Le lundi c’est librairie !
Aujourd’hui, nous vous proposons la chronique de trois albums édités par Panini Comics :
- Jupiter’s legacy tome 1
- The Boys : Chère Becky
- Strange Academy tome 1
Jupiter’s legacy tome 1 | ||
Panini Comics 136 pages – 14.95€ Mark Millar |
En 1932, la recherche d’une mystérieuse source de pouvoir entraîne Sheldon Sampson, son frère Walter et un petit groupe d’alliés dans une quête autour du monde. Des décennies plus tard, Sheldon et Walter sont devenus des surhumains salués pour leur héroïsme. Mais à présent, une nouvelle génération doit prendre la relève et cette mission s’annonce bien difficile. (Contient les épisodes US Jupiter’s Legacy 1-5, inédits)
Avec la série diffusée récemment sur Netflix, Jupiter’s legacy revient sous le radar des lecteurs !
Mark Millar met en scène un groupe de super-héros « historiques » dont les descendants sont loin d’avoir la même fibre idéaliste. C’est l’occasion pour eux de se livrer à tous les excès, jusqu’à un twist pour le moins brutal ! La mise en place de l’univers de la série se fait rapidement, l’auteur montrant assez vite où il veut en venir et surtout quel est le vrai sujet de son histoire. La narration est efficace, et si on retrouve quelques excès assez récurrents chez Mark Millar ils sont heureusement plutôt tempérés par le graphisme.
Reprenant quelques idées qui étaient déjà présentes dans certains de ses titres précédents, Mark Millar raconte une histoire très intéressante et surtout exploite parfaitement son concept. Certes, ce n’est que la première partie et il peut tout à fait nous faire le coup du soufflé qui se dégonfle, mais pour cette première partie il n’y a rien à redire : c’est carré, bien raconté et vraiment très intéressant.
L’œuvre de Mark Millar est globalement assez irrégulière : on trouve aussi bien des choses passionnantes (Authority, Ultimates) que des titres beaucoup moins bons et même racoleurs (Kick-Ass, Nemesis), avec quelques titres moyens coincés entre les deux extrêmes. Jupiter’s Legacy est plutôt dans la fourchette haute de ses travaux, certes sans approcher la qualité de ses meilleurs titres, mais en tout cas c’est bien plus intéressant que la plupart de ses sorties les plus récentes.
En tout cas si vous avez été déçu par la série télévisée, n’hésitez pas à vous diriger vers le comic book qui est largement meilleur, et qui n’aborde d’ailleurs pas exactement les mêmes thématiques.
Du côté du dessin, les planches de Frank Quitely sont tout simplement magnifiques. Il y a un très bon rendu des scènes d’action et des pouvoirs des personnages, et même s’il y a des passages un peu goûtus ça reste tout de même raisonnable. Si vous appréciez le style de Frank Quitely, vous allez vous régaler avec cet album !
Un très bon album, avec une bonne exploitation de son concept
The Boys – Chère Becky | ||
Panini Comics 160 pages – 20€ Garth Ennis |
Voici enfin la très attendue suite de la série phénomène de Garth Ennis, devenue le fleuron d’Amazon Prime en étant adaptée à l’écran. Douze ans après la série The Boys, que sont devenus Hughie et Annie ? Et quel terrible secret de ses anciens équipiers va revenir hanter Hughie ?
(Contient les épisodes The Boys: Dear Becky 1-8, inédits)
The Boys, c’est fini depuis longtemps. Mais pourtant Garth Ennis a encore des choses à raconter sur le sujet !
L’auteur se penche donc à nouveau sur sa série, en proposant une histoire à deux niveaux : la vie actuelle de Hughie et Annie et un retour sur le passé des p’tits gars à l’époque où leur chef était le colonel Mallory. Et bien entendu les flashbacks ont une répercussion sur l’histoire située de nos jours.
Plutôt que de se concentrer exclusivement sur la suite de la série, Garth Ennis a choisi d’explorer en grande partie son passé à une époque où Hughie ne faisait pas partie de l’équipe de Butcher (qui n’en était d’ailleurs pas le chef). En revenant sur cette époque, l’auteur nous propose une plongée dans la psychologie complexe de Billy Butcher, sur sa nature profonde et sur ce qui a fait de lui ce qu’il est devenu.
Comme d’habitude, Garth Ennis ne fait pas de cadeau au lecteur en livrant une histoire violente et sombre à peine éclairée par quelques petites touches d’humour noir. La guerre, qui est sa thématique de prédilection, est bien entendu présente dans ce voyage au sein de l’esprit de Billy Butcher qui est une fois de plus montré comme un personnage plus complexe qu’il n’en a l’air.
Après toutes ces années, Garth Ennis n’a rien perdu de son talent pour nos plonger dans l’univers de The Boys et cet album est passionnant d’un bout à l’autre. C’est toujours aussi bien écrit et percutant, avec une narration implacable qui entraine le lecteur dans un déferlement de violence au service d’une histoire parfaitement construite. Si vous avez lu et apprécié The Boys, cet album est un complément indispensable à la série originale.
Côté dessin, malheureusement on ne retrouve pas Darick Robertson – co-créateur de la série – pour ce nouveau tour de piste des p’tits gars en dehors des couvertures mais on retrouve par contre Russ Braun. L’artiste signe ici des planches très réussies, son style s’étant encore amélioré depuis son travail sur The Boys. On notera d’ailleurs qu’il a pris soin de montrer des personnages qui ont vieilli, ce qui est plutôt normal vu qu’ils ont douze ans de plus !
Bien entendu, on trouve quelques passages un peu crado mais d’un autre côté sinon ça ne serait plus The Boys et comme d’habitude ce genre d’excès n’est jamais gratuit quand c’est pour illustrer une histoire de Garth Ennis.
Un excellent album, qui complète très bien The Boys.
Strange Academy tome 1 | ||
Panini Comics 152 pages – 10€ Skottie Young |
Offre découverte à 10€
Stephen Strange s’est finalement résolu à faire ce qu’il a toujours évité pendant des décennies : ouvrir une école pour les jeunes sorciers. De jeunes talents venus du monde entier convergent donc vers la Nouvelle-Orléans, ils vont y étudier les Arts Mystiques avec Strange, Frère Vaudou, la Sorcière Rouge, Magie ou encore Hellstrom. Mais de nombreuses menaces mystiques mettent en péril l’école qui a peu de chances d’accueillir plusieurs générations d’élèves…
Contient les épisodes US Strange Academy (2020) 1-6, inédits.
C’est au tour de Stephen Strange de fonder son école, savant mélange de Poudlard et de l’institut Xavier !
En partant de l’arrivée d’une jeune magicienne, Skottie Young nous présente donc l’école de magie fondée par le Dr Strange et animée par une floppée de personnages de l’univers magique de Marvel.
Nous suivons donc les aventures de la nouvelle génération de personnages magiques de Marvel, qui ont un don certain pour se mettre dans des situations périlleuses. Chaque personnage a sa particularité, qu’elle soit évidente ou plus subtile comme la vraie nature d’une élève qui n’est révélée que très tardivement.
L’ambiance de magie mêlée à un climat scolaire fonctionne parfaitement, et les épisodes sont particulièrement distrayants. Le seul hic, c’est que Strange Academy ressemble énormément à une autre école : l’institut Jean Grey dans Wolverine & the X-Men. On retrouve en effet un concept très similaire : une école ouverte par un personnage qui n’avait pas forcément la fibre de l’enseignement, des professeurs issus de l’univers de l’école et avec un style particulier, et des élèves d’horizons particulièrement différents et pour certains fortement apparentés à d’autres personnages. En effet, quand on lit Strange Academy, difficile de ne pas avoir une pensée pour Broo, Kid Gladiator et leurs petits camarades !
Cette ressemblance ne fait pas de Strange Academy une mauvaise histoire, loin de là même car l’album est vraiment passionnant et agréable à lire… mais c’est juste que pour le coup, c’est pas hyper original même si on remplace le contexte mutant par un contexte magique.
La partie graphique de l’album est assurée par Humberto Ramos, qui livre une prestation de très grande qualité sur ces épisodes. Le style de l’artiste, reconnaissable au premier coup d’œil, est tout simplement parfait pour l’univers de magie de la série. Son approche cartoony des personnages, qu’ils soient ordinaires ou insolites, donne par ailleurs un côté fun et dynamique aux dessins.
Un très bon album, très distrayant même si son concept n’est pas forcément très original
C’est tout pour aujourd’hui !
Le lundi c’est librairie ! vous donne rendez-vous lundi prochain pour une nouvelle chronique.
Le programme de lundi prochain sera consacré à plusieurs albums, à la semaine prochaine ! 🙂
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