Critique de la saison 6 de Flash, diffusée en 2019 – 2020, garantie sans spoilers.
Avec Grant Gustin, Candice Patton, Danielle Panabaker, Carlos Valdes, Tom Cavanagh, Hartley Sawyer, Danielle Nicolet et Jesse L. Martin.
La suite des aventures de Barry Allen, policier scientifique qui combat le crime sous l’identité de l’homme le plus rapide du monde : Flash ! Après les événements de la fin de la saison 5 de la série, Flash affronte de nouvelles menaces et fait finalement face à son destin lors du crossover Crisis on Infinite Earths !
Une saison en trois actes
Habituellement, les saisons de Flash reposent sur une intrigue d’un seul tenant avec un seul grand méchant. C’est un modèle qui tend à montrer ses limites avec des saisons dépassant les 20 épisodes alors que pour des séries aux saisons plus brèves ça passe mieux. Mais la saison 6 de la série n’est pas articulée de cette façon et on peut la découper en trois phases : une première intrigue avec un premier vilain, la parenthèse Crisis on Infinite Earths et une seconde intrigue avec une autre menace.
Le découpage apporte davantage de dynamisme à la saison 6, en resserrant les intrigues qui ne semblent pas cette fois étirées à l’infini pour remplir les cases du programme télé. Certes, ce n’est pas parfait – on en parle plus bas – mais cela rend la saison 6 nettement moins poussive qu’elle n’aurait pu l’être en conservant le schéma habituel de la série. De fait, la saison 6 est nettement plus agréable à regarder que la saison 5 !
Alliés et adversaires de passage
Outre les deux grands méchants de la saison, et bien entendu les menaces liées à Crisis on Infinite Earths, la saison 6 de Flash fait défiler plusieurs alliés et adversaires qui restent plus ou moins longtemps suivant les cas. On découvre donc de nouvelles têtes et d’anciennes revisitées pour des raisons diverses mais spoilerisantes, mais on retrouve aussi des personnages déjà vus auparavant et qui reviennent de temps à autre.
Parmi les revenants, nous avons hélas droit à l’insupportable Amunet Black, toujours campée par la sur-grimaçante Katee Sackhoff, mais nous pouvons nous réjouir de revoir Kid Flash (Keiynan Lonsdale) ! Parmi la galerie de vilains, le lecteur de comics sera content de se retrouver en terrain connu car il y a une volonté manifeste de resserrer les liens entre la série TV – qui était parfois assez laxiste vis-à-vis de son matériau d’origine – et les comics avec des emprunts à différentes époques de la carrière de Flash.
Flash et la Crise
Depuis la première saison de Flash, on sait très bien que la série doit être très impliquée dans l’adaptation de Crisis on Infinite Earths et donc toute la première partie de la saison 6 est tout autant la résolution de l’intrigue sur le premier grand méchant qu’une rampe de lancement vers le crossover.
Un épisode de la saison 6, diffusé lors de la première partie de Crisis on Infinite Earths, fait office de participation directe à l’histoire mais les conséquences du crossover impactent en profondeur tout le reste de la saison. Ne serait-ce qu’au niveau des « Wells » de Tom Cavanagh, dont l’habituel numéro de caméléon ne pourra plus jamais être comme avant même si les scénaristes ont trouvé un biais comme on peut le voir dans un épisode de la seconde partie de la saison 6. Par contre on peut être légitimement frustrés d’une pirouette scénaristique qui envoie bouler une partie des enjeux du crossover exposés depuis la saison 1 de Flash !
Flash mis KO par le coronavirus ?
Flash faisant partie des séries impactées par l’épidémie de coronavirus – le tournage des derniers épisodes de la saison 6 a été interrompu lorsque les pays touchés se sont confinés – on pouvait logiquement se demander ce qu’allait donner l’interruption prématurée de la saison 6. D’autant qu’il était question de modifier la fin initialement prévue en bidouillant ce qui était déjà filmé pour faire un final de saison correct, ce qui pouvait laisser craindre que cela ne se finisse en eau de boudin.
Finalement, le final de saison est un peu bizarre par rapport à d’habitude vu qu’on sent bien que c’est juste une fin d’arc à l’origine, mais ça fonctionne ! On ne reste pas en plan, il y a un cliffhanger qui fait plutôt bien le job et les intrigues en court ne sont pas trop laissées de côté. Vu le contexte, on pouvait s’attendre à pire même si on sent que certaines petites choses ont pâti de cet arrêt brutal comme un gros combat qui fait carrément pitié malgré les artifices de réalisation qui rattrapent un peu les choses.
Flash, la série paradoxale
Malgré le découpage en sous-intrigues, Flash souffre toujours du même problème : le rythme. Les histoires ont une fâcheuse tendance à faire du sur-place lorsque cela arrange les scénaristes, aux dépends de la logique et de l’intérêt du téléspectateur qui se contrefout de certains détails sur tel ou tel personnage qui fait jouer les trémolo pendant de longues, très longues minutes.
En fait c’est tout le paradoxe de Flash, et qui tend à s’aggraver avec le temps et l’extension de la Team Flash – ça aussi il faudrait arrêter – qui forcément rajoute des sous-intrigues dans tous les sens. On est dans une série sur un bolide, et curieusement… ça traîne… ça traîne… ça traîne… Le découpage de la saison rattrape un peu ce travers récurrent, mais ça peut devenir pénible de voir les personnages prendre leur temps pour rendre service aux scénaristes qui jouent la montre. Et puis d’ailleurs dans cette saison on peut se demander si l’intrigue qui vise à très fortement réduire l’utilisation des pouvoirs de Flash n’aurait pas une raison bassement budgétaire à la base…
Les moments de bravoure de la saison 6
La saison 6 de Flash gâte le téléspectateur avec des moments vraiment très sympa. Déjà, le premier épisode offre un moment qui brosse le fan du personnage dans le sens du poil et d’ailleurs mes voisins ont probablement peu apprécié mes petits cris perçants lors du visionnage (la vidéo de cette séquence, un peu spoilerisante, est à la fin de cette chronique). Ensuite il y a eu un dyptique impeccable centré sur Barry Allen qui a même eu le mauvais goût de nous balancer un cliffhanger à une semaine de Crisis on Infinite Earths !
Mais parmi les bonnes choses de la saison il y a surtout les histoires davantage centrées sur Ralph Dibny. Le personnage a pris de l’ampleur depuis ses débuts, et lors de l’épisode pastichant l’univers de James Bond le duo formé par Grant Gustin et Hartley Sawyer fonctionne très bien. Mais ce n’est rien face à celui que forment Hartley Sawyer et Natalie Dreyfuss qui incarne Sue Deaborn. Très différente du personnage dans les comics, Sue Deaborn forme avec Ralph Dibny un duo détonnant reposant non seulement sur une complicité évidente entre leurs interprètes respectifs mais aussi sur des dialogues redoutablement efficaces.
En conclusion
En dépit des défauts récurrents de la série, la saison 6 de Flash est tout de même très plaisante à regarder et ne souffre pas trop de sa fin retravaillée pour cause d’épidémie. Mention spéciale à la fabuleuse séquence du premier épisode sur la musique de Queen et au duo Ralph / Sue !
(attention, spoiler sur le premier épisode de la saison 6 de Flash)
https://www.youtube.com/watch?v=Xd7qpGUVhWg

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