Le lundi c’est librairie !
Aujourd’hui, nous vous proposons la chronique de trois albums édités par Black River.
Au programme :
- Ragnarok tome 1 : Le dernier dieu
- Hotell tome 1
- E-Ratic tome 1
Chaque lundi, nous vous proposons dans notre rubrique Le lundi c’est librairie ! la chronique de titres parus en librairie. Il peut tout aussi bien y avoir des titres très récents ou des avant-premières que des albums sortis moins récemment.
Ragnarok tome 1 : Le dernier dieu
Et maintenant… ça va saigner !
Asgard est tombée.
Ragnarök, le crépuscule des dieux dans la mythologie nordique, a eu lieu. TOUS les dieux sont morts mais les habitants des neuf royaumes subsistent.
Un petit groupe s’introduit dans un temple désaffecté et découvre le cadavre de Thor, le dieu du tonnerre, enchaîné. Bien que mort, ce dernier se réveille, massacre les indésirables après avoir récupéré Mjöllnir, son marteau légendaire.
Il promet ensuite de retrouver et de protéger la fille d’une des intrus.
- Éditeur : Black River
- Prix : 18.90€
- Date de sortie : 11/05/2023
- Format : Couverture cartonnée, 168 pages
- Auteur(s) : Walter Simonson
- EAN : 9782384260430
Ragnarok, c’est le crépuscule des dieux dans la mythologie nordique et une menace souvent brandie tel un croque mitaine narratif dans la déclinaison Marvelienne de la légende d’Asgard. Ici, le Ragnarok a eu lieu comme nous pouvons le voir dans les premières pages de l’album. Puis on passe ensuite à autre chose, avec la quête d’une Elfe qui va déboucher sur le réveil de Thor.
Derrière Ragnarok se trouve Walt Simonson, immense auteur et artiste qu’on ne présente plus et de surcroit fin connaisseur de la mythologie nordique qu’il a déjà orchestrée pour un run sur Thor qui est entré dans la légende. Quand on voit son nom sur l’album, forcément on avance en confiance en sachant que c’est un poids lourd du genre qui est à la manœuvre…
… et cette confiance est bien placée car l’auteur ne nous déçoit absolument pas en livrant une histoire toute en démesure et exploitant à merveille le cadre de la mythologie nordique. Thor semble avoir perdu de sa superbe en se réveillant sous la forme d’un zombie tandis que le monde tel qu’il l’a connu n’existe plus et que ses proches ont tous trépassé, mais cette fragilité du dieu du tonnerre permet de diluer son habituelle arrogance.
L’intersection entre la quête de Thor et celle de la famille d’Elfes fonctionne très bien, avec un côté mystique tout à fait pertinent. Les personnages sont bien caractérisés, et dans une histoire où rien n’est laissé au hasard nous avons droit à une succession de péripéties et de rebondissements écartant au loin toute possibilité d’ennui.
Ce premier tome est passionnant, avec un côté épique particulièrement séduisant et prompt à capturer l’attention du lecteur dès la première page. L’histoire est très bien pensée, et le cadre mythologique fonctionne très bien. A noter une ou deux similitudes avec la vision Marvel de Ragnarok, mais en partant du même matériau d’origine cela semble logique.
Le premier album de Ragnarok avait déjà été publié par Glénat Comics il y a sept ans et chroniqué par nos soins, la découverte de la série n’en est donc pas vraiment une.. Mais cela permet de voir que non seulement l’histoire fonctionne toujours aussi bien mais qu’elle n’est pas coincée dans sa période de parution en subissant les outrages du temps. Cette relecture a été très plaisante et ranime le désir de découvrir enfin la suite de l’histoire ! (3 albums sont prévus en tout)
La partie graphique de l’album est également signée par Walt Simonson, qui met les petits plats dans les grands pour éclater les rétines du lecteur. C’est très joliment illustré, avec un très bon rendu du cadre et de l’ambiance. En outre, l’artiste n’a rien perdu de sa superbe pour restituer toute la puissance des combats et faire souffler un vent épique sur ce premier album ! Ca fait toujours drôle de voir Thor sans sa mâchoire inférieure, mais c’est cohérent et c’est même l’objet d’une petite vanne au détour d’un dialogue.
Côté bonus, le sommaire de l’album est complété par une galerie d’illustrations et de crayonnés.
Un excellent album, qui procure un très bon moment de lecture rimant avec épique ! Vivement la suite !
Hotell tome 1
L’hôtel Pierrot Courts. Vous ne le trouverez sur aucune carte, mais s'il vous arrive de conduire sur la Route 66 tard dans la nuit et que vous avez désespérément besoin d’un refuge ou de vous cacher, vous apercevrez peut-être un panneau abîmé en bordure de route. C’est un endroit où beaucoup s'enregistrent au comptoir mais d’où bien peu repartent. Et vu les horreurs qui vous attendent à l'intérieur, vous auriez peut-être préféré continuer à rouler...
- Éditeur : Black River
- Prix : 16.90€
- Date de sortie : 08/06/2023
- Format : Couverture cartonnée, 112 pages
- Auteur(s) : John Lees / Dalbor Talajic
- EAN : 9782384260447
Sous la plume de John Lees, Hotell est une suite de récits horrifiques qui semblent de prime abord n’avoir en commun que le lieu où ils se déroulent : Le Pierrot Court justement, dont le réceptionniste accueille les rares visiteurs après avoir posé le décor global au cours d’une page introductive.
Quatre histoires donc, qui sont en fait très largement connectées avec des incidences de l’une sur l’autre. Quatre histoires où le lecteur est plongé dans une ambiance horrifique où différentes thématiques du genre lui sont proposées. Qu’il s’agisse de la femme enceinte qui fuit son compagnon violent, du couple dont la mésentente rime avec crime, de la femme qui cherche sa sœur disparue ou de l’exorcisme qui prend une tournure dramatique, les codes du genre répondent présents tandis que John Lees construit un vaste récit donc les histoires sont autant de briques narratives.
Dès la première page, l’immersion est immédiate grâce à une narration efficace qui livre rapidement au lecteur ce qu’il a besoin de savoir. Les points d’intersection entre les différentes histoires sont d’abord un peu obscurs, mais ils trouvent tous une explication, en fait ils ne sont pas bloquants mais participent à la construction du cadre global de Hotell.
Cet album remplit parfaitement son office et ravira les amateurs d’horreur à travers ces histoires effrayantes donc la construction est bien pensée. En outre, le concept est une porte ouverte vers d’autres récits du même genre, comme une série anthologique qui explore la noirceur de l’âme humaine à travers les visiteurs de cet hôtel pas comme les autres.
Cette noirceur est en effet au cœur de chacune de ces histoires, car s’il y a bien entendu des forces extérieures qui entrent en jeu dans chacune d’entre elles le point de départ se trouve bel et bien dans les ténèbres qui se tapissent dans le cœur des humains…. Hotell offre donc un certain panorama de ce dont l’humain est capable, après tout l’horreur est humaine…
Ces histoires sont intéressantes, avec une certaine variation entre les thèmes abordés. Sur le côté horrifique, l’auteur ne fait vraiment pas semblant et on se retrouve dans un cadre vraiment effrayant (déjà en plein jour dans le bus c’était pas la fête alors imaginez le soir tard). La lecture de Hotell est donc à conseiller aux lecteurs avertis uniquement, tandis que les âmes sensibles sont priées de lire autre chose…
Côté graphisme, le style de Dalibor Talajic colle parfaitement à l’ambiance horrifique de Hotell. Les planches sont très bien soignées, avec un rendu plus que satisfaisant des passages angoissants qui font sursauter le lecteur. Comme indiqué plus haut, il s’agit d’une histoire pour lecteurs avertis, et certaines cases sont donc très goutues.
Du côté des bonus, le sommaire de l’album est complété par une galerie d’illustrations et un mot de l’auteur.
Un très bon album, qui ravira les amateurs d’ambiances horrifiques. Ames sensibles s’abstenir !
E-Ratic tome 1
Vous avez 15 ans et des super pouvoirs ? Cool ? Sauf que ça ne dure que 10 min par jour. Il faut donc en faire usage avec parcimonie. Oliver se retrouve à affronter diverses menaces, à garder son identité
- Éditeur : Black River
- Prix : 17.90€
- Date de sortie : 13/07/2023
- Format : Couverture cartonnée, 136 pages
- Auteur(s) : Kaare Andrews / Brian Reber
- EAN : 9782384260225
Ces super-pouvoirs temporaires sont le postulat de base de ce premier album d’E-Ratic, où Kaare Andrews raconte l’histoire d’un jeune garçon doté de tels pouvoirs. Oliver a en effet 15 ans, débarque dans un nouveau lycée et se retrouve très vite embarqué bien plus loin que les préoccupations habituelles d’un garçon de son âge.
Kaare Andrews a en effet pris le temps de brosser le portrait de son personnage principal et de son entourage, montrant notamment les difficultés rencontrées par la mère de son héros qui se retrouve seule pour élever ses deux fils. Et puisqu’on parle de soin, l’histoire est soigneusement ancrée dans notre époque avec notamment l’importance des réseaux sociaux qui revient régulièrement.
Ce premier tome pose les bases du concept, montrant ainsi Oliver et son ennemi qui utilisent graduellement leurs pouvoirs avec une montée en puissance graduelle des enjeux. Côté explications, celles auxquelles nous avons droit tiennent plutôt bien la route mais les vraies racines de tout ceci restent un peu confuses et c’est là que pêche E-Ratic pour ce premier tome.
Kaare Andrews donne en effet l’impression de s’éparpiller, rebondissant à un moment sur la pandémie avant de partir dans une autre direction. Si on apprécie que l’histoire couvre un spectre varié en abordant tous les aspects de la vie d’un jeune garçon doté de pouvoirs (avec des moments touchants), on peut regretter par contre que ça parte un peu dans tous les sens et que certains points soient un peu obscurs sans donner l’impression d’être candidats à des explications futures.
Le cœur du concept – à savoir le héros un peu loser qui se découvre une vocation super-héroïque-, est un mécanisme qui a déjà fait ses preuves, de Spider-Man à Invincible. De même, l’histoire est plaisante à lire et apporte un bon moment de divertissement… mais il manque un petit quelque chose, l’ingrédient qui ferait passer E-Ratic au niveau supérieur. Après tout, ce premier tome remplit son office d’origin story, donc on peut espérer que par la suite cela devienne encore meilleur !
Au dessin, on retrouve Kaare Andrews avec Brian Reber à la colorisation. Le graphisme est sympa et dynamique à souhait, avec une influence du manga qui semble transparaitre sur plusieurs cases à la fois pour les visages et attitudes mais aussi pour le côté dynamique. C’est en tout cas joliment illustré et cela colle très bien à l’ambiance de l’histoire.
Côté bonus, le sommaire de l’album est complété par un mot de l’auteur, des illustrations, des esquisses et des miniatures pour l’épisode 5.
Un bon album, sympa à lire avec un concept efficace mais qui a un peu tendance à s’éparpiller.
C’est tout pour aujourd’hui !
Le lundi c’est librairie ! vous donne rendez-vous lundi prochain pour une nouvelle chronique.
Le sommaire de la prochaine chronique sera consacré à un ou plusieurs albums, rendez-vous lundi prochain !
Consulter nos autres chroniques de la rubrique Le lundi c’est librairie !
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