Le lundi c’est librairie !
Aujourd’hui, nous vous proposons la chronique de trois albums édités par Urban Comics.
Au programme :
- Batman Superman World’s finest tome 1
- Batman Chronicles 1988 tome 1
- The Nice House of the Lake tome 1 (en avant-première)
Chaque lundi, nous vous proposons dans notre rubrique Le lundi c’est librairie ! la chronique de titres parus en librairie. Il peut tout aussi bien y avoir des titres très récents ou des avant-premières que des albums sortis moins récemment.
Batman Superman World's finest tome 1 : Le diable Nezha
Contenu : Batman / Superman World's Finest #1-6
- Éditeur : Urban Comics
- Collection : DC Infinite
- Prix : 17.00€
- Date de sortie : 06/01/2023
- Format : Couverture cartonnée, 168 pages
- Auteur(s) : Mark Waid / Dan Mora
- EAN : 9791026821366
Un peu de super-héros à l’ancienne, ça vous dit ? Alors cet album est fait pour vous !
Sous la plume de Mark Waid, nous avons donc droit à un team-up de Superman, Batman et Robin dans une ambiance très « silver age ». Le ton et les personnages sont en effet très évocateurs de cette période des comics, ce qui donne une patine nostalgique particulièrement agréable à ce premier tome.
De nombreux invités accompagnent le trio dans cette aventure où Superman est victime d’une attaque qui le laisse particulièrement diminué. C’est par ailleurs l’occasion de remettre un peu en perspective la toute puissance de Superman en le mettant face à un défi qui le met véritablement en danger et le fait reposer sur sa collaboration avec des personnages bien moins forts que lui question pouvoirs.
Dès la première page, on est embarqués dans une histoire passionnante et riche en rebondissements, où l’auteur donne l’impression d’autant s’éclater que le lecteur. Il se passe beaucoup de choses dans ce récit mené à cent à l’heure, et on va plus loin qu’une simple chasse au vilain avec une intrigue bien menée.
Comme exprimé plus haut, le concept est de faire une histoire dans le contexte de l’âge d’argent, mais on garde cependant une narration moderne et en conséquence l’album ne s’adresse pas qu’à un lectorat composé d’incurables nostalgiques. Les personnages sont parfaitement employés, et le talent de conteur de Mark Waid fait une nouvelle fois des merveilles, de quoi régaler le lecteur !
Côté dessin, c’est Dan Mora qui officie et le résultat est tout simplement superbe. Certes, vu qu’il est notoire que l’artiste est un des chouchous de notre rédaction on pourrait douter de notre objectivité mais le fait est que ses planches sont superbement réalisées avec un très bon rendu de l’ambiance et du dynamisme dans les scènes d’action.
Un excellent album, où le lecteur profite d’une très bonne histoire de super-héros « à l’ancienne ».
Batman Chronicles 1988 tome 1
Contenu : #415-429 + Batman Annual #12 + Killing Joke + Batgirl Special #1
- Éditeur : Urban Comics
- Collection : DC Chronicles
- Prix : 35.00€
- Date de sortie : 13/01/2023
- Format : Couverture souple, 576 pages
- Auteur(s) : Collectif
- EAN : 9791026826897
On passe à l’année 1988 pour ce nouvel ouvrage de la collection Batman Chronicles, et le fait est qu’on y trouve pas mal de choses !
Concernant les épisodes « classiques », on retrouve Batman aux prises avec de nombreux adversaires et les histoires sont intéressantes même si le tie-in à Millenium est un peu déconcertant quand on n’a pas toutes les cartes en main. Ces épisodes sont aussi l’occasion de découvrir le redoutable KGBeast dans un arc qui respire totalement l’ambiance de la Guerre froide, ou encore de s’aventurer du côté de la Suicide Squad. C’est aussi l’occasion de constater que Jason Todd s’aventure sur une pente dangereuse au fil des épisodes, ce qui culminera dans un arc bien précis dont nous parlerons plus bas.
Le jeune partenaire de Batman est en effet de plus en plus sombre, son activité de Robin lui pesant tandis qu’il accumule les déconvenues. Il prend des risques et surtout des décisions qui ne plaisent guère à son mentor sans oublier une certaine violence de plus en plus présente. On assiste véritablement à une glissade de Jason vers le « côté obscur » et s’il n’avait pas eu le destin qu’on connait il est probable que son côté sombre aurait été de plus en plus présent.
Parmi ces épisodes, nous avons aussi droit à une aventure de Batgirl où la jeune super-héroïne renonce à ses activités de justicière. L’épisode est touchant et passionnant, et il est tout à fait pertinent de le faire figurer ici vu qu’il a été écrit justement en prévision du destin dramatique de Barbara Gordon.
Le destin en question figure justement dans un des gros morceaux de cet album : The Killing joke. Le récit d’Alan Moore mettant en scène l’opposition entre Batman et le Joker sous un jour particulièrement dur est au programme de cet imposant volume et force est de constater qu’il n’a rien perdu de sa force. La puissance narrative d’Alan Moore fait des merveilles pour livrer un récit poignant dont on ressent chaque rebondissement au fur et à mesure que la lecture avance, et même en l’ayant lu un nombre incalculable de fois on se prend encore au jeu.
Enfin l’autre morceau de choix de l’album est justement celui qui figure sur la couverture de l’album : Un deuil dans la famille. Enfin si l’épisode a une importance capitale dans l’histoire de Batman (et aussi de celle de Jason Todd bien entendu), il faut aussi se rendre compte que le récit n’est pas exempt de défauts dont certains sont assez gênants comme par exemple la façon de dépeindre la géopolitique du Proche Orient et en faire découler une évolution assez discutable pour un personnage. La sauvagerie de certains passages peut aussi surprendre, surtout LE passage d’ailleurs… Mais il y a aussi des bonnes choses à tirer de cette histoire qui avait pour objectif de mettre un terme aux aventures de Jason Todd, et vu que le lectorat avait voté pour qu’il ne survive pas on peut se dire qu’il en avait exaspéré du monde ! (un peu comme sa version télévisée d’ailleurs)
Passons maintenant à la partie graphique de l’album, où pas mal d’artistes se succèdent pour le plus grand plaisir du lecteur. Les planches sont globalement très soignées, mais par contre le look de KGBeast est vraiment… heu… comment dire… discutable !
Concernant The Killing Joke, le trait est toujours d’une efficacité redoutable à l’image du scénario. On notera qu’il s’agit ici de la colorisation d’origine et non la version révisée sortie il y a quelques années, et donc on retrouve ce tourbillon psychédélique qui fait des merveilles pour dépeindre l’histoire.
Du côté des bonus, comme les autres volumes de cette collection nous avons droit à une partie éditoriale de qualité pour accompagner le lecteur dans sa découverte des différents épisodes. Cela permet notamment de raccrocher les wagons sur des points un peu obscurs (coucou Millenium) et d’appréhender les coulisses éditoriales de cette période.
Un excellent album, avec des épisodes de grande qualité.
The Nice House of the Lake tome 1
Contenu : Contenu : The Nice House On The Lake #1-6
- Éditeur : Urban Comics
- Collection : DC Black Label
- Prix : 15.00€
- Date de sortie : 03/02/2023
- Format : Couverture cartonnée, 184 pages
- Auteur(s) : James Tynion IV / Alvaro Martinez Bueno
- EAN : 9791026827887
Un week-end entre amis dans une luxueuse villa située dans un cadre enchanteur, en voilà une bonne idée… ou pas !
Après une première page énigmatique, James Tynion IV nous raconte une histoire qui parait classique au premier abord : un homme plutôt mystérieux invite un grand nombre de ses connaissances et amis à venir passer un week-end dans une villa au bord du lac… après tout pourquoi pas ? Mais on se rend vite compte que quelque chose cloche, même en essayant de prime abord de mettre les bizarreries sur le compte de l’excentricité de l’hôte de ce groupe hétéroclite.
L’histoire progresse gentiment au départ, on se demande un peu à quelle sauce on va être mangés : whodunnit ? survie ? récit de vacances ? Et bien en fait… pas de spoiler, vous verrez bien ! 😉 Mais c’est surprenant. TRES surprenant.
Dès la première page de cet album, le lecteur se soumet à la narration implacable de l’auteur qui signe dans cette première partie une histoire captivante flirtant allègrement avec le genre horrifique. Il y a beaucoup de bonnes idées, dont certaines sont particulièrement originales.
Les rebondissements sont nombreux, et au train où vont les choses on se dit qu’absolument tout peut arriver. D’ailleurs il se passe déjà pas mal de choses dans ce premier tome, tandis que le lecteur est balloté de retournement de situation en révélation insolite.
Ce premier tome est passionnant, avec une histoire en béton armé parfaitement racontée et une caractérisation soignée des personnages. Ces derniers sont véritablement au cœur de l’intrigue, et beaucoup de soin est apporté à leur histoire que l’on découvre peu à peu ainsi qu’à leur ressenti au fur et à mesure des événements.
Vous l’aurez compris, The nice house on the lake est incontestablement une vraie bombe pour ce début d’année et offrira un très bon moment aux lecteurs qui se risqueront dans l’aventure. Le second et dernier tome est annoncé pour le mois de mars, clairement vu la qualité du premier opus ça rend très impatient de découvrir sa suite.
Côté dessin, c’est une claque ! Alvaro Martinez Bueno signe des planches très joliment réalisées, avec en prime une mise en page très recherchée. Le style est très « indé » et surtout colle parfaitement à l’ambiance particulièrement étrange de l’histoire. Si le but est de déstabiliser le lecteur autant que les personnages, le graphisme joue un rôle certain dans cet objectif.
On notera par ailleurs que le format de l’album (le grand format « Urban ») permet de profiter du graphisme de l’album, ce qui est un plus non négligeable.
Un excellent album, dont la narration implacable est particulièrement soignée. Vivement la suite !
C’est tout pour aujourd’hui !
Le lundi c’est librairie ! vous donne rendez-vous lundi prochain pour une nouvelle chronique.
Le sommaire de la prochaine chronique sera consacré à un ou plusieurs albums, rendez-vous lundi prochain !
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