Le lundi c’est librairie ! Au programme cette semaine, deux albums édités par Glénat Comics :
- Lady Mechanika tome 7
- Mercy tome 2
Lady Mechanika – Tome 7 | ||
Glénat Comics 144 pages – 14.95€ Joe Benitez / Marcia Chen |
Notre histoire commence dans le passé lointain, au cœur de la vallée qui deviendra officiellement le Mexique au terme de nombreux combats pour sa liberté. La magnifique cité d’Anahuac est prise d’assaut par d’étranges créatures. Ce mystère semble rejaillir aujourd’hui lorsque notre belle dame, Lady Mechanika, décide de quitter la contrée d’Albion pour se rendre en Espagne. Son but : combattre une créature démoniaque qui s’en prend au fils d’un baron local. Mais le mystère s’épaissit lorsque Mechanika soupçonne le baron lui-même et sa chère épouse de ne pas lui avoir dit toute la vérité. Quels sinistres secrets le couple tente-t-il de dissimuler et surtout, que réserve cette nouvelle aventure à Lady Mechanika… ?
Nouvelle aventure de Lady Mechanika, qui se retrouve confrontée à des créatures redoutables et puissantes.
Joe Benitez et Marcia Chen sortent l’intrépide héroïne de sa zone de confort pour la faire intervenir dans un conflit entre des créatures peu banales. L’histoire semble pourtant débuter de façon assez classique, mais par la suite les auteurs nous emmènent dans des directions tout à fait inattendues.
Cet album est agréable à lire, avec une utilisation judicieuse du personnage de Lady Mechanika qui se retrouve prise entre deux feux et doit choisir son camp. Certains créatures fantastiques – je ne dis pas lesquelles pour ne pas faire de spoiler – sont par ailleurs très bien représentées et ont un côté effrayant malheureusement souvent mis de côté.
En dehors de l’histoire proprement dite, il y a tout un discours sur la différence et son acceptation par l’entourage. Ce point est très bien traité, avec une bonne restitution du contexte de l’époque et les difficultés à s’assumer tel que l’on est. Cette partie de l’intrigue est par ailleurs très bien intégrée à l’histoire présente dans l’album, et la complète efficacement sans que cela ne semble tomber comme un cheveu sur la soupe.
Il y a cependant un point assez frustrant dans cet album : l’intrigue de fond autour des origines de Lady Mechanika qui n’avance quasiment pas. Le lecteur se voit gratifié d’une avancée microscopique, encore que les toutes petites réponses soulèvent des questions encore plus grandes. On sent une envie de faire durer le plus longtemps possible le mystère autour du personnage, mais à un moment il va bien falloir apporter des réponses sous peine de frustrer davantage le lecteur. Ou alors sinon quitte à assumer le côté mystérieux du personnage, autant arrêter de teaser autour de ses origines.
La partie graphique de l’album est confiée à trois artistes : Joe Benitez bien sûr, mais aussi Martin Montiel et Brian Ching. Les styles des trois artistes sont très proches et l’album bénéficie d’une identité graphique cohérente d’un épisode à l’autre.
L’ambiance graphique par contre diffère légèrement des autres aventures de Lady Mechanika : le côté steampunk est en effet laissé de côté, à l’exception de l’héroïne aux membres robotisés, au profit d’un climat d’horreur gothique. De même, il y a beaucoup plus de violence et de moments « goûtus » dans cet album qu’à l’accoutumée. Ce n’est pas choquant, mais ça apporte un certain changement par rapport à ce qu’on a l’habitude de voir avec cette série.
Un très bon album, violent mais agréable à lire malgré son côté frustrant par son immobilisme sur l’intrigue de fond.
Mercy tome 2 | ||
Glénat Comics 64 pages – 14.95€ Mirka Andolfo |
Jusqu’où peut-on aller par amour ? Si la bourgade de Woodsburgh semble avoir accueilli la mystérieuse Lady Hellaine et son majordome les bras ouverts, des meurtres étranges viennent semer le trouble dans l’esprit des habitants. D’apparence paisible, la petite communauté n’est pas aussi solidaire qu’elle veut bien le faire croire et en particulier envers ses nouveaux arrivants. L’étau serait-il en train de se resserrer sur la belle étrangère et pourquoi donc a-t-elle recueilli Rory, cette orpheline amérindienne ? Alors qu’un groupe de redoutables chasseurs rend visite à Lady Swanson pour lui apporter la preuve irréfutable de la présence d’une créature démoniaque en ville, Hellaine met en marche son plan machiavélique…
Après un premier tome très réussi, voici la suite de la série de Mirka Andolfo dont nous vous avons déjà parlé récemment.
Nous retrouvons donc la petite ville de Woodsburgh, où sévissent de mystérieuses créatures qui se dévoilent petit à petit dans cet album… mais nous faisons aussi la connaissance de nouveaux personnages qui ne sont pas forcément très recommandables.
Mirka Andolfo ajoute donc un ingrédient à sa recette très réussie, traitant ainsi de la notion d’humanité : les « vrais » humains sont en effet parfois bien plus inhumains que les « monstres » qu’ils pourchassent, une thématique certes pas forcément nouvelle mais qui s’intègre bien à l’histoire.
Par rapport au premier tome, ce second album est très dense : il se passe en effet beaucoup de choses, au point qu’on peut trouver que la narration s’emballe quelque peu par moments. Le lecteur se retrouve donc avec beaucoup de nouvelles informations à intégrer, mais fort heureusement l’autrice est suffisamment habile pour ne pas griller ses cartouches et conserver encore des recoins de mystères dans son histoire.
A l’image du premier tome, ce second volet de Mercy est passionnant. Chaque personnage joue son rôle à son échelle pour faire progresser l’intrigue, qui recèle bien des surprises pour le lecteur. Les rebondissements sont en effet surprenants, et ont de quoi faire se demander au lecteur ce qui l’attend pour la suite de l’histoire. Il est clair que même si quelques indications semblent laisser deviner des choses pour la suite des événements, nous avons déjà pu constater que l’autrice aime semer des fausses pistes et se diriger dans une direction différente.
Comme le premier album, ce second tome de Mercy a un côté fascinant avec une ambiance de mystère qui enrobe tout ce qui se passe dans cette petite ville. Par contre, c’est quand même plus violent que le premier volet mais ça nous en reparlerons plus bas.
Côté dessin, c’est également Mirka Andolfo qui officie et le résultat est à l’image du premier tome : magnifique. Les planches sont superbement dessinées, avec un style qui colle à merveille à l’ambiance du récit. C’est très joliment dessiné et coloré, avec un rendu magnifique qui rend particulièrement agréable la lecture de l’album.
Par contre il faut préciser que cette seconde partie est beaucoup plus gore que la première. La série est donc orientée vers un public averti, ce qui se sentait déjà un peu dans le premier tome mais c’est encore plus flagrant dans ce second tome. C’est pas forcément dérangeant mais autant prévenir plutôt que d’avoir des mauvaises surprises.
Un excellent album, un peu dense mais l’histoire reste toujours aussi passionnante.
C’est tout pour aujourd’hui !
Le lundi c’est librairie ! vous donne rendez-vous lundi prochain pour une nouvelle chronique.
Vu le contexte, le programme de la semaine prochaine n’est pas encore calé, donc ce sera la surprise lundi prochain !
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