Le lundi c’est librairie !
Aujourd’hui, nous vous proposons la chronique de 2 albums édités par Panini Comics.
Au programme :
- Made in Korea
- Deadpool tome 1 : Le carnage dans le sang
Chaque lundi, nous vous proposons dans notre rubrique Le lundi c’est librairie ! la chronique de titres parus en librairie. Il peut tout aussi bien y avoir des titres très récents ou des avant-premières que des albums sortis moins récemment.
Made In Korea
Contenu : Made In Korea 1-6, inédits
- Éditeur : Panini Comics
- Collection : Panini Graphic Novel
- Prix : 22.00€
- Date de sortie : 22/02/2023
- Format : Couverture souple, 168 pages
- Auteur(s) : Jeremy Holt / George Schall
- EAN : 9791039112888
Grandir c’est pas forcément simple… et encore moins quand on est une intelligence artificielle !
C’est un peu ce qu’on pourrait se dire à la lecture de Made in Korea dont le concept est faussement simple : le programme d’un enfant robot est modifié pour lui donner une véritable intelligence artificielle, ce qui va lui permettre d’évoluer comme le ferait un enfant « standard ». Cela va bien entendu entrainer des situations pour le moins compliquées !
Jeremy Holt signe ici une histoire dont la trame pourrait sembler vue et revue : de Pinocchio rêvant de devenir un vrai petit garçon à Mr Data en quête de la nature humaine, les fictions ont déjà parcouru le thème de l’artificiel voulant devenir autre chose. De même, l’histoire fait penser aux films DARYL et AI Intelligence artificielle, voire à Astro Boy… on vous l’a dit que c’est un thème qui n’est pas forcément nouveau !
Cependant ce n’est pas pour autant que Made in Korea aurait le parfum de la redite et de la facilité ! Jeremy Holt a tout d’abord pris le soin de planter le décor d’une société qui trouve normal d’avoir un simulacre d’enfant sous la forme d’un robot – ce qui n’est pas très différent des enfants qui ont des jouets animaux de plus sophistiqués au lieu d’offrir de l’amour à des animaux qui en auraient tellement besoin – mais a également abordé un thème fort derrière la fine barrière de la science-fiction : la tolérance.
Il apparait assez évident que Made in Korea tourne autour de la notion de différence, avec un personnage principal qui l’est à double titre – pas humain et différent des autres robots – et une présentation de ses efforts pour rentrer dans le moule. Combien d’enfants « différents » ont souhaité être « comme les autres » quitte à faire des erreurs en dépassant leur « différence » (un handicap par exemple, ou une façon de penser pas forcément semblable à celle des autres) ? Enormément, et c’est à ces enfants que Made in Korea fait écho à travers son histoire poignante.
Dès les premières pages, on se retrouve happés par une narration tout à fait maîtrisée et une histoire passionnante. Le discours sur la tolérance est intelligemment dosé, sans non plus tourner à la leçon contre-productive mais davantage en amenant le lecteur à se questionner à travers ce qu’il lit. L’histoire de Made in Korea convoque également la notion de parentalité et le ressenti des enfants qui ont du mal à trouver leur voie, et là aussi c’est traité avec beaucoup de justesse. Il y a également des sous-entendus qui sont montrés de façon plus explicite au fil des pages, et cela fonctionne à merveille.
Il y a des histoires qui sont de vraies pépites qui touchent ainsi le lecteur au cœur et Made in Korea fait partie de ces récits dont on se dit qu’ils rendent un peu meilleur quand on les a lus. C’est passionnant, touchant, émouvant… bref une immense réussite.
Côté graphisme, George Schall signe des planches au style simple mais d’une grande efficacité. En outre, son trait est très expressif et illustre très bien les sentiments des personnages.
En plus de l’histoire principale, le sommaire de l’album est complété par de petits récits sur le même thème. Ces petites histoires se lisent bien, mais souffrent forcément de la comparaison avec l’histoire principale.
Un excellent album, où le lecteur a droit à une très belle histoire exploitant parfaitement la notion de tolérance
Deadpool tome 1 : Le carnage dans le sang
Contenu : Deadpool (2023) 1-5, inédits
- Éditeur : Panini Comics
- Collection : 100% Marvel
- Prix : 19.00€
- Date de sortie : 06/12/2023
- Format : Couverture cartonnée, 144 pages
- Auteur(s) : Alyssa Wong / Martin Coccolo
- EAN : 9791039120272
Deadpool est de retour dans une nouvelle série… mais ne s’est pas vraiment calmé !
C’est Alyssa Wong qui s’occupe maintenant du mercenaire le plus improbable de l’univers Marvel, dans de nouvelles aventures menées à cent à l’heure ! Le début de l’album est un peu mystérieux, car après une introduction déjà présentée en softcover nous retrouvons directement Deadpool en fâcheuse position… et les explications viennent par la suite sous forme de flashbacks.
L’idée est donc que Deadpool, alors qu’il s’occupe d’un contrat avec ses méthodes habituelles, se retrouve infecté par un symbiote et pas n’importe lequel : il s’agit d’un morceau de Carnage en personne, le maintenant deuxième symbiote le plus dangereux de l’univers Marvel (il a été rétrogradé avec l’introduction de Knull). Mélange détonnant s’il en est !
Alyssa Wong ne ménage pas sa peine pour livrer une histoire totalement barrée par moments, sans pour autant franchir la fine ligne de démarcation entre une histoire déjantée et du grand n’importe quoi (limite franchie un peu facilement par d’autres auteurs des aventures de Deadpool). C’est donc farfelu à souhaits, avec un concept complètement délirant et un Deadpool pas forcément plus calme que d’habitude, mais ça tient debout.
Si Deadpool est bien entendu la vedette de cette aventure improbable où il se retrouve face à Harrower et au Docteur Octopus, un autre personnage a aussi son importance : Valentine Vuong. Le duo formé avec Deadpool fonctionne à merveille, et on ne peut que se réjouir de sa présence dans cette histoire.
Ce premier tome de la nouvelle série Deadpool est particulièrement agréable à lire, Alyssa Wong faisant preuve d’une grande maitrise pour contenir la folie furieuse inhérente aux histoires mettant en scène Deadpool. C’est très sympa à lire, on ne s’ennuie absolument pas et il y a pas mal de très bonnes idées (dont certaines sont particulièrement barrées). Bref, une très bonne lecture pour avoir le sourire !
Côté dessin, c’est Martin Coccolo qui tient les crayons pour nous livrer une excellente prestation. Forcément, vu le sujet il y a des cases goutues mais avec son style ça passe tout seul. Les scènes d’action sont en outre dynamiques, et les planches sont de toutes façons très agréables à l’œil.
Un excellent album, où nous retrouvons un Deadpool déchainé pour le plus grand plaisir du lecteur !
C’est tout pour aujourd’hui !
Le lundi c’est librairie ! va marquer une petite pause et vous donne rendez-vous en janvier 2024 pour une nouvelle chronique.
Le sommaire de la prochaine chronique sera consacré à un ou plusieurs albums, rendez-vous un lundi de janvier !
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