est nettement moins « gamine » que les séries de l’Arrowverse alors qu’elle est centrée autour de jeunes héros. On pourra tout de même être un peu tatillon en remarquant quelques facilités du côté de l’équipement utilisé par certains personnages de la nouvelle JSA qui ont pour but de bien faciliter la vie de ces derniers un peu plus que nécessaire.
Cette saison, qui peut tout à fait s’apprécier comme un film « stand alone » découpé en 13 épisodes malgré les pistes données pour la suite, montre un grand respect pour les codes du monde super-héroïque. Les habituels quiproquos liés à la collision entre la vie « normale » et la vie « super » des personnages sont au rendez-vous, et l’importance des identités secrètes – notion qui hélas semble de plus en plus désuette chez certains auteurs – est particulièrement mise en avant.
Stargirl, du papier à l’écran
Avec la présence de Geoff Johns et James Robinson dans l’équipe de la série (ce dernier étant tout de même la référence incontestée de l’univers de Starman et de la JSA), on pouvait raisonnablement s’attendre à une adaptation soignée pour le passage du papier à l’écran de Courtney Whitmore. Et c’est en effet le cas.
Modulo les ajustements nécessaires pour passer d’un media à l’autre, nous retrouvons en effet des références souvent pointues à l’univers de la JSA et aux aventures des jeunes héros de l’univers DC, Courtney en tête. Je ne suis pas forcément un grand expert de Stars and S.T.R.IP.E. mais je n’ai rien retrouvé qui ne m’ai fait lever un sourcil perplexe dans cette saison. J’ai même retrouvé avec plaisir la même ambiance de super-héros délicieusement rétro que dans mes lectures de séries sur la JSA, avec des personnages dont j’avais déjà croisé le chemin au détour d’une page.
En conclusion
La saison 1 de Stargirl est un divertissement super-héroïque très réussi, apportant un vent de fraîcheur dans le monde des adaptations télévisées des comics DC. Espérons que la saison 2, qui sera une production de la chaîne CW, sera du même niveau.
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