Le lundi c’est librairie !
Aujourd’hui, nous vous proposons la chronique de 2 albums édités par Panini Comics:
- American ronin tome 1
- Bad mother
Tous les lundi, Le lundi c’est librairie ! est votre rendez-vous hebdomadaire qui vous propose la chronique d’albums parus en librairie. Il peut s’agir d’albums très récents ou un peu moins suivant les cas, que l’on vous présente en évitant au maximum les spoilers.
American Ronin Tome 1 | ||
Panini Comics 152 pages – 18€ Peter Milligan |
Le vrai pouvoir appartient désormais aux gigantesques multinationales qui se livrent une lutte silencieuse pour la domination mondiale. Leur arme : des agents améliorés par des implants technologiques. Mais qu’arrive-t-il lorsque l’un de ceux-ci se libère de ses entraves mentales ? (Contient les épisodes American Ronin 1-5, inédits)
Dans une société dominée par les multinationales employant des agents améliorés, si l’un d’eux se rebelle cela peut avoir de sacrées conséquences.
Peter Milligan nous raconte donc l’histoire d’un ronin, terme traditionnellement employé pour désigner un samourai sans maître mais pas seulement. Le personnage principal de American ronin est donc un ancien agent à la solde d’une multinationale qui s’est libéré de son ancien employeur et exerce désormais sa vengeance. Et ce personnage dispose d’aptitudes pour le moins inhabituelles grâce à des implants cybernétiques.
En ce qui concerne le contexte de l’histoire, on pense d’entrée de jeu à du cyberpunk façon Neuromancer avec des gigantesques multinationales qui exercent leur pouvoir mondial et des personnages dotés d’améliorations cybernétiques. Néanmoins le cadre de American ronin est plus proche d’un récit d’anticipation que de science-fiction pure et dure, vu que si on est réalistes on peut se dire que la domination des multinationales n’est pas si éloignée de notre société actuelle.
Le lecteur est entrainé d’entrée de jeu dans l’histoire, Peter Milligan ne lui laissant que quelques pistes pour comprendre de quoi il retourne avant d’aller plus loin dans ses explications. Les idées à la base du concept de American ronin sont très intéressantes, car on ne reste pas uniquement dans le cadre du super agent cybernétique en guerre contre une multinationale.
Les capacités du ronin permettent en effet de s’intéresser de près à ce qui se produit lorsqu’un personnage « rentre » dans la tête d’un autre. Habituellement c’est plutôt métaphorique lorsque l’on parle de profilers traquant des tueurs en série, mais dans American ronin c’est beaucoup plus littéral et Peter Milligan traite ce sujet avec une grande efficacité. Il y a une bonne dose d’action, mais aussi des passages plus introspectifs et même oniriques qui donnent à American ronin un rythme qui fonctionne très bien. L’album est vraiment passionnant, avec une très bonne utilisation d’idées originales et une intrigue qui tient le lecteur en haleine jusqu’à la toute dernière page.
C’est ACO qui signe le graphisme de American ronin, et le résultat est tout simplement somptueux. Non seulement l’artiste a parfaitement restitué le contexte d’anticipation quasi-science-fiction du scénario, mais il se révèle également très inventif en ce qui concerne la mise en page des planches.
Son graphisme est donc tout simplement parfait pour l’illustration de l’album, avec à la fois des cases joliment dessinées – et terrifiantes à certains endroits – mais aussi tout une narration graphique particulièrement soignée qui entraine le lecteur à la suite des personnage dans le tourbillon des événements qu’ils traversent.
Côté bonus, le sommaire de l’album est complété par une galerie de couvertures.
Un excellent album, aussi inventif sur le plan du scénario que du graphisme
Bad Mother | ||
Panini Comics 128 pages – 18€ Christa Faust |
Lorsque sa fille disparaît dans d’étranges circonstances, April Walters, une mère de famille sans histoire, se lance dans une périlleuse mission pour la retrouver. Poussée dans ses derniers retranchements, elle va découvrir qu’une mère est capable de tout. (Contient les épisodes Bad Mother 1-5, inédits)
Que se passe-t-il si on enlève un enfant à sa mère, qui pourtant a tout de la tranquille mère de famille ?
Dans Bad mother, Christa Faust apporte une réponse à cette question, et cette réponse est explosive. Car bien entendu même si April Walters a tout de la banale maman américaine sans histoire, il ne faut vraiment pas la chercher et par dessous tout ne surtout pas toucher à ses enfants !
Dans un climat où la violence va crescendo – et pas seulement la violence physique – l’autrice nous livre un récit implacable où la mère de la jeune fille disparue livre un combat sans merci contre ses ravisseurs. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que cette maman fait preuve d’imagination et d’une détermination sans limite pour mener son combat.
Forcément, en lisant le pitch de l’album on se dit qu’il s’agit probablement d’une ancienne militaire ou policière, voire même d’une ancienne criminelle qui retrouve ainsi ses vieux réflexes quand on touche à ses enfants (ou pourquoi pas un mélange). Sauf qu’en fait pas du tout, car Christa Faust a voulu mettre en scène « madame tout le monde » sans passé guerrier particulier qui se retrouve juste confrontée à une situation dure qui la pousse à réagir en poussant à fond son instinct maternel pour sauver sa fille et donc à agir d’une façon particulièrement efficace et violente. S’il se dit parfois qu’un héros sommeille en chacun de nous, Bad mother est la démonstration qu’il y a aussi une lionne qui sommeille en chaque mère, prompte à se déchaîner en cas de coup dur… et qu’il vaut mieux éviter de la réveiller !
Récit complet dur et violent, Bad mother est captivant d’un bout à l’autre et une fois embarqué dans cette histoire on ne peut que la dévorer. Les rebondissements sont bien dosés, et il y a beaucoup de très bonnes idées pour mettre en scène cette croisade implacable d’une mère pour sauver son enfant.
La partie graphique de l’album est assurée par Mike Deodato Jr, qui restitue à merveille l’ambiance à la fois sombre et proche d’un cadre banal qui caractérise cette histoire. Le travail de l’artiste est soigné, avec une mise en page très travaillée. Il est juste dommage que certaines cases soient un peu en dessous du reste, ce qui nuance un peu l’appréciation du graphisme de l’album.
Côté bonus, nous avons droit à une rencontre avec l’équipe créative de Bad mother, des croquis et un script illustré.
Un très bon album, captivant de bout en bout avec une très bonne exploitation de son concept
C’est tout aujourd’hui !
Le lundi c’est librairie ! vous donne rendez-vous lundi prochain pour une nouvelle chronique.
Le sommaire de la prochaine chronique est en cours d’élaboration, rendez-vous lundi prochain pour voir ce que nous vous réservons !
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