Le lundi c’est librairie !
Aujourd’hui, nous vous proposons la chronique d’un album édité par Panini Comics.
Au programme : Namor
Chaque lundi, nous vous proposons dans notre rubrique Le lundi c’est librairie ! la chronique de titres parus en librairie. Il peut tout aussi bien y avoir des titres très récents ou des avant-premières que des albums sortis moins récemment.
Namor
Contenu : Namor the Sub-Mariner (1990) 1-40 et Annual 1-2, Incredible Hulk Annual (1977) 18, Silver Surfer Annual (1988) 5 et Doctor Strange Sorcerer Supreme Annual (1992) 2, précédemment publiés dans HULK : L’INTÉGRALE 1993, Strange 255-273 et 275-290, 292-296 et inédits
- Éditeur : Panini Comics
- Collection : Marvel Omnibus
- Prix : 90.00€
- Date de sortie : 05/06/2024
- Format : Couverture cartonnée, 1192 pages
- Auteur(s) : John Byrne, Collectif / John Byrne, Jae Lee, Collectif
- EAN : 9791039124911
Namor, le Prince des mers, est un personnage complexe dont la caractérisation dépend beaucoup des auteurs qui ont travaillés sur lui. Dans cet imposant volume, c’est John Byrne qui nous donne sa vision de celui qui fut le souverain d’Atlantis.
La série débute alors que Namor est présumé mort. C’est le moment pour lui de prendre un nouveau départ, avec un bref passage par ses origines. En outre, l’auteur en profite pour donner une explication aux différences de caractérisation qui lui donnaient tour à tour le rôle du héros et celui du vilain (et donc ceci faisait suspecter un sérieux pet au casque). L’explication est simple mais tout à fait censée, et permet donc de reprendre le personnage de Namor sur de nouvelles bases.
La première partie de l’album – outre les récits annexes dont on parle plus bas – est sommes toutes assez classique. Si on retrouve la manie de John Byrne de recaser ses personnages fétiches et de joyeusement s’assoir sur le travail de ses petits camarades, il y a une succession d’arcs narratifs tout à fait passionnants.
Les épisodes sont en effet variés, avec différents fils rouges qui prennent leur importance au fil des pages. C’est l’occasion de découvrir les jumeaux Marrs, qui par ailleurs ont leur importance dans la série Iron Man (justement pendant la partie écrite par John Byrne). Toute une galerie de personnages est au programme de ces épisodes, qui emmèneront le lecteur très loin et surtout au-delà des simples aventures d’un gars en slip vert qui respire sous l’eau. On notera d’ailleurs une touche écologique tout à fait pertinente et bienvenue dans ces récits.
Puis arrive la seconde partie, et là tout bascule : John Byrne, qui n’est désormais plus que scénariste de la série, fait basculer cette dernière dans une toute autre ambiance. Si auparavant il y avait à la fois du super-héros et du mysticisme, là on va bien plus loin avec un nouvel adversaire qui poussera le Prince des mers dans ses derniers retranchements. Là encore une galerie de personnages survient pour apporter du sel aux intrigues, et certains sont même très surprenants.
Si cette partie a divisé en son temps du fait de son graphisme – on en reparle plus bas – c’est au niveau de l’écriture qu’il y a une vraie cassure. Namor devient ici un personnage nettement plus mythologique qu’à l’accoutumée tandis que le voici confronté à des défis qui vont bien au-delà de sa zone de confort. C’est vraiment brillant, avec une lecture tout à fait impeccable du Prince des mers.
L’album est passionnant, on ne voit absolument pas le temps passer en dévorant toute cette multitude d’épisodes. Si on peut reconnaitre quelques tics narratifs coutumiers de l’auteur, ce n’est pas pour autant que John Byrne s’est économisé et cette série fait vraiment partie de ses meilleurs travaux de l’époque… et des meilleures aventures de Namor en général !
Sur le plan du graphisme, il y a donc véritablement deux ambiances : la partie dessinée par John Byrne, et celle dessinée par Jae Lee. Côté John Byrne, on reste dans un registre connu où le style de l’artiste est tout à fait reconnaissable (ainsi que certains visages qu’il a tendance à réutiliser d’une série à l’autre). C’est donc du classique, mais du très bon classique.
A noter que John Byrne s’encre lui-même à partir du cinquième épisode, avec son style de l’époque reposant sur les petites hachures, ça reste très bon mais on est tout de même en dessous de l’encrage très classe de Terry Austin qui n’a pas son pareil pour sublimer les planches de l’artiste.
Puis il y a la partie signée Jae Lee et là comme dans l’histoire on change radicalement de registre ! L’artiste signe des planches stylisées du plus bel effet, avec souvent des mises en pages très originales et qui cassent complètement les habitudes graphiques acquises dans la partie de son prédécesseur.
Ce changement d’ambiance emmène la série dans une autre direction tout à fait captivante, et donne au Prince des mers une dimension plus mythique qu’à l’accoutumée. C’est tout simplement brillant, et si à l’époque son style était très clivant – souvenez vous du courrier des lecteurs de Strange – on ne peut avec le recul que constater à quel point l’artiste était avant-gardiste. Cette partie vaut vraiment le détour, et même les Byrnophiles purs et durs devraient être contents de cette seconde partie.
En plus des épisodes de la série régulière, cet album propose pas mal de récits annexes (notamment des annual) signés de différentes équipes créatives. Si l’intérêt de l’album ne repose pas forcément sur ces récits, dont le graphisme est par ailleurs de qualité variable, ils ne sont pas inintéressants pour autant et apportent un complément de choix aux aventures de Namor.
Un excellent album, où le lecteur peut profiter d’aventures passionnantes de Namor dans des contextes très différents. Imperius Rex !
C’est tout pour aujourd’hui !
Le lundi c’est librairie ! vous donne rendez-vous lundi prochain pour une nouvelle chronique.
Le sommaire de la prochaine chronique sera consacré à un ou plusieurs albums, rendez-vous la semaine prochaine !
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