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Le lundi c’est librairie ! #40

Le lundi c'est librairie
Pour cette quarantième édition de Le lundi c’est librairie !, nous allons faire un petit tour du côté de la VO.

Je vous propose cette semaine de nous intéresser à Firestorm et à Daredevil 11 à 13, qui concluent le run de Bendis.

FirestormFirestorm : Classique mais efficace

Quand je lisais du DC en pocket Aredit, j’avais été très intéressé par un numéro de Faucon noir (dont la couverture est la même que celle de ce TPB) où Firestorm l’homme nucléaire faisait sa première apparition. J’ai ensuite retrouvé épisodiquement le jeune héros au hasard de mes lectures (assistant même à sa mort lors d’Identity Crisis) et en voyant ce TPB je n’ai pas pu résister à l’envie de me replonger dans ses aventures. On retrouve donc ici la série originale des années 70, écrite par Gerry Conway, où Ronnie Raymond et Martin Stein voient leurs destinées unies lors d’un accident dans une centrale nucléaire qui fait d’eux Firestorm. On retrouve là des éléments classiques des récits mettant en scène de jeunes héros (Ronnie Raymond a une vie assez terne mais s’éclate en héros) agrémentés d’éléments assez originaux (Martin Stein ne garde aucun souvenir de leur fusion et vit mal ce qui lui arrive). Ce TPB a en tout cas un parfum fort agréable de comics seventies, classique mais efficace. Firestorm évolue au sein de sa sphère d’ennemis, tout en rencontrant de grands noms du DC-verse (Superman, Flash) dans la plus pure tradition du teamp-up. On peut certes dire que c’est un peu vieillot mais on retrouve là du comic book de super héros qui remplit largement son objectif, à savoir divertir. Du côté du dessin, on retrouve Al Milgrom, George Perez et Klaus Janson pour un résultat globalement bon (et sur un plan personnel j’ai apprécié de relire les origines de Firestorm en couleurs ;)).


Daredevil 11Daredevil 11 : Un récit oscillant brillamment entre plusieurs époques

Dans ce TPB qui fait directement suite au troisième Deluxe édité par Panini, nous découvrons l’histoire de la montée au pouvoir  et de la chute du prédécesseur de Wilson Fisk en tant que Caïd, et comment son histoire s’est retrouvée imbriquée avec celle de Daredevil. Brian Michael Bendis a donc scindé son histoire en trois périodes (les années 40, les débuts de Daredevil et le présent), mais en entremêlant ces trois périodes au fil du récit. Outre l’aspect revanche de l’ancien Caïd, c’est également un récit qui montre la difficulté de revenir sur les lieux de son passé après fort longtemps et à quel point la révélation de la double identité de Matt Murdock a cristallisé la haine de ceux dont il s’est payé la tête si longtemps à travers son jeu de masques. On retrouve également une réflexion intéressante sur le rôle de héros, à travers les discussions entre Matt Murdock et Angela Del Toro, qui deviendra White Tiger. Le récit est absolument passionnant, et le graphisme d’Alex Maleev absolument parfait comme à son habitude. Un plus non négligeable dans cette histoire consiste en la différenciation graphique des trois périodes : noir et blanc, traits “vintage” & couleurs “à gros points” et couleurs normales, qui permettent de situer instantanément la période dessinée. Un très bon TPB, qui confirme tout le bien que l’on peut penser du run de Bendis.


Daredevil 12Daredevil 12 : Une histoire bien plus complexe qu’elle en a l’air

Au début de ce TPB, l’histoire semble plutôt simple : une réunion dans une Eglise où plusieurs personnes mettent à plat leur perception de la prise de contrôle de Hell’s Kitchen par Daredevil. C’est d’ailleurs l’occasion pour Brian Michael Bendis de jouer sur une de ses forces, à savoir les dialogues. Puis progressivement une trame se dessine, l’auteur racontant finalement une histoire bien plus solide qu’une simple succession de témoignages et de confrontation de points de vue divergents. Le lecteur se fait pas mal balader, avant qu’il puisse voir où on veut l’emmener. C’est également l’occasion de voir de plus près ce qu’implique la prise de pouvoir de Daredevil sur le quartier de Hell’s Kitchen, suite à l’éviction du Caïd, et de constater que le héros aveugle n’a pas autant changé qu’on pouvait le supposer. Cette histoire est en tout cas totalement captivante, et se lit d’une traite sans que l’on puisse en décrocher avant la fin. Du côté du dessin, Alex Maleev livre là un travail impeccable, dans l’esprit de sa prestation sur le titre, et qui colle parfaitement à l’ambiance du récit.


Daredevil 13Daredevil 13 : Bendis termine son run en beauté

Et voilà, tout à une fin : c’est avec ce TPB que Bendis et Maleev tirent leur révérence, concluant un run d’anthologie sur Daredevil. L’univers de Matt Murdock, qui ne tenait qu’à un équilibre précaire après la révélation de son secret (et les dénégations qui ont suivi), semble désormais au bord du gouffre avec les nouvelles manoeuvres de Wilson Fisk, qui conserve un pouvoir de nuisance certain malgré ses déboires judiciaires. La conclusion de ce run est à l’image des autres épisodes, à savoir brillante. On retrouve là du très bon Daredevil, avec une conclusion très audacieuse qui servit de base au run de Brubacker. Bendis montre encore une fois sa grande maîtrise de l’univers de Daredevil, exploitant parfaitement les personnages qui en font partie et menant le lecteur par le bout du nez pour l’empêcher de deviner ce qui va vraiment se passer en fin de compte. Quant au dessin, est-il encore utile de chanter les louanges d’Alex Maleev dont le style a contribué au succès mérité de la série ? Un très bon TPB, qui se lit très bien.


Et voilà, c’est tout pour aujourd’hui. Le programme de la prochaine édition de Le lundi c’est librairie ! n’est pas encore fixé au moment où sont tapées ces lignes, donc ce sera une surprise… 😉

mdata

Franck – Fondateur et rédacteur en chef de Watchtower Comics. Tombé dans la marmite des comics quand il était petit, et n’a aucune intention d’en sortir. Lecteur éclectique : Marvel, DC, indé… Kryptonite : Les figurines de Baby Groot

7 pensées sur “Le lundi c’est librairie ! #40

  1. Ah que ce « lundi c’est librairie ! #40 » même en VO est cruel…

    … car cela m’a rappelé que possesseur des 3 premiers deluxe et en l’absence de réédition des 100% 11, 12 et 13, tomes indisponibles depuis au moins 2 ans… seul le marché de l’occasion peut fournir l’occasion (ah ah ah) d’acquérir ces runs en Français. Une pétition ici disponible n’a pas fait fléchir l’éditeur… pas plus que mes insistantes demandes à mon libraire (puisqu’il paraît qu’avec beaucoup de demandes le distributeur peut transmettre à l’éditeur qui peut ensuite réimprimer).

    Forcément, l’occasion c’est un peu la loi de la jungle et il faudra débourser 60 à120 euros le tome, mais qui aime ne compte pas ? Ah si quand même un peu, alors « qui aime choppe la VO »…

    Au fait ! Meilleurs vœux pour cette nouvelle année Mdata !

    1. @Machin : Merci, bonne année aussi 🙂

      Concernant DD c’est en effet dommage que Panini n’ait pas donné suite aux demandes des lecteurs et des libraires. J’avais eu une lueur d’espoir mais les dernières communications sur le sujet m’ont bien fait sentir qu’on peut faire une croix dessus (et même moi je peux en avoir marre de me battre contre des moulins à vent).

  2. J’ai fait le pari de la VO, et bien qu’étant loin d’être bilingue, le Daredevil par Bendis est facilement lisible. Je suis encore à la moitié du run, mais qu’est-ce que c’est bien foutu !! Je ne connaissais pas beaucoup le personnage, j’ai pris une jolie gifle.

    Donc oui, vive la VO, parce que pour le run de Brubkaker ça va être la même galère (T14 introuvable).

    1. @pacclerouge, Pour continuer un peu, je partage largement ton coup de gueule, parce que manifestement Panini a rien à faire de promouvoir une ligne éditoriale qui garantirait au lecteur un accès permanent aux runs légendaires des auteurs Marvel. Pourtant une gestion de stock, quelques rééditions, ce n’est pas ça qui va les faire couler.

    2. @pacclerouge : Ca se lit en effet très bien, et c’est vraiment un run d’une grande qualité. Un des meilleurs boulots de Bendis, haut la main.

  3. Bon ça y est j’ai fini mes tomes en vo, et rien à dire de plus que ce que tu as toi-même écrit. C’est vraiment brillant.

    Je voulais aussi vous signaler que j’ai retranscrit la postface de Bendis (en anglais, pas eu le courage de traduire). Je ne sais pas si Panini l’avait inclue dans le T 13, mais je trouvais intéressant de partager un peu le processus créatif de Bendis, et son relatif adieu au personnage. Bref, si vous voulez un peu de lecture, c’est ici
    http://librairie-preambule.blogspot.com/2012/02/farewell-to-daredevil-by-brian-michael.html

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