Après un petit tour du côté de la VO la semaine dernière, Le lundi c’est librairie ! retourne vers la VF cette semaine.
Au programme : Dicks, Geoff Johns présente Superman t2, Irrécupérable t6 et Soldat inconnu t3.
Dicks : Mauvais et totalement dispensable
Cet album regroupe des histoires de Garth Ennis parlant d’un duo de bons à rien vivant des aventures pour le moins barrées et décidant de devenir détectives privés. Si vous êtes amateurs du travail d’Ennis, vous pouvez être tentés de vous intéresser à cette histoire, mais surtout n’en faites rien. En effet, ces histoires qui n’ont ni queue ni tête sont particulièrement mauvaises, l’auteur poussant très loin de le bouchon de l’outrancier pour ne pas raconter grand chose. Même La Pro, qui était déjà du Ennis en roue libre, est largement plus intéressant que Dicks. Il y a certes quelques passages qui peuvent faire sourire, mais dans l’ensemble c’est très très lourd et vu le prix de l’album ça fait cher la blague. Pour tout vous dire, ça m’a fait penser à Chasing Dogma de Kevin Smith (édité par Semic sous le titre Jay & Motus Bob) mais en dix fois moins bon (et pourtant Chasing Dogma est drôle mais ne vole pas bien haut).
Du côté du dessin, le style délirant de John Mc Crea colle bien à l’ambiance, mais cela ne suffit pas à relever le niveau.
Un album que je vous conseille d’éviter, il y a quantité de choses bien plus intéressantes à lire que ce soit sous la plume de Garth Ennis ou non.
Dicks – Panini Comics – 176 pages – souple – 18,30€
Geoff Johns présente Superman t2 : Un second tome très intéressant
Le run de Geoff Johns sur Superman se poursuit dans ce second album, dont une partie est consacrée à un personnage insolite de l’univers de l’Homme d’acier : Bizarro. Nous retrouvons donc cette copie imparfaite du héros dans une aventure très bien fichue où il sévit sur un autre monde accompagné d’autres individus bizarroides. Le concept de Bizarro est parfaitement exploité et l’histoire se lit vraiment très bien. Nous avons même droit à l’épisode de Man of steel (signé John Byrne) où le personnage a été ré-introduit dans la continuité post-Crisis on infinite Earths, et là aussi la qualité est au rendez-vous. L’album se termine avec un épisode mettant en scène la Légion des super héros, qui est tout aussi intéressant.
Du côté du graphisme, les planches sont toutes très réussies dans leur style (cartoony et plus classique) avec de très beaux dessins d’Eric Powell, John Byrne, Renato Guedes et Joe Kubert.
Un très bon tome, qui s’avère vraiment très intéressant.
Geoff Johns présente Superman tome 2 – Urban Comics – 160 pages – cartonné – 15€
Irrécupérable t6 : Un excellent tome
Dans ce sixième et avant-dernier tome d’Irrécupérable, Mark Waid multiplie les coups de théâtre et les révélations. C’est en effet dans cet album que nous apprenons les véritables origines du Plutonien, qui sont particulièrement bien trouvées. Comme dans les tomes précédents, il y a des très bonnes idées qui sont intelligemment exploitées, et le lecteur ne cesse d’être baladé de surprise en surprise. La série principale est accompagnées d’épisodes de la série Incorruptible, enrichissant le cadre du récit avec cohérence. Les pièces du puzzle achèvent de se mettre en place en prévision d’un épilogue qui risque bien d’être très spectaculaire, et ce sixième tome se dévore littéralement comme les autres avant lui.
Du côté du graphisme, les planches des différents artistes à l’oeuvre (Marcio Takara, Diego Barreto et Damian Couceiro) sont très réussies et servent parfaitement les histoires illustrées.
Un excellent tome, et une série qui mérite le détour.
Irrécupérable tome 6 – Delcourt – 128 pages – cartonné – 14,95€
Soldat inconnu t3 : Un tome poignant et passionnant
Dans ce troisième tome, Moses Lwanga continue sa route à travers l’Ouganda et assiste toujours aux crimes commis dans cette région tourmentée du globe. Le récit de Joshua Dysart est toujours implacable, confrontant le lecteur à la dureté de la situation sans non plus verser dans le voyeurisme facile ou le pathos à outrance. L’exploration de la psyché de Moses est également intéressante, le personnage se montrant toujours plus tourmenté et instable. Il n’est pas facile d’écrire sur des sujets aussi délicats sans verser dans le cliché, mais l’auteur y réussit très bien et cet album est tout aussi passionnant que les précédents.
Du côté du dessin, nous avons droit à des planches très réussies signées Alberto Ponticelli et Pat Masioni.
Un excellent tome, passionnant et prenant le lecteur aux tripes.
Soldat inconnu tome 3 – Urban Comics – 144 pages – cartonné – 15€
Et voilà, c’est tout pour aujourd’hui.
Le lundi c’est librairie ! vous proposera à nouveau la chronique de 4 albums en VF la semaine prochaine.
Je ne partage pas forcément ton (toujours) grand enthousiasme sur Irrécupérable. Non pas que je n’aime pas cette lecture, mais le sentiment qui m’habite à chaque volume est trop étrange pour que je me laisse aller à l’apologie Waidienne. C’est comme si à chaque tome, je lisais une nouvelle série, qui m’éloignais toujours plus de la réflexion initialement entamée (en gros Superman pète les plombs). Il me semble que le temporalo-quantique n’est pas forcément une plus-value à la tonalité philosophico-éthique qui se dégageait des premiers numéros.
Bref, avec Rédemption, j’ai passé un bon moment, mais pas plus. Sans compter que je préfère personnellement le style de Krause aux dessinateurs qui officient sur ce volume.
Idem pour le Superman T2. J’ai bien aimé, notamment le côté complètement barré qui habite tout le tome (qui jure franchement avec ce qu’en a fait Morrison dans son All-Star). Mais ça reste du « sympathique, sans plus ». Des idées intéressantes sont bien amenées, le numéro de Byrne est bien venue, mais ce n’est pas un récit fondamental. J’attendais beaucoup de Powell aux dessins, et encore une fois je n’ai pas été déçu de son improvisation visuelle du monde de Bizarro. La JL de Bizarro est très très drôle. Mais son dessin reste quand même largement inférieur à ce qu’il fait sur The Goon (les délais plus chauds peut-être ?).
Irrécupérable
Je suis d’accord que Waid ne respecte pas à la lettre ce qui semblait être son cahier des charges, à savoir Superman qui pète les plombs. Personnellement cela ne me dérange pas, car j’aime sa façon de nous mener par le bout du nez et parce que je pense que s’il s’en était tenu à son idée de départ il en aurait vite fait le tour. Mais je comprends ta déception, d’autant qu’elle est très bien argumentée.
Superman
Ne connaissant pas The Goon (faudra que j’y pense un jour mais il y a des achats qui passent avant…) je te fais confiance, en tout cas le niveau de cet album m’a déjà comblé 😉 Après je suis d’accord que ce n’est pas non plus un récit totalement indispensable.