Cette semaine encore, je vais mélanger des sorties récentes et un peu plus anciennes, en parlant de trois albums du début de l’année 2011 et d’un autre sorti vendredi dernier.
Je vous propose dans ce nouveau numéro de Le lundi c’est librairie ! de nous intéresser à Freakangels t4, Green Hornet t1, La vengeance de Moon Knight t1 et Deadpool – Il faut sauver le soldat Wilson.
Freakangels t4 : Warren Ellis passe la seconde et c’est excellent
Avec Warren Ellis on peut généralement s’attendre à tout : des séries solides (Planetary, Authority, Transmetropolitan…) ou des récits purement alimentaires (ses travaux récents chez Marvel, à part Nextwave bien sûr). Freakangels fait heureusement partie de la première catégorie, et pour ce quatrième album c’est avec un plaisir non dissimulé que j’ai retrouvé le chemin de Whitechapel pour continuer à suivre les péripéties de ces enfants étranges qui sont tous nés le même jour et qui partagent des pouvoirs étranges. Jusque là le récit, bien que passionnant, souffrait néanmoins du fléau des comics modernes, à savoir la décompression (tout en restant nettement en dessous d’un Invincible Iron Man tout de même). Mais ce tome, qui est à mon avis le meilleur des quatre tomes disponibles, change de rythme. A travers différents flashbacks nous en apprenons pas mal sur le passé des Freakangels (notamment sur « la fin du monde »), et ce qui se passe au temps présent n’est pas moins passionnant. Avec ce tome, et surtout le final qui m’a laissé sans voix, Warren Ellis ouvre des portes menant à des mystères fascinants et nous montre à quel point nous ne savons rien de ces êtres étranges aux pouvoirs finalement effrayants. Du côté du dessin, le style de Paul Duffield est toujours le même. Il y a certes un côté assez « photoshoppé » sur les planches, mais c’est loin d’être vilain (c’est même plutôt joli) et il ne faut pas perdre de vue le fait que Freakangels est une webserie à la base. En tout cas j’ai hâte de lire la suite de cette série !
Green Hornet t1 : Classique mais très plaisant
Ah le Frelon vert…un nom évocateur de série un peu kitsch avec un pseudo Batman et son chauffeur incarné par Bruce Lee…Cet album est un peu particulier, car même s’il surfe sur la vague du film sorti en début d’année, il n’en est pas l’adaptation. Il s’agit de la transposition en BD par Phil Hester et Jonathan Lau d’un scénario écrit par Kevin Smith il y a plusieurs années pour un film Green Hornet qui n’a jamais vu le jour (et visiblement assez différent de ce qui a été fait au cinéma). Le récit est plutôt classique : bien après ses dernières aventures, le Green Hornet original meurt et son fils reprend le flambeau de son père après l’avoir tant décrié. Classique en effet, mais efficace. Le récit ne souffre d’aucun temps mort, avec de l’humour sans tomber dans le lourdingue (c’est davantage le Kevin Smith de Daredevil que celui de Jay & Silent Bob). L’intrigue est bien fichue et le récit tient la route. De plus il n’y a aucun besoin de connaître la série originale pour apprécier cet album, le récit étant suffisamment indépendant pour être compréhensible par le néophyte le plus absolu (ce qui est mon cas d’ailleurs). Du côté du dessin, les planches de Jonathan Lau sont particulièrement réussie et apporte beaucoup de dynamisme à cette histoire plaisante. Bon par contre la traduction est signée L. Belinguard (l’horreur a un nom !) mais à part quelques tournures de phrase mal fichues (et des « mec » partout), ce n’est pas trop catastrophique. Ce n’est pas l’album de l’année, mais il est très plaisant à lire. Et en plus le second tome sort mercredi prochain ! 🙂
La vengeance de Moon Knight t1 : Un nouveau départ plutôt agréable
Je l’avoue, j’ai beaucoup hésité avant de me lancer dans ce nouveau départ de Moon Knight, ayant été pas mal échaudé par son premier passage en 100% Marvel qui était particulièrement malsain et gratuitement gore. Finalement j’ai tenté ma chance et je ne le regrette pas. Situé en plein Dark Reign (il est donc un peu ballot de le faire sortir vers la fin de Siege), ce récit nous montre comment Moon Knight tente de retrouver une nouvelle crédibilité en tant que héros, suite à des évènements inédits en VF. Le récit de Gregg Hurwitz m’a fait penser que Marvel tente de fabriquer son Batman avec Moon Knight (l’asile, le clone de l’Epouvantail, l’arsenal…), tout comme Sentry fut utilisé comme ersatz de Superman (et il est intéressant de constater que les deux substituts ont les fils qui se touchent). Nous retrouvons donc le personnage aux multiples facettes, qu lutte pour garder un semblant de santé mentale tandis qu’il affronte le mal avec des méthodes moins violentes que par le passé. Malgré certains passages un peu gratuits (le caméo de Sentry et celui de Spiderman) et l’utilisation de certaines ficelles maintes fois employées dans le passé, le récit est plutôt agréable et se lit sans déplaisir. J’ai bien aimé le moyen employé pour représenter concrètement la folie de Moon Knight, pas forcément original mais bien vu. Du côté du dessin, les planches de Jérome Opeña sont plutôt réussies et servent très correctement le récit. Dire que la suite sera illustrée par Juan Jose Ryp, brrrrr !
Deapool – Il faut sauver le soldat Wilson : Complètement barré mais très drôle
Le moins qu’on puisse dire, c’est que Deadpool est en passe de devenir le nouveau Wolverine, en terme de placement à outrance dans tout ce que l’éditeur publie (quoiqu’il n’est pas encore membre des Vengeurs). Cet album, situé hors continuité, entreprend de raconter les origines de Deadpool et de ses copains mercenaires, encore que quand c’est Deadpool qui raconte les histoires on peut se poser des questions sur la véracité de ce qui est dit. Alors que les débuts du magazine Deadpool sont assez peu convaincants, ce récit est par contre très drôle, avec une ambiance assez proche des films des ZAZ (les films « y’a t-il… »). L’humour de Swierczynski fait mouche, alors que celui de Way était vraiment lourdingue, ce qui montre qu’on peut faire du récit barré sans pour autant écrire n’importe quoi. Si cela ne vous dérange pas de voir la continuité Marvel particulièrement malmenée par un Deadpool en roue libre et des blagues potaches sur quasiment toutes les pages, cet album est fait pour vous. Du côté du dessin, Jason Pearson a opté pour un style caricatural qui colle parfaitement à l’ambiance de folie qui règne dans ce récit. Ce n’est pas un album indispensable (et vous n’apprendrez rien de valable sur Deadpool dedans) mais je le conseille pour passer un bon moment en rigolant de bon coeur.
Voilà, c’est tout pour cette semaine !
La semaine prochaine, Le lundi c’est librairie ! sera pleinement braqué vers l’actualité la plus récente, avec des titres qui viennent de sortir, avant de reparler de VO un peu plus tard.
Je note pour Deadpool, merci.
Et je vais être obligé de regarder de près Freakangels … 😉
Je te conseille d’y jeter un oeil 🙂
J’ai jeté un oeil hier au Virgine de la gare de la Défense et le dessin m’a un peu surpris.
J’ai pas trop accroché.
Bon, il n’y avait que le tome 3 et je n’avais pas le temps d’approfondir.
A revoir à l’occasion.
C’est vrai que le style est un peu particulier. Personnellement j’aime beaucoup mais je comprends que ça puisse rebuter.
Au pire si tu veux tenter pour un coût minime pendant un temps les premiers tomes étaient dispo d’occase chez Gibert Joseph.