Le lundi c’est librairie !
Aujourd’hui, nous vous proposons la chronique de 6 albums édités par Delcourt Comics, Urban Comics et Vestron.
Au programme :
- Parker girls
- The Mighty
- The Crow : Lethe
- The Transformers : La série originale tome 4
- Tortues Ninja : Les Chevaliers d’Écailles
- Saturday Morning Adventures Teenage Mutant Ninja Turtles tome 1
Chaque lundi, nous vous proposons dans notre rubrique Le lundi c’est librairie ! la chronique de titres parus en librairie. Il peut tout aussi bien y avoir des titres très récents ou des avant-premières que des albums sortis moins récemment.
Parker girls
- Éditeur : Delcourt Comics
- Collection : Contrebande
- Prix : 22.95€
- Date de sortie : 19/06/2024
- Format : Couverture souple, 224 pages
- Auteur(s) : Terry Moore
- EAN : 9782413077718
Les drôles de dames de Terry Moore sont de retour dans une histoire articulée autour de la mort de l’une d’entre elles, qui était mariée à un millionnaire influent. Mais il y a plusieurs intrigues qui se recoupent dans ce récit mené tambour battant où nous retrouvons par ailleurs un personnage central de Strangers in Paradise : Katina Choovanski alias Katchoo.
Parker Girls commence sur un ton assez léger avant de basculer dans une atmosphère de thriller. Terry Moore s’amuse avec le lecteur tout autant qu’avec ses personnages, en faisant évoluer les intrigues d’une façon inattendue avant de tout faire converger. Son style narratif est toujours très reconnaissable, avec cette pointe d’humour toujours bienvenue sans pour autant tomber dans le grand guignol en poussant les curseurs trop loin.
Comme à son habitude, l’auteur soigne la psychologie de ses personnages et ne se contente pas d’un simple récit d’enquête sur une mort mystérieuse. On retrouve aussi son grand talent pour les dialogues, qui sont particulièrement soignés et contribuent à la construction de l’atmosphère de l’histoire. Les personnages sont intéressants, et un des talents de l’auteur consiste à les rendre vivants, comme si on les croisait tandis qu’on nous raconte leur histoire.
Il se passe pas mal de choses dans cet album, où les rebondissements se succèdent à un rythme soutenu. On pourra remarquer que des thématiques très actuelles sont traitées dans ce récit, avec en outre un millionnaire suffisamment générique pour pouvoir y reconnaitre tel ou tel « géant de la tech » du vrai monde de la vie de tous les jours.
Si Parker Girls s’adresse avant tout aux lecteurs des titres de Terry Moore, et donc principalement de Strangers in Paradise, il reste tout de même accessible pour des lecteurs novices en la matière et amateurs de thrillers. Il y a bien entendu pas mal de choses qui resteraient obscures à des lecteurs n’ayant pas lu de titres de cet univers auparavant, mais rien d’insurmontable non plus et qui sait, ça pourrait même leur donner envie de s’y plonger !
Côté graphisme, là aussi on retrouve le style très reconnaissable de Terry Moore dans un élégant noir et blanc. Les planches sont très soignées, avec des personnages toujours très expressifs et un certain dynamisme dans les scènes d’action.
Un excellent album, qui offre au lecteur une aventure palpitante autour des Parker Girls.
The Mighty
Contenu : The Mighty TP
- Éditeur : Urban Comics
- Collection : Urban Indies
- Prix : 30.00€
- Date de sortie : 16/02/2024
- Format : Couverture cartonnée, 336 pages
- Auteur(s) : Peter Tomasi, Keith Champagne / Keith Champagne, Chris Samnee, Peter Snejbjerg
- EAN : 9791026829447
Peter J. Tomasi et Kevin Champagne nous brossent le portrait d’un super-héros aux airs de boy scout qui n’est pas sans rappeler Superman, d’autant qu’il a des pouvoirs assez similaires à celui de l’Homme d’acier. En outre, il agit à un niveau global – vu qu’il est le seul super-héros présent – et cela fait par contre penser à Sentry.
Le récit commence de façon assez classique, avec les origines du personnage reposant sur la bonne vieille radioactivité – le couteau suisse des origines de héros à l’époque du silver age – puis avec une présentation succincte des activités d’Alpha One et le la Section Omega qui agit à ses côtés. Mais tout ceci bascule assez vite avec une mort brutale qui va entrainer une spirale d’événements où les surprises seront nombreuses.
Le moins qu’on puisse dire, c’est que The Mighty est une histoire très surprenante. Si on se doute assez vite qu’on nous cache des choses au sujet du bien trop parfait Alpha One, il est clair qu’on ne s’attend pas du tout à ce qu’on va finir par nous raconter. Mais c’est suffisamment bien fait pour qu’on réalise après coup que les indices étaient sous notre nez et que tout ceci fait sens.
Il serait criminel de trop vous en dévoiler sur l’intrigue de The Mighty, donc nous allons rester évasifs. En tout cas, les rebondissements sont nombreux et si certaines choses se devinent un peu sur la fin – à force on finit par comprendre la logique narrative de l’histoire – il reste un nombre très important de surprises promptes à faire sursauter le lecteur.
Tout en étant un très bel hommage au concept même de super-héros et à Superman – avec même un clin d’œil hilarant des fois que le lecteur n’aurait pas tilté – The Mighty est un récit passionnant avec sa propre identité et un concept tout à fait maîtrisé. Nous avons droit à une bonne dose de scènes d’action, avec un certain sens du grand spectacle, mais aussi à des moments servant à poser les enjeux histoire que tout ne sorte pas non plus d’un chapeau de magicien.
A noter qu’il y a trois récits après l’histoire principale, qui servent à étoffer l’histoire d’Alpha One à travers les ans. Cela permet d’approfondir certains points qui ont été vus dans l’histoire de ce personnage plus complexe qu’il n’en a l’air.
Côté dessin, se succèdent Peter Snejberg et Chris Samnee qui signent une prestation tout à fait remarquable. Leurs styles sont tout à fait adaptés à l’ambiance de The Mighty, et à l’instar du scénario on retrouve cet hommage aux codes du super-héroïsme. A noter qu’après son départ Peter Snejberg avait tout de même continué à fournir les storyboard pour son successeur, ce qui assure une certaine continuité dans la narration graphique.
Côté bonus, le sommaire de l’album est complété par un cahier de croquis avec des recherches sur les personnages et les couvertures.
Un excellent album, au concept parfaitement maîtrisé et riche en surprises.
The Crow : Lethe
- Éditeur : Vestron
- Prix : 16.95€
- Date de sortie : 22/09/2023
- Format : Couverture souple, 112 pages
- Auteur(s) : Tim Seeley / Ilias Kyriasis, Meredith Laxton
- EAN : 9782383730576
C’est ici le cas, Tim Seeley plaçant son récit dans l’univers étrange d’un cirque itinérant spécialisé dans les démonstrations d’individus fort peu ordinaires (les fameux « freaks » comme ils sont appelés en anglais). Nous faisons la connaissance de Null Narcos, dont le numéro consiste à se mutiler (ou se faire mutiler) sur scène sans ressentir la moindre douleur.
Comme pouvait l’indiquer le titre de l’album – Le Léthé est un des cinq fleuves des Enfers appelé le Fleuve de l’Oubli – ce personnage fort peu banal ne se souvient pas de son passé. Quelques bribes, dont il ne connait pas le contexte, lui reviennent de temps à autre mais c’est une page blanche… sauf que son passé et sa condition de mort revenu à la vie vont finir par se manifester.
L’idée de se démarquer des autres titres de l’univers de The Crow en partant totalement différemment est excellente, et permet à Tim Seeley de ne pas focaliser son histoire sur le retour et la vengeance du personnage principal. La notion de différence est très forte au sein de l’intrigue, notamment au travers des « freaks » qui finalement sont bien plus fréquentables que les gens « normaux » qui passent dans cette histoire.
Le sujet est très bien pensé et l’histoire se lit bien, encore qu’on ait parfois un peu de mal à saisir où l’auteur veut en venir. En tout cas c’est une utilisation originale du concept de The Crow.
Une autre histoire se trouve dans cet album, aussi écrite par Tim Seeley. On est cette fois dans quelque chose de plus classique au niveau de la forme, ce qui ne rend pas l’histoire inintéressante pour autant mais on est tout de même un bon cran en-dessous de l’histoire précédente.
Côté dessin, le style des deux récits est très différents : le premier est signé Ilias Kyriasis, et illustre à merveille l’ambiance étrange de ce récit qui ne l’est pas moins. Le second épisode est quant à lui dessiné par Meredith Laxton et là aussi on est dans quelque chose de plus classique (mais c’est pas vilain).
En ce qui concerne les bonus, le sommaire de l’album est complété par une galerie qui se trouve entre les deux récits.
Un très bon album, qui propose une utilisation originale du concept de The Crow.
The Transformers : La série originale tome 4
Les Autobots traquent les Decepticons jusqu’à un centre de surveillance spatiale dans les montagnes, où les Constructicons et Soundwave construisent un émetteur géant avec les camions et l’équipement radio volés. Repérant les Autobots, Soundwave ordonne aux Constructicons de défendre le transmetteur pendant qu’il termine sa transmission vers Cybertron. Les Constructicons fusionnent alors en une forme géante, un robot appelé Devastator…
- Éditeur : Vestron
- Prix : 16.95€
- Date de sortie : 26/01/2024
- Format : Couverture souple, 96 pages
- Auteur(s) : Bob Budiansky / Ricardo Villamonte, Herb Trimpe
- EAN : 9782383730675
Précédemment, les Decepticon ont mis la main sur la tête d’Optimus Prime et comptent bien se servir de la matrice de création de ce dernier pour donner vie à de nouveaux personnages. Mais le chef des Autobots a plus d’un tour dans sa manche – même sans avoir de corps, c’est dire s’il est fort – et ses camarades ne comptent pas le laisser de côté.
Sous la plume de Bob Budiansky, nous assistons donc au dénouement des intrigues en cours avec un foisonnement de rebondissements dont certains sont très surprenants. D’ailleurs si vous trouvez la couverture de l’album intrigante, attendez un peu de voir ce qui se cache derrière cette image étonnante !
Comme dans les albums précédents, l’histoire ronronne gentiment tandis que les deux factions de robots se tapent dessus et que s’enchainent les plans compliqués avec plus ou moins de succès.
Si l’histoire reste efficace, elle est tout de même un rien daté dans son schéma narratif et accuse un peu son âge. Rien d’insurmontable non plus, mais on sent bien le décalage avec la série IDW plus récente dont la narration plus moderne fait mouche.
Cette conclusion est en tout cas intéressante à lire, avec comme indiqué plus haut plusieurs rebondissements qui rythment l’intrigue. L’auteur nous surprend à plusieurs reprises, ce qui n’était pas forcément gagné puisqu’à force on pouvait penser qu’on avait fait le tour du sujet.
Côté dessin, signé Ricardo Villamonte, Herb Trimpe, le constat est le même : c’est pas vilain mais c’est daté et même un rien statique. Mais ça reste tout de même pas si mal que ça.
Du côté des bonus, des fiches de personnages complètent le sommaire de l’album.
Un bon album, un rien daté mais tout de même sympa à lire.
Tortues Ninja : Les Chevaliers d'Écailles
- Éditeur : Vestron
- Prix : 17.95€
- Date de sortie : 07/04/2023
- Format : Couverture souple, 96 pages
- Auteur(s) : Michael Dooney d'après David Wise et Patti Howeth / Michael Dooney
- EAN : 9782383730347
Dans cet album, Michael Dooney adapte les scénarios de David Wise et Patti Howeth qui ont officié sur la série animée sur les Tortues Ninja. Cet arc narratif raconte donc comment la journaliste April O’Neil a fait la rencontre de ces héros pas comme les autres, avant de se retrouver embarquée dans leurs aventures.
Quand on n’est pas un grand amateur des Tortues Ninja – c’est le cas de l’auteur de ces lignes – il peut être intéressant de repartir du début pour avoir de bonnes bases et mieux appréhender cet univers. Les chevaliers d’écaille joue ce rôle à merveille, en adaptant le début de la série animée et donc en posant toutes les briques de l’univers des Tortues Ninja.
Quelles sont les origines des Tortues Ninja ? Qui est leur mentor ? D’où viennent leurs ennemis ? Avec cet arc introductif, qui forme un tout sans nécessiter de suite, toutes les questions sur les Tortues Ninja trouvent leur réponse, ce qui fait de cet album un point d’entrée idéal pour appréhender l’univers peuplé d’écailles, de bastons et de pizzas.
Après ce n’est pas uniquement par sa valeur introductive que cet album a un intérêt, car l’histoire en elle-même est sympa à suivre. Ca reste assez daté – c’est une adaptation d’époque du dessin animé – mais cela n’empêche pas Michael Dooney de nous livrer une histoire bien racontée et plaisante à lire.
Ces pages sont bourrées d’action, avec une pointe d’humour pour donner un côté léger à l’ensemble. On a vraiment l’impression d’assister à toute la mise en place des éléments cléfs de cet univers avec cet album, et il y a une logique tout à fait cohérente derrière chacune des bizarreries.
Côté dessin, là aussi c’est un peu daté. C’est tout de même loin d’être vilain, et Michael Dooney n’a pas non plus sombré dans la facilité de « figer » des scènes du dessin animé.
Un excellent album, qui constitue un très bon point d’entrée pour l’univers des Tortues Ninja.
Saturday Morning Adventures Teenage Mutant Ninja Turtles tome 1
- Éditeur : Vestron
- Prix : 15.95€
- Date de sortie : 22/03/2024
- Format : Couverture souple, 96 pages
- Auteur(s) : Erik Burnham / Tim Lattie
- EAN : 9782383730590
C’est ce que nous propose cet album, où Erik Burnham retrouve l’esprit de la série animée consacrée aux Tortues Ninja pour nous proposer quatre histoires menées tambour battant. Quatre histoires, quatre ambiances mais même degré de fun !
Nous avons donc droit à quatre récits mettant en scène les Tortues Ninja, dans des contextes très différents. Mention spéciale à celle qui devient un remake de L’aventure intérieure, mais à la sauce Tortues Ninja !
Les contextes des épisodes sont très différents, mais on retrouve en chacun le cœur du concept : quatre héros face aux forces du mal, si ce n’est que ces quatre héros sont des tortues anthropomorphes ! En tout cas on ne sent pas de redite d’une histoire à l’autre, chacune ayant sa propre intrigue propre et ses propres enjeux.
On s’amuse beaucoup en suivant ces aventures des tortues amatrices d’arts martiaux et de pizzas, avec des intrigues certes courtes mais bien vues. Il n’y a pas vraiment de temps morts, et les amateurs d’ambiances gentiment farfelues seront aux anges.
La partie graphique, signée Tim Lattie, est de son côté tout à fait sympathique. Le côté léger et presque décalé des récits est très bien mis en valeur par l’artiste, dont le style est tout à fait adéquat pour donner vie à ces histoires.
Côté bonus, une galerie d’illustrations complète le sommaire de l’album.
Un très bon album, qui proposera au lecteur une sympathique collection de récits sur les Tortues Ninja.
C’est tout pour aujourd’hui !
Le lundi c’est librairie ! vous donne rendez-vous lundi prochain pour une nouvelle chronique.
Le sommaire de la prochaine chronique sera consacré à un ou plusieurs albums, rendez-vous la semaine prochaine !
Consulter nos autres chroniques de la rubrique Le lundi c’est librairie !
Watchtower Comics est un site autofinancé et indépendant, qui vous offre depuis 2006 des contenus quotidiens sans publicité et des services gratuits.
Tout ceci coûte cher et nous avons besoin d'aide pour poursuivre notre activité.
Vous appréciez notre travail et vous voulez nous soutenir ? Faites un don sur notre page Tipeee !
Derniers commentaires