Le lundi c’est librairie !
Aujourd’hui, nous vous proposons la chronique de 3 albums édités par Au Diable Vauvert, Delcourt Comics et Urban Comics.
Au programme :
- La Mythologie viking tome 2
- Dark Ride tome 2
- Joker : L’homme qui cessa de rire
Chaque lundi, nous vous proposons dans notre rubrique Le lundi c’est librairie ! la chronique de titres parus en librairie. Il peut tout aussi bien y avoir des titres très récents ou des avant-premières que des albums sortis moins récemment.
La Mythologie viking tome 2
- Éditeur : Au diable vauvert
- Prix : 22.00€
- Date de sortie : 29/08/2024
- Format : Couverture cartonnée, 152 pages
- Auteur(s) : Neil Gaiman / P. Craig Russel, Matt Horak, Mark Buckingham, Gabriel Hernandez Walta, Sandy Jarrell, Lovern Kindzierski, Galen Showman
- EAN : 9791030706857
Après un premier volume particulièrement captivant, voici donc la suite de la mythologie viking racontée par Neil Gaiman et P. Craig Russel.
Le lecteur est une nouvelle fois convié à découvrir la richesse de la mythologie nordique au travers de quatre récits aux allures de contes. Quatre récits mettant en scène les personnages de la mythologie viking dont Odin, Loki, Thor, Frigga ou encore Idunn dans des aventures incroyables.
Comme dans le premier tome, il est intéressant de constater à quel point la véritable mythologie viking a servi de base à la mythologie Marvel des dieux d’Asgard tout en ayant des différences très marquées. En tout cas, le personnage de Loki est tout aussi prompt à jouer des tours discutables dans les deux mythologies !
Histoire après histoire, nous apprenons donc à connaitre davantage la riche mythologie héritée des pays du nord de l’Europe. Une mythologie où la violence n’est pas absente – les dieux nordiques ont un tempérament assez peu porté sur le pacifisme – et où une certaine morale se dégage de chaque légende.
En effet, tout ce qui arrive dans ces pages constitue une leçon de vie où la tromperie et les mauvaises actions sont punies (enfin la plupart du temps). Ce n’est pas uniquement une collection d’histoires se passant dans un contexte mythologique très lointain, mais bel et bien une collection de récits qui ont des choses à raconter même s’il appartiendra à chacun de juger de leur pertinence en fonction de sa sensibilité propre.
On notera en tout cas une petite touche d’humour tout à fait surprenante pour la conclusion de la première histoire de ce premier album, qui fera sûrement naitre un sourire amusé sur le visage du lecteur même si c’est un peu… heu… étonnant !
Ce second tome est tout aussi passionnant que le premier, avec une narration impeccable permettant de rendre très accessible toute cette mythologie. Qu’on s’intéresse ou pas à la mythologie viking, cet album est avant tout un condensé de très bonnes histoires très bien racontées et il a de quoi aussi séduire les amateurs de fantasy vu que l’ambiance n’en est pas si éloignée.
Côté graphisme, comme dans le premier tome il y a plusieurs artistes – et non des moindres – qui prêtent leur talent à cette succession d’histoires et une fois encore la magie opère pour un résultat tout à fait enthousiasmant. L’ambiance est une fois encore parfaitement rendue, les styles des artistes en présence étant tout à fait à même de rendre justice aux écrits qui constituent le socle de ce second album.
Côté bonus, le sommaire de l’album est complété par une galerie d’illustrations et un carnet de croquis commenté permettant d’en apprendre davantage sur la création graphique de cet album.
Un excellent album, qui emmène le lecteur dans un bien beau voyage au cœur de la mythologie viking.
Dark Ride tome 2
- Éditeur : Delcourt Comics
- Collection : Contrebande
- Prix : 17.50€
- Date de sortie : 04/09/2024
- Format : Couverture cartonnée, 128 pages
- Auteur(s) : Joshua Williamson / Andrei Bressan
- EAN : 9782413083030
Il se passe de drôles de choses dans le parc Devil Land, qui vont bien au-delà de simples manèges qui font peur.
Dans le premier tome, Joshua Williamson avait planté le décor de cette histoire avec le portrait d’un clone de Walt Disney mais largement plus orienté démons et tripailles que princesses et paillettes. On a pu voir assez rapidement que ce parc cachait de lourds secrets… et on n’est pas au bout de nos surprises !
Dans ce second tome, l’auteur va plus loin dans les révélations. Sans pour autant livrer tous les secrets de Dark ride, il nous raconte cependant des choses qui expliquent davantage les bizarreries un rien dégueu du parc et les mystères qui entourent cette drôle de famille. D’ailleurs, il y aurait comme un sous-entendu concernant les deux enfants d’Arthur Dante qui laisserait supposer des choses encore plus sinistres qu’elles ne le paraissent déjà.
A travers l’enquête de Sam Dante, un des deux enfants du fondateur du parc qui est accompagné ici de la sœur d’une victime du parc en question, le lecteur part donc à la découverte des secrets de Devil Land. Et il y a toujours des créatures étranges qui hantent les pages de Dark Ride, des créatures vraiment particulièrement étranges et certaines sont bien effrayantes.
Ce qui est particulièrement intéressant dans cette histoire, ce n’est pas forcément ce que raconte l’auteur mais plutôt ce qu’il ne dit pas : il est en effet laissé une certaine marge de manœuvre à l’imagination du lecteur pour combler les blancs, car tout n’est pas encore révélé et on peut faire quelques suppositions tandis que les péripéties se succèdent. Est on bien guidé avec de subtiles ficelles narratives ou au contraire se fait on rouler dans la farine par un auteur roublard ? Pour le moment tout est possible !
Cette seconde partie de l’histoire est aussi passionnante que la première, l’auteur parvenant à conserver l’intérêt du lecteur en lui livrant des bribes de révélations qui pour la plupart soulèvent d’autres questions. Le concept est à la fois simple et efficace, ce « dark Walt Disney » est une idée originale et suffisamment riche pour donner pas mal de matériel à exploiter.
La partie graphique est quant à elle toujours assurée par Andrei Bressan, qui signe une nouvelle fois une partition impeccable et sans la moindre fausse note. Le contexte horrifique est très bien rendu, avec des passages toujours un peu durs.
Côté bonus, un plan du parc et une galerie d’illustrations complète le sommaire de l’album.
Un excellent album, dont le concept fonctionne toujours aussi bien… et qui donne toujours autant envie d’en lire plus !
Joker : L'homme qui cessa de rire
Contenu : Joker The Man Who Stopped Laughing #1-12 + Knight Terrors : Joker #1-2
- Éditeur : Urban Comics
- Collection : DC Infinite
- Prix : 40.00€
- Date de sortie : 30/08/2024
- Format : Couverture cartonnée, 488 pages
- Auteur(s) : Matthew Rosenberg, Ryan Cady / Carmine Di Giandomenico, Francesco Francavilla, Will Robson, Stefano Raffaele
- EAN : 9791026827665
Le Joker semble simultanément présent à deux endroits en même temps : est ce qu’il n’y aurait pas… 2 Jokers ?
L’existence de plusieurs personnages tenant le rôle du Joker a déjà été exploitée au cours de ces dernières années, avec notamment Batman : Trois Jokers mais le soufflé était finalement retombé vu que personne ne savait trop quoi faire de cette idée. Ici, on repart dans cette direction mais en jouant avec les nerfs du lecteur.
Matthew Rosenberg livre en effet une saga qui fait suite à Joker Infinite dont nous vous parlions la semaine dernière et montre ce qui semble impossible : un Joker à Los Angeles et un Joker à Gotham… en même temps ! Mais du coup… Lequel est le vrai ? Et qui est le second Joker ?
C’est une histoire pleine de faux semblants qui nous est livrée ici, et pour tout dire une histoire assez confuse. En effet, ça part un peu dans tous les sens pour entretenir un flou artistique sur la question « qui est le vrai Joker ? » et le lecteur se retrouve ainsi baladé comme une boule de flipper (qui roule) d’un rebondissement à l’autre qui sont comme autant de bumpers.
Le concept à la base de cette histoire est pourtant bien trouvé car après tout, il est tout à fait possible qu’un criminel revendique l’identité du Joker sans pour autant être le vrai : des cheveux verts, un teint crayeux et des meurtres horribles, c’est « facile » de devenir le Joker. Et on peut raisonnablement supposer que l’existence d’un imposteur puisse rendre le vrai un rien furax. Ca au moins, c’est une partie solide de L’homme qui cessa de rire.
Par contre, entretenir de façon aussi forcée une confusion permanente c’est plus discutable. On se demande vraiment ce qu’on est en train de nous raconter et surtout la finalité de tout ceci, vu que la fin elle-même n’est pas franchement claire. On peut faire des suppositions, mais tout de même cette fin n’est pas vraiment satisfaisante.
Le lecteur n’est cependant pas laissé totalement dans le brouillard, car il y a quelques révélations tout au long de l’histoire. Cependant, ces révélations sont parfois confusantes et la question de fond évoquée plus haut n’est pas forcément éclairée car quand on pense avoir compris ce qu’il en est il se passe quelque chose qui fait se lever un sourcil interrogatif.
Autant Joker Infinite était une très bonne surprise que L’homme qui cessa de rire est une déception (même s’il y a de bonnes idées), particulièrement quand on enchaine les deux lectures. Il reste maintenant à voir ce qu’il ressortira de cette histoire en terme de conséquences.
Côté dessin, c’est assez inégal d’un épisode à l’autre. C’est pas si mal non plus, mais là aussi on reste un très bon cran en-dessous de Joker Infinite.
A noter que l’album se termine par un morceau de Knight Terrors consacré au Joker. On reste dans la même logique que les autres récits de cette saga, à savoir les cauchemars du personnage. Mais dans le cas du Joker, les cauchemars sont décidément bien étranges…
Cette partie se lit plutôt bien, ce n’est pas forcément la meilleure partie de Knight Terrors mais c’est assez intrigant de voir ce qui peut se passer dans la tête du Joker dans un contexte de cauchemars. Le graphisme est quant à lui soigné, ce qui est un plus non négligeable.
Un bon album, dont le concept de départ est bien trouvé mais qui pèche par sa mise en œuvre trop confuse.
C’est tout pour aujourd’hui !
Le lundi c’est librairie ! vous donne rendez-vous lundi prochain pour une nouvelle chronique.
Le sommaire de la prochaine chronique sera consacré à un ou plusieurs albums, rendez-vous la semaine prochaine !
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