Le lundi c’est librairie !
Aujourd’hui, nous vous proposons la chronique de trois albums.
Au programme :
- Assassin’s creed – Brahman (Black River)
- Magic : The Gathering – La Planeswalker oubliée (Black River)
- Sweet Paprika (Glénat)
Chaque lundi, nous vous proposons dans notre rubrique Le lundi c’est librairie ! la chronique de titres parus en librairie. Il peut tout aussi bien y avoir des titres très récents ou des avant-premières que des albums sortis moins récemment.
Assassin's creed - Brahman
- Éditeur : Black River
- Prix : 14.90€
- Date de sortie : 12/01/2023
- Format : Couverture cartonnée, 128 pages
- Auteur(s) : Brenden Fletcher, Karl Kerschl / Cameron Stewart, Karl Kerschl
- EAN : 9782384260294
Sous la plume de Brenden Fletcher et Karl Kerschl, Jot Soora et sa fiancée Monima Das se retrouvent à utiliser un dispositif de réalité virtuelle et ce qui commence comme un jeu finit par prendre un tour beaucoup plus sinistre. En effet, il s’agit du fameux dispositif au coeur de l’univers Assassin’s creed, qui permet à ses utilisateurs de revivre le passé à travers leur mémoire génétique.
L’entrée en matière est un peu brutale si on ne connait pas les bases du concept Assassin’s creed exposées ci-dessus, mais rien d’insurmontable. On est alors plongés dans le vif du sujet au cœur d’une intrigue menée à cent à l’heure, dont la structure est plutôt originale.
En effet, l’histoire se déroule sur deux tableaux : le passé à travers le dispositif de réalité virtuelle et le présent. Même si le passé est déjà écrit, il est découvert au fur et à mesure de l’histoire et surtout a une influence sur les événements du présent.
Contrairement aux autres albums de l’univers d’Assassin’s creed qui se concentraient sur le passé, le choix a été fait ici d’embrasser l’ensemble du concept de cet univers. On se retrouve donc à cheval entre les événements du présent et la relecture du passé à travers l’équipement qui permet d’exploiter la mémoire génétique, ce qui permet d’assister à la construction d’une intrigue dont une partie alimente et explique l’autre.
L’album se lit vite mais est toutefois intéressant, de par son histoire qui est bien ficelée et son cadre indien qui apporte une touche d’exotisme (surtout pour le passé). Il y a pas mal de rebondissements qui font progresser l’intrigue, et le dénouement est touchant. L’intrigue secondaire autour de la relation parfois complexe entre Minima et Jot (le premier devant cacher qu’il est fiancé à la seconde pour ne pas compromettre sa carrière d’actrice) fonctionne également bien, alimentant également l’intrigue principale avec les éléments lus dans le passé des deux personnages.
A noter que cet album est tout à fait accessible sans être forcément un joueur d’Assassin’s creed, même si comme expliqué plus haut l’immersion est un peu brutale si on ne connait pas au moins les bases du concept.
La partie graphique est quant à elle signée Cameron Stewart et Karl Kerschl, qui signent un travail de qualité. Le dessin est en effet soigné, les deux ambiances sont très bien restituée (surtout la partie se situant dans le passé) et le trait apporte du dynamisme aux scènes d’action.
Côté bonus, le sommaire de l’album est complété par un topo sur le contexte historique lié au récit et des recherches sur le design des personnages.
Un très bon album, où nous profitons d’une histoire intéressante et dépaysante.
Magic : The Gathering - La Planeswalker oubliée
- Éditeur : Black River
- Prix : 16.90€
- Date de sortie : 12/01/2023
- Format : Couverture cartonnée, 152 pages
- Auteur(s) : Mairghread Scott / Fabiana Mascolo, French Carlomagno
- EAN : 9782384260188
Mairghread Scott va en effet approfondir le contexte de l’histoire des autres albums en l’incluant au sein d’une intrigue plus vaste. Nous avons donc droit au récit d’événements qui ont eu lieu avant, pendant et après les deux albums en question, ce qui permet de répondre à certaines questions.
Nous retrouvons donc le fourbe Tezzeret, dont nous pouvons suivre les plans complexes pour parvenir à ses fins. Il n’hésite en effet pas à semer les graines du chaos au travers de stratagèmes évolués, où il manipule à peu près tout le monde. Il faut dire aussi qu’il s’agit de magie bleue, ce qui dans l’univers de Magic l’Assemblée n’est pas vraiment signe de droiture !
Face à lui, nous retrouvons Liliana Vess. La nécromancienne est toujours aussi redoutable (et flippante), et elle se retrouve embarquée dans une histoire impliquant une Planeswalker disparue qui pourrait bien avoir de lourdes conséquences.
L’album est divisé en deux parties, la première étant davantage centrée sur Tezzeret et l’autre sur Liliana Vess même si les deux parties constituent en fait une seule et même histoire. Cette dernière est passionnante, entre les combines sournoises du maître du métal et les actions de la nécromancienne qui sont plus directes et particulièrement efficaces.
Encore une fois le contexte de Magic l’Assemblée est parfaitement exploité, on ressent très bien la magie ambiante qui vient de l’univers associé aux fameuses cartes du jeu. Là encore il n’est pas nécessaire d’être un joueur pour profiter de l’histoire, mais par contre la lecture sera un peu plus obscure si vous n’avez pas lu les deux autres albums. Ca tombe bien, ils sont passionnants aussi !
Avec La planeswalker oubliée, vous passerez un excellent moment de lecture dans un monde de magie très bien pensé. L’équilibre de l’intrigue est tout aussi délicat qu’une stratégie menant à la victoire du joueur, et les idées sur lesquelles reposent cette histoire sont à la fois très bonnes et très bien exploitées.
Du côté du dessin, les artistes à l’œuvre signent des planches de toute beauté. L’ambiance de magie est plus que jamais parfaitement restituée, donnant joliment vie aux sorts associés au folklore du jeu.
Un excellent album, qui exploite parfaitement ses personnages dans un univers toujours aussi fascinant.
Sweet Paprika
Paprika, jeune diablesse énergique et déterminée vivant à New York est une accro du boulot rêvant de faire carrière. Et l’avenir lui sourit ! Sauf que derrière ce redoutable bourreau de travail se cache une âme fragile au bord du gouffre dont la vie sociale et amoureuse est un désert. Jusqu’à ce que Dill, un beau garçon exubérant et un peu naïf, ne vienne tout chambouler avec son apparence "angélique" et bientôt pousser Paprika à se confronter à ses désirs. Cette rencontre piquante va surtout permettre à notre héroïne de prendre conscience du masque social qu’elle porte depuis trop longtemps. Mais ce long chemin d’introspection infernale s’annonce surtout pavé d’épisodes aussi sexy que cocasses.
- Éditeur : Glénat
- Collection : Hors collection
- Prix : 25.00€
- Date de sortie : 08/02/2023
- Format : Couverture souple, 304 pages
- Auteur(s) : Mirka Andolfo
- EAN : 9782331076350
Mirka Andolfo a en effet mis en place un univers plutôt original pour Sweet Paprika : les anges et les démons, identifiés respectivement par des auréoles et des cornes (sans oublier les ailes et les queues fourchues), cohabitent dans une relecture du monde moderne. Cette particularité influence forcément la personnalité des personnages, chaque « camp » ayant des traits de caractère spécifiques.
L’autrice nous raconte donc comment Paprika, jeune diablotine, essaie de remettre sa vie amoureuse sur les rails après l’avoir laissée au second plan pour différentes raisons. Cela l’amène à nouer des liens avec un personnage au nom pour le moins évocateur, et tout ceci évolue de façon pour le moins inattendue au fil de situations souvent rocambolesques.
Outre une analyse pertinente des difficultés rencontrées par une jeune femme dans le monde professionnel, Sweet Paprika se concentre essentiellement sur la vie amoureuse du personnage et pour ça Mirka Andolfo ne fait pas semblant : tout semble en effet prétexte à aligner des passages ouvertement sexuels, la vie amoureuse de l’héroïne ne laissant guère de mystère au lecteur.
Comme l’intrigue tourne essentiellement autour de cette thématique, cela tourne assez vite en rond : il y a certes une évolutions des personnages et des passages touchants, mais c’est un peu lassant de lire une histoire de ce type.
Sweet Paprika n’est pas une mauvaise histoire en soi, cela se lit même plutôt bien, mais quand on n’est pas forcément intéressés par une histoire placée quasi exclusivement sous la ceinture ce n’est pas non plus très palpitant. Il y a pourtant de bonnes idées et un univers original, mais on est loin de Mercy en terme de qualité.
La partie graphique, également assurée par Mikra Andolfo, est surprenante mais très réussie. Cela surprend en effet, car lorsqu’on a lu Mercy on ne s’attend pas à ce style très manga mais cela fonctionne très bien dans le contexte de l’histoire. A noter que l’artiste a opté pour du noir et blanc à l’exception de touches de rose de temps en temps.
Comme exprimé plus haut, nous sommes dans un contexte très sexuel que le graphisme exprime avec des cases très explicites donc il va sans dire que cela range Sweet Paprika dans le registre des titres pour lecteurs avertis.
Un bon album, qui se lit plutôt bien et dont le contexte est original mais qui a tendance à tourner en rond
C’est tout pour aujourd’hui !
Le lundi c’est librairie ! vous donne rendez-vous lundi prochain pour une nouvelle chronique.
Le sommaire de la prochaine chronique sera consacré à un ou plusieurs albums, rendez-vous lundi prochain !
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