
Le lundi c’est librairie ! est de retour avec la chronique de quatre albums.
Au programme : Black market, Ghost t1, Hawkeye t4 et Snoopy & le petit monde des Peanuts t5.
Black market | ||
![]() | Glénat Comics 112 pages – 14.95€ Frank J Barbiere |
Ray Willis est un homme brisé. Cet ancien médecin légiste connu et reconnu en est aujourd’hui réduit à préparer les corps des défunts pour les pompes funèbres du quartier. Il estime son génie scientifique lamentablement gâché… Du moins jusqu’à ce que son criminel de frère Denny arrive sur le pas de sa porte, avec une offre comme on n’en voit passer qu’une fois dans sa vie : la recette d’un produit capable d’éliminer toutes les maladies sur Terre. La fortune assurée ! La clé de ce remède miracle ?… elle se trouve dans l’ADN des super-héros.
Au cours des différentes critiques présentes sur le site, je parle souvent de bonnes idées très bien exploitées mais malheureusement ce n’est pas toujours le cas. Ce récit de Frank J Barbiere en est justement l’exemple : le pitch est particulièrement bien trouvé et il y a pas mal de trouvailles bien pensées comme notamment le twist final…sauf qu’au niveau de l’exploitation de ces idées le moins qu’on puisse dire c’est que l’auteur s’est pris les pieds dans le tapis. La narration, qui alterne les moments présents et flashbacks comme dans nombre de récits, est assez confuse et justement le lecteur a souvent du mal à s’y retrouver au sein des différents allez/retours effectués par l’auteur. C’est dommage, car l’histoire en elle même est intéressante et comme je le soulignais plus haut il y a de très bonnes idées mais la narration plombe le plaisir de lecture et le comble c’est que le twist qui aurait pu être renversant s’il avait été mieux amené tombe plutôt à plat.
Du côté du graphisme, signé Victor Santos, nous avons par contre droit à des planches réussies. Le style de l’artiste colle en effet parfaitement à l’ambiance de l’histoire et sauve les meubles face à la faiblesse de la narration.
Un album décevant, pas forcément désagréable à lire mais trop confus par rapport aux promesses de son sujet.
Ghost tome 1 | ||
![]() | Glénat Comics 144 pages – 15.50€ Kelly Sue Deconnick |
Une nuit chaude au cimetière Resurrection de Chicago, les enquêteurs de l’étrange Vaughn et Tommy invoquent accidentellement une magnifique femme à l’apparence fantomatique. Nom de code : « Ghost ». En réalité, il s’agit d’une créature amnésique qui cherche à comprendre les circonstances de sa mort. Avec ces deux bras cassés comme acolytes, elle décide alors de mener une enquête qui lui fera découvrir les dessous troubles de Chicago, une ville gangrénée par la corruption politique et la science démoniste… tout un programme !
Avec Ghost, Kelly Sue Deconnick procède au reboot d’une série éditée par Dark Horse dans les années 1990. Comme à son habitude, elle brosse ici le portrait d’une femme forte dont nous ignorons tout au début du récit. Je ne connais pas la série originale, donc je ne pourrai pas juger de la pertinence ou de la qualité de cette réinterprétation, mais en jugeant cette version seule le moins qu’on puisse dire c’est que la qualité est au rendez-vous. Je ne raffole pas toujours de son travail (par exemple je n’ai pas aimé sa prestation sur Avengers assemble et Captain Marvel) mais l’histoire qui se trouve dans ces pages est vraiment intéressante. Au-delà des simples mésaventures de Vaughn et Tommy, nous avons droit à une histoire bien ficelée mettant en scène une héroïne attachante face à un ennemi pour le moins redoutablement dangereux. Il y a pas mal de rebondissements dans ces pages et même si ce premier tome peut être auto-suffisant (il fait penser à un épisode pilote de série) je suis curieux de voir ce qu’on nous réserve pour la suite des aventures de cette héroïne.
Du côté du dessin, c’est Phil Noto qui tient les crayons et le résultat est vraiment très bon. Les planches sont en effet très soignées, et on retrouve l’élégance du trait de l’artiste qui rend son travail reconnaissable du premier coup d’oeil.
Un excellent album, agréable à lire et joliment illustré.
Hawkeye tome 4 | ||
![]() | Panini Comics 128 pages – 16€ Matt Fraction |
Découvrez la suite des aventures d’Hawkeye, le célèbre membre des Avengers. Après les funérailles d’un ami, Clint Barton retrouve son frère Barney. Malgré leurs différents, les deux frères peuvent compter l’un sur l’autre… surtout quand le domicile de Clint est assiégé ! Avec en prime, un épisode entièrement réalisé en langage des signes.
Après trois albums captivants, il est temps de lire les ultimes aventures d’Oeil de Faucon (pardon Hawkeye, désolé j’ai du mal à m’y faire) sous la plume de Matt Fraction. Il est intéressant de constater comment ce dernier est capable du meilleur comme du pire suivant la série ou la thématique, mais fort heureusement ici c’est du meilleur dont il s’agit. Les aventures de l’archer sont en effet fort intéressantes, traitant sous un angle super héroïque une thématique hélas bien réelle : l’expropriation des gens au nom de grands projets immobiliers plus ou moins douteux. C’est également l’occasion de traiter le handicap de Barton d’une façon particulièrement bien trouvée sans non plus verser dans le pathos à outrance. Cet ultime album est donc particulièrement intéressant et agréable à lire (même si les gangsters qui répètent « frangin » dans chaque phrase ou presque sont assez pénibles), et c’est avec regret que l’on dit au revoir à une série qui aura été intéressante de bout en bout.
La partie graphique, signée de différents artistes, est de son côté une totale réussite. Nous avons même droit à des mises en pages qui sans être révolutionnaires sont tout de même très soignées.
Un excellent album, qui termine en beauté une série qui vaut vraiment le détour.
Snoopy & le petit monde des Peanuts tome 5 | ||
![]() | Delcourt Comics 128 pages – 15.50€ Charles M. Schulz |
Le chien le plus populaire et les Peanuts vous invitent à redécouvrir leurs fameuses aventures ! Lunivers merveilleux, tendre et drôle créé par Charles Monroe Schulz est sublimé dans cette version entièrement remasterisée de ce chef-duvre indémodable de la bande dessinée. Retrouvez dans cette nouvelle édition, lintégrale des années 1978 et 1979 des Peanuts, publiée dans les pages du dimanche.
Tome après tome, le lecteur a le plaisir de retrouver le petit monde intemporel de Snoopy et de ses camarades, et une fois de plus c’est le cas avec cet album. Page après page, Charles M. Schulz distille avec soin des moments très drôles ou émouvants, faisant passer des sujets sérieux sans en avoir l’air comme par exemple l’amour non réciproque ou l’absence d’une mère. Tout ceci est en tout cas fort plaisant à lire, et dès les premières pages l’auteur nous emmène dans un voyage très distrayant prompt à changer les idées du lecteur dans un monde où la violence est absente (si ce n’est les petites vacheries bon enfant entre certains personnages bien sûr). Si vous avez apprécié les tomes précédents, il est clair que vous aimerez celui ci qui donne au lecteur l’impression fort agréable de continuer à prendre des nouvelles de ses amis après leurs aventures précédentes.
Du côté du dessin, le trait de Charles M. Schulz est simple sans être simpliste. Chaque personnage a définitivement son identité visuelle qui lui est propre, et son style donne un rendu agréable à regarder.
Un très bon album, véritable remède contre la morosité.
Et voilà, c’est tout pour aujourd’hui !
Le lundi c’est librairie ! vous donne rendez-vous une prochaine fois pour une nouvelle chronique.
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