Le lundi c’est librairie !
Aujourd’hui, nous vous proposons la chronique d’un album édité par Panini Comics.
Au programme : Daredevil – Born again (édition Prestige)
Chaque lundi, nous vous proposons dans notre rubrique Le lundi c’est librairie ! la chronique de titres parus en librairie. Il peut tout aussi bien y avoir des titres très récents ou des avant-premières que des albums sortis moins récemment.
Daredevil : Born again
Contenu : Daredevil (1964) 226-233, précédemment publiés dans MARVEL OMNIBUS : DAREDEVIL PAR FRANK MILLER
- Éditeur : Panini Comics
- Collection : Marvel Prestige
- Prix : 28.00€
- Date de sortie : 05/03/2025
- Format : Couverture cartonnée, 248 pages
- Auteur(s) : Frank Miller, Dennis O'Neil / David Mazuchelli, Dennis Janke
- EAN : 9791039136778
Dans Born again, c’est le récit d’une descente aux enfers qui nous est faite : celle de Matt Murdock alias Daredevil.
L’histoire débute par le pire cauchemar des super-héros : voir leur identité secrète dévoilée à leurs ennemis. Ici, c’est Wilson Fisk alias le Caïd qui apprend le vrai nom de Daredevil, et entreprend de faire de sa vie un enfer afin de se venger de toutes les fois où l’Homme sans peur a semé la grouille dans ses combines. Et autant dire qu’un homme aussi influent peut sacrément faire du dégât.
Mais il faut dire aussi qu’en face de lui, Matt Murdock était déjà sur le fil du rasoir concernant sa santé mentale. Voir sa vie voler en éclat – au sens figuré puis au sens propre – achève de lui faire perdre la raison et d’en faire quasiment un maniaque qui a totalement perdu les pédales.
Born again est un superbe récit où Frank Miller broie le personnage de Matt Murdock pour mieux le reconstruire, dans un contexte très sombre où figurent des métaphores religieuses. Comme l’indique Wilson Fisk lui même, un homme sans espoir est un homme sans peur et donc à force de toucher le fond l’ex avocat aveugle va rebondir et compliquer la vie de son ennemi. La haine que se vouent les deux hommes va se cristalliser dans une surenchère de violence, l’un voulant absolument écraser l’autre et ce dernier résistant de toutes ses forces à l’adversité. Et au milieu de tout ça, il y a Karen Page qui est à l’origine de cette spirale infernale où elle se retrouve entrainée elle aussi, ainsi que le toujours intègre reporter Ben Urich qui va payer le prix fort de son intégrité.
Si vous ne deviez lire qu’une histoire de Daredevil dans votre vie, alors Born again devrait être celle là. C’est véritablement la meilleure aventure de Daredevil, où un Frank Miller en état de grâce a su extraire la substantifique moelle du personnage pour le faire renaitre après l’avoir déconstruit, montrant ainsi sa résilience hors du commun. C’est brillamment écrit, et même brillant tout court, un récit passionnant qui n’a rien perdu de sa force avec les années au point que les auteurs qui ont suivi ont eu du mal à s’affranchir de l’ombre de cette histoire majeure et magistrale.
A noter que cette histoire n’a rien à voir avec la série TV Daredevil Born again, dont nous vous avons livré une critique sans spoilers dernièrement. Côté adaptation, ce serait plutôt du côté de la saison 3 de la série Daredevil diffusée sur Netflix à l’époque, et encore on est très très loin de l’original.
Du côté du dessin, un seul mot peut résumer ce que l’on offre à nos rétines : somptueux. Le graphisme de David Mazzucchelli (secondé par Dennis Janke sur un épisode) est d’une grande qualité. Les personnages sont très expressifs, et l’artiste est tout aussi à l’aise pour les poses statiques que les scènes d’action avec un Daredevil virevoltant et enchainant les mouvements d’arts martiaux.
La narration graphique est très efficace, avec en outre de jolis effets d’ombres et de lumière suivant les ambiances. Le style est en outre plutôt intemporel, ce qui ne ringardise pas un récit paru dans les années 1980 (ce qui arrive si on suit trop la mode de l’époque). Bref, Born again est tout autant un régal pour les yeux que pour l’esprit !
Passons maintenant à l’édition en elle-même, et là on peut dire que Panini Comics a mis les petits plats dans les grands. Collection prestige oblige, cet ouvrage bénéficie donc d’un grand format avec dos toilé et un papier mat du plus bel effet. De quoi faire bien ressortir le dessin de David Mazzucchelli !
Outre le format, le contenu n’est pas mal non plus ! En premier bonus, nous avons droit à un épisode qui marquait le passage de relai entre Dennis O’Neil et Frank Miller. Se déroulant avant Born again – ce qui fait du coup un peu bizarre de l’avoir en fin d’album – cet épisode marque déjà les fêlures dans la psyché de Matt Murdock, qui se retrouve à agir en dépit du bon sens. Graphiquement, l’épisode est très soigné aussi.
Mais ce n’est pas tout côté bonus, car outre cet épisode l’éditeur n’a pas lésiné pour satisfaire le lecteur : une imposante galerie de couvertures est accompagnée d’une non moins imposante série de crayonnés de l’artiste, ce qui permet de voir l’évolution du dessin jusqu’au produit final. Nous avons aussi droit au script d’un épisode, ce qui permet d’immerger le lecteur dans le processus créatif de l’épisode concerné.
Un excellent album, qui offre un écrin très qualitatif à un récit majeur de l’histoire des comics.
C’est tout pour aujourd’hui !
Le lundi c’est librairie ! vous donne rendez-vous lundi prochain pour une nouvelle chronique.
Le sommaire de la prochaine chronique sera consacré à un ou plusieurs albums, rendez-vous la semaine prochaine !
Consulter nos autres chroniques de la rubrique Le lundi c’est librairie !
Watchtower Comics a besoin de vous !Watchtower Comics est un site autofinancé et indépendant, qui vous offre depuis 2006 des contenus quotidiens sans publicité et des services gratuits.
Tout ceci coûte cher et nous avons besoin d'aide pour poursuivre notre activité.
Vous appréciez notre travail et vous voulez nous soutenir ? Faites un don sur notre page Tipeee !
Derniers commentaires