Le lundi c’est librairie !
Au programme de cette chronique, quatre albums édités par Panini Comics :
- Annihilation : Le fléau
- Magneto : Le testament (giant size)
- Les Gardiens de la galaxie tome 1
- Spider-Man : De père en fils
Annihilation : Le fléau | ||
Panini Comics 200 pages – 22€ Collectif |
Le retour du Cancervers. L’une des pires menaces cosmiques refait des siennes dans la Zone Négative, la faute à un vilain inattendu. Les Quatre Fantastiques, Nova, le Silver Surfer et Beta Ray Bill suffiront-ils à l’arrêter ? Nouveau chapitre de l’un des événements cosmiques les plus appréciés des lecteurs. (Contient les épisodes US Annihilation Scourge: Alpha, Annihilation Scourge: Nova, Annihilation Scourge: Fantastic Four, Annihilation Scourge: Beta Ray Bill, Annihilation Scourge: Silver Surfer et Annihilation Scourge: Omega, inédits)
D’un côté nous avons Annihilation, une saga qui avait propulsé le cosmique de Marvel vers de nouveaux horizons. De l’autre nous avons le Cancervers, un concept développé il y a quelques années dans un contexte cosmique également. Et si on mélangeait les deux ?
Différents auteurs, dont Matthew Rosenberg et Dan Abnett, mettent donc en scène le retour de cet univers avec en face de lui des personnages qui ont participé à Annihilation. Mais l’histoire n’est pas uniquement un retour nostalgique sur une saga passée, il y a une vraie menace à combattre et tous les habitués du cosmique ne sont pas de trop.
L’album est composé d’une suite d’épisodes centrés sur des personnages en particulier, chacun apportant une pièce au puzzle de l’intrigue générale. Il y a parfois quelques petits faux raccords, donnant l’impression qu’il manque un bout de l’histoire mais pourtant ce n’est pas le cas. Rien de gênant, on raccroche les wagons facilement et on peut se laisser porter par l’histoire.
Comme on pouvait s’y attendre, c’est du bon gros cosmique qui tâche qui nous est proposé : des héros et vilains habitués de cette partie de l’univers Marvel, une intrigue à base de menace universelle, des séquences d’action totalement « bigger than life »… du cosmique grand style et agréable à lire ! Les épisodes sont tous intéressants et on ressort de la lecture de cet album avec la satisfaction d’avoir profité d’un bon moment d’évasion loin dans l’espace (même si la toute fin de l’album tient davantage de la pirouette scénaristique).
Cet album est passionnant, et est fortement recommandé aux lecteurs amateurs de cosmique façon Marvel. En outre, même sans avoir lu Annihilation (ce qui est dommage !) et les récits sur le Cancerverse, il reste tout de même accessible.
Côté graphisme, plusieurs artistes sont à l’œuvre mais la qualité globale n’en souffre pas. Les différents épisodes bénéficient en effet d’un graphisme soigné, qui met parfaitement en images le contexte cosmique de l’histoire et les scènes d’action sont tout aussi démesurées qu’on pouvait l’espérer.
Un excellent album, qui apporte une bonne dose d’évasion à base de cosmique
Magnéto : Le Testament Giant-Size | ||
Panini Comics 128 pages – 28€ Greg Pak |
Réédition en grand format de cette mini-série largement plébiscitée, un récit glaçant évoquant les horreurs de la Seconde Guerre Mondiale au travers d’un des personnages les plus marquants de l’univers Marvel : Magnéto, le Maître du Magnétisme !
(Contient les épisodes US X-Men: Magneto – Testament 1-5, précédemment publiés dans MARVEL DARK : MAGNÉTO – LE TESTAMENT)
Il y a des albums ou l’histoire rejoint l’Histoire, mettant ainsi en scène des événements historiques très durs dans le contexte d’un univers fictionnel. Le Testament est de ceux-ci.
Greg Pak entreprend donc de raconter la jeunesse de Max Eisenhart, plus tard appelé Erik Lensherr, Magnus… et Magneto. Depuis que Chris Claremont a entrepris de donner un passé de déporté au maître du magnétisme, transformant ainsi un simple vilain siphonné avec un seau sur la tête en un survivant de l’Holocauste traumatisé à l’idée de revivre cette horreur, nous avions eu droit à des bribes de ce passé tragique dans des flashbacks mais personne ne s’était attelé à la tâche de raconter cette histoire.
Dans Le testament, nous voyons donc le jeune Max au coeur de l’horreur consécutive à la montée du nazisme puis nous le voyons déporté avec sa famille en camp de concentration où sa survie ne tiendra qu’à un fil. L’auteur a eu la très bonne idée de relier son récit à l’Histoire en donnant des informations sur son contexte au fur et à mesure de l’avancée de l’histoire. C’est bien pensé, certes déjà vu ailleurs (La jeunesse du Dr Ziegel par exemple), mais ça fonctionne très bien et ça remet le récit dans le contexte de l’époque.
Greg Pak signe en tout cas une histoire poignante et très dure, sans pour autant tomber dans le voyeurisme ou le glauque gratuit. Le lecteur vit cette histoire dure aux côtés du jeune Max, et on ne peut s’empêcher de penser que le futur Magneto ne pouvait que tourner comme il l’a fait au vu de ce qu’il a vécu. En tout cas, vu la dureté du propos, cet album donne l’impression de se prendre une succession de coups à l’estomac en ayant à peine le temps de reprendre un semblant de souffle. Le récit et passionnant, mais âpre et très dur.
Côté graphisme, c’est Carmine Di Giandomenico qui tient les pinceaux et son style est parfait pour mettre en images cette histoire forte. Déjà, on peut apprécier que l’artiste ait fait preuve de retenue : vu le sujet il était tout à fait possible de sombrer dans le voyeurisme glauque, mais l’artiste ne tombe pas dans ce travers. Il y a certes des dessins glaçants, mais plus parce qu’on sait très bien ce qui se passe « hors champ » que parce qu’on nous met des choses atroces sous les yeux.
Edition « Giant size » oblige, les planches sont proposées en très grand format. Pour avoir déjà lu la version « standard », je peux vous dire que j’ai redécouvert cette oeuvre avec les planches en grand format. Cette édition sublime le travail de Carmine Di Giandomenico, permettant de mieux apprécier les détails des cases. En plus d’une claque au niveau du scénario, cet album est aussi une claque visuelle avec des planches très soignées.
Parlons maintenant de l’édition de cet album, qui est particulièrement soignée. En plus du grand format dont je parlais plus haut, nous avons droit à une jaquette collector qui se déplie pour former un joli poster.
Côté bonus, le sommaire est complété par une postface et un texte sur Auschwitz. Mais surtout par un texte très émouvant signé Stan Lee sur l’injustice qui frappe une illustratrice nommée Dina Gottliebova (Babbitt). L’artiste avait en effet exercé son art sous la contrainte en camp de concentration, mais a pu profiter de ces occasions pour essayer d’aider les gens à son niveau. Depuis qu’elle a échappé à cet enfer elle se bat pour récupérer ses portraits, en vain.
Le calvaire vécue par cette femme est également raconté sous forme de BD qui permet de deviner les horreurs qu’elle a subi lors de cette période. Deviner seulement, car nul mot ni nul dessin ne saurait refléter le degré d’horreur qu’elle a subi. C’est très bien fait et très poignant, achevant de donner un véritable coup de poing à l’estomac du lecteur.
Un excellent album, avec une histoire très forte et très dure sublimée par une édition de qualité.
Les Gardiens de la galaxie tome 1 | ||
Panini Comics 120 pages – 17€ Al Ewing |
Le scénariste d’Immortal Hulk et Empyre reprend le destin des Gardiens de la Galaxie en main ! Le groupe a bien mérité un peu de paix… mais le cosmos est d’un autre avis et une nouvelle équipe doit se réunir pour affronter les dieux de l’Olympe ! Tous les membres n’y survivront pas…
(Contient les épisodes US Guardians of the Galaxy (2020) 1-5, inédits)
Ils n’ont plus de softcover, mais ils sont toujours là : Les Gardiens de la galaxie entament leurs nouvelles aventures en album cartonné.
C’est Al Ewing qui préside maintenant à la destinée de l’équipe cosmique la plus insolite de Marvel, et l’auteur s’amuse même à constituer une nouvelle équipe ! Mais loin de tout bouleverser gratuitement, Al Ewing montre qu’il a bien travaillé son sujet avec des références très précises à des histoires passées (dont Annihilation : Le fléau, ce qui explique que j’en parle plus haut vu qu’à l’origine je n’avais pas pris l’album).
Avec ce premier album, on retrouve la qualité d’écriture associée au travail de Al Ewing, et comme pour Ultimates l’auteur montre qu’il est tout aussi à l’aise pour gérer des équipes que des personnages solo. L’intrigue est bien pensée, avec une progression bien fichue et des rebondissements à foison. Comme à son habitude, l’auteur a beaucoup de très bonnes idées et elles sont très bien exploitées. En plus, il faut souligner qu’il n’hésite pas à bousculer quelque peu le statu quo des personnages mais sans non plus ignorer le travail de ses prédécesseurs.
Ce premier tome est passionnant, et donne envie d’en lire davantage : caractérisation soignée, histoire passionnante, péripéties à gogo, contexte cosmique… tous les ingrédients sont réunis pour passer un très bon moment de lecture. Comment ça, vous êtes encore là ? Filez donc acheter ce livre ! 😉
Plusieurs artistes sont à l’œuvre pour les différents épisodes constituant le sommaire de cet album, avec des styles complémentaires qui assurent une certaine cohérence à l’ensemble. Les personnages sont très bien représentés, et l’ambiance cosmique est très bien restituée. Cerise sur le gâteau, il y a aussi un effort marqué sur la mise en page de certaines planches, qui donnent un côté original à la narration.
Un excellent album, qui lance en fanfare les nouvelles aventures des Gardiens de la galaxie
Spider-Man : De père en fils | ||
Panini Comics 128 pages – 18€ JJ & H. Abrams |
Le combat de trop… Quand Mary Jane est tuée par un nouveau super-vilain, Peter Parker perd l’envie de se battre contre le crime. Les années passent et leur fils Ben se découvre des pouvoirs susceptibles de faire de lui le nouveau Spider-Man ! Une histoire d’héritage par le réalisateur J.J. Abrams et son fils Henry ! Disponible aussi en édition noir et blanc collector!
(Contient les épisodes US Spider-Man (2020) 1-5, inédits)
Le pire cauchemar d’un super-héros (et des lecteurs) c’est de voir ses proches mourir. C’est ici ce qui se passe, avec la mort de Mary Jane.
Les Abrams père et fils racontent donc l’histoire des Parker père et fils, qui ont une relation tendue depuis la mort de Mary Jane dans un combat de Spider-Man. Les auteurs mettent en place tout un univers, introduisant des personnages pour accompagner les personnages « classiques » (Peter Parker, Tante May notamment). L’histoire se lit bien, même si certains rebondissements sont très prévisibles et du coup on les voit arriver de très loin.
Il y a également un petit bémol concernant l’originalité de ce récit : Peter Parker mutilé au combat, abandonnant son identité costumée et assistant bien contre lui à l’arrivée dans le super-héros biz de son enfant ayant ses pouvoirs, on a déjà vu ça avec une certaine Spider-Girl. Alors certes, il y a des différences assez marquées entre ces deux déclinaisons, mais il faut garder dans un coin de la tête que cela a déjà été exploré.
En dehors de ces réserves, l’histoire est intéressante et l’album se lit bien grâce à une série de bonnes idées bien exploitées. Certes on n’est pas dans le haut du panier des histoires de Spider-Man (L’histoire d’une vie reste indétronée), mais force est de constater que Henry et JJ Abrams ont bien fait leurs devoirs et livrent une déclinaison de Spider-Man respectant les codes de l’univers du personnage. Il y a une bonne dose d’action, et on se surprend à espérer que cet univers ne soit pas cantonné à ce récit mais soit réutilisé plus tard car il a du potentiel.
Le graphisme de cette aventure est quant à lui signé Sara Pichellli, qui nous régale de planches très soignées. Son style dynamique colle très bien aux scènes d’action, dont la mise en page est soignée, mais aussi pour les moments plus posés. On retrouve aussi quelques petits clins d’oeil visuels à l’univers Marvel version cinéma (MCU) qui raviront les lecteurs les plus observateurs.
Côté bonus, le sommaire de l’album est complété par une galerie de couvertures et un petit mot des auteurs.
Un très bon album, un peu prévisible mais qui exploite bien son concept.
C’est tout pour aujourd’hui !
Le lundi c’est librairie ! vous donne rendez-vous lundi prochain pour une nouvelle chronique.
Le programme de lundi prochain sera consacré à plusieurs albums, à la semaine prochaine ! 🙂
Watchtower Comics a besoin de vous !
Watchtower Comics est un site autofinancé et indépendant, qui vous offre depuis 2006 des contenus quotidiens sans publicité et des services gratuits.
Tout ceci coûte cher et nous avons besoin d'aide pour poursuivre notre activité.
Vous appréciez notre travail et vous voulez nous soutenir ? Faites un don sur notre page Tipeee !
Derniers commentaires